Guillaume
Chamanadjian, Iuvan, Sébastien
Juillard - Derrière le grillage 1 - Dystopia
« L’enfance, ce grand territoire d’où chacun est sorti ! D’où suis-je ? Je suis de mon enfance. Je suis de mon enfance comme d’un pays… »
Antoine de Saint Exupéry
Préface
NoirPunk de Chamanadjian > collages de Lise L.
Interface 1
CANT de luvan > dessins de Lia Vesperale
Interface 2
Kawaakari de Juillard > têtes de chapitre de Elvire
De Cock
Postface
(Préface,
Interfaces et Postface : Xavier Vernet)
Derrière le grillage est un projet littéraire soumis
à un financement participatif comportant trois nouvelles ou novella et un paquet
paratextuel préface/postface/interfaces que je prends la liberté de renommer
récit introductif car il me semble que l’ami Xavier auquel je dois ce service
de presse vient de franchir un pas décisif en se faufilant dans une trouée de
grillage qui l’introduit désormais dans le Jardin statuaire des littérateurs
il faut dire que son autobiographie à l’émotion contenue fruit d’un deuil
interminable m’a rappelé un article sur Saint-Exupéry le journaliste avançait
la thèse que Le petit prince ne s‘apparentait pas à une anomalie au sein
d’une œuvre grave parfois sentencieuse mais que les thèmes de la responsabilité
et de la solidarité proférés ad nauseam y compris pendant la seconde guerre
mondiale reposaient sur une unique clef de voute le lien entre les hommes et
que ne voulant pas se désavouer alors que tout se déliait sous ses yeux il
avait restauré le lien fondamental indestructible celui de l’enfance voilà à
mon sens la voie directrice de l’ouvrage cette annexe d’une zone pavillonnaire
quelques box un bac à sable et un jardin au-delà c’est l’ Alamo et la
cuisine des Tontons flingueurs de l’éditeur pas seulement l’ultime
refuge mais aussi la (re)découverte d’un univers auquel il convie comme chef de bande tous
les minots de son quartier
Microprocesseur fictionnel |
les autrices et auteurs ne sont pas inconnus des « Dystopiens » Iuvan en particulier a publié chez La Volte débutons par NoirPunk de Guillaume Chamanadjian mon texte préféré parce que le plus « classique » de cette anthologie fiévreuse il nous transporte dans un futur Gibsonien où Myriam est une cyber enquêteuse quasi clone du major Motoko Kusanagi figure de la franchise Ghost in the Shell elle travaille en freelance pour Europol et dans ses loisirs pour oublier son monde bientôt le nôtre couleur télé calée sur un émetteur hors service où l’on troque des kilowatts pour s’alimenter elle bascule dans un jardin virtuel (celui de Xavier Vernet évidemment) dont elle peaufine les détails quant soudain son contact dans le conglomérat la tire de son refuge pour la relancer sur un dossier mort-né celui d’un hacker nommé Yagami problème no 1 il a refait surface problème no 2 son nom est celui d’un personnage de fiction inventé autrefois par Myriam et quelques copains copines dans un ouvrage intitulé NoirPunk quel plaisir si comme moi le passage suivant réveille chez vous le souvenir nostalgique de Neuromancien « Le sifflement était caractéristique, on l’appelait le coil whine. Le gémissement des électrons qui se divisaient au sortir des câbles pour s’agglutiner dans des dizaines de circuits. Interrupteur sur « on », tension, stridulation. Les ventilateurs se mettaient en route. Avec la chauffe, le bruit devenait un chuintement. Quelques minutes d’attente, tympans saturés. » une excellente entame
je saute directement sur la novella de Sébastien Juillard
qui transpose le jardin dans un espace en friche de Shinagawa un quartier de
Tokyo rempli d’herbes folles, de statues et de containers plusieurs histoires
s’y déroulent celle d’une détective revenue sur les lieux quinze ans après le
décès de son père (« […]mort dans un souffle d'éthanol incandescent, sur un
tronçon d'autoroute réformé, où chaque vendredi soir, il s'efforçait de lisser,
à 200 km/h, un pli au cœur que personne n'avait su voir ») celui-là
même qui avait loué un de ces réceptacles en acier pour en faire son atelier ou
celle d’un artiste de l'ère Genroku à l’origine des sculptures voir celle de Takemura
Ayame une jeune femme victime d’une amnésie au total étranges et fascinants récits
sur l’impermanence des identités dans un monde où les progrès de l’ingénierie
génétique redonnent vie au mythe ancien de la réincarnation je garde pour la
fin Cant comme Cantos le long poème en prose de Iuvan où chamanes et
druidesses pourfendent le langage dans un cryptolecte où je me suis parfois
perdu me raccrochant en guise de bouée de sauvetage à Borges « Dans un
poème ou dans un conte, le sens n’importe guère; ce qui importe, c’est ce que
créent dans l’esprit du lecteur telles ou telles paroles dites dans tel ordre
ou selon telle cadence. »
du très bon du bon de l’énigmatique un paratexte qui se fond
dans le texte de l’autofiction qui croise de la fiction j’attends le tome 2
8 commentaires:
Alors lat, ça donne envie !
là
”débutons par Noir punk de Guillaume Chamanadjan..”
Une petite coquille,c’est Chamanadjian.
Vous allez me dire rien n’est parfait en ce bas monde.
Sympa comme initiative ce ”Derrière le grillage ”
Biancarelli
Donc le livre n'est pas encore paru mais on peut contribuer à son apparition en cliquant sur le site de l'éditeur. Xavier, trest sympathique.
Corrigé oups merci
Il me semble que le Neuromancien a plus que vieilli….L’auteur n’´a d’ailleurs commis que ça…
>Christiane "Alors là, ça donne envie !" ça m'a plu c'est vrai mais attention c'est pointu
>MC Vieilli où pas Neuromancien reste une pierre angulaire dans l'histoire de la sf. Gibson a écrit pas mal d'autres romans, mais je n'ai pas suivi sa production
SV
.
Soleil vert, tout ce qui se tourne vers 'enfance me passionne. Votre billet est magnifique. La couverture du livre aussi. La citation en exergue aussi. Quel est le risque ? Et puis aider un ouvrage à naître c'est émouvant. C'est aussi le rôle du. Blog. Une pouponnière d'inédits. J'avais réussi à commander le livre. Après un échange très sympathique avec Xavier, j'ai bifurqué vers un engagement participatif. Puisque le livre n'existait pas encore.
Et si c'est trop pointu je lirai cet ouvrage comme je contemple les oeuvres d'art. Il y a la compréhension mais aussi la sensation. Cette aventure me plaira justement parce qu'elle est imprévisible, qu'elle nous conduit ailleurs, aux confins des mots, un peu comme la poésie et comme votre blog que j'aime comme un vaisseau spatial.
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