lundi 17 février 2020

Terre errante


Liu Cixin - Terre errante - Actes Sud



La Terre s’est arrêtée de tourner. Cet événement, provoqué par l’homme, marque la fin de l’Ere dit du freinage. Le globe terrestre peut enfin s’échapper du système solaire grâce aux innombrables propulseurs construits à sa surface et tenter de rejoindre l’étoile la plus proche Proxima Centauri. Bien des années auparavant les scientifiques ont détecté une accélération fantastique de la combustion d’hydrogène de notre astre. La fusion anticipée de l’hélium va transformer le Soleil en géante rouge et annihiler toutes les planètes. Ne se résolvant pas à l’anéantissement, unissant ses forces, l’Humanité a élaboré le projet de convertir la Terre en vaisseau spatial.


Terre errante est une novella de Liu Cixin rédigée en 2000, avant sa fameuse trilogie. Elle a fait l’objet d’une adaptation cinématographique devenue un blockbuster. Pas mal pour un opuscule de 79 pages ! Globalement le pitch rappelle celui de la série TV Cosmos 1999. Pour mémoire à la suite d’une explosion, la Lune était éjectée de l’orbite terrestre et filait dans l’Univers. Sur un plan purement scientifique le récit de l'auteur ne vaut pas tripette. S’agit-il d’orbiter autour de la naine rouge Proxima Centauri (page 78) ou des trois soleils ce qui anticiperait le propos du Problème à trois corps ? Imaginez l’état de la Terre au terme d’un trajet de 2500 ans dans l’obscurité glaciale et radioactive de l’espace. On croirait lire l’un de ces romans merveilleux-scientifiques de l’aube du XXe siècle.


Malgré sa rapidité Terre errante présente les caractéristiques des ouvrages à venir de Liu Cixin, le thème de la survie, le gout des intrigues à très long terme, des personnages sensibles, la haine sociale.  Dès le début du récit on tombe sous l’emprise du narrateur, né dans la zone crépusculaire d’une Terre immobile. Bref cela ne manque pas de charme. Bienvenue dans la chapelle Cixin.


« Je sais qu’on m’a oublié
Cette errance est longue, si longue
Mais souviens-toi de m'appeler
Quand pointera l'aube à l'horizon


Je sais qu'on m'a oublié
Cet âge est lointain, si lointain
Mais souviens-toi de m’appeler
Quand reviendra le ciel bleu au-dessus des hommes


Je sais qu'on m'a oublié
Le système solaire est ancien, si ancien
Mais souviens-toi de m’appeler
Quand s'épanouiront les fleurs sur les arbres »

2 commentaires:

Tomtom a dit…

Bravo pour ce billet très synthétique et clair. On comprend même quand on n'a pas ce genre de lecture (trop "barrée" A PRIORI) et ca donne envie !

Soleil vert a dit…

Merci ED! Comme c'est court ça peut effectivement servir de texte d'introduction au genre.