Serge
Lehman & Frederik Peeters - L’homme
gribouillé - Editions Delcourt
« Même le néant se croit
vivant quand on lui donne un nom »
Alors que Clara Couvreur sommeille
au domicile parisien de sa grand-mère Maud, un personnage au masque de corbeau sonne
pour récupérer un coffre que détiendrait son aïeule. Celle-ci ayant sombré subitement
dans le coma à la suite d’un AVC et sa propre mère Betty étant partie soigner
une crise temporaire d’aphasie, elle assiste seule et désemparée à la fouille
de l’appartement. Le cambrioleur dépité la charge de lui apporter l’objet en
question au nom d’une tradition ancestrale. Après avoir rassuré sa fille s’être
rendue à l’hôpital prendre des nouvelles de Maud, Betty part interroger un
écrivain publié par sa maison d’édition. Elle apprend que le mystérieux visiteur
du nom de Max Corbeau avait été engagé par un imprimeur juif pendant la seconde
guerre mondiale pour le protéger. Poursuivant son enquête, elle retrouve le
fils de l’imprimeur qui à l’inverse révèle que Max Corbeau était une invention
de son père …
Le scénario haletant de Serge
Lehman judicieusement retranscrit en noir et blanc par Frederik Peeters promène
le lecteur d’un Paris nocturne et pluvieux à la Black Rain vers les
campagnes ténébreuses de la région de Montbéliard, et conduit la famille Couvreur
vers la révélation de son destin. Ce roman graphique de plus de trois cent
pages où rode le souvenir de Lovecraft et Meyrink brode finement sur le thème de l’ambiguïté
de la littérature. Les mots suscitent les monstres autant qu’ils les conjurent.
2 commentaires:
Bravo pour cette brève chronique si bien rédigée. Purée si quelqu'un venait sonner chez moi avec un masque de corbeau...
Tant qu'un mec baraqué vient pas sonner chez toi en disant "Sarah Connors ?" ...
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