Jeff
Vandermeer - Annihilation - Le livre de poche
Une expédition composée
de quatre scientifiques pénètre dans la zone X. Les onze précédentes incursions
dans ce no man ‘s land mystérieusement apparu sur Terre, se sont toutes soldées
par un échec. Les volontaires ont disparu ou sont revenus gravement malades.
D’autres comme le mari de la biologiste, une des quatre femmes de la douzième
équipe, souffrent de troubles mentaux. Poussée par le désir de comprendre les
phénomènes responsables de l’altérité de son conjoint et qualifiée pour ses
compétences en écosystèmes divers, elle franchit le seuil accompagnée d’une
anthropologue, d’une géomètre et d’une psychologue, qui dirige les opérations. La
biologiste tient le rôle de la narratrice, nous lisons son journal.
Jeff Vandermeer, écrivain
rare et auteur de La Cité des Saints et des Fous, primé par le site du
Cafard Cosmique en 2007, livre avec Annihilation le premier tome de la
trilogie du Rempart sud. Le début de l’ouvrage donne l’impression de s’aventurer
dans l’univers de Stalker, mais rapidement le lecteur est plongé dans la
biosphère des textes de Lovecraft. La zone X ressemble à une région côtière, où
s’enchevêtrent bizarrement des biotopes différents, forêts, marécages, plages. D’une
tour enterrée surgit un ululement vespéral. Sur ses murs court un étrange texte
végétal.
Annihilation appartient à cette catégorie romanesque qui fait
la part belle autant à l’exploration qu’à l’introspection (1). L’étrange
biosphère de la zone X est en quelque sorte la réplique de celles qu’explorait l’héroïne
adolescente, comme la piscine non entretenue de ses parents. On pourrait
d’ailleurs étendre cette dimension mystérieuse au roman lui-même. Les
personnages sont désignés par leur fonction et non par leur nom, les
motivations des commanditaires des missions successives comportent des zones d'ombre.
Récit d’une expédition qui part en déglingue tout autant que description d’un univers étrange, Annihilation
tient et impressionne par son écriture. Il est vrai que Gilles Goulet est aux
manettes de la traduction.
(1) à l’instar de Vision
aveugle de Peter Watts ?
3 commentaires:
Celui-là, c'est pour bientôt, d'autant plus que le troisième tome doit bientôt paraître.
Ubik
Et si Vandermeer s'était contenté de ce premier opus ?
En annihilant les deux suivants ? Mille diables !
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