Edmond Hamilton - Les rois
des étoiles - J’ai Lu
LA GENESE DE LA SAGA DES ETOILES : L’EXPERTISE DE SANDRINE
Le premier opus ("The Star Kings") parait en septembre 1947 dans Amazing en une seule fois ("a complete novel"). Le roman est repris ensuite en volume à partir de 1949, et existe aussi brièvement sous le titre "Beyond the Moon" chez Signet. En comparant la version magazine et la version livre, on constate que les deux sont identiques en terme de structure et de contenu SAUF que la version magazine a une fin différente de la version livre (j'ai comparé avec l'édition Museum Press de 1950). Dans la première l'esprit de Lianna occupe le corps d'une femme du XXe siècle et ils vivront sans doute heureux à New York ensemble alors que dans la seconde (celle utilisée pour la traduction), le héros attend tout seul (il est triste, le pôvre) que Zarth Arn trouve une solution pour qu'ils vivent leur amour (qui viendra donc dans la suite).
Le second opus ("Return to the Stars") est effectivement un fix-up de
4 textes : "Kingdoms of the Stars" 1964; "The Shores of
Infinity" 1965; "The Broken Stars" 1968; "The Horror from the
Magellanic" 1969, tous parus dans Amazing. D'autres sources que Sadoul (un
garçon parfois peu modeste) semblent confirmer que les deux derniers textes
résultent bien d'une demande de l'éditeur français (ils paraitront d'ailleurs
en premier en traduction dans le CLA en 1968).
Pour être complète, il existe deux textes à peu près inconnus (aucune reprise
en volume avant les années 2010) qui semblent (d'après l'auteur lui-même) se
situer dans le même univers : "The Star Hunter" 1958 (bien avant
l'action de la saga des étoiles) et "The Tattooed Man" 1957 (bien
après), le second ayant été publié sous le pseudonyme d'Alexander Blade, ils se
trouvent dans le recueil "The Last of the Star Kings" 2014.
LA FICHE
Pierre-Paul Durastanti ne m’en voudra pas j’espère d’exhumer
ce roman d’Edmond Hamilton de 1947 alors qu’au sein des éditions du Bélial’ il continue
de révéler à toute une génération de lecteurs la série Capitaine Futur
du même auteur, réalisant un travail considérable, comparable à celui de
Jean-Daniel Brèque pour Poul Anderson. Avant d’aller plus loin et puisque nous
évoquons de grands noms, je dois confesser qu’au fil des ans Edmond Hamilton
est devenu pour moi le mari de Leigh Brackett, talentueuse femme de lettres,
autrice du Grand Livre de Mars, formidable épopée rédigée dans un style
à cent coudées au-dessus de celui du pauvre Edmond, et comme si cela ne suffisait pas
scénariste des films Le Grand Sommeil, Rio Bravo,
Hatari !, El Dorado, Rio Lobo.
Revenons à Hamilton et à ce Rois des étoiles qui
forme avec sa suite dispensable Le retour aux étoiles un diptyque
dénommé La saga des étoiles. John Gordon, modeste comptable dans une
boite d’assurance newyorkaise est réveillé de nuit à de multiples reprises par
la voix d’un homme se prétendant prince d’un immense empire galactique à deux
cent mille années dans le futur. Scientifique passionné par l’Histoire humaine,
Zarth Arn fils de l’Empereur Arn Abbas lui propose d’échanger leurs corps
durant quelques semaines. Non sans hésiter Gordon se retrouve propulsé dans un
univers fabuleux. Mêlé malgré lui à un complot et à une guerre interstellaire,
il endosse contre son gré le rôle du Prince et prend une part active au
conflit.
Inspiré nous dit Laurent Leleu du Prisonnier de Zenda
ce récit du temps des pulps accumule les cliffshangers au fil des chapitres. Les
rois des étoiles n’échappe à aucun des poncifs du genre - un méchant nommé
Shorr Khan (allusion à Shere Khan ??), des traitres en pagaille, une
princesse inaccessible et désirée etc.- mais ne déçoit pas le lecteur, offrant ce qui était
annoncé, et même un peu plus, la nostalgie de ces livres qu’on dévorait dans les
trains des vacances scolaires.

16 commentaires:
un détail, mais "Inspiré nous dit Jean-Pierre Leleu du Prisonnier de Zenda" (Laurent ?) : l'information est plutôt copié de la SFE (2eme édition).
Sur le diptyque lui-même, il est écrit quelque part "The Star Kings is not superb literature; it is superior space opera (...)" (Linda K. Lewis). C'est un bon résumé du sentiment général sur ce texte pour qui les années qui ont passé n'ont pas forcément été tendres.
Il y a d'autres textes de Hamilton, moins connus et plus "sobres" mais qui ont peut-être un peu mieux résisté au temps.
Encore un grand grand merci
La, c’est le Space Opéra dans toute sa « « « « splendeur »…
oui ! SV
J'aime bien Jean-Pierre. Ça me rappelle "Ma sorcière bien aimée" et Samantha, sa pygmalionne et épouse. Merci pour ces éclaircissements sur la genèse de ce roman d'Edmond Hamilton.
*toussotement* un hybride entre jean-pierre Andrevon et quelqu'un que je crois connaitre ? SV
Ah, Andrevon, Le Désir du Monde, et autres navets! S’il y a un zéro pointé dans la SF française, c’est Bien à Andrevon qui faut le coller! MC
Réédition en poche des Seignneurs de l’Instrumentalite. L’ avez-vous vu , SV?
Pas vu. J'en possède deux versions, l'une en CLA édition de 1974 et la version Folio SF de 2004, jamais déballée ! SV
C’est la version folio qui n’a jamais été déballée? MC
Oui, j"ai parfois des bizarreries ...la version classique est en très bon etat .sv
À arriver aux autres, au moins les retards dans la lecture ou les doublons…MC
Aussi aux autres, pardon!
Vous écrivez : "Leigh Brackett, talentueuse femme de lettres, autrice du Grand Livre de Mars, formidable épopée rédigée dans un style à cent coudées au-dessus de celui du pauvre Edmond, et comme si cela ne suffisait pas scénariste des films Le Grand Sommeil, Rio Bravo, Hatari !, El Dorado, Rio Lobo."
Le grand livre de Mars tout enserré d'une couleur pourpre. "La Guerre des étoiles"... Cette saga qui a passionné enfants et adultes" , les formidables films de G. Lukas.
Figurez-vous qu'à cette occasion, j'ai participé dans une émission d'Annick Beauchamp sur la 1, à un concours de dessins où mes élèves de cours moyen devaient imaginer l'espace. Michel Cassé, astrophysicien à Saclay , a beaucoup parlé avec eux de leurs dessins puis a accepté de venir voir un des films de La guerre des étoiles avec nous. Enfin, en classe, il est venu parler avec eux.
C'était époustouflant leur dialogue. J'écoutais, émerveillée. Il leur a d'abord parlé du silence dans l'espace ...aucun son... que le noir de l'espace traversé de météorites abritant les planètes, les étoiles. Un espace qu'il souhaitait pacifique...
A un moment donné un élève lui a demandé : - Mais qu'est-ce qu'il y a après l'infini ? Y a-t-il une fin du cosmos ?
Il est resté longtemps silencieux... Puis il leur a lu un poème de Rimbaud. Le bateau ivre... C'était un temps magique. Ils écoutaient, certains le pouce dans la bouche, d'autres tournant une mèche de cheveux entre leur doigts. Nous étions ailleurs....
George Lucas
SV a raison pour Leigh Brackett!
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