Ursula Le Guin - Contes
de Terremer - Poche
[Réédition non corrigée, donc avec ses insuffisances, d’une
antique fiche de lecture. On conseillera aujourd’hui au lecteur de se procurer,
toujours en Poche, l’intégrale du cycle]
Déclinaison en Poche d’un ouvrage traduit chez Ailleurs & Demain en 2003, les Contes de Terremer marquent le retour de Ursula Le Guin au cycle de Terremer dont le dernier opus, Tehanu, datait de 1990 [1991 pour la traduction chez Laffont]. Une dizaine d’années s’est écoulée entre la rédaction du quatrième livre et le présent recueil. Pourquoi ? Ursula s’en explique dans un avant propos de quelques pages. Toute oeuvre romanesque échappe à son créateur. Le mot fin est illusoire. Il n'appartient pas à l'écrivain. Une fiction possède son temps propre qui n'est pas celui de l'auteur, elle s'inscrit comme histoire dans l'Histoire, fut elle imaginaire, elle devient Terra Incognita pour son Géniteur, objet de curiosité et enfin territoire à arpenter, à redécouvrir.
Le plaisir des retrouvailles n’en est que plus grand : un intense plaisir d’écriture transparaît à la lecture des Contes de Terremer. Chansons, vers, la romancière parcourt avec jubilation l’archipel, elle en poursuit l’inventaire avec quelques contes et légendes, complété d’une annexe descriptive qui clôt le recueil. Celle-ci aurait d’ailleurs pu fournir matière à récit et donne le sentiment que LE GUIN poursuit un double objectif, romanesque et lexicologique, qui nuit à l’homogénéité du présent volume.
Cinq nouvelles composent les
Contes de Terremer.
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« Le Trouvier » relate la fondation de
l’école de Roke. Le héros est un jeune charpentier de marine originaire de
l’ile d’Havnor qui doté du talent de localisation [un des neufs dons maîtrisés
par les mages de Roke] va, avec l’aide de l’esclave Anieb, délivrer l’archipel
du joug du roi Losen et du mage Gelluk.
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« Rosenoir et Diamant » est un
marivaudage sur l ‘amour, lu devoir, et la magie. Lequel de ces langages choisir ?
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« Les os de la terre » : deux
magiciens conjuguent leurs efforts pour maîtriser un tremblement de terre dans
la cité de Ré albi.
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« Dans le grand marais » :
l’histoire de la rédemption d’un mage redoutable, une nouvelle dans laquelle resurgit Ged, héros de Terremer.
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« Libellule » : Une sorcière désireuse
de connaître l’étendue véritable de ses pouvoirs se rend à l’île de Roke, en
compagnie d’un faux mage. Un récit en clin d’œil où l’on apprend que le dicton
« nul ne saurait expliquer un dragon » s’applique aussi aux femmes.
De ces cinq récits, le premier s’en détache par sa longueur et son souffle. Dans celui-ci, comme dans les autres textes, les femmes y tiennent un rôle de premier plan. Les sages femmes de Roke, ainsi les nomme Le Guin, s’opposent à la folie guerrière des hommes. Anieb l’esclave, Irien la redoutable, Rosenoir la tenace, Emer la patiente sont bien les véritables héroïnes de ce livre et non les Neuf Maîtres de Terremer.
1 commentaire:
Ursula Le Guin ? Ah oui, j'avais aimé la découvrir grâce à Soleil vert. Celui-ci s'annonce un heureux temps de lecture.
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