James
Blish - Un coup de cymbales - Denoël - Présence du
futur
Avait-il le sentiment d’être submergé par son projet, ou
était-il simplement désireux de passer à autre chose ? La courte préface
de l'ultime opus du Cycle des villes nomades ne répond pas à toutes ces interrogations. Quoiqu’il en soit James Blish modifie la conclusion prévue dans la chronologie initiale, condense l’épisode de la Toile d’Hercule à un entrefilet et bâcle
son épilogue à l’aide d’un tour de passe-passe. « Nous n’avons pas eu
le temps d’apprendre tout ce que nous voulions connaître. » Quel
contraste avec l’épigraphe « Et la mort n’aura pas d’empire » d’Aux
hommes les étoiles !
Demètre Iokamidis avait subtilement remarqué en 1968 que le
prologue faisant état d’un livre postérieur aux évènements relatés dans Un coup
de cymbale, induisait la possibilité d’une suite du Cycle. On sait désormais
que ce ne fut pas le cas. Cette chronique d’une mort annoncée qui donc n’en est
pas une, fait l’objet de développements inégaux. Le lecteur endure une purée d’explications
scientifiques multidisciplinaires (espace d’Hilbert, hypothèse de Vigo, courbe
de Pearl…) et quelques hérésies : le centre metagalactique n’existe pas (l’Univers
n’a pas de centre). L’épisode de la révolte des Guerriers de Dieu ne soulève pas
non plus l’enthousiasme, restent quelques petits récits comme le triangle
amoureux Amalfi-Dee-Hazleton.
Quand la littérature blanche fait disparaître ses héros, la
science-fiction se débarrasse de l’Univers. Le final rappelle d’ailleurs celui des
Armureries d'Isher. « Il ne serait pas témoin de la
naissance des planètes. Mais il contribuerait à leur genèse ». L’ambiance
crépusculaire et le style élégant de Blish laissaient tout de même augurer d’autre
chose.
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