James
Blish - La terre est une idée - Denoël - Présence du futur
Quelques siècles après les évènements décrits dans Les
villes nomades, la cité de John Amalfi débarque sur la planète Utopie. Le Maire
est assisté d’un nouveau gouverneur, l’ancien, Chris DeFord, ayant été désavoué
puis exécuté par « Les Pères de la Cité », c'est-à-dire les IA. Les
humains dirigent les villes, mais les ordinateurs disposent d’un droit de révocation
des autorités. Qu’à cela ne tienne comme on le verra plus tard dans l’intrigue,
on peut toujours les débrancher ! Si les affaires commerciales prennent un
tour favorable en revanche le conflit séculaire qui oppose la démocratique Utopie
à l’autocratique Gort, ultime rejeton de l'empire Hrunta, oblige la cité de New-York à fuir dans la Fissure un immense
vide intersidéral au cœur de la Voie Lactée.
Supérieur aux deux premiers volumes, La terre est une idée résume à lui tout seul la séduction et les limites d’une science-fiction classique. Epopée délirante, space-opera galactique, action à tout casser, stratégies machiavéliques, personnages masculins surhumains. A l’image d’Aux hommes les étoiles, Blish soigne particulièrement les figures féminines. Passons sur l’arrivée à New-York de Dee l’ambassadrice de la planète Utopie. Un froid s’installe dans l’assistance peu habituée à voir une représentante du sexe faible nommée à un haut poste de responsabilité. Par contre l’irruption de la gente féminine « indigène » de la planète Hé dépasse tout ce que j’ai pu lire en matière de misogynie chez les contemporains de l’auteur d’Un cas de conscience. Amalfi y salue une délégation venue l’accueillir. Elle est composée d’enfants, d’hommes et d’un groupe de femmes nues et griffues enfermées dans une cage trainée par deux lézards. L’odeur de fauve qui s’en dégage est telle que le maire les envoie à la douche !
Reste un très beau titre, sujet à interrogation. Quel
principe gouverne l’Humanité ? L’inhumanité, l’intolérance, la guerre … ?
La Terre est une énigme.
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