Adam -Troy Castro - La Troisième griffe de Dieu - Albin
Michel Imaginaire
La Troisième griffe de
Dieu est le second volume d’une
trilogie d’Adam -Troy Castro consacrée aux enquêtes d’Andrea Cort. Cette
procureure attachée un temps au Corps Diplomatique d’une confédération
galactique, La Homesap, travaille désormais pour le compte d’un
employeur tout puissant et invisible, les IAs-source. Plus que la résolution d’énigmes
complexifiées par l’altérité des protagonistes et de leurs cultures, le
précédent Emissaire des morts captait l’intérêt du lecteur par la
découverte d’un personnage principal torturé par un passé entaché d’un crime. Emprisonner
les habitants du placard s’avérait plus périlleux qu’enfermer les monstres de
passage. Mais au final les succès remportés lui octroient au début du récit une
indépendance et une liberté de mouvement inédites sans compter la compagnie d’un
couple d’humanoïdes « insepts » amants et gardes du corps tout
à la fois.
Invitée avec ses « inséparables »
sur la planète Xana propriété d’une famille de marchands d’armes, les
Bettelhines, Andrea s’apprête à embarquer dans un ascenseur spatial, quand elle
échappe de peu à un attentat. Des Bocaïens, émissaires du peuple qui pris d’une
folie génocidaire s’entretua jadis avec la communauté humaine native de l’héroïne,
tentent de l’éliminer au moyen de la Troisième griffe de Dieu. Cette arme
vieille de 16000 ans provoque au contact de la victime la liquéfaction de ses
organes internes. L’enquête immédiate ne donnant rien, elle prend place avec d’autres
invités de marque dans l’appareil quand celui-ci interrompt brutalement sa
descente. Pire un des occupants est assassiné. Alors que les secours tardent à
débarquer, Andrea s’attache à résoudre cette deuxième énigme.
Une enquête en vase
clos avec un dénouement théâtralisé, voilà qui évoque quelques-uns des plus célèbres
romans d’Agatha Christie. Ce n’est pas forcément enthousiasmant. On pressent
par exemple avec la Fugue de Magrison et le personnage de Dina Pearlman l’amorce
d’une intrigue passionnante hélas avortée. Mais Adam-Troy Castro maitrise les règles
du genre et réussit à nous intéresser aux desseins tortueux de la famille
Bettlhines pour aboutir à un étonnant happening illustrant la fameuse Dialectique
du maître et de l’esclave. Au fil des romans du cycle émerge la vision d’un Futur
dans lequel les protagonistes renoncent à leur liberté. C’est une veine
originale à explorer.
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