mardi 18 octobre 2022

Le Loup des steppes

 

Hermann Hesse - Le Loup des steppes - Le Livre de Poche

 



C’est en 1927 qu’Hermann Hesse publie un de ses ouvrages les plus célèbres, Le Loup des steppes. Ce contemporain allemand de Thomas Mann et de Romain Rolland connut une existence compliquée, marquée par les vicissitudes, un engagement politique contre le nationalisme et la guerre, concrétisé par des articles de presse censurés par les nazis, un Nobel en 1946, le rejet critique de son œuvre dans les années 60, avant une résurrection inattendue outre-Atlantique.

 

Ces éléments, et plus encore, comme les souffrances psychologiques de l’écrivain, sillonnent un roman qui tient de l’autobiographie, du récit d’apprentissage, voire d’un cheminement spirituel. Autant d’hétérogénéités qu’Hesse exprime en multipliant les modes narratifs. « Je suis l’homme du devenir et des métamorphoses » explique-t-il à un lecteur. Son héros, Harry Haller, est un universitaire retiré de la vie publique. Désabusé, solitaire - d’où le surnom de « Loup des steppes » dont il s’affuble - il se réfugie dans une chambre meublée. Au cours d’une promenade nocturne, quelqu’un lui remet un fascicule. Rédigé par un inconnu, il évoque la pathologie de Harry Haller, ses identités multiples et contradictoires. Au bord de la folie, il fait la connaissance un soir dans un café d’une jeune femme qui tente de briser son enfermement. Il découvre alors les plaisirs de la vie, puis elle l’entraine dans une série de fantasmagories.

 

La vérité du personnage est dévoilée au lecteur par paliers successifs. Dans la préface l’auteur en défend la création. Puis l’éditeur et neveu de la propriétaire évoque ses conversations avec cet être singulier et brillant en rupture de ban avec son époque et ses valeurs. A cette focalisation externe – pour reprendre les termes de Genette – succède une focalisation interne. Dans des Carnets retrouvés par l’éditeur, le Loup des steppes évoque lui-même son parcours. Surgit alors une nouvelle disruption narrative, avec la révélation du contenu d’un fascicule rédigé par un narrateur extradiégétique de second niveau. Le personnage lit sa propre histoire.

 

Au titre des anecdotes, la rencontre du docte Haller avec les demi-mondaines (comme on disait à l’époque) Hermine et Maria, n’est pas sans évoquer le roman Professor Unrat oder Das Ende eines Tyrannen, d’Heinrich Mann sorti en 1905 et popularisé par le film L’Ange bleu qu’en tira Joseph Von Sternberg. Mais l’Hermine de Hesse est bien plus que cela, comme Pablo le musicien de jazz : des intercesseurs auprès des Immortels qu’il révère plus que tout, Mozart, Beethoven, Brahms …. Le dédain des conventions « bourgeoises », qualificatif utilisé à de multiples reprises sans précision mais que l’on peut assimiler au confort de vie moderne ou en généralisant au monde matériel, revient à de multiples reprises. Le rejet des institutions, la quête de soi assureront la pérennité du texte et sa redécouverte par la génération « soixante-huitarde ».

 

Haller, comme l’étrange hermaphrodite Hermann/Hermine peut-être inspiré du couple Clawdia Chauchat/ Pribislav de La Montagne Magique, sont des doubles de Hesse. Double, comme la folie revendiquée du personnage qui renvoie aux troubles bipolaires de l’écrivain ou l’ostracisme qu’il subit comme sa Création, à la suite d’articles dénonçant le bellicisme allemand. Le Goethe des Années d'apprentissage de Wilhelm Meister contemple Hesse mais la quête de Harry Haller doit beaucoup à Novalis et peut-être aux Confessions et aux Rêveries d’un promeneur solitaire de Rousseau. Le Loup des steppes est un roman du XIXe siècle, contemporain par les aspirations de son personnage et sa construction audacieuse du renouveau artistique de l’expressionisme allemand du début du XXe siècle.




45 commentaires:

Christiane a dit…

Éblouissant (vidéo comprise). J'y reviendrai.je dois sortir.

Christiane a dit…

Pour quelles raisons obscures Hermine pousse-t-elle Harry au meurtre ? Qu'attend -elle de la mort ?
Je relis la confession du procureur dans La Chute de Camus.
Il y a entre ces deux romans un lien autour de la lâcheté, peut-être, du remords. Ainsi que dans l'écriture par devoilements csuccessifs. Votre billet est passionnant.

Christiane a dit…

La maison du docteur Edwards en lien est une idée étonnante, élucidante.
Bien aimé aussi le détour par L'Ange bleu.

Soleil vert a dit…

merci !

Soleil vert a dit…

Je relis la confession du procureur dans La Chute de Camus.
Il y a entre ces deux romans un lien autour de la lâcheté, peut-être, du remords. Ainsi que dans l'écriture par dévoilements successifs


A mon tour de réfléchir.

Christiane a dit…

Ainsi qu'une illusoire supériorité ( très nette chez le personnage de Camus, suggérée chez celui de HH).
Il y a aussi ce jeu d'échecs pour sortir de cette opposition homme / loup. D'autres possibles...
Moi aussi je vais réfléchir !

Anonyme a dit…

Pas le sentiment d’une supériorité chez JB Clamens. Ou alors elle s’appuie sur la bêtise - ces Juges Intègres qu’on a perdu l’habitude de voir- À moins d’y voir un texte qui s’enfle sur la fin en imprécation universelle. Mais en quoi y a-t-il supériorité dans le fait de dénoncer? MC

Christiane a dit…

Bonjour, MC, Jean-Baptiste Clamence... Le roman La Chute de Camus se divise en six journées. Ce "juge-penitent" poursuit un long monologue avec un homme rencontré dans un bar d'Amsterdam. De soir en soir , il chute en lui-même. Lors de la deuxième journée il évoque sa vie brillante à Paris quand tout lui réussissait et son mépris alors pour certaines catégories de la population. Là est l'illusion de la supériorité.
Puis il revient à sa culpabilité , celle qui a ravagé sa vie. Le corps de cette femme qui a chuté dans la Seine et lui sur le pont qui ne s'est pas retourné, qui n'a pas essayé de porter secours. Qui ne sait pas si elle est morte noyée.
Il semble attendre qu'on l'arrête, qu'on le juge, qu'on le condamne. Peu à peu, sa parole concerne plus que lui - alors qu'il est très autocentré dans les premières pages du roman. La vie lui paraît absurde et chaque être humain porterait ses lâchetés, ses culpabilités.
La fin est étrange, alors que malade il se confesse à cet inconnu il découvre que ce dernier est avocat.
Ce long monologue, cette quête de lui-même m'a rappelé la lecture du Loup des steppes où un homme - le roman est très autobiographique - atteint de troubles bipolaires, de schizophrénie cherche à comprendre qui il est et finit par se découvrir comme dans un jeu d'échecs sujet à plusieurs moi, a plusieurs métamorphoses, à plusieurs possibles.
La dernière partie dans le théâtre imaginaire où tout est possible sur le plan onirique (rencontre avec les Immortels, fantasmes dont ce crime...) ressemble un peu à Alice au pays des merveilles puisqu'il pousse aussi une porte pour entrer dans ce monde où il chute dans l'absurde.
Ces romans ébranlent. Une part de nous y joue à s'interroger comme face à un miroir..

Christiane a dit…

Soleil vert, vous écrivez : "Harry Haller doit beaucoup à Novalis et peut-être aux Confessions et aux Rêveries d’un promeneur solitaire de Rousseau."
Pourriez-vous développer cette proposition ?
Votre billet est empli de toutes ces ramifications qui placent le roman d'Hermann Hesse dans le mouvement des idées de cette époque et dans la littérature. C'est vraiment passionnant.

Anonyme a dit…

Novalis, l'invocation de la nuit et d'un autre monde, les rêveries du promeneur de JJR

Anonyme a dit…

... JJR les rêveries d'un homme qui se dit rejeté par la société (moi le plus aimable des hommes ...) SV

Christiane a dit…

Je regardais hier un excellent documentaire sur Edward Munch.
Ces grands créateurs se ressemblent par leurs angoisses et la force de leur création.
Le radeau de la Méduse....
Merci pour cet éclaircissement.

Christiane a dit…

Là, j'ai calé : "je me rendais compte que cette tension insupportable entre mon incapacité à vivre et mon incapacité à mourir était à l’origine de l’attachement particulier que j’éprouvais pour la ravissante petite danseuse (…). Elle représentait la délivrance, la voie de la liberté. Elle devait m’apprendre à vivre ou m’apprendre à mourir. »
Et je n'ai pas trouvé la réponse dans le roman.
Sauf si comme vous le suggérez, Hermine est son double. Dans ce cas la tuant, il se tue.
Ces métamorphoses de Hermine, tantôt homme, tantôt femme, (comme Orlando !) l'entraînant dans des jeux ambigus, ne sont-elles pas l'expression de ses propres hésitations, lui qui avait tant peur du corps et de sa sexualité avant de la rencontrer.
Mais la rencontre avec les Immortels (musiciens, philosophes) le lancent dans une autre quête sur l'art, sur ses raisons de s'interroger sur les chansons que fredonne Maria, sur le Jazz.
Il finit par être tellement compliqué cet Harry que l'énigme qu'il pose devient insoluble.
Le bonheur est limpide. Il navigue en eaux troubles et impétueuses et lorsqu'il se sent mieux, regrette ses souffrances passées. Cas désespérant !




Christiane a dit…

Hermann Hesse en fait voir de toutes les couleurs à son personnage Harry Haller, l'écrasant par mille tourments et le laissant épuisé et perdu au réveil de ce cauchemar dans le théâtre magique. Il ne lui laisse qu'une possibilité : rire , avec Hermine dans sa poche puisqu'elle est devenue une des innombrables pièces du jeu infini qu'est la vie ( pour un écrivain).
Et vous, Soleil vert, vous vous déplacez avec une aisance incroyable dans ce labyrinthe. Chapeau l'artiste !

Christiane a dit…

Un exemple. Le troisième soir. :
"Il faut le reconnaître humblement, mon cher compatriote, j'ai toujours crevé de vanité. Moi, moi, moi, voilà le refrain de ma chère vie, et qui s'entendait dans tout ce que je disais. Je n'ai jamais pu parler qu'en me vantant, surtout si je le faisais avec cette fracassante discrétion dont j'avais le secret. (...) Je me sentais libéré à l'égard de tous pour l'excellente raison que je ne me reconnaissais pas d'égal. Je me suis toujours estimé plus intelligent que tout le monde (...) Quand je m'occupais d'autrui, c'était pure condescendance, en toute. liberté et le mérite m'en revenait : je montais d'un degré dans l'amour que je me portais "

Christiane a dit…

Non, la petite figurine d'Hermine c'est dans la poche de Pablo qu'elle est rangée. Lui, qui possède et animé le théâtre magique pour le meilleur et pour le pire.
Harry Haller guidé par sa curiosité comme Alice doit faire face au passé tumultueux, aux rêves, aux désirs les plus fous dans ce lieu dangereux. Il en ressort perdu...

Soleil vert a dit…

Thomas Mann et Hermann Hesse

https://tma.ethz.ch/en/news-and-events/news/news-TMA/2022/10/thomas-mann-lecture-mit-jan-assmann.html

Anonyme a dit…

C’est vrai qu’ entre Mann qui craint Freud,et Hesse, ami de Jung, il y a de quoi dire…

Anonyme a dit…

Christiane. Il faudrait voir comment sont boutiqués les éléments. Une logique alchimique ou occulte voudrait que l'on passe par le stade androgynal pour accéder au monde supérieur des Immortels. Il faudrait voir si les deux épisodes se succèdent dans cet ordre, auquel cas, rien que de normal. Il faudrait voir aussi si la Danseuse n'a pas le rôle de l'Homoncule, à la fois signe pour l'initié, et double. Il faudrait surtout que je m 'y mette, mais je suis très pris par le Ginzburg... Bien à vous.
MC

Anonyme a dit…

NB Pour les Brassensophiles; tres belle vente à Drouot de sa Bibliothèque, ses Cahiers, ou il recopiait ses chansons, et même des inédits...

Christiane a dit…

Pour Hermine (Le loup des steppes) , votre explication tient la route ! Je suis heureuse d'avoir relu ce roman très particulier....

Christiane a dit…

https://www.swissinfo.ch/fre/hesse-et-mann--une-profonde-amiti%C3%A9-masculine/6955470

Christiane a dit…

https://www.babelio.com/livres/Mann-Correspondance--Hermann-HesseThomas-Mann/334210

Christiane a dit…

https://www.anthologiablog.com/post/hermann-hesse-et-thomas-mann

(Ce lien est encore plus éclairant.)

Anonyme a dit…

Oui. Le chapitre sur Nicolas Perrault n’est pas le meilleur, tout cela on le savait déjà plus ou moins. Mais il reste un grand livre sur Machiavel, beaucoup plus que sur Pascal, bien à vous. MC

Soleil vert a dit…

- (Ce lien est encore plus éclairant.)
Effectivement !

Anonyme a dit…

Le néanmoins est de Machiavel et serait l’illustration d’un rapport de tension. En revanche, nous ne sommes pas dans le domaine de l’épistolaire’mais dans celui combien plus périlleux de la recherche des sources et de ce qu’on peut connaître des premiers lecteurs du Prince. On commence très humblement par ce qu’on peut connaître des livres du papa Machiavel. Après, on entre dans la Florence de la Renaissance, le contact avec Michel Ange, les idées qu’il est permis de soulever en latin, mais non d’imprimer en langue vulgaire, illustration avec Galilée , puis Pascal deux considérations finales sur le Guépard et le Sinistre Pape actuel, complètent le tableau par leurs liens avec Machiavél. Bien à vous. MC

Anonyme a dit…

La fameuse phrase « il faut que tout change » semble un emprunt à Machiavel. Vous avouerez pour le reste qu’entendre dire à un Pape en fonction je ne crois pas au Dieu catholique », indépendamment de connotations machiavéliques abordees ailleurs sur « le bon usage de la religion » et sa durée nécessairement limitée sans la force ( pascal : « on a fait que ce qui est fort doit juste « ,et là aussi , Machiavel, temoigne d’un trouble identitaire de la fonction papale qu’on espère passager.,,

Christiane a dit…

Soleil vert,
Très beau le Paris disparu de Trenet.
Douceur pour votre amie...

Anonyme a dit…

J’ai abordé le Ginzburg dans un état de réceptivité totale. Je ne l’ai pas dit, aussi ,il s’agit non d’un ouvrage, mais d’un cycle de conférences à Harvard étale sur plusieurs années. D’où une structure éclatée qu ´on peut resumer comme suit. 1Origine des théories de Machiavel. La Bibliothèque du Père, qui semble avoir ete un personnage. 2Caractère subversif des dites théories dans leur rapport à la religion, à la fois une nécessite, mais aussi une creation humaine, par la périssable et qu’on doit relancer périodiquement. L’exemple desOrdres mendiants issus de St François, pour citer le texte. Mais aussi …celui de Mahomet. De ce second point découle la lecture de Pascal 3: « ne pouvant faire que ce qui est juste soit fort, on a fait que ce qui est fort soit juste ». Les Provinciales découlent de la contradiction précédente, en germe dans Machiavel.j’anticipe. Ginzburg consacre ce troisième point 4) au. Dialogue Machiavel Michel-Ange tel qu’il apparaît à travers le tombeau de Laurent le Magnifique.il est prouve qu’ils se sont connus et parles. On reconnaît là l’élève du Warburg Institute. De même dans la suite,5) l’ utilisation par Galilee contre les mécanismes de censure de son temps de la philosophie de Machiavel auquel j ajouterais modestement le platonisme florentin, qui a pas mal delie les esprits

Le sixième point étudié Pascal confronté à une. Douceur qui ne réussit pas, ou rarement,face à une force brute. Je ne reprends pas ce que j’ai st, et l’etend à un ouvrage alors très lu, qui est de la fausse littérature jésuite,authentiquement calviniste ! On est pas un grand érudit sans cela …. 7 et8 déconcertent un peu,mais doivent se lire comme des prolongements machiaveliens de nos jours : « tout change pour que rien ne change, «  et le propos du Pape François renvoyant à une conception du phénomène religieux qui, decatholicise, n’est pas loin de la religion de Machiavel. Ce que je n’ai pas trouvé tient en deux choses. Le neo-platonisme Florentin.Question d’ approches. Plus gênant, l’absence d’ une étude des traductions du Prince. Il en privilégie une comme souvent réimprimée de Pierre d ´ Auvergne, mais ne dit rien de celle de. Gohory, qui domine l’époque et que Corneille eut entre ses mains. Bien à vous. MC. PS oublié le chapitre: Machiavel et lesAntiquaires. Qui étudie finement sa pénétration enFrance via le milieu Lyonnais

Anonyme a dit…

Oui bien sûr!

Anonyme a dit…

Christiane , je suis très heureux que le Ginzburg vous plaIse. Je remonte ces temps ci aux Triomphes de Ste Anne, livre emblématique d’un culte toujours vivant. Le Carme Hugues de St François a le charme et la documentation qu’il faut pour suppléer un sanctuaire lourdement refait sous Napoléon III. Cela date de 1657,et nous apprend beaucoup sur la perception du surnaturel à l’époque. Bien à vous. MC

Anonyme a dit…

Superbe… ce que vous voyez est une reconstruction Second Empire. J’avoue que j’en suis venu à préférer la description d’Hugues de St François, qui évoque un sanctuaire beaucoup plus bordélique ( une tour sur l’emplacement de la grange brûlée de Nicolazic Père, qui aurait réemployé des pierres de l’ancienne chapelle. Une flopée de tableaux chantant les hauts faits du sanctuaire, un splendide Maitre-Autel qu’on ne reverra plus concocté par des artisans du Mans. Et des ex-votos baroques en forme d’organe guéri : une jambe, une mamelle, un enfant en cire pour un heureux accouchement, beaucoup de lampes, en général en argent…, Là où nous rejoignons le roman, c’est dans la question qu’ont en commun Louis XIV, Monsieur, Madame de Sevigne, la haute noblesse bretonne en l’espèce les Kergournardech et les Rosmadec, ou les plus modestes Moellien-Gouandour, pour ne pas parler d’ Anne d’ Autriche? Reponse: Ils appartiennent tous, et c’est, je crois, une clé pour cette période, à la puissante Congrégation de Sainte Anne, qui recrute des marches du Trône à la moyenne noblesse. On peut se demander si Madame de Sevigne défendant sa chapelle dans la années de Quimper ne le fait pas dans cette optique là des années après….Elle doit son enrégimentement à la Sainte de la famille, Jeanne de Chantal, mais il peut en rester quelque chose…. Bien à vous. MC

Anonyme a dit…

Je ne sais pas ce qu’il restait des splendeurs du sanctuaire du temps du voyage de Napoleon III. Néanmoins il existe un vitrai montrant l’ ancienne Eglise avec sa tour massive et parallèlepipedique. Ce voyage marqua les foules car N IIi avait eu l’habileté de s’adresser à elles en Breton…

Anonyme a dit…

Senanque, c’est autre chose qu’une basilique-pastiche. Je me souviens d’y avoir fait sonner des antiennes neo- gregoriennes, et d’avoir été le premier surpris par la puissance que revêt une voix seule dans une nef aménagée en vue d’une répercussion maximale de celle-ci. Même chose au Thoronet…. Bien à vous. MC

Anonyme a dit…

( ce qui dénote une science de l’acoustique très développée pour ces temps lointains…). MC

Soleil vert a dit…

Je reviens au Loup des steppes. Le personnage s'emporte contre un portrait de Goethe. Hesse en parle-t-il, ça me fait penser au mépris de Beethoven devant "la servilité" de Goethe manifestée au passage du Duc Rodolphe et de sa Cour.

Christiane a dit…

Ah vous revoici, chic alors ! Oui, je me souviens de ce passage du Loup des steppes. Effectivement, il ne supporte pas ce tableau. Où pensez-vous que Hesse ait pu en parler en dehors du roman ?

Christiane a dit…


Voilà l'écho de votre anecdote mais je n'ai pas trouvé une évocation de cela dans la correspondance de Hesse. Hesse admirait Goethe et justement dans le roman il trouve que ce portrait abîme le visage de Goethe.
https://www.rtbf.be/article/goethe-et-beethoven-une-rencontre-tourmentee-10416963

Soleil vert a dit…

Peut-être ajouterais le poème de Leopardi au recueil Les migrants du temps - et notamment une des nouvelles "Les penseurs" - de Liu Cixin qui est une sorte d'Arthur Clarke chinois. L'Univers a t-il une conscience ?

Christiane a dit…

L'univers a-t-il une conscience ?
Drôle de question...

Anonyme a dit…

Somme de sections. Iire somme de sensibilités

Anonyme a dit…

Dom Le Gall , Bénédictin , dont les parents furent amis des miens, de sensibilité non intégriste, fut propulsé de Prieur de Kergonan, évêque de Toulouse par volonté papale. ( Jean-Paul Ii ou Benoit XVI ). Il y fit de l’excellent travail maintenant remis en cause par le Bergoglio. Je parle de vocations attendant confirmation la quelle de. Vaut intervenir cette année ,et aujourd’hui bloquée par le Vatican. On refuse de donner le sacrement de l’Ordre à des Prêtres formés dans leur dernier année! Et vous voudriez qu’on s’agenouille devant ce Francois d’ Assise d’Operette? On veut bien être bon mais pas à ce point là…le texte de Bernardin de Sienne est commenté par Ginzburg lui-meme, et je dirais que ledit Bernardin y fait preuve d’un grand bon sens. Thomas d’ Aquin s’agissant de la Guerre ne dit pas autre chose . voyez aussi le Du royaume, dont parle un peu Ginzburg. Et croyez que si ce Pape mourrait demain, je n’en porterai certes pas le deuil! MC

Anonyme a dit…

Christiane : je vous propose de le déposer dans une librairie

Anonyme a dit…

On n’en a pas besoin s’il ( Bergoglio) est aussi mauvais…Mais si vous jugez Ginzburg tordu dans son explication de Bde Sienne, alors je ne peux rien pour vous .Que cela vous plaise ou non , il a existé une casuistique auquel tout le monde, meme Pascal, a puisé. C’est non un des acquis, mais un rappel du livre ici mentionné. Et c’est une forme de pensée.