Jean-Daniel Brèque nous l’a annoncé, Robert Silverberg a fêté ses 90 ans le 15 janvier 2025. Fidèles lecteurs, humbles fans, nous nous réjouissons de cette annonce. La vénérable revue Galaxies sort à cette occasion un numéro spécial. Le dossier concocté par Meddy Ligner, universitaire et enseignant, comprend un tour d’horizon de l’œuvre du Maitre effectué sous le prisme de l’Histoire, les quelques et hélas peu nombreuses adaptations de celle-ci au cinéma, au théâtre et en bande dessinée. Enfin quelques pages sont consacrées aux relations amicales qui unissent ou ont unis l’auteur de L’Oreille interne à la France, entendez par là, les éditeurs, traducteurs, au nombre desquels on signale Jacques Chambon, Gérard Klein, Robert Louit, Pierre Paul Durastanti et bien d’autres, - mais plus simplement à notre pays, sa culture, ses paysages, sa gastronomie.
L’hommage se poursuit avec deux nouvelles de Johan Heliot et Meddy Ligner inspirées du cycle de Majipoor et surtout, surtout ! une nouvelle inédite en langue française de Silverberg datant de 1991, traduite par Sylvie Denis, « Le Dernier Vétéran de la guerre de San Francisco » (« The Last Surviving Veteran of the War of San Francisco »). L’écrivain raconte une cérémonie de remise de médaille octroyée au dernier vétéran de la guerre de San Francisco. Ce conflit opposait une centaine d’années auparavant l’Empire de San Francisco à des Etats californiens au sein d’une Amérique disparue et morcelée. Agé de 143 ans, bardé d’organes artificiels, perfusé et arrimé à son fauteuil roulant sous la surveillance constante d’une infirmière, le général James Crawford raconte dans ses moments de lucidité de biens curieux souvenirs de guerre. En moins de 20 pages, « Le Dernier Vétéran de la guerre de San Francisco » surclasse L’Anomalie,prix Goncourt 2020. Curieusement, et puisque l’écrivain cite le personnage, la première référence à m’être venue à l’esprit est le film Patton. Sur un champ de bataille le célèbre chef de la troisième armée évoquant les plus grandes empoignades militaires de l’Histoire humaine déclarait à son interlocuteur : « J’y étais ! ». On peut aussi y voir un démiurge Dickien.
Combien d’inédits restent-ils à traduire ? Aujourd’hui
le général Silverberg a abandonné la fiction, mais pas l’écriture. Jean-Daniel
Brèque signale ainsi la parution de Living in the Future, recueil
« d’introductions de livres, de discours, de critiques d’histoires,
d’interviews et de sa chronique de longue date dans le magazine de
science-fiction d’Asimov ». Dans cette revue justement l’écrivain
livre bimensuellement un article de trois pages serrées. En Novembre/Décembre
2024 sous le titre With Folded Hands… il s’intéresse aux déclarations et
agissements du médiatique et Trumpiste Elon Musk :
« En 2015, alors qu'il célébrait son
quarante-quatrième anniversaire lors d'une fête dans la région viticole de
Californie, il a eu une conversation avec Larry Page, l'un des créateurs de
Google, qui lui a dit : « Les humains finiront par se fondre dans la masse. Les humains finiront par fusionner avec des machines artificiellement
intelligentes. Un jour, il y aura plusieurs types d'intelligence en concurrence
pour les ressources, et la meilleure gagnera ».
Si cela se produit, a déclaré Musk, nous sommes
condamnés. Les machines détruiraient l'humanité.
C'était en 2015. Huit ans plus tard, Musk, toujours
versatile, a fait un virage à 180 degrés et a commencé à considérer
l'intelligence artificielle non pas comme une menace, mais comme une véritable
aubaine. Il a fondé sa propre entreprise d'IA, appelée xAI, dans le but de
développer une « super intelligence numérique combinée à la robotique », afin
que le reste d'entre nous soit épargné par ce travail ennuyeux, tout en
devenant merveilleusement riche. »
Le titre de l’article fait référence à une nouvelle de Jack
Williamson « With Folded Hands … » traduite en français sous
le titre « Les bras croisés » et parue chez Marabout dans le
recueil Des machines et des hommes. Dans le meilleur des mondes possibles de demain, les robots s'occupent de tout et protègent les humains, y compris d' eux-mêmes. Robert Silverberg cite de
multiples extraits : « Non, il n'y a rien qui cloche chez moi. Il
haletait désespérément. La télévision vient de découvrir que je suis
parfaitement heureux, conformément à la Directive Première. Tout est absolument
merveilleux. Sa voix était sèche et rauque et sauvage.... La voiture quitta
l'avenue brillante, le ramenant à la splendeur tranquille de sa maison. Ses
mains futiles se serrèrent et se détendirent à nouveau, repliées sur ses
genoux. Il n'y avait plus rien à faire.»
La phrase terrifiante attribuée à Larry Page « Les
humains finiront par se fondre dans la masse. » renvoie aux plus
grands textes dystopiques. Que signifie-t-elle ? Oublions les promesses
d’une civilisation des loisirs, vieux rêve des Trente glorieuses qu’une
première lecture de « With Folded Hands … » pourrait suggérer
et qu’Elon Musk se fait un malin plaisir de miroiter. Dans la longue histoire
de la dépossession humaine au profit de quelques-uns, l’intelligence
artificielle ouvre un nouveau chapitre dans le prolongement de la robotique et
de la digitalisation. Un petit nombre s’enrichira. Mais les bras croisés du
héros de Williamson et la néantisation de l’espèce humaine prophétisée par le
fondateur de Google renvoient à une nouvelle forme d’impuissance imposée par un
monstre auto-apprenant qui interfèrera dans tous les processus décisionnels économiques aussi
bien stratégiques que quotidiens, du chef d’entreprise au simple consommateur, et
qui sait ... démocratiques. Relisons à ce sujet « A voté »
d’Isaac Asimov.
Bon anniversaire Mr Silverberg !
[Cette fiche est référencée dans l’item Passeports pour le
futur]
63 commentaires:
Bravo !
La brosse à passe. Tout n’était pourtant pas inintéressant, et je ne pense pas à mon commentaire, qu’on pouvait se donner la peine d’ignorer! On n’a plus qu’un bravo Christianesque…
Je maintiens qu’il y a un point commun , fut-il tenu, avec les Fées de Perrault. Le Conte, mais il faudrait encore le lire!
MC
Ça c'est l'étage d'en dessous, - pour les fées.
Je vous reparle des Rembrandt sous le billet d'avant.
Ici c'est 50 ans de fidélité au magicien Silverberg.
Oui, et je ne l’ai jamais comprise, le « Magicien » de « L’Homme dans le Labyrinthe » étant à mon avis fort laborieux. C’est d’ailleurs un des très rares sinon le seul livre de SF dont je me suis debarasse avec délectation!
Vous remercie pour les Fées, et vous répond sur Rembrandt et la peinture Flamande!
Il me semble avoir lu un bouquin de ce Silverberg sur une suggestion de SV. Je n'arrive plus à ma souvenir duquel. Or, j'avais dû laisser tomber contrairement à mon habitude. Non, décidément ce n'était pas pour moi. Cela dit, je suis halluciné par sa bibliog, à partir de sa fiche wiki. Donc..., l'Anonyme, ne vous sentez pas seul.
Une autre question, qu in'a rien à voir, me taraude depuis des plombes, elle est purement amicale et pas le moindrement hostile... Chère Ch. P., depuis le temps que vous commentez avec générosité plus de dix ou vingt fois par jour sur les trois chaines (sauf erreur), avez-vous jamais eu le temps d'écrire pour vous-même et ailleurs..., un journal intime de lectrice par exemple, une nouvelle, un roman, une (auto)biographie... que sais-je Montaigne ?... Ou auriez-vous au moins rassemblé en copié/collé tout ce qui allait s'envoler de vos réflexions pour que les futurs historiens puissent rendre hommage à votre curiosité et diversité culturelles ?.
Enfin, êtes vous l'auteure de ce texte paru en 2011 qui se rapporte à votre nom ?
https://www.leseditionsdupetitpois.fr/ici-a-plus-loin
Je vous demande pardon pour pareilles intrusions... Ignorez-es, si vous es trouvez par trop cavalière. Et ne m'en voulez-pas... Merci. Belle journée,
Oublié de signer : J-J J / oups...
Voilà, j'ai terminé le long et passionnant roman de Leonardo Padura.
Libraire, vous en avez bien parlé. Que de pistes philosophiques à suivre dans ce roman ! Ce tableau avec le visage du Messie, peint par Rembrandt. Les croquis et lettres du jeune Elias qui fut son élève et à travers lui ces questions concernant Dieu dans ces deux religions. La famille Kaminsky . D'autres portraits "d'hérétiques". (Le dernier, celui de la jeune fille m'a modérément intéressée.) . L'épisode Rembrandt : une merveille. Les souffrances du peuple juif en Pologne puis pendant la dernière guerre mondiale dont importantes pour comprendre ce qui provoqua l'hérétisme de Daniel Kaminsky..
Parfois des longueurs dues à l'introduction de personnages ou de péripéties secondaires
Beaucoup aimé le personnage de Mario Conde qui fait le lien entre toutes ces esquisses. Je ne regrette pas d'avoir pris le temps de lire ce roman pas ordinaire. Merci MC.
Je me souviens de "Roma Aeterna" qui m'avait plongée dans une profonde interrogation
Robert Silverberg changeait l'évolution d'évènements historiques et développait en plusieurs tableaux une suite de l'Histoire complètement différente de celle que l'on connait.
Le poids des évènements isolés dans l'Histoire des peuples est toujours un étonnement.
Robert Silverberg semble aimer ce matériau de choix : le temps.
Deux autres romans de lui, lus grâce aux chroniques de Soleil vert mais là, projetées dans un avenir lointain, dans un monde effrayant par les mutations qui auraient modifier les humains ou l'entourage des humains. Peu à peu l'actualité scientifique, la robotique, l'écologie , les sciences de l'espace , entrent dans le domaine de la science-fiction .
Robert Silverberg revient toujours à l'humain, à l'interrogation de l'homme sur la notion d'étranger, de rencontre avec ce qui ne nous est pas familier.
De plus dans toutes les photos sur j'ai vues de lui, il a un bon visage, un regard bienveillant. J'aime beaucoup la photo que Soleil vert a choisie dans la colonne de droite.
Le commentaire supprimé par l'autrice, supra... Habile..., il décuple notre imagination. BRAVO ! (j-j j)
non je n'ai pas eu le temps... Ch..., je déjeunais. C'est dommage pour vous... mais ce n'est pas très grave pour moi. Bàv, (JJJ)
Merci d'avoir remis votre texte. Je vous crois sincèrement. Cet épisode de votre adolescence a dû être bien traumatique. Et l'on comprend beaucoup mieux la nature de votre malaise à l'égard de ceux qui éprouvent le besoin de confier quelque chose d'intime. J'espère que rôz pourra vous lire ici, avant que vous effaciez. Ne le faites pas... Ce n'est pas une confidence si déshonorante, après tout, bien au contraire. Amicalement / JJJ
Merci, JJJ, pour votre regard. Oui, quand on est ado on voudrait tant dire mais à qui et comment. C'est l'âge où on est mal dans sa tête, tiraillé entre le monde adulte et l'enfance, l'intrépidité et la peur, l'envie d'ailleurs, de fuir, de se protéger...
Mais tout cela est loin dans le passé. Paix à mes morts. Ils ont fait ce qu'ils ont pu.
Je retourne aux fées. C'est bien la fiction !
Merci pour l'article ! Silverberg über Alles.
Mon préféré : "Le jardin des mots effacés". J'avais le texte de la nouvelle en anglais et vous aviez eu, Soleil vert, la gentillesse de m'envoyer par courriel la traduction. Profonde beauté poétique et mélancolique de cette nouvelle.
https://soleilgreen.blogspot.com/2023/05/le-jardin-des-mots-effaces.html
Et cet autre billet de vous, comme il donnait envie de lire ce livre.
https://soleilgreen.blogspot.com/2023/11/roma-terna.html
Aussi une nouvelle , mais de Ballard : Les Fleurs du Temps, d’un pessimisme certain . Vient un moment où on ne peut plus faire reculer l’Histoire….
MC
Ce papier de Jérôme Leroy, magnifique.
https://soleilgreen.blogspot.com/2019/04/ballard-10-ans-deja.html
Le Ballard aussi est bien . (Recueilli dans Billenium in Marabout, ou l’on s’obstine à traduire français , et Aurore Le Jour au lieu d’ Aurora Day!
John Warsen
Merci pour l'article ! Silverberg über Alles.
Merci à toi , ça me touche. En meme temps arrive le bifrost 117 consacré à Ellison. Les deux potes sont présents en photo.
Mais pourquoi diable supprimer, remettre , et re supprimer des commentaires parfaitement idoines à ce blog?!? On ne sait plus où on en est!
MC
J'avais averti que je l'effacerai. C'était personnel. Une réponse pour JJJ qui ne devait pas rester ici.
De là à être perdu vous exagérez..
Quant aux vôtres au début de la page, j'étais contente qu'une brume verte se pose sur eux et sur mes réponses assez orageuses.
Ce n'est que de l'écriture, un matériau vivant. Qu'on puisse gommer ici à la relecture me plaît beaucoup. Réécrire aussi. C'est comme un manuscrit tout plein de retouches. Bonne nuit .
Mais vous avez raison, j'ai assez mis le bazar sur le blog de Soleil vert. Bonne suite.
Oh, si c’était pour JJJ, je dois m’excuser je suppose de les avoir lus…et je ne me souviens pas d’une mention particulière. Plus profondément, il semble que soient à l’œuvre deux conceptions antagonistes, même si non perçues comme telles, l’une d’un blog qui proclame urbi et orbi, et l’autre d’un blog palimpseste. Ce n’est pas la meilleure manière de communiquer…
Ce n’est peut-être pas, etc…
MC
J'aime cette idée de palimpseste. Ce furent des mois de bonheur. Bonne suite.
Pourquoi diable partir?
Parce que je mets le bazar en effaçant mes commentaires mais c'est une telle tentation...
C'est comme effacer ce qui était blessant ou en trop. Repartir dans une autre direction ou revenir au chemin tracé par Soleil vert. Mais je suis un peu comme vous, j'aime suivre un sentier ouvert par le hasard. Et puis je m'en veux car ce n'est pas mon blog et tous les amis de Soleil vert - et ils sont nombreux - passionnés de SF s'éloignent car le blog devient divagant avec nos apartés. Vous voyez, MC, ça ne peut pas continuer. Mais c'est que des bons souvenirs que j'emporte avec moi. Les deux autres blogs, je m'en éloigné aussi. C'est un temps de repliement
L'hiver... Je suis comme les marmottes, j'hiberne.
Réécriture (amélioration) du "Jardin des mots effacés"
https://soleilgreen.blogspot.com/2023/05/le-jardin-des-mots-effaces.html
SV
Ah, quel beau souvenir de lecture ! Je vais lire votre nouvelle réécriture.
J'ai relu, émue par tous ces souvenirs qui reviennent de l'échange sur ce "Jardin des mots oubliés".
(Je regrette un peu que nous ayons dévié sur De Gaulle et ses mémoires. Mais pas la tristesse de la mort de votre petit compagnon félin).
Votre billet me touche profondément car il justifie dans l'écriture ce désir d'effacer, de rayer, de réécrire, ici, mes commentaires, ailleurs, les pages de mes carnets.
Cette profonde liberté que vous m'avez offerte, Soleil vert comme elle m'a libérée. Comme j'ai aimé que jamais vous ne vous fachiez.
Je me souviens grâce à la relecture des commentaires que nous parlions aussi énormément des livres que vous chroniquiez et ça me console.
Hier, la remarque de MC. m'a donné l'impression que ma façon de faire rendait le blog illisible, empêchait le partage. Mais ce n'était pas du tout le but. Alors qu'est-ce ?
Je crois que c'est l'attitude d'une qui relit ce qu'elle a écrit et vit à ce moment une distance par rapport à ce qu'elle a exprimé. Oui, c'est cela et c'est intéressant , cela pose la rivalité dans une même personne entre le lecteur et celui qui écrit, comme si ce n'était pas tout-à-fait la même personne, comme si nous écrivons sans savoir ce que nous allons écrire, comme si la pensée guidait la main, en avance sur l'esprit critique.
Dites-moi, Soleil vert, est-ce que j'ai rendu illisible les espaces commentaires en effaçant, en réécrivant, en déviant de votre chronique ? Ai-je fait fuir vos lecteurs ? Ai-je raison de désirer ne plus écrire de commentaires.
Le jardin évoqué est un peu triste. Il ressemble à un cimetière. Je suis allée si loin chez vous grâce à votre protection, le silence est-il la bonne décision ?
Oui, la réécriture de votre réflexion sur "Le Jardin des mots oubliés" et sur Silverberg est profonde comme un tremblement de terre...
Je crois que c'est l'identité de la conscience qui mènent ce combat entre laisser ou supprimer. Comme dans les peintures de Chrico. Une nostalgie de quelque chose qu'on ne pouvait faire voir. Un retrait dans les ombres. J'écris souvent avant de savoir ce que je veux dire, ce qui est encore impensé. Les rayures, les hommages décapent, suspendent la lecture, favorisent un retour à la pensée. Offrent une résistance, argumentent. Ce n'est pas un déni, une défaillance, c'est un combat. L'inconscient doit être écouté.
L'écriture est tâtonnante comme dans un labyrinthe.
(Je disais à mes petits élèves du troisième cycle quand il cherchaient une réponse à un problème de ne pas effacer leurs ratures pour garder en mémoire le cheminement de leur logique, les moments où ils avaient changé de stratégie. On revenait souvent sur ses tentatives en petits groupes. Comme ils grandissaient...
qui mène - Chirico
La peinture de Chirico parce que d’un côté il peint le visible, de l’autre, les profondeurs insondables de son inconscient pressentant quelque chose d'enfoui sous l'apparence des choses. Et l'on ressent cela en regardant ses tableaux. Ça donne le vertige.
Eh bien, votre blog, les livres que vous choisissez me donnent la même impression.
Ainsi quand vous tournez sans fin autour des romans de Silverberg cela donne accès à son inconscient celui qui lui a permis d'imaginer ces mondes invraisemblables. Vos chroniques donnent de lui une biographie tellement profonde et pertinente.
Il y a quelque chose qui sort de l'épure du texte de Silverberg c'est l'écriture numérique. Les écrivains utilisent un ordinateur mais la finalité est un livre papier (avec parfois une édition numérique). Par contre ce blog est entièrement numérique. Tôt ou tard il sera voué à la destruction, et là on ne parle meme pas des corrections, mais de tout l'ensemble. Peut etre y aura t-il des traces dans les archives du web ...
Le livre papier comme le lieu où sa vie laisse des traces, ce qu'elle aura donné. Une topographie de son enfance, son monde perdu.
C'est étrange ce que vous venez d'écrire. Je m'aperçois que je n'ai jamais commandé ses livres sur tablette mais en livres-papier.
Je n'aime pas du tout la fin de votre commentaire. Je ne peux me résigner à voir votre blog absorbé par un trou noir !
Imaginez ! Le noyau central de votre blog explosé. Il tourne sur lui-même, s'effondre et tombe en chute libre. Vos chroniques sont fracassées en accroissant leur rotation. Elles clignotent et essaiment dans la Galaxie, captives du rayonnement gamma. Vos mots et ceux de vos visiteurs sont comme des particules provenant du coeur même de votre soleil vert. Phantasme délirant, hors du temps. J'émets l'hypothèse que ces particules de poussière interstellaire seront captées dans un autre univers, une masse incandescente , avec lequel nous n'avons aucun contact. L'activité organisatrice de ce monde inconnu versent ces mots dans un creuset stellaire. Il y a tant d'espace, ici. Le refroidissement s'achève. De cette spirale colorée or, naît une super géante verte. Les mots font herbe d'écriture pour un drôle de bonhomme échappé de la mort de sa planète, la Terre. Et si c'était....
les gommages (pas les hommages !)
:) SV
Mais pour bloguer, il faut accepter de mourir…. MC
Eh bien, vous vous portez bien pour un homme qui est mort !
Car vous aussi vous tenez un journal en ligne de blog en blog.
Comme tant d'autres sur la RdL (Clopine, Rose, Jazzi,et Alii..).
Le point commun c'est faire une exploration de ses lectures ou de sa vie.
Mais pourquoi cette idée de mort ? C'est comme dans la vie. Les expériences se suivent, s'oublient, se ressemblent. Et nous allons tous vers la même gare yerminale : la mort.
Tout s'effacera, oui, comme ce sont effacées tant de vies, tant d'espérances, tant de douleurs.
Mais il reste les livres, l'art, la musique... Tant que la Terre existe. Après... nous ne serons plus là pour savoir. Advienne que pourra. Fais ce que tu dois... (Comme dirait Pierre Assouline.)
terminale - se sont
J’aime beaucoup la vision de Lurcat qui voit se substituer à la Terre disparue une rose mourante. ( Angers , Musée Jean Lurcat) Tant qu’il y a de l’Art…. ( j’écris, oui, mais sans illusion sur ma pérennité bloguesque!)
https://images.app.goo.gl/rY43TprKDDaeLVyT9
La fin de tout - Jean Lurçat
Magnifique tout est noir. Des petits points blancs comme des flocons de neige et cette rose mourante.
Les points blancs sont les étoiles de l’univers, qui continue de tourner…
MC
Une idée réconfortante...
C'est mieux que la fin de la nouvelle d'Arthur C. Clarke, "Les neufs milliards du nom de Dieu".
"pour la dernière fois, au-dessus d’eux, dans la paix des hauteurs, une à une, les étoiles s’éteignaient…" »1.
En effet!
Des inconvénients de l’exhaustivité appliquée, bien que Clarke soit beaucoup plus optimiste ordinairement..cf le Recueil du Grand Temple de la SF qui lui est consacré.
Un article de Philippe Dagen, dans Le Monde du 15/02 donne envie de se rendre à la BNF. "Apocalypse hier et demain", jusqu'au 8 juin.
Jean de Patmos dans son "Apocalypse" a inspiré tant artistes - et de romanciers -.
Artistes contemporains mais aussi Dürer,
Goya, Dix, Picasso, les dessins à l'encre de Victor Hugo, Antonin Artaud, Henri Michaux...peintures, parchemins, vitraux, sculptures ...
Pourtant c'est de la fin du monde qu'il s'agit, "quand il n'y aura plus d'humains pour créer et pour regarder."
L'annonce de désastres définitifs...
Ces oeuvres aussi dont vouées à disparaitre comme les blogs...
Ce n est pas un Journal, je n en ai pas la prétention. Plutot une suite d'interventions imprévisibles et nées du contexte. Chez vous, il y a de la cohérence, des reprises, chez moi, non.
Cohérence... C'est vrai que cet espace aide à se concentrer.
Et cette question séculaire : " Pourquoi, somme toute, y a-t-il de l'existant plutôt que rien ?". Là c'est plutôt Soleil vert.
Et pourquoi le problème insoluble du Mal ? Là c'est Bernanos.
Vous êtes le levier qui permet d'élever certaines questions... Mais parfois, dans leur élan elles bondissent et se perdent dans les étoiles...
"Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !"
Baudelaire - Le voyage.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-conversation-scientifique/violences-dans-l-espace-temps-7952390
Formidable émission.
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