mardi 2 novembre 2021

L’homme gribouillé

Serge Lehman & Frederik Peeters - L’homme gribouillé - Editions Delcourt

 

 

« Même le néant se croit vivant quand on lui donne un nom »

 

Alors que Clara Couvreur sommeille au domicile parisien de sa grand-mère Maud, un personnage au masque de corbeau sonne pour récupérer un coffre que détiendrait son aïeule. Celle-ci ayant sombré subitement dans le coma à la suite d’un AVC et sa propre mère Betty étant partie soigner une crise temporaire d’aphasie, elle assiste seule et désemparée à la fouille de l’appartement. Le cambrioleur dépité la charge de lui apporter l’objet en question au nom d’une tradition ancestrale. Après avoir rassuré sa fille s’être rendue à l’hôpital prendre des nouvelles de Maud, Betty part interroger un écrivain publié par sa maison d’édition. Elle apprend que le mystérieux visiteur du nom de Max Corbeau avait été engagé par un imprimeur juif pendant la seconde guerre mondiale pour le protéger. Poursuivant son enquête, elle retrouve le fils de l’imprimeur qui à l’inverse révèle que Max Corbeau était une invention de son père …

 

Le scénario haletant de Serge Lehman judicieusement retranscrit en noir et blanc par Frederik Peeters promène le lecteur d’un Paris nocturne et pluvieux à la Black Rain vers les campagnes ténébreuses de la région de Montbéliard, et conduit la famille Couvreur vers la révélation de son destin. Ce roman graphique de plus de trois cent pages où rode le souvenir de Lovecraft et Meyrink brode finement sur le thème de l’ambiguïté de la littérature. Les mots suscitent les monstres autant qu’ils les conjurent.

 

2 commentaires:

Ed a dit…

Bravo pour cette brève chronique si bien rédigée. Purée si quelqu'un venait sonner chez moi avec un masque de corbeau...

Soleil vert a dit…

Tant qu'un mec baraqué vient pas sonner chez toi en disant "Sarah Connors ?" ...