mercredi 15 mars 2023

Immobilité

Brian Evenson - Immobilité - Rivages

 

 

 

Joseph Horkaï se réveille après avoir été « stocké », lui apprend un certain Rasmus, une trentaine d’années. Il n’a aucune mémoire ou presque des évènements ayant précédé sa perte de conscience. A peine se souvient-il du « kollaps », c'est-à-dire de l’apocalypse responsable de l’éradication d’une bonne partie de l’Humanité. Lui-même n’est pas au mieux. Il a perdu l’usage de ses membres inférieurs et les hommes qui l’entourent insistent pour lui injecter un produit dans sa colonne vertébrale afin de stopper la progression d’une infection. Pire, ses questions n’engendrent que des réponses évasives. Il semble néanmoins que ses réanimateurs aient besoin de ses services pour récupérer un cylindre dont il serait le seul à connaître l’emplacement. Il part donc, assisté de deux costauds, des « mules », qui le portent tour à tour sur leurs épaules.

  

Ecrivain américain ayant déjà été traduit et publié dans la collection Lot 49 du Cherche-Midi, Brian Evenson vient se rappeler aux bons souvenirs de ses lecteurs avec deux romans parus en début d’année L’Antre chez Quidam et Immobilité chez Rivage. Transfuge de l’église mormone, romancier et universitaire, il parvient à renouveler les thèmes éculés de la quête identitaire et de la survivance postapocalyptique en crayonnant des univers épurés à l’aide d’une écriture minimaliste. Immobilité est une road story encore plus âpre que La route de Cormac McCarthy. Joseph Horkaï ne cesse de tenter de dissiper le brouillard dans lequel se sont dissous l’histoire du monde et celle de son propre destin, entreprise non sans danger nous rappellent Le mythe d’Icare ou Le Disque Rayé de Kurt Steiner. Evenson, sans délayer son propos, réussit à déployer un récit peu factuel de 250 pages. C’est tout à fait remarquable.

  

Il cite en début d’ouvrage un extrait de Fin de partie (1), une pièce de théâtre de Samuel Beckett. Le début de la quatrième page de couverture des Editions de Minuit, rédigée par Roger Blin, renvoie au livre d’Evenson et … à l’illustrateur : « Dans Fin de partie il y a déjà cette notion d'immobilité, cette notion d'enfouissement. Le personnage principal est dans un fauteuil, il est infirme et aveugle, et tous les mouvements qu'il peut faire c'est sur son fauteuil roulant, poussé par un domes­tique, peut-être un fils adoptif, qui est lui-même assez malade, mal en point, qui marche difficilement. ». Mais il semble aussi que l’écrivain américain ait retenu du célèbre dramaturge sa prédilection pour les dialogues de sourds dont il fit sa marque de fabrique dès les premières représentations d’En attendant Godot. En voici un exemple dans Immobilité :

 

« Une fois engagés sur cette route, ils progressèrent plus rapidement

 - C'est prometteur, dit la mule qui marchait à ses côtés, voix à peine audible dans le haut-parleur.

Son haut-parleur devait être saturé de poussière, à moins ce ne soit son micro qui soit mal aligné.

-Lequel des deux es-tu ? lui demanda Horkaï.

La mule trébucha puis se ressaisit. Elle s'approcha, s’appuya sur l'épaule de l'autre Q, sa main posée légèrement sur le flanc de Horkaï.

 - Je suis le plus âgé, lui répondit-il.

- Le premier, dit Horkaï.

Le Q secoua la tête.

- Le premier de nous deux. Mais pas le premier.

-     Pardon, fit Horkaï. Je ne me souviens pas comment s'appelle le plus âgé.

-     Je ne pense pas qu'on vous ait dit comment s'appelle le plus âgé.

-     Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Le plus âgé de vous deux. Ton nom.

-     Ah, répondit le Q. Il fallait le dire. Je m'appelle Qatik.

-     Qatik. Bien sûr.

-     Pourquoi dites-vous « bien sûr » ? Est-ce inévitable ?

-     Horkaï haussa les épaules.

-    Je n'en sais rien. C'est juste une façon de parler. Pourquoi avez-vous été choisis pour cette mission ?

-    C’est un honneur d'avoir été choisis.

-    D'accord, mais pourquoi ? Pourquoi vous deux ?

-    Vous êtes notre raison d'être.

-    Comment c'est arrivé que je sois votre raison d'être ?

-    Vous l'avez toujours été, lui répondit Qatik.

Ils marchèrent un moment sans dire mot, Qatik toujours appuyé sur son frère. Horkaï revint à la charge.

-    Qu'est-ce que tu penses de Rasmus ? Qatik se tut un moment.

-    Que voulez-vous dire ? lâcha-t-il enfin. Rasmus est ce qu'il est

-    Qu'est-ce que tu veux dire par « il est ce qu'il est » demanda Horkaï» l'air confus.

-    Exactement cela, lui répondit Qatik. Rasmus est Rasmus

-    Ça n’explique pas ce que tu pense de lui. Est-ce que tu l’aimes bien ?

-    Il est ce qu’il est. Il a sa raison d’être. Qui suis-je pour juger de la manière dont il l’accomplit ? Sa raison d’être est différente de la notre et je suis loin de l’appréhender aussi clairement que la mienne. C’est propre à chacun. Je suis sûr que vous comprenez.

- D’accord, j’imagine. Mais en quoi ça répond à la question de savoir si vous l’aimez bien ? »



(1) « L'infini du vide sera autour de toi, tous les morts de tous les temps ressuscités ne le comble­raient pas, tu y seras comme un petit gravier au milieu de la steppe. »

Samuel Beckett, Fin de partie

 

94 commentaires:

Christiane a dit…

Incroyable !!! J'adore la surprise.

Christiane a dit…

"- Dites-moi où je suis.
- Vous êtes ici. Vous avez toujours été ici.
- C'est où "ici" ?"
Page 22 (Brian Evenson - "Immobilité" - Rivages)

Ici...

On croit lire "L'Innommable" :
"Venu au monde sans naître (...) Celui hors la vie qu'à la longue la longue vie vaine veut qu'on n'ait cessé d'être. Que n'épargne pas la rage de parler, la rage de penser, de savoir ce qu'on est, ce qu'on était..."

"Joseph Horkaï se réveille après avoir été « stocké", lui apprend un certain Rasmus."
Ainsi commence votre billet magnifique.

PS : j'en oublie "Le Maître du haut Château". Ouf !

Christiane a dit…

Toujours dans "L'Innommable" :
"j'ai peut-être reçu un choc. Étrange, ces phrases qui meurent on ne sait pourquoi, ici tout est étrange, tout est étrange quand on y pense, j'ai à continuer, il doit y avoir d'autres dans d'autres ailleurs, chacun dans son petit ailleurs..."


"Horkaï se prépara au pire (...)Qu'est-ce qui m'arrive ? Songea-t-il. Comment faire pour que ça s'arrête ?"
("Immobilité " - page 26)

Une bande son de l'un à l'autre. Les deux narrateurs semblent perdus...

Christiane a dit…

Les extraits que vous citez sont bien choisis pour illustrer ce que vous appelez "un dialogue de sourds". Un dialogue inversé. Je n'en suis pas encore là.
Pour l'instant Horkaï se réveille difficilement dans une cellule sale et sombre. Un lieu loin de tout. C'est le gris qui simpose. Un gris de cendres, de souterrains, de crépuscule, de soleil perdu, d'ombre. Ses geôliers(?) le soignent sans empathie, le craignant bien qu'il soit paralysé. Ils le soignent car ils ont besoin de lui. Ça vous l'avez dit dans le billet comme l'importance du cylindre qu'il doit voler.

Post apocalyptique, oui. Il est évoqué une explosion atomique (?) qui l'a carbonisé le laissant pour mort puis végétant entre la vie et la mort, puis "endormi" pour trente ans.

Ce monde est "âpre" comme la langue d'écriture, confus. Ainsi les deux intervenants qui l'extirpent de ce long engourdissement se ressemblent comme des jumeaux. Les dialogues presque en écholalie sont absurdes et enferment chacun d'eux dans sa solitude.

Horkaï se demande si tout cela est réel, s'ils sont réels, ce à quoi il est étrangement répondu : - oui comme vous.

Effectivement on pense très fort à Beckett, pas seulement pour "Fin de partie". C'est austère. Quelque chose a été perdu pour l'humanité.
Les choses qui restent sont scrutées par Horkaï. Leur texture est répugnante : suintante, grasse. On ne sait pas à quoi Horkaï ressemble maintenant. Quelque chose de mort en lui. Il parle mais n'a plus de mémoire. Les autres répondent comme des robots. Sa voix lutte pour exister.
Une vague peur suinte de ces vingt premières pages. L'invisible fuse, inquiétant. Les mots obscurcissent la signification possible de cet échange de paroles. Un brouillage de la narration fait juste état de voix s'adressant à un homme, couché ou assis sur une chaise. Horkaï souffre. Il y a des gémissements, des cris mais cela vient de lui, de son état. Il griffonne sur un carnet. Le temps coule. Je pense à Krapp de la Dernière Bande. Sa fuite impossible . Je le revois (au théâtre) écoutant sa voix enregistrée des années auparavant. Soliloquant. Une voix et un silence, une voix de silence.
C'est écrit comme un roman mais je suis au théâtre. J'attrape ces voix dans l'air parlé, pas dans l'écriture. Je les vois entrer en scène et lui dans son fauteuil cassé. Voix faibles. Débit lent. Je sens la scénographie, les lumières. Des formes à peine visibles.
Encore une épreuve bousculante.
Soleil vert a le chic pour choisir un registre de littérature assez abominable. Des univers difficiles, invivables. C'est un lecteur singulier.
C'est formidable.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

C'est comme une fin du monde. Cela accompagne ma lecture et mon souvenir de Beckett.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Si un jour ce devait être cette fin du monde comme j'aimerais écouter ce Requiem...

Christiane a dit…

"La route du néant, pensa Horkaï. Ce nom fera tout aussi bien l'affaire."
C'est la que le dialogue rapporté par Soleil vert se place. Page 67.
Ils marchent...

Christiane a dit…

Maintenant, plus de théâtre. Juste ce paysage ravagé par l'explosion atomique. Cette route nue. Ces trois êtres noués par une histoire de survie. Une lumière poussiéreuse, les rayons du soleil ne pouvant traverser ces cendres. J'aime l'écriture de Brian Evenson mais j'ai peur du titre "Immobilité".
Le Requiem se terminé. Je n'ai trouvé à répéter que "magnifique" car les mots me manquent.
C'était à Baden Baden au Festpelhaus

Christiane a dit…

Festspielhaus de Baden-Baden , c'est une salle de concert à l'acoustique remarquable

Christiane a dit…

Qatik Qanik, les noms des jumeaux.

Christiane a dit…

Qatik et Qanik disent qu'ils ne sont pas frères même s'ils se ressemblent, qu'ils n'ont pas de parents et vivent dans une communauté où chacun a un rôle. Brian Evenson a bien vécu dans une secte de Mormons qu'il a dû quitter quand ses livres ont été édités ?

Greg a dit…

Pas mal du tout. Personnellement j’ai passé un bon moment.
Finalement pour Horkaï,c’est pas tant l’immobilité physique qui est un frein,c’est aussi son immobilité mentale,il sait pas trop dans quelle direction il va,contrairement au héros de MC Carthy qui poursuivait une fin.

Soleil vert a dit…

Bien vu !

Christiane a dit…

Merci Greg pour l'approche de cette immobilité. Oui, dans La route de MC Carthy, il avançait même si l'enfant ne comprenait pas. Ici, dans un demi-sommeil, plongé dans un monde dévasté, privé de ses jambes, menacé, accompagné de deux êtres étranges omnibulés par ce cylindre. Il n'est pas certain de préférer la vie. Il ne sait plus ce qu'est la vie. Il ne sait pas s'il est vivant ou s'il rêve, immobile.... Il ne sait plus s'il est humain ou autre chose.
C'est un roman haletant, absurde, qui pourrait s'effacer d'un seul coup. Impressionnant.

Christiane a dit…

Le mot "brèche" revient souvent dans ce récit. Une déchirure dans le réel suffisante pour laisser passer le doute, pour que deux réalités se rencontrent. C'est souvent le cas dans la science-fiction. Des trous, des brèches, des tunnels. Idée d'étroitesse, de passage difficile.
Mais ici, je n'ai pas encore trouvé l'épreuve réservée à Horkaï. Je ne devine pas ce qui l'attend alors que tout continue à mourir autour de lui.

Christiane a dit…

Voilà. Terminé. Difficile de ne pas aller jusqu'au bout.
La répétition beckettienne, oui, mais c'est le Sysiphe de Camus que j'ai rencontré, fier et rebelle, quand il redescend dans sa prison cryogénique. Les Mormons en prennent pour leur grade. Extra ! Formidable roman. Merci Soleil vert.

Christiane a dit…

Je pense aussi à Philip K Dick et son Blade Runner. Même questionnement pour ces deux personnages : sont-ils humains ? Les androïdes ne sont-ils pas encore une fois moins maléfiques que les humains ? Ils sont horribles et magnifiques ces romans, Soleil vert. Ah, votre site est incontournable mais je garde mes albums du Père Castor !!!

Christiane a dit…

Greg,
Vous écrivez : "Finalement pour Horkaï,c’est pas tant l’immobilité physique qui est un frein,c’est aussi son immobilité mentale,il sait pas trop dans quelle direction il va."
Je ne crois pas, Greg.
La fin du roman le montre capable de prendre une décision lourde de conséquences. Il lui a fallu tout le temps de cette ... traversée, de cette renaissance pour être capable de choisir ses actes. C'est très beau, douloureux, perdu d'avance mais c'est un choix libre pour l'humanité qui ne le mérite pas.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Immobilité... Un épisode sans fin. Débuté, terrible car il sera toujours à recommencer comme dans "Fin de partie" de Beckett.comme pour Sisyphe de rouler son rocher.
Hamm, l'aveugle cloué dans son fauteuil est ici Horkaï cloué dans son fauteuil roulant. Sauf que Hamm est menaçant, cruel,sadique mais douloureux, là où Horkaï est silencieux, emploi de doute. Chez Beckett le burlesque gangue avec le tragique. Chez Brian Evenson tout est tragique.
Mais les deux textes apocalyptiques invitent à repenser ce qui fonde notre humanité et l'organisation de nos sociétés.

Christiane a dit…

Sisyphe

Christiane a dit…

empli

Christiane a dit…

"Au Japon, Kenzaburo Ôé s’est trouvé souvent au centre de vives polémiques pour avoir révélé au grand public, dans des essais sobres et acérés, mi-journalistiques mi-philosophiques, les souffrances persistantes des irradiés vingt ans après l’explosion de la bombe atomique à Hiroshima, ou encore les crimes de masse perpétrés par l’armée impériale. Ainsi, il n’a eu de cesse d’évoquer les réalités historiques les plus sombres, mais aussi les mieux occultées de l’archipel. Dans un registre plus intimiste, Ôé a consacré des pages très belles à sa relation avec son fils Hikari, qui souffre d’un handicap mental sévère. Là encore, sa prose est une expédition hors des sentiers battus de la « normalité » ; ses textes nous confrontent, de façon simple et sans s’embarrasser de précautions, à l’expérience de la folie." (Revue Philosophie)

Christiane a dit…

"Je marche sur une route précédé de mon ombre
Mais c'est l'ombre qui est la route (...)"
Jean-Louis Peyre

Christiane a dit…

"Le Maître du haut Château" de Philip K Dick... "La route" de MC Carthy... "Immobilité" de Brian Evenson... Un même désastre sans précédent de l'un à l'autre . Hiroshima... Nagasaki...
Le chaos qui suivit l'explosion des bombes.
Les mots manquent pour décrire l'horreur des destructions, les innombrables victimes civiles Un monde devenu inhabitable...
L'anticipation par rapport à ces dechainements de violence et de mort a donné naissance à des personnages qui ont touché les limites de l'humain dans la science-fiction.
Ces romanciers posent leurs regard et leurs mots sur l'après de la fin de la guerre, sur l'après de la capitulation des Japonais puis de l'Allemagne. Ils esquissent les contours d'un monde futur impossible.
Un temps Hiroshima a commencé le 6 août 1945 dans les rapports mondiaux. Le temps de la science... Celui de la volonté maléfique de l'homme .

Oé Kenzaburo écrit : " Si l'on croit à l'existence en ce monde d'une harmonie ou d'un ordre sur le plan humain, alors il faut croire que les efforts des médecins de Hiroshima ont eu assez de poids pour contrebalancer la charge maléfique de la bombe en tant que telle. (...) Larguer sur Hiroshima cet engin qui porte en lui l'anéantissement total, c'est faire apparaître là-bas un enfer d'ores et déjà prévisible scientifiquement. Enfer sans doute, et pourtant... pas abominable au point de ruiner d'un coup toutes les valeurs créées par des siècles et des siècles de civilisation. Enfer probablement, mais pas irrémédiable au point de provoquer chez tous les humains, à sa seule pensée, le dégoût de continuer à être des hommes." ( "Notes de Hiroshima" de Kenzaburo Ôé. Traduit du japonais parDominisue Palmé, Gallimard, 1996.)

Christiane a dit…

Malgré l'âpreté des textes proposés, il y a de la douceur a être ici car nous lisons, nous ouvrons des livres, respectons ce travail d'écriture , cette souffrance souvent cachée dans l'encre, ces consciences qui voulaient trouer le silence avec des mots furent-ils de cendre (Beckett).
Merci pour cet espace de réflexion doux comme une lampe dans la nuit des hommes, Soleil vert.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Et Paul Edel dressant un portrait saisissant d'Audiberti. C'est un beau soir pour la littérature.

MC a dit…

A ce que je comprends, et puisque mormonisme il y a, c'est un peu l'anti Strategie Ender, mais Orson Scott Cqard n'a pas du apostasier, lui, à en juger par les livres de lui présents chez les Bouquinistes de Salt Lake City. Ville déstabilisante en elle meme, puisque n'y sont retenus que les livres Mormons. Le résultat est très étrange. Et l'Hotel de Ville pourrait abriter un chapitre de Stephen King... BIen à vous. MC, moins réactif depuis que la dernière mise à jour a sonné le glas de la fenetre Internet de mon I Phone...

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Dans ce roman "Immobilité" de Brian Evenson, quelque chose a retenu mon attention : la pesanteur, la matière. Pierre, glaise, murs, peau, corps... Le lourd, le difficile plus que la couleur gris de cendre. Une matière souvent en décomposition. Cette masse ou évolue les personnages est comme leur langage, compact, inarticulé. Langage et matière se défont, s'effacent. Il semble qu'ils vont tous disparaitre. Car la vie et l'âme ne coïncident plus chez les humains. Lisant, on s'immerge dans un tombeau. Immobilité... dernière. Heureusement, cette histoire n'est pas rivée a la réalité. La vie, unique et belle, est encore là. Il faut la défendre quand elle est menacée par la dissolution.
Et pourtant la mort habite la vie depuis l'origine
Dans ce roman vie et mort apparaissent en même temps. Une fatalité implacable, effrayante condamne Horkaï à l'éphémère. Sa mort est décidée d'avance. Elle est sa destination régulière. Horkaï est un héros tragique. Et pourtant il n'est pas un être humain...

Christiane a dit…

Vers la page 200, fin de la partie 3 et début de la 4, il y a quelques pages qui décrivent stade par stade, la mort qui s'empare d'un corps, l'agonie puis le délire du survivant qui vit sa mort sans être mort mais tout s'est éteint en lui. C'est presque insoutenable mais on ne peut pas ne pas lire. Qui est-on alors ? Où est-on alors ? On est en plein tabou au profond d'un corps qui meurt d'un esprit qui s'éteint, sans révolte juste épuisé.
C'est une expérience de lecture presque impossible.
Ce Brian Evenson est vraiment un auteur singulier.
Je relisais les pages où il passe devant le temple mormon en ruines, où il dénonce les sermons des mormons, lui l'ancien prêtre mormon qui s'est fait rejeté de la communauté, excommunié pour avoir osé écrire ces nouvelles où il fait table rase du passé.
Ainsi ses personnages meurent et lui dit adieu à son ancienne vie, à ceux qui étaient sa communauté.
Ce n'est pas étonnant que Horkaï se demande en permanence qui il est, où il va, vers quoi il va, s'il a envie d'y aller....

Christiane a dit…

Page 206
"Qu'est-ce que ça fait que je trouve ou non ma place quelque part ? Ça m'est égal. (...)
Peut-être avait-il sa place parmi les hommes. Il avait assurément le sentiment d'être humain. Ou peut-être sa place était-elle parmi les autres, ceux qui lui ressemblaient mais qui se pensaient inhumains, posthumains, transhumains.
Mais je me perçois toujours comme humain, songea-t-il. Pourquoi eux ne de percoivent-ils pas ainsi ? Et pourquoi les humains pensent que je ne le suis pas ? (...)
Horkaï avait le pressentiment que quelque chose clochait, mais il ne parvenait pas at mettre le doigt dessus."

Christiane a dit…

Page 212
" Qu'est-ce qui était réel et qu'est-ce qui ne l'était pas ? Soit tout était réel, soit rien ne l'était, non ? C'est comme s'il avait certaines choses et en avait rêvé d'autres, et la différence entre les deux n'allait pas être facile à départager."

Christiane a dit…

Page 217
"Dès que vous désignez une chose, vous apprenez à la haïr. Humain, pas humain. Si vous n'êtes pas l'un, vous êtes forcément l'autre, et alors on peut se détester les uns les autres.
Il se tourna vers Horkaï.
- Il faut comprendre, poursuit-il, que nous ne sommes ni humains ni non humains.
- Que sommes-nous, alors ?
- Nous sommes, tout simplement. Pourquoi n'est-ce-pas suffisant ? "

Anonyme a dit…

La parole de Horkaï compte peu semble t-il.
Il est certainement la métaphore d’une religion qui préfère garder ses sujets dans l’ignorance pour mieux promouvoir sa foi.

Christiane a dit…

Ballotté des uns aux autres, il ne sait plus à qui il peut faire confiance, d'autant plus que ses geôliers (début et fin) prennent soin d'effacer sa mémoire à chaque cryogenation. Ils l'utilisent sans plus.
Les gens qu'ils rencontrent essaient tous de survivre après le cataclysme, certains avec férocité, d'autres avec incertitude.
Mais je ne le vois pas du tout comme une métaphore d'une religion asservissante, plutôt au début et à la fin comme un prisonnier utile à ses geôliers. Contraint à l'immobilité entre ses réveils.
Celui qui n'a pas de nom aurait pu changer sa vie mais il décide de partir, hélas, pour tenir sa promesse.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

MC,
Je reviens à votre remarque. Il me semble qu'au travers des rencontres d'Horkaï, c'est plutôt un long questionnement sur ce qui pourrait définir l'humain dans cet univers atroce fait de débris, d'aberrations.
J'ai reporté, pêle-mêle, des extraits qui me paraissent approcher ce questionnement.
Oui, l'aventure d'Horkaï devient métaphorique tant elle est outrée mais je n'y trouve pas la place d'un prosélytisme actif.
Horkaï semble, s'il est humain, avoir bénéficié lors de l'explosion atomique d'un changement dans les réponses de son corps à l'environnement. Il peut respirer dans l'air irradié sans combinaison de protection. Il cicatrise vite. Par contre des geôliers ont pris soin de détruire sa mémoire et continuent de l'amoindrir quand ils l'utilisent pour récupérer leurs fameux cylindres. Ils ne souhaitent pas se trouver face à un rebelle ou un fuyard.
Dans l'épisode où il est sous la protection de Rykte, il se passe des échanges intéressants. (Je le nomme l'homme sans nom puisque le personnage de definit ainsi quand Horkaï lui demande son nom.)

"- En vérité, Rykte n'est pas un nom du tout, mais un mot.
- Que veut-il dire ?
- Dans cette langue-ci, rien. Dans une autre, ça veut dire "nom".
- Donc votre nom est "nom" ?
- Ça ne veut pas seulement dire "nom" mais aussi "rumeur". En outre, "gloire, réputation, ouï-dire". En fonction du contexte, ça veut dire un certain nombre d'autres choses aussi.
- Et c'est votre nom ?
- Non, ce n'est pas mon nom. C'est un compromis. Maintenant vous pouvez m'appeler par un nom, mais je n'ai toujours pas de nom."

( On se croirait sur le mont Sinaï quand Moïse demanda at Dieu son nom et que celui ci répond par un tétragramme signifiant : "je suis celui qui est".
Brian Evenson connait parfaitement les textes bibliques - et pour cause ! - et n'hésite pas à parsemer son roman de clins d'œil.)

Christiane a dit…


Voilà ce que fournit wikipédia comme explication :
https://fr.wikipedia.org/wiki/YHWH

Ed a dit…

Hmm. J'ai lu En attendant Godot il y a très longtemps, dans mon adolescence, et comme tu dis, la parenté saute aux yeux dans cet extrait !

Soleil vert a dit…

Content, meme très content de te lire, ED.
Godot, la pièce où il ne se passe rien ou presque c'était une sacrée découverte.

J'ai entamé un Fante (Grosse faim) mais j'ai fait une pause au tiers pour un autre livre.

Anonyme a dit…

Attention, découvrant cet échange, je dois vous dire Chhristiane que je n’ai pas formulé les remarques que vous l’imputez, pour la simple raison que je n’ai pas lu ce livre. Vous vous adressez donc à un Anonyme II !Tout ce que je peux dire c’est que les écritures mormones forment un texte différent de la Bible, puisqu’on y explique que la douzième tribu d’ Israël est ´parvenue aux USA, ce qui pourrait constituer un thème de SF.Dn fait de lectures, j’ai commencé un Fritz Leiber Dickien, pou la machine réduit l’écrivain à des Fonctions purement représentatives puisqu’elle lui écrit ses romans. Un Putsch a lieu des écrivains contre les machines, se soldant par la destruction de ces dernières. Mais est-ce bien ce qui s’est passé ? Les Éditeurs n’ont-ils pas manipulé à leur insu les écrivains? N’ont-ils pas joué la littérature de robot, contre l’espoir insensé chez les écrivains de recréer une littérature d’inspiration? C’est de 1961, et les onze premiers chapitres n’ont pas vieilli. On goûtera spécialement le Carnaval littéraire ainsi mis en place ; un Hemingway, un Gaspard de la Nuit, etc, et la difficulté qu’il y a à se passer des machines litteraires ! À bientôt. MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

L’initiative malvenue de la machine, sans doute? Ah ces ordinateurs! MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Helas je ne puis vous suivre etant moi- meme dans les textes de Daniel Halevy sur l’Affaire. Appris avec interet que c’est par le jeune Proust qu’ Halevy obtient pour son manifeste la signature d’ Anatol e France! Car il y a un côté très affaire Dreyfus en culottes courtes qui rend ce texte rafraîchissant…,MC

Christiane a dit…

???

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Ah faut nous laisser un peu le plaisir de la découverte sans trop spolier.

Anonyme a dit…

Eh oui! Comme disait Hitchcock: « ne racontez pas tout le film! ». MC

Christiane a dit…

Voilà. C'est fait. C'était la présentation de Gallimard.
Donc, je reprends ! Prochain livre à paraître le 30 mars : "Le Nageur" de pierre Assouline .(Gallimard).

Christiane a dit…

PS : J'ai hâte de découvrir ce livre dont je sais juste qu'il n'est ni un roman, ni une biographie, juste du... Pierre Assouline...

Christiane a dit…

Nathalie Léger - "Les vies silencieuses de Samuel Beckett". (Allia)
Page 98
(A propos de Fin de partie)
"Pourquoi diable veut-il des visages rouges pour Hamm et Clov ? Et pourquoi des visages blancs pour les vieux dans les poubelles ? demande le metteur en scène. Peut-il répondre en détail à ces questions par retour de courrier ? Ce serait tellement merveilleux s'il pouvait donner par écrit ses motivations, cela aiderait au travail, cela rassurerait les acteurs.
Lui, répond : c'est rouge et blanc comme le manteau de Werther était vert. "Faces red and White probable like Werther's green coat. Don't seek deep motivation everywhere."

Christiane a dit…

"Le nageur est un solitaire dont les civils sur la berge s’imaginent qu’il s’ennuie, alors que, comme le coureur, il écrit dans sa tête, s’invente des mondes, dresse le bilan de sa vie, imagine le passé et revisite le futur. Et parfois, rien. On n’est pas chez Maupassant. On est chez personne d’ailleurs tant cela ne ressemble à rien de connu ou répertorié dans nos catalogues. Cette histoire, rapportée d’une écriture douce et fluide, est fascinante. D’autres s’y seraient noyés."
"Nager, nager encore... "
Quelques lignes d'un billet de Pierre Assouline du 9 juillet 2022, où l'auteur passe en revue des romans dont le héros est un nageur....

Anonyme a dit…

A propos de nageur.”Le nageur de Bizerte” de Didier Decoin .
Pardon SV,on s’écarte de votre chronique exceptionnellement.



Christiane a dit…

Une bonne idée de lecture en attendant que notre explorateur s'en revienne avec des mots qui donnent envie d'en savoir plus sur une de ses lectures.

Soleil vert a dit…

Pas de problème, J'avais entendu parler d'Alfred Nakache. Une bio romancée d'Assouline ? Dans Le paquebot le héros était un nageur confirmé.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Paul Edel... Des aquarelles d'Emil Nolde, si rares comme ces arrachées d'enfance poisseuses de laine trempée de mer. Le maillot qui gratte, emerisé de sable. Tout ça dans un pêle-mêle d'objets, de visages. Enfance obscure. L'écriture emporte tout. Jouissance et douleur. Les billes dans l'eau... mouvance irisée, ce moment où se nouait le réel et l'imaginaire. Casser l'oubli pour voir ce qui arrive. Il défroisse de texte en texte ses souvenirs coquelicots, transgressant, eructant, murmurant, malaxant, caressant. Et il donne... essaimant les mots comme s'il soufflait sur les graines de pissenlit. C'est beau à en crever le silence.

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Quand même Christiane, vous lmr voyez vous conseiller du Didier Decoin?! Autant dire de la sous-litterature d’un fils de ayant obtenu un Goncourt parfaitement oubliable et d’ailleurs justement oublié !Anonyme II a encore sévi..,

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Me souviens d’un très mauvais John L’Enfer. Sur Everston voir la Gazette de la Fnac. L’ensemble de ses romans parait stimuler un tout assez répulsif…

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Dans l'espace commentaires de la RdL, Paul Edel écrit :
"Samedi dernier Un homme s’est effondré dans un supermarché de Levallois Perret, victime d’un AVC massif. Il n’a pu être réanimé.Il ne portait sur lui ni téléphone ni papiers d’identité-ce qui lui ressemble bien..c’était un des plus brillants journalistes de sa génération. Jean Francois Fogel..Et pour une fois, la formule est complètement vraie. Dans ses articles, littéraires ou sportifs, il avait le don de trouver une harmonie et une élégance sèche, pour raconter le chaos du monde, avec des paragraphes clairs, des zig zags lumineux, une folle gaieté d’ écrire en respirant large. Aucune pénibilité apparente chez lui..Bref éblouissant,fiable, super informé !..Je me souviens, il nous parlait bien de la littérature hispanique.Ses articles de critique littéraire étaient informés ,élégants, raffinés,construits, clairvoyants.Comme tout ce qu’il écrivait.. Nous étions tous envieux au journal de cet incroyable talent. Il vivait à l’époque à Barcelone et nous racontait, assis sur un coin de bureau, cette ville bouillonnante.. Son petit livre sur Paul Morand reste un modèle . C’était aussi l’ami de Bruce Chatwin .Comme Chatwin, il était un globe-trotter. Ce qui me frappait chez lui c’était sa connaissance si précise de certains sports, aussi bien du rugby que des grandes disciplines de l’athlétisme,que de la Voile .Il était incollable sur l’America’s cup qu’il suivait pendant des mois .Tous ses papiers écrits sur le sport à Libé ou ailleurs sont vraiment un modèle du genre. Bref un journaliste rare.
Je l’ai donc vu travailler, au journal Le Point, pendant plusieurs années, passant d’un bureau à l’autre, entre deux trains, deux avions, deux continents, deux histoires drôles, deux chemisettes à carreaux .
Dans « le Monde, » on trouve une superbe nécro de Daniel Rondeau , son ami; elle en dit beaucoup sur lui (...)"

Donc, cette vie s'est effacée, brusquement. Je ne connaissais pas cet homme. Lisant ces lignes de Paul Edel, il entre dans mes pensées avec la force d'un homme debout au milieu des autres, un homme qui a compté pour ses amis et ses lecteurs.
Ce sont peut-être les lignes lues qui me resteront de ce jour.


(Et puisqu'on parle d'une vie d'écriture, le roman "Le nageur de Bizerte" de Didier Decoin, dont j'ai lu encore quelques chapitres ce soir, est vraiment un récit envoûtant.)

C'est infini, l'écriture...


Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Par contre dans le dernier texte de Paul Edel, "Bords de mer, enfance" :
"(...) Tu es là, proche, enfance, cette honte qui te colle au corps,baguettes des jambes, crabe tricoté large sur ta misère laineuse qu’on appelle un maillot de bain . Tu échanges le froid de la mer avec ton propre froid.A 43 ans de distance tu cherches une délivrance impossible dans les traces de sel qui suintent sur les poteaux de bois goudronneux .(...)", ce que je prise, c'est qu'il n'est pas un écrivain inoffensif. Ses textes ne sont jamais débarrassés de leurs piquants. Et ça , c'est rare.

Christiane a dit…

C'est-à-dire, capables de contredire leur propre apparence.

Christiane a dit…

Mais les commentaires sont toujours en état de manque par rapport à l'oeuvre.

Anonyme a dit…

Il faut croire que je ne l’ai pas éreinté puisque vous vous obstinez à dire que je l’ai cité. De fait, parenthèse uchronique, il existe peut-être un monde où je dis du bien du « Nageur de Bizerte » ( quel titre!) et un autre ou je l’ereinte! Qui sait quel est le bon? Il en existe peut-être un ou Hugo tient la place de Decoin ici, et Decoin’, la place de Hugo. « Le vrai peut quelque fois naître pas vraisrmblable »… MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

"Le vrai peut quelque fois naître pas vraisemblable."
Nicolas Boileau serait perplexe... n'être,serait à compter dans ses conseils sur l'art poétique et ici, le théâtre. La pièce doit être vraisemblable et pas forcément vraie.
Mais le correcteur du téléphone a encore sévi...
Toutefois, ce "naître" me laisse songeuse quant à la naissance du réel....

Anonyme a dit…

Ce vers est maraboute! J’avais compris il y a fort longtemps , et je l’avais utilisé fièrement dans mes pré-dissertations que l’on nous faisait faire à propos du dénouement des Fourberies de Scapin: «  Le vrai peut quelque fois naître de l’invraisemblable «  ce qui, mon Dieu , n’est pas tout à fait la pensée de Boileau à moins de le croiser avec la SF! Mais j’étais en cinquième, et la SF était encore lointaine. Alors si mon téléphone s’y met, ça devient Kadickien!

Christiane a dit…

Joli !

Anonyme a dit…

Bon, je l’ai lu ce bouquin ce 18-19
Avril! MC

Christiane a dit…

Ah heureuse de vous lire. Je commençais à m'inquiéter .