Alors
qu’ils dégustent le vin de l’aubergiste Wong le Borgne, un moine vient requérir
l’aide de Maitre Li et de Bœuf Numéro Dix pour une affaire de meurtre. Le lieu du
crime est un monastère situé dans la tristement célèbre vallée des Chagrins.
Elle tient son nom des exactions commises dans un lointain passé par le
Prince-qui-rit, seigneur de la contrée qui se livra à toutes sortes d’exactions
sur ses paysans. Près du cadavre du frère Yeux mi-clos, Maitre Li repère un
fragment d’un précieux manuscrit. Mais alors qu’il démarre son enquête la
bibliothèque est mise à sac. L’apparition de moines fantomatiques, un son mystérieux,
font craindre aux habitants de la région la résurrection, au bout de sept
siècles, du Prince fou.
Démarrant
sur les chapeaux de roues, les nouvelles aventures de Maitre Li et de Bœuf Numéro
Dix semblent conduire le lecteur sur un remake du Nom de Rose. C’est mal connaître Barry
Hughart, qui prend plaisir à noyer le fil conducteur de son récit sous des
péripéties toutes aussi délirantes les unes que les autres et à mettre dans les
pattes de ses héros un érotomane maitre des sons et une prostituée impériale au
nom délicieux de Tourment de l’Aube. Ce n’est qu’après avoir fouillé des
tombeaux à la recherche d’une pierre magique et franchi toutes les portes de l’Enfer
que les protagonistes prennent conscience que leurs investigations les mènent sur
la piste d’une ancienne légende.
Dans
la lignée de La magnificence des oiseaux, La légende de la
pierre, qui se souvient du Rêve
du Pavillon Rouge, mélange
histoire de détective et délire à la Pratchett. Je remercie au passage Pascal
G., G comme Gentleman.
« Les moines gravirent
l'escalier quatre à quatre et l'abbé souleva ses robes
pour s'en éponger le front. Maître Li produisit un autre objet sanglant. « Bœuf, tu devrais en apprendre plus
long sur les sciences médicales, dit-il.
Voici le pancréas. Ce n'est pas un très beau pancréas ; il est fonctionnel, mais manque de fiabilité, ce qui
est bien dommage, car le pancréas
est le siège de la bonne foi. » Il détacha
un nouvel objet pénible et l'agita en l'air. « La même remarque s'applique à son cœur, siège des convenances ; aux poumons, siège de la rectitude ; et aux reins, sièges
de la sagesse. Le seul organe de
premier choix que possédât le frère
Yeux Mi-clos était son foie, le siège de l'amour ; j'aurais tendance à soupçonner notre défunt bibliothécaire d'avoir mené une existence quelque peu dissolue. Se
promener avec un trop plein d'amour est
diantrement dangereux lorsqu'on manque de sagesse, de rectitude et de convenances »
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