jeudi 5 janvier 2023

Un étranger en Olondre

 

Sofia Samatar - Un étranger en Olondre - Argyll

 

                                                                                                       

 

Jevick, fils cadet d’un riche marchand de poivre quitte son archipel natal pour rejoindre Olondre, contrée de ses rêves. Son père décédé, c’est à lui qu’échoit la tache de vendre là-bas l’épice, source de la fortune familiale. Mais ses aspirations secrètes vont bien au-delà de la gestion de son patrimoine. Maitre Lunre, son précepteur originaire de la fastueuse cité portuaire de Bain en Olondre, lui a insufflé un amour irrésistible des livres. Sur place, ivre de sensations nouvelles, il participe à une fête religieuse le Festival des oiseaux. Alors qu’il se réveille dégrisé loin de son hôtel et de ses serviteurs, le fantôme de Jissavet, une jeune fille dont il a fait brièvement connaissance sur le bateau avant son trépas, apparaît et ne cesse de le hanter. La vie de Jevick prend désormais une autre route.

 

Prince of Persia
Publié jadis chez un autre éditeur, l’ouvrage phare de Sofia Samatar resurgit aux éditions Argyll sous une belle couverture ambre et une illustration attrayante signée Xavier Collette rappelant aux anciens gamers Prince of Persia. Qui n’a rêvé de la Providence de Lovecraft, de l’Ambregris de Jeff VanderMeer ou de la Nouvelle-Crobuzon de China Miéville ? Oui il y a bien quelque chose de La Cité des Saints et des Fous dans Bain où Jevick devenu « Avneanyi », autrement dit un mystique, est l’objet de convoitise de deux factions religieuses rivales, celle du Prêtre de la Pierre et celle de la Déesse de l’Amour et de la Mort, Avalei. Pour se libérer de Jissavet, il devra quitter la ville et atteindre des régions reculées.

 

La beauté du texte, principal atout du roman, ne va pas sans langueurs aux abords de la quatrième partie. Non pas tant par l’accumulation d’exotismes ; on se délecte de la procession en l’honneur d’Avalei comme jadis du festin à Megara du Salammbô de Flaubert. Une poésie, une douceur, une rêverie enveloppent chaque page. Les dialogues sont comme chuchotés. Un amour nait sans se nommer. Mais chaque rencontre suscite un récit, une histoire. L’ensemble de ces narrateurs personnages ralentissent l’intrigue principale. Comment ne pas évoquer alors l’empreinte des contes des Mille et Une Nuits ? Qui se perdra dans les livres sera sauvé par les livres

96 commentaires:

Anonyme a dit…

Hors sujet: devThierry Jigourel, parution chez Ouest-France de l’Encyclopédie Illustrée des Etres Merveilleux de Bretagne. Illustrée, elle l’est très bien, et les notices citent les textes fondamentaux: Le Braz, Luzel. Quelques citations de La Villemarque sont plus discutables, dans la mesure où ce qu’elles disent ne se trouve que là, et que l’aspect de Forgerie du Barzaz Breiz n’est plus niable aujourd’hui. Cependant, on l’aborde et on le critique par son œuvre historique également,ce qui est bien. Des thèmes attendus mais aussi d’autres peu connus Tel quel un livre pas inutile pour le chercheur, et un cadeau rêvé pour un lecteur, une lectrice de légendes ou de Fantasy. MC

Biancarelli a dit…

Voilà un roman qui nous change de la Fantasy d’action et que je note avec plaisir.
Bonne année à vous et à celles et ceux qui vous suivent.

Soleil vert a dit…

Merci !
Bonne année 2023 à vous et vos proches

Anonyme a dit…

Vandermeer a beaucoup déçu avec les deux derniers tomes de sa trilogie, me semble-t-il…MC

Soleil vert a dit…

Littérature expérimentale …

Anonyme a dit…

C’ est généreux, mais j’ai plutôt l’impression qu’il ne savait pas ou il allait. Surtout les deux derniers tomes…

Anonyme a dit…

Allons, une sorte d’équilibre se forme dans ce Dico des etres du Folklore Breton : «  en moins de temps qu’il ne faut à un Léonard pour ramasser un sac d’argent » a pour pendant «  en moins de temps qu’il ne faut à un cornouaillais pour vider une bolée de cidre »! Pas de jaloux !

Christiane a dit…

Ce pays imaginaire, Olondre, m'évoque celui de JO Walton, Thalia, dans ce roman que vous aviez chroniqué : "Où ce que vous voudrez".
Je sors abasourdie du court et dense roman de Marie-Hélène Lafon " Les sources" découpé en trois dates. Douloureuse et digne vie d'une femme souffre-douleur d'un époux violent, qui , un jour décide de partir avec ses trois jeunes enfants loin de la ferme où elle n'est qu'une bête de somme trimant et servant de paillasse et de punching-ball à un rustre . Elégance de l'auteur qui réserve un deuxième chapitre à l'homme (où il est conforme à son aveuglement ) et cette troisième date, troisième chapitre bref où les enfants reviennent à la maison natale pour vendre. Et où se cache le titre du livre.
Donc une écriture concise, ramassée, allant à l'essentiel des pensées de cette femme par la voix de la narratrice
et
ce bond
que vous proposez pour une autre écriture féminine dans un roman insolite où l'imaginaire chasse la réalité.
Pourriez-vous, Soleil vert, nous offrir un extrait de ce roman de Sofia Samatar, "Un étranger en Olondre" ?
PS. Bonne année à Biancarelli.

Anonyme a dit…

Digression Jigourel II, après achèvement : Je persiste dans mes réserves sur l’utilisation des Gwerz de La Villemarque par ci par là, parce que ces textes ne sont pas établis et souvent refaits,mais l’ouvrage , totalement lu, reste d’un très bon niveau. Et les illustrations dans l’ensemble aussi.Plut à Dieu que la vulgarisation fut de cette qualité pour tout ce qui concerne la Bretagne! MC

Christiane a dit…

Mais de quoi parlez-vous, MC '

Soleil vert a dit…

Un extrait : Lorsque j’étais étranger en Olondre, je ne connaissais rien des splendeurs de ses côtes, ni de Bain, la Cité-Port, dont les lumières et les couleurs se déversent dans l’océan telle une cascade de roses. Je ne connaissais pas l’immensité du marché aux épices de Bain, dont les effluves capiteuses rendent fous les marchands. Je n’avais jamais vu se lever les brumes matinales à la surface de la verte Illoun chantée par les poètes ; je n’avais jamais vu de femme porter des joyaux dans ses cheveux ou contemplé l’éclat cuivré de dômes, ni ne m’étais tenu sur les plages mélancoliques du Sud tandis que le vent soufflait sa tristesse de la mer. Au plus profond du Fayaleith, le Pays des Vins, votre cœur peut s’arrêter de battre face à la pureté de la lumière qui y règne ; il s’agit de la lumière que les natifs de l’endroit appellent « le souffle des anges » et on prétend qu’elle peut guérir les maladies cardiaques et les poumons fragiles. Plus loin encore se trouve Balinfeil où, durant les mois d’hiver, les gens portent des capes en fourrure d’écureuil blanc et qui, durant les mois d’été, alors que la terre est tapissée de fleurs d’amandier, est le séjour de la déesse Amour. Mais de tout cela, je ne connaissais rien. Je ne connaissais que l’île où ma mère huilait rapidement ses cheveux à la lueur d’une chandelle et me terrifiait avec ses histoires du Fantôme Sans Foie, dont les sandales claquaient sur le sol à cause de ses pieds placés à l’envers.

Christiane a dit…

Merci, Soleil vert. Je vais faire le calme, le vide après toutes ces lectures si diffe4ntes des dernières semaines jusqu'à être prête à aborder dans ce nouveau monde qui semble mériter toute l'attention d'un lecteur. Merci pour toutes ces pistes de décollage ! Je dépoussière mon tapis volant, nettoie le verre de mes lunettes, allume la lampe d'Aladin.

Anonyme a dit…

Christiane. Reportez-vous à la première digression en tête de ce chapitre. J’y cite un ouvrage de vulgarisation sur mes traditions folkloriques bretonnes que je trouve pour une fois bien fait et bien illustré.

Anonyme a dit…

Et là, comme vous, je concluais ma lecture .

Christiane a dit…

Merci, MC. C'est donc une bataille solitaire à propos d'un auteur ce dico que vous avez trouvé.

Anonyme a dit…

Dico fait bien austère pour un livre pense comme attrayant , jouant sur la familiarité de la Fantasy avec des mentions de créatures folkloriques parentes de celles du Petit Peuple, certaines m’etant parfaitement inconnues, mais oui, il y a de ça….

Christiane a dit…

Je retire "dico", même "encyclopédie" et inscris Livre à rêver de MC.

Christiane a dit…

Qu'appelez vous "le petit peuple" ? Korrigans, et autres petits personnages nés de l'imaginaire des contes bretons ? Pouvez-vous en nommer quelques-uns ? Merci.

Christiane a dit…

Si vous le permettez, Soleil vert, et sans vous facher, je reviens à la page d'avant pour revenir sur René Reouven et sur la première nouvelles de ces Crimes apocryphes : Tobie or not Tobie.

Soleil vert a dit…

"et sans vous fâcher"
Comment peut-on se fâcher avec vous :)

Dans une de mes "chroniques" il y a une photo de René Reouven en train d'examiner la couverture d'un livre. Je le lui avais offert lors d'une séance de dédicace. Alors âgé il s'était tourné vers sa fille en demandant ce qu'il devait faire. J'avais répondu à cette dame, - rien c'est un cadeau et elle m'avait remercié. Il est décédé quelques temps après.

Christiane a dit…

C'est un beau geste. Vous deviez tenir à ce livre.

Christiane a dit…

LUNDI 2 FÉVRIER 2015
Crimes apocryphes
Cette chronique est magnifique et m'aide beaucoup dans ma lecture. La photo est émouvante.
Pourriez-vous mettre en lien cette chronique. Je ne sais pas le faire.
Peut-être dans le fil des commentaires à moins de la remettre en entier pour donner envie aus passants de lire ce livre envoûtant.
La couverture de Guillaume Sorel est magnifique.

Christiane a dit…

C'est dans les archives 13. ( Très. Très bas dans la colonne de droite )

Soleil vert a dit…

https://soleilgreen.blogspot.com/2015/02/crimes-apocryphes.html

Christiane a dit…

Ah, chic, plus besoin de dévaler tout l'historique des chroniques ! Je me sentais comme James Stewart dans le clocher regardant l'escalier vertigineux d'en haut (dans Sueurs froides / Vertigo).

Anonyme a dit…

« Petit peuple « est un terme usuel dans la fantasy au moins depuis Lord Dunsany pour désigner un univers légendaire d’elfes , de lutins, etc dont le souvenir , encore présent dans les pays Celtiques, renvoient à des petites divinités en général bienveillantes, situées dans des temps légendaires de convention. Dunsany, qui avait pour admirateur un certain Lovecraft, était Irlandais et a donné dans cette veine, avec « Chroniques du petit peuple » circa 1900, d’autres medievaleries, et « la fiancée du Roi des Elfes » ( pas lue). Le Petit Peuple en Bretagne n’a pas quitté les ouvrages des folkloristes pendant longtemps,Il y a donc un retard sur les anglo-saxons qui en ont fait depuis, dans le contexte de la Fantasy, le protagoniste d’un genre littéraire. L’intérêt du livre de Jigourel est d’exhumer à côté du Korrigan, d’autres formes de ce Petit Peuple, Et certaines vraiment pas connues. Voilà. Bien à vous. MC

Anonyme a dit…

PS. Divinités celtiques bienveillantes

Christiane a dit…

Entre vous et Soleil vert, c'est la fête ! Merci beaucoup, M.C.

Christiane a dit…

Ce n'est plus le Songe d'une nuit d'été mais les songes d'une nuit d'hiver !

Anonyme a dit…

Mais ce matin, le bleu du Ciel se reflète dans la mer, les vagues sont calmes, apaisement de tout le littoral.

Christiane a dit…

Quant au songe d'une nuit, il réunit dans La nuit des rois des marcheurs , comme pour les mages.
C'est une fête très mystérieuse. N'ont-ils pas offert à l'enfant des plantes symbolisant la mort ?
MC, qu'a donc dit votre curé si particulier de ces trois rois sans royaume marchant sur les routes de Galilée et taisant l'avoir trouvé pour ne pas le mettre en danger.
Cette naissance secrète d'un roi humble veillé par les agneaux, l'âne et le boeuf, existe-t-il aussi dans la science-fiction ?
Et votre petit peuple léger et rieur pas plus haut que les herbes et les fougères ne fait-il pas partie du même merveilleux. ?Présences invisibles, déroutantes (au sens propre), comme des dieux oubliés.

Christiane a dit…

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nuit_des_rois

Où l'on retrouve les rêves de JO Walton... Ou ce que vous voudrez...

Christiane a dit…

Votre "toile" m'évoque une photographie très belle où un pêcheur face à tout ce bleu recourt et répand la paix.

Christiane a dit…

reçoit

Christiane a dit…

La myrrhe, qui servait à embaumer les morts...

Anonyme a dit…

Regardez comment les historiens grecs, dont Herodote Xénophon et Justin traitent la naissance d’un personnage aussi documenté que Cyrus…là aussi des bergers, Plus un abandon, une identité cachée…La différence est peut-être que tout ceci est humain, très humain.J’oubliais : Je ne suis pas allé à la Messe, ce matin.

Anonyme a dit…

Allez savoir pourquoi je pense en ce jour à Rainer Zaiser, le disciple et successeur de Wolfgang Leiner, et à sa thèse sur « « l’Epiphanie dans le roman français »!

Christiane a dit…

Soleil vert, vous avez mis entre mes mains le roman de JO Walton. Et je n'y comprenais pas grand chose quand elle s'est éloignée du Duomo de Florence pour se perdre à Thalia. Je ne comprenais pas le titre. "Où ce que vous voudrez" ni ces chapitres 16 et 23 : "Beaucoup de bruit", ni ces noces. Et pourtant elle nommait page 98 "La nuit des rois", l'Illyrie et ce dialogue que nous trouvions insensé.
Pourtant, au chapitre 4, elle écrivait "Il était une fois... Pourquoi "une fois" ? Quelle étrange formulation !... La chose décrite est en train de se produire, mais dans le passé (...) Des cicatrices, il y en a dans toutes les histoires, et il y a aussi des gens qui les ont vécues", puis elle revient à Shakespeare encore et encore et à La "Nuit des rois".
Elle entre aussi à la galerie des Offices, s'arrête devant "La Vierge et l'Enfant". Elle écrit "qu'à la fin des temps le christianisme ne prévoit aucun combat entre le Bien et le Mal", que "Dieu a contourné le problème en s'incarnant et en mourant sur la Croix. Qu'Il a triché en quelque sorte." Et elle s'interroge sur "le sable extrêmement mouvant sur lequel repose le château de cartes de la chrétienté". Elle regarde l'ange guerrier, saint Michel...
Ce roman est empli de Shakespeare et de la Bible, de Tolkien aussi. Et voilà René Reouven avec "Tobie or not Tobie".
Et puis l'Epiphanie aujourd'hui.
Tout cela est lié entre fiction et textes ou évènements historiques que nous connaissons.
Il y a sur ce blog et par les échanges qui trouvent place dans ces espaces commentaires une matière à réfléchir, à se souvenir, à interroger.
Et quand on déroule la colonne des chroniques, quelle bibliothèque....

Christiane a dit…

Très riches vos remarques, M.C.
Moi non plus je ne suis pas allée à la messe ce matin. Cela ne m'arrive plus depuis mon déménagement...
Mais la mémoire nous joue des tours et des retours !
Que disait-il dans cette thèse Rainer Zaiser à propos de l'Epiphanie ?

Christiane a dit…

Et ce qu’écrit Jean-Michel Rabaté, à propos du mot épiphanie dans un roman de J.Joyce "Portrait de l'artiste en jeune homme" ou la fin des "Dublinois" :
"Ce mot semble donc désigner d’emblée «l’inépuisable richesse du réel qui se manifeste (c’est le sens étymologique d’«épiphanie », une manifestation dans la lumière) pour le regard de l’artiste » .

Anonyme a dit…

Bonne question ; il faudrait voir les articles qu’il en a tiré. Au moins deux sont disponibles sur le net. Je ne crois pas qu’il se soit servi de sa maison d’édition , Biblio 17, pour publier sa thèse. La Nuit des Rois n’est pas une comédie facile. On y a vu une pièce à clés. Je doute que Shakespeare ait eu à l’esprit les amours d’ Henri de Navarre à Nerac avec la servante Fleurette, (d’où fleureter, d’où chez nos’amis anglais, flirt!) mais la pièce est complexe. Bien à vous. MC

Anonyme a dit…

La définition.de Rabate est correcte à ceci près qu’il y a intrusion du merveilleux, de l’indicible, dans le quotidien, avec possibilité d’être transporté à un plan de conscience supérieur. Le pavé heurté par le Narrateur dans la cour de l’Hotel de Guermantes dans le temps retrouvé. Il y a une connotation positive. La descente aux Enfers de Swann dans la scène de l’Opera n’est pas une épiphanie, par exemple….Vous me faites penser que je me suis délesté cette année de cours, dont ceux du jeune Rabate, que je ne prisais guère mais qui avait ses fans! Il est un moment ou l’on se dit que tout cela ne servira plus, étant lui-même dépassé par d’autres modes, d’autres manières de penser..,Bien à vous. MC

Christiane a dit…




Nous avions évoqué en ces pages, l’apparition epiphanique que vit Frédéric à l'arrivée de Madame Arnoux dans le début de "L'Education sentimentale" de Flaubert. (Si bien évoqué par un dialogue inoubliable entre DHH et Lola sur le blog voisin.)
Ici, c'était je crois à propos des nouvelles de Carson McCullers. Ce qu'elle nommait ses "illuminations" qui lui offraient l'idée de ses romans et nouvelles.

Comme si le terme religieux "Epiphanie" signifiait pour les romanciers, ces moments lumineux d'inspiration trouant une période aride de vide et de nuit.

Christiane a dit…

Dans le recueil de nouvelles, "Les Dublinois", nous nous étions attardés sur la dernière «Les Morts».
Ce moment de révélation dans la dernière page où le récit s'interrompt brutalement pour que le lecteur accompagne la méditation silencieuse et triste de Gabriel, regardant la neige tomber doucement sur les croix et les tombes du petit cimetière solitaire, sur tous les vivants et les morts. Joyce écrit que l'âme de Gabriel s'était alors approchée de ce monde impalpable où demeurent les morts et que son identité s'effaçait... alors qu'à ses côtés, sa femme, Gretta, dort profondément après lui avoir révélé ce qu'évoquait pour elle cette chanson "La fille d'Aughrim". Un amour perdu....

Christiane a dit…

Je vous laisse pour regarder encore une fois le film splendide de Luchino Visconti "Mort à Venise" et cette musique de Malher qui lui va si bien.
Heureuse de vous lire, de vous écouter, ici.

Christiane a dit…

Mahler

Anonyme a dit…

Dans mon souvenir La bande-son évoque un Malher de supermarché. Dirk Bogarde en vieil homme et la mort est très bien. Mais ils l’auront vraiment amorti s’ils le repassent encore. Enfin, à une époque , c’etait Les Enfants du Paradis tous les 25 décembre ou 31 Janvier…

Christiane a dit…

Soleil vert dit: Génial, je me garde cet échange. ( à propos de :
"D. dit:
On dit que de nos jours il faut coucher pour être édité.
Paul Edel dit: à
D.
Vous avez raison, il faut coucher pour être édité.. d’ailleurs Proust l’exprime clairement dans la première phrase de «A la recherche du temps perdu».

Oui, génial !


Christiane a dit…

Très drôle !

Christiane a dit…

N'empêche qu'elle porte en second titre " Ou comme vous voudrez". (Titre repris par Jo Walton).

Christiane a dit…

Ce n'est plus un jardin à la française bien organisé, cet espace. Un vent fou ou le Petit peuple des legendes ont déplacé les réponses. La semaison rend un peu dadaïste les dialogues. Il faudrait les remettre en ordre mais ce jardin anglais a du charme. On y joue à se perdre puis à se retrouver comme dans une pièce de Shakespeare.

Christiane a dit…

Je relis attentivement, à la lumière de votre billet mis en lien, "Tobie or not Tobie", reprenant ma lecture là où je l'avais laissée. Lisant plus lentement.
Reouven écrit là un texte riche en atmosphères dramatiques. La route qui conduit Tobie à Ecbatane où habite la famille de Sarah, les Ragouel, pleine de dangers.
Azarias le sage l'a quitté pour aller, muni du papyrus, récupérer la dette due au père.
Les mauvais présages s'accumulent alors que Tobie approche de la maison de Sarah.
C'est un beau développement du texte de la Bible.
Reouven regarde le monde avec acuité et le décrit avec précision, laissant croître le mystère, la tension.
Les paysages changent au gré de leur long voyage. Les pensées et les sentiments des personnages, leurs gestes, leurs actions nous font entrer dans un roman haut en couleur. Le combat entre Azarias et le bandit est prenant.
Les citations du texte de la Bible rappellent en tête de chapitres que cette histoire n'est pas complètement inventée mais il est difficile de penser que racontée de cette façon cela n'a pas existé.
Des détails relient ces personnages à leur peuple comme cette mezouza qui danse sur la poitrine d'Azarias (reproduisant les Tables de la Loi puisqu'il est l'aîné et l'a reçue de son père.) Ou ce Chalom de la salutation.
Dieu est peu nommé et pourtant l'origine du texte, le nom des personnages, les pays traversés sont imprégnés d'une atmosphère biblique plus que d'un roman policier. Enfin, pour l'instant.
Votre billet , Soleil vert, m'a donné envie de découvrir les autres histoires de ce livre.
Je remets à plus tard le conte de Sofia Samatar. Vous allez trop vite. Je ne peux suivre vos découvertes surtout que s'y ajoutent celles de M.C. et les miennes. dont le très très impressionnant roman de Marie Hélène Lafon.

Christiane a dit…

Terminé et sondé grâce à vous, Soleil vert.
J'aime beaucoup l'échange des deux frères. Qui aurait plu à Shakespeare ! Donc Azarias est Rafael, l'ange. Celui dont en rêve Tobie caressait les ailes. La Mezouza donnée par le... père.
Le mystère de la chambre close, le Serial Killer. Bref c'est un délice d'inventivité greffé sur un canevas biblique observé et respecté.
Beaucoup ri en voyant dans les noms des prétendus prétendants morts : Rosencrantz et Guiderstern.
Enfin c'est un grand plaisir de lire cet acrobate qui joue des textes et de l'Histoire.
Grand merci pour votre aide précieuse.

Christiane a dit…

Rosencrantz et Guildenstern sont deux personnages du théâtre de Shakespeare, qui apparaissent toujours ensemble, amis d'enfance de Hamlet...

Anonyme a dit…

Mais traitres, et qui meurent avant la fin de la pièce, si mes souvenirs sont bons

Christiane a dit…

Oui, Hamlet les fait tuer à sa place et rentre tranquille chez lui !

Anonyme a dit…

D’ailleurs une pièce autour d’ eux : « Rosencrantz et Guildenstern sont morts ». (Pas lue)

Christiane a dit…

En résumé :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosencrantz_et_Guildenstern

Christiane a dit…

La pièce de théâtre puis le film qui sont nés de ce couple de personnages pas ordinaires doit valoir le coup d'œil.
Dans le roman, Guilderstern est orthographié avec un r. Volontaire ou faute d'impression ? Rosencrantz est bien orthographié ( page 166 pour ceux qui ont le livre).
La note en bas de page vaut son pesant d'or !
"Si l'auteur a réussi à reconstituer l'étymologie du nom de Médor ainsi appelé parce que c'était un chien de Médie, acheté par Tobie à un caravanier pour une bouchée de pain azyme, il n'a pu, en revanche, déterminer l'origine de ces deux noms."
(Il y a aussi un chien - sans nom - dans la Bible mais pas les noms des sept prétendants morts ni de présence de chat....)


https://www.lemonde.fr/archives/article/1967/09/25/rosencrantz-et-guildenstern-sont-morts-de-tom-stoppard_2619057_1819218.html

Christiane a dit…

"Compagnon de route, Raphaël, sous le nom d’emprunt d’Azarias, conduit et ramène le jeune Tobie parti récupérer une somme d’argent que son père avait prêtée à un certain Gabaël, habitant de la ville de Rhagès.
Tout au long du chemin, l’ange guide Tobie et lui prodigue des conseils : il le protège contre un poisson monstrueux qui sortait de l’eau pour le dévorer et l’invite à s’arrêter chez Ragouël et à demander la main de la fille de son hôte, Sarah, pour déjouer les maléfices du démon Asmodée dont il libère Sarah.
De retour au pays, Raphaël enseigne à Tobie la façon de guérir la cécité de son père en prenant la bile du poisson et en l’appliquant sur les yeux. Ce remède est encore utilisé dans la médecine chinoise. Le père de Tobie fut ainsi instantanément guéri.
L’ange refuse la récompense qu’on lui offre et révèle qui il est avant de disparaitre."

Christiane a dit…

Francesco Botticenni ( 15 e .s) a lui aussi brodé puisque qu'il accompagne Tobie non pas d'un mais de trois archanges pour son voyage.
De la vraie science-fiction ce livre de Tobie dont trois traductions ne suffisaient pas !
Et l'épisode du poisson énorme qui provoque la noyade de Tobie et le premier miracle de Rafael/ Azarias. (Scène souvent représentée où l'on voit le poisson à côté de Raphaël dans les tableaux de quattrocento.)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Trois_Archanges_avec_Tobie_(Francesco_Botticini)

Christiane a dit…

Nuit Borges sur France Culture . Ne dormez pas ou réécoutez en Replay.
J'écoute. Chic alors !

Anonyme a dit…

Le Claudel /Le Livre de Tobie/ vaut aussi le détour,,,

Christiane a dit…

Ah oui. J'écoute Borges. C'est un enchantement

Christiane a dit…

"Composée en juin-juillet 1938, éditée chez Gallimard en avril 1942, L’Histoire de Tobie et de Sara est nourrie de la Bible, Claudel adapte un livre des Écritures, le Livre de Tobie. Il en fait l’exégèse dramatique. La pièce emprunte à de multiples arts : théâtre, danse, mime, cinéma, musique."

Il semble que ce soit un spectacle à voir et à écouter plus qu'un livre à lire.
Claudel a, comme Reouven, inspiré par le récit contenu dans la Bible, laissé son imagination et sa puissance de création s'emparer du récit, lui pour glorifier Dieu, Reouven pour s'interroger sur la façon dont Dieu tourmente ceux qu'il aime.
Je continue à lire "Crimes apocryphes" de Reouven. Le premier volume.

Cette nuit pendant une heure et demie, écouter Borges parler de son oeuvre et des critiques littéraires l'évoquer, a été un grand bonheur. L'émission existe en Replay dans "Les nuits de France Culture." Je ne sais quand passera la deuxième partie de cette rediffusion de 1977.

Christiane a dit…

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/les-apres-midi-de-france-culture-l-invite-du-lundi-jorge-luis-borges-1ere-diffusion-19-12-1977-2585497

Anonyme a dit…

Non, Tobie et Sara supporte très bien la lecture, à mon humble avis. MC

Christiane a dit…

J'attendais votre réaction, cher M.C.
C'est que, voyez-vous, il m'arrive de lire des pièces de théâtre mais après avoir assisté à la représentation. Un texte de théâtre n'est pas rédigé comme un roman.. C'est un genre littéraire bien particulier. Parfois un outil de travail ( Beckett)., à mi-chemin entre jeu des comédiens et texte.
J'aime l'entendre avec ses déclamations, ses mélopées. Une langue séparée du français commun comme pour Claudel ou Racine.
Il a besoin du jeu des comédiens, de leurs expressions, de leur voix, de leurs gestes ( Molière, Marivaux, Shakespeare, Beckett..), du décor, des éclairages, des costumes... Et le partage avec la salle et la magie de la scène, l'attente, leur apparition, les applaudissements, les rires, puis la sortie dans la nuit calme où on se souvient. Et là, oui, on cherche le texte, on le lit, cherche une scène, revit celle vécue au théâtre...
Dans le texte de théâtre j'aime trouver la présence de l'auteur à travers les didascalies qui orientent la mise en scène.
Mais j'essaierai de lire pour retrouver le souffle de Claudel ce "Livre de Tobie" en trois actes. Il paraît que Tobias ( le père) tient beaucoup de Job.
C'est une variation sur le récit initial certainement éclairé par ce qu'il pensait de Dieu : bonté, protection - tests plus que volonté de faire souffrir. Donc très partial comme l'est Reouven dans l'ironie ...
J'avais tant aimé "Le partage de midi", "La jeune fille Violaine"... C'était au théâtre avec toute l'émotion ressentie lors des représentations. J'aime le théâtre, passionnément.

Christiane a dit…

Retour aux "Crimes apocryphes I". Après quelques pages et feuilletage, j'ai abandonné après "Le grand Sacrilège" qui reprend le mythe de la bête du Gévaudan, les deux nouvelles suivantes. Je m'installe maintenant dans la dernière, attirante, dès les premières lignes : "Le Rêveur des plaines". Nouvelle dédiée à Jacques Chambon.

"J'ai mes entrées particulières dans le monde des songes. Dès que ma conscience se divise, je débouche dans un autre univers, où les détails sont si précis, les couleurs si soutenues, les pensées si cohérentes que je me demande, à chaque fois, au réveil, où se trouvait la réalité, et où se cachait la fantaisie."

Christiane a dit…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Chambon_(anthologiste)

Christiane a dit…

Bon, je referme le livre. Dernière nouvelle abandonnée. Tout ça ( un bon début) pour se retrouver dans un western non stop, c'est lassant. Pourtant ce manuscrit de l'arrière grand-père brûlé comme sorcier, l'incantation qui ouvre à un autre univers, c'était bien parti mais... nous sommes dans les années 1877 et suivantes, en Amérique du nord qui ne se nomme pas encore ainsi. Royaume de Billy le kid et autres as de la carabine et du revolver. Le narrateur a de plus en plus de mal à gérer ses "passages". Les morts s'accumulent surtout quand il se confond avec un quidam qui a la gâchette facile. Si vous avez des ados aimant les western, c'est tout bon.
Je retiens de l'ouvrage la première nouvelle "Tobie or not Tobie".
J'avais commandé les aventures de Sherlock Holmes revues par Reouven. Je vais en lire quelques pages.
Le plus beau de cette aventure, c'est le billet de Soleil vert. Cela me rappelle certaines chroniques profondes aussi de P.A. ou P.E. qui m'ont fait bondir sur des romans qui ne valaient pas leurs chroniques. Je vais finir par chercher des livres de chroniques de critiques littéraires doués et memplir de joie en les lisant. Merci quand même aux trois champions réunis dans ce commentaire.

Christiane a dit…

Et pourtant ,Soleil vert, vous aviez choisi un si joli livre : Sofia Samatar - Un étranger en Olondre - "Un roman qui nous change de la Fantasy d’action" notait Biancarelli !
Mais voilà, je suis mon instinct. Et j'avais bien envie de revenir à la page d'avant pour retrouver
René Reouven avec la première nouvelle de ces Crimes apocryphes, "Tobie or not Tobie".
J'ai beaucoup aimé cette lecture, les échanges qui en sont nés, le billet que vous aviez écrit et qui m'a donné envie d'approfondir ma lecture.
Les autres nouvelles m'ont inquiétée. Climat sombre, violent. Trop de combats contre la religion. Je préfère rester dans une certaine distance par rapport à ce manichéisme même si ce pauvre Job me taraude et que j'ai souri en lisant les remarques ironiques de Reouven sur la façon étrange dont Dieu manifeste son attachement à ceux qu'il aime.
J'ai commandé la variation de Claudel. J'aime l'écriture de Claudel, cette fièvre.

Et puis il y a eu le passage lucide du roman de Marie Hélène Lafon. "Les sources".
Je n'aime pas trop la voir sur un plateau télé. Elle en fait trop, est trop autoritaire, dresse un index ravageur pour donner la leçon mais la lire est vraiment une nécessité. Là, dans ce roman à fleur de peau, comme elle sait dire le calvaire de cette épouse maltratée en actes et en paroles mais aussi sa dignité, son amour des enfants, le soin qu'elle porte à les tenir le plus loin possible de son malheur, de sa peur, la coquetterie (cache misère) avec laquelle elle sort fièrement en famille le dimanche. Tous bien habillés, vêtements impeccablement repassés. Et ce chapitre qu'elle destine à sa brute de mari sûr de lui mais... aimant ses gosses. C'est la vie, sans science-fiction, qui aussi couve des sources, des arbres, des oiseaux. Elle emploie un mot tellement rare à la fin de son roman : "elle respire l'odeur tiède et sucrée des feuilles alanguies". Quel miracle dans le regard de cette petite fille qui est devenue femme et qui a vécu tout ce brisement des années.
C'est beau les livres, la lecture.. Merci.

Soleil vert a dit…

Sur Reouven : il y a un pan de la littérature qu'on pourrait qualifier de ludique, ou parodique (Pierre Bayard notamment). Plus généralement la littérature est-elle meme une source d'inspiration. Ainsi le personnage de Sherlock Holmes a été repris par d'autres romanciers.
Une liste non limitative:

https://www.babelio.com/liste/150/Les-parodies-de-Sherlock-Holmes

Christiane a dit…

Vous rebondissez brillamment. Jamais découragé par mes découragements. C'est tonique de vous lire ! Donc, je m'attends à deplisser le front en lisant ces parodies de Sherlock Holmes. Merci, Soleil vert.

Christiane a dit…

L'apparition du cousin Sherrinford alias Sherlock Holmes est très agréable pour le lecteur car des indices dans son comportement nous rappellent ce délicieux héros. Délicieux... Enfin...

Christiane a dit…

C'est très agréable cette écriture de Reouven. Il se glisse avec virtuosité dans l'univers de Sherlock Holmes. Scotland Yard et le Foreign Office sont là en couleur locale. J'aime beaucoup.

Christiane a dit…

De plus, les voici à Paris. Cabaret du Chat noir, panneaux de Steinlein, cabarets littéraires, théâtre d'ombres d'Henri Rivière... Montmartre, mansardes, gargotes,. ruelles sombres.. On flâne sur les boulevards , pantomime à l'Alhambra... et ces assassins, anarchistes,... Ça bouge à Paris !
Mais on se déplace en fiacre et on prend le train à la Bastille.
Cette atmosphère est un cadre somptueux pour y placer un drame...

Christiane a dit…

J'ai commencé "Un étranger en Olondre" de Sofia Samatar.
Je ne m'attendais pas dès les premières pages au martyre de cet enfant, à la dureté du père et de la première épouse.
Le narrateur, jewick, raconte cette terreur quand son frère est battu, bourré de médecines inutiles puis se retrouve exilé dans le jardin avec comme seuls confidents, les oiseaux
Voilà qui donne envie de connaître la suite .
Pourquoi avoir omis cette partie de l'enfance de Jewick dans votre billet ?

Christiane a dit…

La deuxième impression reçue de la lecture de ces trente premières pages c'est que Sofia Samatar ne manque pas d'humour et aime croquer certains de ses personnages avec causticité. Cela me rassure. Je craignais un roman à... l'eau de rose !

Christiane a dit…

Il y a des trésors dans cette première partie ainsi l'apprentissage de l'écriture des chiffres avec les encres odorantes contenues dans des petites fioles et un fin roseau pour les mélanger. Puis le porte-plume d'argent gravé.
J'aime ces passages hors de l'intrigue du roman. Ceux aussi plein des odeurs de l'orient. Ces croyances dans des signes mystérieux s'apparentant à la sorcellerie.
Il faut du lourd, du dru, du cru, dans cette histoire pour la lester.

Christiane a dit…

Son maître, Lunre, cet homme étrange ramené par le père de Olondre, un tchavi, venu de si loin lui enseigne d'anciens savoirs cryptiques, le pays des livres, les forêts, un ailleurs lointain.
Beau contraste avec le père cruel, puissant, rusé, redouté... meurt enfin !
Dans ce conte, il est possible de ressentir la mort d'un père comme un soulagement. Cela fait une étrange sensation d'interdit...

Christiane a dit…

qui meurt enfin

Christiane a dit…

Il réalise qu'il n'a pas pleurer, éprouvant "la secrète allégresse de la liberté."
Cette histoire me laisse songeuse...

Christiane a dit…

pleuré

Christiane a dit…

Très très étrange roman. La souffrance, le mal, les maladies, les fantômes y sont partout présents à partir du chapitre où l'étranger, le narrateur aborde à l'île de Bain et où , lors du festival des oiseaux, il est entraîné dans une meute d'étranges fêtards pris de folie . Il passe une nuit affolante comme un cauchemar et se réveille éreinté, douloureux, blessé et presque amnésique dans un bordel de la basse ville, sur une paillasse sordide. Qu'a t'il vécu, subi ? Dans le même temps il est poursuivi par une présence magique, Jissavet, sa compatriote, morte , qui lui ramène des images de son passé "comme une dot diabolique". Il ressent "ce "sens aigu du Mal. Deux mondes qui raclent l'un contre l'autre comme les deux parties d'un os brisé" et l'enferment dans une douleur dans fin.
Caché dans une chambre d'étudiant au septieme étage sans confort, dont les fenêtres sont couvertes de planches, seul, il lit des livres rares et occultes consacrés à la magie, cherchant à fuir la présence du fantôme.
L'enfance du narrateur traversée de terreur puis l'arrivée de ce maître, le tchavi, puis ce voyage étrange.
Ce n'est pas du tout le roman que j'imaginais en lisant ce billet. J'aime beaucoup.

Christiane a dit…

Lisant cet "Etranger en Olondre" de Sofia Samatar, je retrouve un peu la fascination ressentie à la lecture du "Maître et Marguerite" de Boulgakov (lu grâce à une chronique Ed sur son blog) . S.Samatar recourt aussi au fantastique pour éclairer le non-sens du conte. Elle rend manifeste le surnaturel, montre le pouvoir de l'imaginaire sur la raison, la présence du Mal.

Christiane a dit…

Le carnet ecrit par Jewick, le narrateur, l'étranger, joue un rôle essentiel dans la structure du roman.

Christiane a dit…

Lors de la Fête des Oiseaux, cette procession religieuse en Olondre qui tourne mal pour Jewick. Durant cette nuit tourmentée il est question d'un « ange ». Une rencontre "ailée" qui fait basculer le jeune homme dans des délires l'entraînant dans d’autres strates de la réalité.

Christiane a dit…

Nouveau voyage ... obligé. On embarque Jewish sous bonne garde pour un autre lieu :
"L'île Bénie , la porte entre deux empires sacrés : l'Olondre et ce nouveau "lieu qui n'est ni la terre ni le néant.", . Là il est suspecté d'un crime, celui d'être en contact avec les esprits des morts. Cet Ange, cette jeune femme, qui apparaît comme un fantôme car il sait qle est morte.
Le roman semble prendre un tournant dont il est l'enjeu. Tiraillé entre deux mondes, deux religions...

Christiane a dit…

Dans un entretien que je vais essayer de mettre en lien , Sofia Samatar précise : "Un étranger en Olondre parle davantage de voyage, de lecture, d'écriture, de littérature et de l'idée que la littérature nous met en contact avec les morts. C'est pourquoi on y trouve la présence d'un ange que l'on pourrait considérer comme un fantôme : quelqu'un qui est mort et qui entre en contact avec le héros."

Christiane a dit…

https://justaword.fr/interview-sofia-samatar-vf-7e26f226d70a

Christiane a dit…

Ah, voilà, tout s'éclaircit page 138.
Jewick interrogé explique :
"_ Qu'est-ce que vous voulez dire par "mourir mal" ? Demanda Tialon.
- Ne pas être incinéré. Mourir en mer, ou pourrir, ou mourir consumé par une passion néfaste. Cet Ange, celui qui me hante, est mort à Aleilin, dans le Nord. Son corps n'a jamais été brûlé, il lui est donc impossible de trouver le repos. (...)
Aidez-moi à retrouver le corps de ma compatriote. Il faut que j'aille à Aleilin, où qu'on exhume le corps et qu'on me l'envoie ici. Et je dois l'incinérer sur un bûcher ".

Christiane a dit…

Résultat : on le prend pour un fou et on l'interne !!Drôle de conte des mille et une nuits....

Christiane a dit…

Je crois que Jevick décrit sans w.

Christiane a dit…

Et comme traitement : la lecture. C'est lui qui choisit les ouvrages. Très chouette !!!

Christiane a dit…

Dommage le conte s'enlise à partir de "La cité sainte". La prêtresse... Tout ce qui me fait fuir. C'est lent, mou, boursouflé. Jevick perd en intérêt, le décor aussi. Je m'ennuie.
Je quitte le livre que j'ai accompagné un bon bout de temps. Retour à ma bibliothèque.
"Le maître et Marguerite" de Boulgakov m'avait tenue en haleine. Celui-ci maintenant me tombe des mains.