samedi 17 juin 2023

Les Dix Mille Portes de January

Alix E. Harrow - Les Dix Mille Portes de January - Le Livre de Poche

 

 

January Ruddy est une petite orpheline ou presque. Sa mère a disparu, son père, éternellement en partance, l’a confié à son employeur Mr Locke, un riche collectionneur. Un peu rebelle et dotée d’une vive imagination elle cherche une échappatoire à la pesante bienveillance de son tuteur et au rigorisme d’une gouvernante allemande. Le petit livreur Samuel et un chiot dénommé Bad constituent son seul dérivatif. C’est alors que deux portes vont s’ouvrir, l’une, un vieux cadre en bois, sur un autre monde, et l’autre plus métaphorique sous la forme d’un livre Les Dix Mille Portes

  

Ce volume raconte le destin d’Adelaïde Lee Larson, une autre petite fille. Son histoire présente des similitudes avec le déroulé des déboires de January, à tel point que le lecteur finit par s’interroger sur les intentions de l’auteur. Que faire de deux intrigues enchâssées, alors que la découverte par l’héroïne de cette fameuse porte, suffirait, à l’exemple du Monde de Narnia à remplir un livre ? En fait Alix E. Harrow a conçu un ruban de Moebius métafictionnel ou métatextuel à faire pâlir de jalousie un Christopher Priest ou un Jasper Fforde.

 

Le revers du procédé c’est d’attendre deux cents pages sur les cinq cents de l’édition Poche pour mettre en branle les protagonistes et trois cents pour atteindre la pleine compréhension du texte. Sous les auspices de Lewis Carroll, Les Dix Mille Portes de January évoque Morwenna, Le Monde de Narnia et plus subtilement Les Enfants du Capitaine Grant. Le roman d’Alix E. Harrow s’adresse à la catégorie des Young Adult. Les personnages sont tour à tour bienveillants, inquiétants ou maléfiques tels que les percevraient les yeux d’un enfant.

 

Voilà une fantasy originale bien que lente, où le romanesque et le réel s’entrelacent indéfiniment. On remerciera le traducteur et on s’interrogera une fois de plus sur le parti-pris de l’illustration de couverture biodégradable, une exclusivité Hachette, déclinée ici en Poche

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Mobiliser Caroll, Jo, et Verne, n’est-ce pas beaucoup promettre? MC

Soleil vert a dit…

Je ne pense pas.
BAV

Carmen a dit…

Bonne lecture pour ma part.
C’est plutôt singulier comme thème mais j’ai bien aimé l’idée des portes qu’on ouvre et qui offrent une chance d’essayer une autre vie.

Soleil vert a dit…

Merci !
L'analogie avec Les Enfants du Capitaine Grant c'est - sans trop spoiler j'espère - pour l'idée des "retrouvailles".
Sinon, suis je le seul à râler contre les couvertures de Hachette ?

Anonyme a dit…

Grant retrouvé par sa famille sur son. Ilot? Bien à vous , MC

Anonyme a dit…

Oui

Anonyme a dit…

J’aime bien par contre le « ruban de Moebius metafictionnel a faire pâlir de jalousie Priest etc »