mercredi 18 septembre 2019

Le quatuor de Jérusalem - 4


Edward Whittemore - Les murailles de Jéricho - Ailleurs & Demain





Dernier volet de la tétralogie d’Edward Whittemore, Les murailles de Jéricho plonge le lecteur dans les conflits du Proche-Orient de la seconde moitié du XXième siècle. Infléchissant plus fortement son roman dans la veine du récit d’espionnage, l’écrivain raconte l’odyssée du Coureur, une taupe du Mossad infiltrée au sein des plus hautes autorités syriennes. A l'image d’ Eli Cohen, Yossi devenu Halim à Damas, participe grandement à la victoire israélienne de la Guerre des Six Jours. Le livre relate également dans sa deuxième et troisième partie la Guerre du Kippour et l’intervention au Liban.


Loin de se plier exclusivement aux ressorts du roman de genre ou de déployer un évènementiel d’Histoire contemporaine, Whittemore laisse courir sa plume sur les mouvements d’âme de ses personnages, qui en dépit de quelques coups d’éclat, contemplent « les statues brisées de leur existence ». Les murailles du rêve d’une coexistence pacifique entre les différentes communautés religieuses s’effondrent. Restent l’amitié et quelques songes…


Cela nous vaut quelques belles pages sur les cités millénaires que sont Jérusalem, Damas ou Jéricho où échouent les protagonistes. Ainsi Bletchley, l’ancien dirigeant du Monastère, ex agence des services secrets britanniques, qui endosse comme Youssef, égaré lui dans les collines de Cisjordanie, le rôle de l’anachorète. Abou Moussaf un arabe et Moise l’éthiopien le rejoignent sur les rives du Jourdain pour quelques parties de cartes quotidiennes. Anne, épouse de Yossi, s’est réfugiée dans la cité du Livre. Elle y croise Tajar haut responsable du Mossad et contact du Coureur.


 Livre inclassable comme ses prédécesseurs, Les murailles de Jéricho prouve, selon l’expression de Pessoa, que « la littérature est la preuve que la vie ne suffit pas ». La traduction de Jean-Daniel Brèque fut primée et l’ouvrage obtint une récompense du site du Cafard Cosmique en 2009.





P.S : pour les amateurs de curiosités et de rencontres impromptues, Gérard Klein, en appendice, liste les personnalités historiques ou littéraires de la Tétralogie. Y est mentionné Constantin Cavafy, inspirateur du personnage d’Ahmad le poète dans Ombres sur le Nil. Son plus célèbre poème est reproduit dans ce blog.

4 commentaires:

Emmanuel a dit…

Je crois bien n'avoir lu que les trois premiers romans du cycle, merci de me l'avoir rappelé.

Soleil vert a dit…

merci :)

John Warsen a dit…

merci de me rappeler que j'ai acheté les deux premiers et que je n'ai pas encore commencé.

Soleil vert a dit…

Il faut dire que j'ai tout mon temps :)