Barry
Hughart - Huit honorables magiciens - Denoël Lunes d’encre
Maitre
Li et son acolyte Bœuf Numéro 10 - employé selon les circonstances comme secrétaire ou
poney express - assistent à Pékin à l’exécution d’un condamné, quand l’œuvre du
bourreau est gâchée par le déboulé de pilleurs de tombes poursuivis par une
goule. Celle-ci n’a pas appréciée d’être interrompue dans son repas, en l’occurrence
le crâne d’un mandarin. L’examen de la dépouille de l’honorable Ma Touan Lin
(enfin ce qu’il en reste) incite les deux détectives à investiguer au cœur de
la Cité interdite. Là ils découvrent que le défunt se livrait à des opérations de
contrebande mais pire avait trouvé le moyen de réveiller huit anciens démons. Démonter
le trafic, identifier les complices et stopper des créatures infernales rien d’insurmontable
cependant pour l’implacable Maitre Li.
Deux
nouveaux personnages assistent nos héros dans leur entreprise, un marionnettiste
et sa fille une chamane qui ne laisse pas insensible Bœuf Numéro 10. Le plus
insensé de tous ces protagonistes est Tou l’Hôtelier de Sixième Rang un
assassin dont la conversation se résume à des recettes de cuisine. De cuisine
il sera d’ailleurs beaucoup question à l’instant de faire disparaitre un
cadavre encombrant au chapitre 11.
Le
défaut de cet ouvrage, pourtant le meilleur du cycle pour moi, réside dans la
difficulté de s’arracher de la contemplation de la couverture, une merveille
extraite d’une fresque de l’époque Sung. Le texte mêle comme d’habitude - quoique
toute l’œuvre de Barry Hughart semble édifiée à contre-courant de ce mot -
progression de l’intrigue et délire verbal. On en oublierait presque l’érudition
de l’auteur, qui cite le Livre des odes et ressuscite une vieille maxime du poète Li Ho
(ou Li He) : « Si les Cieux avaient des sentiments, les Cieux aussi
vieilliraient ». Hommage au travail de traduction de Patrick Marcel.
8 commentaires:
Dépaysant! Belle surprise que ce dernier volet.
oui
"Si les Cieux avaient des sentiments, les Cieux aussi vieilliraient"
Je ne pensais pas que ce serait si vrai
"Le défaut de cet ouvrage, pourtant le meilleur du cycle pour moi, réside dans la difficulté de s’arracher de la contemplation de la couverture"
Ahah excellent ! C'es la première fois que je lis une critique pareille, mais je comprends. Cette couverture a l'air magnifique.
Content de te lire !
C'est vrai qu'on n'imagine pas une discussion sur la couverture de la dernière édition du Père Goriot. Mais dans les littératures dites imaginaires, c'est un élément marketing à ne pas négliger.
Ne jamais se fier aux couvertures souvent trompeuses, j'en ai fait l'amère expérience.
Oui mais ça n'est valable que pour l'édition grand format chez Lunes d'encre, je n'ai hélas que les éditions Folio SF des romans de B.H. et leurs couvertures sont, comment dire, d'un style résolument moins contemplatif.
C’est une merveille cette couverture.
Chez Folio SF des progrès ont été faits tout de même, sur les couvertures de RC Wilson par exemple.
Faut dire aussi que sur ce volume j'ai soigné le scan et le rendu avec mon vieux Photoshop.
La Magnificence des Oiseaux bénéficie aussi d'une sacrée illustration (des grues couronnées)
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