jeudi 25 février 2021

La Fontaine des Ages

 

Nancy Kress - La Fontaine des Ages - Le Bélial’ Une Heure lumière

 

 

Reclus dans une maison de retraite, le richissime Max Feder s’achemine vers une fin de vie acceptée en tout lucidité. Il refuse le traitement de régénération sophistiqué contre le vieillissement que sa fortune pourrait lui offrir. Devenu indifférent à tout, à sa carrière, à sa famille issue d’un mariage sans amour, l’unique objet de ses pensées est une bague renfermant une mèche de cheveux de Daria, une femme rencontrée à Chypre dans sa jeunesse. Un de ses turbulents petits enfants venus lui rendre visite l’égare. Il se décide alors à retrouver une nouvelle fois son ancienne passion.

 

Seconde parution d’une novella de Nancy Kress au Bélial’ dans la collection Une Heure Lumière après Le nexus du Docteur Erdmann, La Fontaine de Ages démarre également dans un Ehpad ! Le récit nerveux, appuyé sur un héros retors et truculent, se déploie sur plusieurs époques. Daria, personnage clef et fugitif croise Max Feder à des étapes critiques de sa vie. Elle-même mariée à un milliardaire, elle est à l’origine de la fortune de son premier amour et du traitement contre la senescence. Comme l’explique le Rom Svetan Thomas, un comparse de Feder, c’est une muli, un de ces fantômes qui accompagnent notre existence, une Terre promise et illusoire à l’inverse de l’Etoile des gitans de Robert Silverberg.

 

L’immortalité et le Pouvoir contre l’amour constituaient les ingrédients de l’explosif Jack Barron et l’Eternité de Norman Spinrad. On ne fera pas grief à Nancy Kress de ne pas s’élever à ce niveau dans une novella d’ailleurs primée. Elle prend néanmoins le temps de dresser le tableau d’un monde dégénérescent et profondément inégalitaire où une classe d’individus privilégiés réfugiés dans les dômes, des environnements protégés, consacrent leurs richesses à prolonger leur espérance de vie. Escroc mais pas sans états d’âme, Feder, avec ses Roms, bouge un peu les lignes au grand dam des autorités.

 

L’épilogue en forme de tisane pour fin de soirée Ehpad déçoit. Mais j’ai bien aimé la fille aux yeux verts et à la voix rauque.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

J’aime bien le pitch,Méfiez vous du chien qui dort m’avait plu aussi.
Je note plutôt deux fois qu’une. Merci!

Biancarelli