samedi 3 mai 2025

Un extrait de "Dans les profondeurs du Temps" d'Adrian Tchaikovsky - Editions Denoël/ Folio SF

 

Relisant Dans les profondeurs du temps d’Adrian Tchaikovsky, j’ai été frappé par la beauté d’un passage, la mort de Disra Senkovi, démiurge secret et adjoint de Beltial commandant de l’Egéen. Il y est question de la vieillesse, de la fin, de la transmission. Bien entendu, j’espère ne pas contrevenir aux lois de la propriété intellectuelle en citant un si long passage (Passé 4 - Les Statues de sel - chapitre 1), auquel cas je le supprimerai.

 

 

 

« Ces derniers jours, Senkovi ne quittait plus l'aquarium.


Les sections de l’Égéen réservées à l'équipage ne tournaient plus, mais de toute manière elles étaient vides; elles ne contenaient plus qu'un nuage de frag­ments épars, de vêtements et d'effets personnels. Per­sonne n'y venait plus, puisqu'il était désormais le seul humain encore en vie dans le cosmos. Si Disra Senkovi considérait qu'un endroit était passé de mode, l'univers lui-même s'en détournait. Il restait l'unique arbitre des élégances. Pendant les huit dernières années, le lieu le plus branché était la partie centrale inondée du vaisseau, qui avait jadis abrité les aquariums et les ancêtres des habitants de Damas. Au dernier comptage des octopodes, ils étaient... trop nombreux pour qu'ils puissent déterminer leur population, et eux-mêmes se moquaient complète­ment de la recenser. Des milliers, des dizaines de milliers d'individus qui, en raison de leur étrange nature sociale/antisociale, étaient disséminés près des côtes dans des centaines de communautés et faisaient maintenant des incursions dans les zones plus pro­fondes. Et voici Senkovi, qui n'avait jamais trempé un orteil dans l'univers marin dont il avait supervisé la transformation. Voici Senkovi, âgé de cent quatre-vingt-neuf ans, flottant dans son propre bassin privé.


Il avait eu de grands projets. Il voulait passer en hibernation et en ressortir au bout de cinquante, cent ou cinq cents ans. Malheureusement, l’Egéen ne tiendrait pas indéfiniment et les pieuvres ne le répareraient pas. En tout cas, il ne pouvait compter sur personne. Les enfants de Paul s'affairaient plus bas toujours occupés à créer quelque chose de neuf, d'étrange, de fascinant. Senkovi n'avait jamais trouvé de solution et maintenant, plus vieux, plus maussade, il ne faisait plus confiance aux capsules d'hibernation pour le réveiller, ni au réseau informatique de l’Egéen, accaparé par les innombrables connexions avec la planète. Il avait parcouru les grandes salles vides du vaisseau, fouillé les affaires des hommes et des femmes qui avaient péri, repassé les enregistrements de leurs voix pour que leurs fantômes l'accompagnent lorsqu'il se promenait pieds nus dans l'épave.


Pendant une période, il avait cherché des signaux, fermement persuadé qu'il n'était pas seul, que d'autres humains se trouvaient là, quelque part, et qu'ils souhaitaient lui parler. Il avait passé des heures à tamiser les communications pour dénicher des pépites dans la boue grésillante de l'univers. Avait-il reçu quelques faibles crépitements prove­nant d'autres sites de terraformation? Avait-il entendu un sifflement ou un murmure émanant de la Vieille Terre? Il avait fini par se rendre compte qu'il ne pouvait pas l'affirmer et que l’Egéen était inca­pable de faire la distinction entre un bourdonnement et un signal. S'il écoutait assez longtemps le bruit fond de l'univers, cela devenait un chant auquel il pouvait attribuer n'importe quelles paroles.


À la longue, il comprit que sa vie orbitait autour d'une seule chose importante: celle autour de laquelle il orbitait réellement; celle qu'il avait construite ; celle qui lui survivrait, miraculeusement stable, qui évoluerait et se développerait. D'une certaine manière, lui, Disra Senkovi, illusionniste prodigue et misanthrope désabusé, avait légué quelque chose de magnifique à l'univers.

Mais son héritage risquait de ne pas subsister. Quand il eut cette révélation, il avait regardé la progéniture de ses céphalopodes se répandre pendant des décennies et ni lui, ni eux, ni l’Égéen n'avaient pu détecter la menace d'une catastrophe qui les anéantirait tous. La terraformation semblait solide, mais une erreur cachée pouvait encore provoquer l'apoca­lypse dans un siècle ; les octopodes eux-mêmes risquaient de détruire leur planète ; une force extérieure pouvait s'abattre sur eux depuis les confins du cos­mos et les réduire en cendres. C'était finalement la véritable raison pour laquelle il avait évité l'hibernation. Il n'avait pas envie de se réveiller dans quelques siècles pour découvrir un monde mort et glacé, pour constater que son joyau s'était transformé en charbon pendant qu'il dormait.

En conséquence, il était resté éveillé pour surveiller son œuvre. C'était devenu un vieil homme, même en considérant la durée de vie prolongée des personnes technologiquement privilégiées.


Les octopodes le connaissaient ; ils lui rendaient parfois visite en remontant dans le puits gravitationnel de l'ascenseur qui constituait l'amarre permanente de l’Égéen, maintenant géostationnaire. Ils avaient aménagé des canaux dans les entrailles du vieux vaisseau, jusqu'à la cuve centrale, ce qui leur permettait de flotter devant Senkovi et d'observer ce prodige vertébré. Leur peau clignotait, fluctuait, et ils adoptaient des poses élaborées, torsadées, comme s'ils dansaient pour lui. Ses yeux - enfin, pas ses véritables yeux, mais des caméras de l’Égéen, plus durables que ces organes éphémères - contem­plaient ce spectacle. La voix du vaisseau lui murmurait mentalement des indications sur le sens de leur parade, des traductions fragmentaires, elliptiques, étayées pendant des décennies par le logiciel de Senkovi - et par son instinct, après toute une vie passée près des céphalopodes. Ils avaient développé un langage commun, aussi incomplet qu'une tapisserie effilochée : il ne s'agissait pas du babil d'un enfant humain, ni des couleurs ou des enroulements d'un jeune descendant de Paul, mais plutôt d'un compromis régulé par l'informatique du vaisseau que les octopodes avaient améliorée afin de communiquer avec leur créateur.


Il ne parvint jamais à les comprendre parfaitement, mais ce n'était pas vraiment important. Il pou­vait collaborer avec eux sur des détails techniques, des modèles et des schémas, des structures et des organigrammes. Il enregistrait tout son travail de base à l'intention de ceux qui viendraient plus tard - ceux auxquels il n'avait jamais cru - mais restait incapable de communiquer individuellement avec les pieuvres. Il le leur avouait parfois - soit en personne soit dans d'interminables radotages qu'il envoyait vers la planète. Senkovi parlait de la Terre, tout en ayant le sentiment que ses souvenirs de jeunesse se décomposaient un peu plus chaque fois qu'il les tirait de leur boîte pour les examiner. Ces triomphes, ce désespoir étaient-ils authentiques? Et comment cet édifice avait-il pu s'écrouler si vite? Il concevait ses récits mémoriels comme des contes moraux ou espé­rait au moins que les octopodes les prendraient comme tels.


Et ils réagissaient : parfois en proposant une planification technique méticuleuse qui dépassait de loin ses propres capacités d'innover et de prévoir, parfois avec des expressions complexes que l’Égéen convertissait en une sorte de chant. Il était alors incapable d'en saisir la signification précise mais comblait les lacunes avec des tonalités pleines d'émotions qui émanaient sans doute autant de sa tête que de celles des octopodes.


En ce moment, sa visiteuse était une des Salomé -ces derniers temps, Senkovi avait pris l'habitude de tous les considérer comme Paul ou Salomé, d'après ses premiers cobayes disparus depuis longtemps, et souvent sans tenir compte de leur véritable sexe. Salomé dansait pour lui. L'ordinateur de bord se démenait pour suivre les variations fluides des formes et des nuances de couleur. S'agissait-il d'une nouveauté? L'œil mental de Senkovi était le seul qui fonctionnait encore et le vaisseau lui montrait trois vues différentes des postures complexes adoptées par la pieuvre. Il n'était pas habitué à tant de répétitions, à des mouvements aussi amples ; elle semblait s'exprimer lentement à l'intention d'un étranger atteint de surdité.


Maison verre étonnement peur alerte Senkovi. son voyage léger Senkovi présence maison. Il laissa l'ordinateur de bord se démener avec cette séquence bien après le départ de Salomé, pour essayer de traduction. Finalement, son propre cerveau organique lança un dernier éclat de son ancienne acuité et Senkovi se réveilla, flottant dans la cuve, avec l'idée que Salomé voulait qu'il se rende sur la planète, qu'il vienne une fois parmi ses créations, pour s'immerger dans le monde dont il était le concepteur.

Il avait vu ce monde grâce aux caméras des drones. Il avait vu le développement des cités bâties par les pieuvres, qui n'étaient plus de simples amas de débris mais des agglomérations constituées de labyrinthes élaborés, de tours inclinées ; des métropoles chaotiques en pierre, obéissant à une esthétique qui lui échappait. Il avait vu des milliers d'octopodes se chamailler, arborer leurs parures, travailler sur des machines énigmatiques, repousser les limites de leur compréhension et le laisser à la traîne. Il avait renoncé à les guider, sauf pour une chose.


Ces derniers temps, ses pensées le poussaient à les avertir, et le simple fait de penser à ce secret l'amenait à consulter les images du drone qu'il conservait à proximité de la  navette. La batterie de l'appareil était presque déchargée, bien qu'il soit seulement posé au fond de la mer depuis des années. Senkovi aurait dû fabriquer un nouvel espion, mais il disait demain. Ou demain. Et ensuite, il ne serait peut-être plus là pour y penser.


Les ingénieurs avaient construit une navette sacrément solide dans les ateliers de l’Egéen. Les moteurs avaient été arrachés et la gravité obstinée de Damas avait attiré le fuselage. Le revêtement extérieur avait fondu pendant sa chute tournoyante, jusqu’au moment où le véhicule avait frappé la mer comme une météorite, tuant sept malheureux congénères de Paul qui se trouvaient à proximité. Les vagues provoquées par l’onde de choc avaient fait le tour de la planète. Pourtant, l'engin ne s'était pas brisé. La couche extérieure, surchauffée, s'était transformée en une sorte d'incroyable peau de style gothique dont les pointes et les spires évoquaient la cuirasse d'un monstre psychédélique. Ou d'un octopode exprimant une menace, ce qui était peut-être aussi bien. L'impact avec la surface de l'océan avait déformé la navette, la pression avait exercé d'autres altérations. Malgré tout, la coque refroidie ne s'était pas ouverte. Et elle conservait toujours son secret.


Senkovi avait donc averti son peuple à maintes reprises ; il avait placé tous les symboles de danger auxquels il pouvait penser sur leurs cartes virtuelles. Il leur avait parlé du terrible fléau, de cette maladie, de cette mort qui risquait de sortir de l'épave scel­lée. Son intention n’était pas de leur proposer des mythes, mais les pieuvre l'avaient peut-être pris ainsi. En tout cas, ses conseils avaient eu un effet car aucun octopode n’avait approché le site du crash pendant toutes ces années. Toute une zone des fonds marins était restée vierge. D'une certaine manière, en dépit de leur curiosité naturelle, il avait réussi à les toucher sur cette question essentielle. Pour l'instant, la seule présence qui troublait le tombeau englouti était le drone de surveillance de Senkovi.


Il savait que Baltiel se trouvait encore là, à l’intérieur de cette coque à moitié fondue, à moitié écrasée. Cette certitude l'avait rongé au fil des années. Quand il était plus jeune, cette idée l'aurait amusé ; maintenant, Senkovi rencontrait beaucoup trop souvent le fantôme de Baltiel dans son esprit. Je l’ai tué, songea-t-il. Et même si ce n'était pas entièrement vrai, il ne pouvait pas échapper à cette culpabilité, jj pensa également aux autres : ceux qui avaient succombé sur Nod, ceux qui étaient morts en orbite ou qui avaient péri dans l'autre navette, dont il avait retrouvé l'épave, évidemment - en vérité, les octopodes l'avaient retrouvée. Cet autre appareil avait explosé en frappant l'océan selon un mauvais angle et les restes humains de Han et de ses coéquipiers étaient éparpillés, dévorés par l'écosystème qu'ils avaient installé. Il pensait à tous, mais c'était la pré­sence invisible de Baltiel qui l'empêchait de dormir.


Il repassait à l'occasion les enregistrements que son chef lui avait envoyés durant les derniers jours de l'habitat nodien. Il se demandait parfois s'il avait besoin de faire quelque chose à propos de Nod. Les octopodes s'y rendraient un jour, bien qu'il balisé leurs cartes spatiales avec les mêmes symboles de quarantaine et de danger. Il s'était connecté au automates qui fonctionnaient encore, leur avait fait explorer les mers sombres et les étranges déserts sous le soleil rouge orangé. Il devait faire quelque chose mais il y avait là-bas tout un monde paisible et auto­nome ; une planète dont les merveilles inhumaine avaient séduit Baltiel avant de l'infecter. Lui, Disra Senkovi, avait parlé avec un habitant de ce monde une créature dont l'évolution avait suivi un chemin mystérieusement différent de tout ce qui vivait sut Terre, mais qui avait été capable de s'installer dans le cerveau de Baltiel et de le manipuler comme un montreur de marionnettes. Nous partons pour une grande aventure. Ces mots le tourmentaient, Endormi dans la cuve il s'agita, essayant de saisir l'eau avec ses mains ridées, de voir avec ses yeux aveugles. Les octopodes qui se trouvaient lui tendirent timidement leurs tentacules pour le toucher, mais sans pouvoir lui procurer le moindre réconfort. Nous partons pour une grande aventure . Cette nuit-là, il rencontra peut-être Baltiel dans un rêve - le Baltiel qui habitait selon lui dans l'épave de la navette engloutie, une créature en partie humaine mais aussi capable de répandre un chaos extraterrestre. Dans ce rêve, les yeux qui le fixaient grouillaient de granules vivants; le souffle de cette bouche était contagieux, diffusait l'odeur de la pourriture qui engendre les monstres. Dans ce rêve, il ne pouvait peut-être pas s'enfuir ; il se tenait lui-même dans l'épave tandis que les mains suin­tantes et changeantes se dressaient vers lui. Venez, Disra, nous partons pour une grande aventure. Cette voix était le seul élément intact de Baltiel; familière comme un couteau.


Ou peut-être pas ; contrairement aux octopodes, son subconscient était complètement séparé du système informatique qui l'entourait et aucune de ses réflexions ne fut enregistrée. À la fin, peut-être s'en alla t-il paisiblement. Quoi qu'il en soit, il ne se réveilla pas. Disra Senkovi, à sa connaissance le dernier humain de l'univers, mourut et laissa le monde marin de Damas à ses descendants d'adoption, pour le meilleur ou pour le pire. »

12 commentaires:

Christiane a dit…

C'est impressionnant la mort du dernier homme seul et vieux avec pour seuls amis des céphalopodes. Un peu misanthrope...
Adrian Tchaïkosky est en phase avec Teilhard de Chardin qui écrivait dans "Le Phénomène Humain" que si les hommes venaient à disparaître la vie continuerait autrement. C'est un texte qui transmet une étrange impression car le narrateur ne sait pas comment il est mort, s'il était paisible. C'est un peu triste et tout cassé.
C'est vrai que les humains sont persuadés que sans eux plus rien n'existerait. On a du mal à déléguer à des non-humains notre intelligence, notre sensibilité. Pourtant, à l'échelle de l'Univers, de ces millions d'années déjà écoulées et de celles à venir il se peut que d'autres formes de vie intelligente apparaissent...
Dieu aussi nous l'avons personnalisé à l'image de l'homme...

Christiane a dit…

"Le seul humain encore en vie dans le cosmos"
Cette idée donne le vertige...
Le second vertige c'est sa mort car alors l'aventure humaine est terminée.

Il y a dans toute mort un monde qui sombre. Seuls le souvenir de l'être disparu clignotera un temps dans la nuit de l'absence puis quand les témoins à leur tour disparaîtront une fine poussière de temps effacera une à une les lettres de leur nom. Alors, quel grand silence...

Christiane a dit…

Tchaikovsky

Christiane a dit…

Ce passage aussi est très beau : "il avait, dans les grandes salles vides du vaisseau, fouillé les affaires des hommes et des femmes qui avaient péri, repassé les enregistrements de leurs voix pour que leurs fantômes l'accompagnent."
Cela me rappelle un film où l'enfant en cachette écoute sur le magnétophone la voix de sa mère morte et détruit accidentellement l'enregistrement provoquant la colère de son père , "Lincompris"... Mais aussi un souvenir triste : écouter la voix d'un être disparu sur un vieux répondeur...

Christiane a dit…

https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Incompris

Christiane a dit…

J'ai relu le passage facilement grâce à vos indications (Passé 4 - Les Statues de sel - chapitre 1), c'est un passage magnifique du roman. Je l'avais complétement oublié ( lu en 2021). C'était peut-être trop tôt dans mon aventure science-fiction !
Ces poulpes, pieuvres sont à la fois affolants par leur multiplication et une espérance pour l'après...
Déjà, aujourd'hui, ils semblent être des animaux intelligents.

Anonyme a dit…

Beau texte. MC

Christiane a dit…

Je sais pourquoi je ne garde aucune mémoire de ce roman acheté en 2021. Je l'ai rapidement abandonné à cause du précédent. J'ai la phobie des araignées quand elles pullulent, alors les pieuvres après les araignées, c'était trop difficile.
J'aime la façon dont Adrian Tchaïkosky écrit. J'aime maintenant deviner ce qu'il dit des hommes et du monde à travers ces poulpes.
Tout cela grâce à vous, Soleil vert, parce que vous avez cité, en plein cœur du roman le seul moment qui pouvait m'interesser : la mort de l'espèce humaine, cette solitude, par la mort de ce savant fou qui avait cru en la modifiant à l'intelligence des poulpes. Et puis le passé est là qui affleure en permanence.
Toutefois, un monde sans les êtres humains ne m'intéresse pas. Je préfère oublier les chances qu'elle a eues et le gâchis qu'elle en a fait.
Dans un coin du monde politique ça les démange d'appuyer sur le bouton rouge et d'admirer les champignons atomiques du fond de leur abri souterrain.
La science-fiction est pessimiste. J'ai senti cela dès les premiers livres que j'ai lus.
Que reste-t-il alors ? Trouver une nouvelle façon de penser.

Anonyme a dit…

Pourquoi voulez-vous qu'elle soit pessimiste? Etoile Double de Heinlein est la preuve du contraire!

Christiane a dit…

Je suis en train de terminer le roman "Dans les profondeurs du temps" d'Adrian Tchaïkovsky.
MC m'a longuement détournée de cette lecture par la méditation de Kantorowicz sur "Les Deux Corps du roi", cet essai sur la théologie politique au Moyen Âge.
C'est elle que je mets en attente mais je compte bien reprendre cette lecture. En attendant le retour amont à Tchaïkovsky, je me suis fait plaisir en relisant l'essai de Michon, "Corps du roi".
A chaque fois, un temps pour se replonger dans la lecture du livre choisi.
C'est une sorte de puzzle toujours inachevé dont les pièces seraient des livres. Une bibliothèque de dessine peu à peu.
Et la préface de Barthes mise en lien par Soleil vert aujourd'hui, a aussi provoqué une escapade dans les années 60/70.
Je lis comme un lièvre, avançant par bond loin des chasseurs... Il n'y en a pas ici ! juste les livres et lectures de Soleil vert et les contrepropositions de MC.
Un Soleil vert, un paradis vert... et le printemps à la fenêtre au milieu des oiseaux, des bourgeons et des toits en zinc. Aujourd'hui les nuages me font penser aux toiles d'Eugène Boudin. Je crois qu'elles sont exposées au musée Marmottan pour un temps. Un beau travail dans un camaïeu de gris colorés et la mer "toujours recommencée"...

Christiane a dit…

J'abandonne ! Fin trop embrouillée. Vous avez, Soleil vert, cité le seul passage qui retienne nmon attention. C'est un très beau passage.

Christiane a dit…

https://www.en-attendant-nadeau.fr/2025/01/28/la-montagne-dans-la-mer-linvention-de-la-mer/