lundi 10 octobre 2022

Hitler peignait des roses

 

Harlan Ellison - Hitler peignait des roses - Les Humanoïdes associés

 

 

 

Premier recueil des quatre consacrés par Les Humanoïdes associés aux nouvelles de Harlan Ellison, Hitler peignait des roses est peut-être le plus chaud bouillant. Indépendamment des qualités littéraires soulignées par Stephen King dans son essai Anatomie de l’horreur, l’anthologiste des Dangerous visions dézingue l’establishment éditorial et télévisuel des décennies 60 et 70. Il y consacre une préface asphyxiante de quinze pages et une nouvelle, « L’oiseau » dans laquelle, par pseudo interposé, il massacre nommément la scène littéraire newyorkaise en l’espace d’une soirée. Il n’a pas digéré, bien qu’il ne l’évoque pas, les multiples réécritures d’un scénario légendaire pour la franchise Star Trek. De fait il se battra toute sa vie pour le respect de ses textes.

 

L’autre caractéristique, mais pas spécifique d’Hitler peignait des roses, est la présence envahissante, lourde, des notices précédant les nouvelles. A l’image de « A à Z dans l’Alphabet Chocolat » énumération de très courts récits rédigés pour la plupart en une journée dans la vitrine d’une librairie, Harlan Ellison se présente comme un écrivain écrivant : c’est moi Harlan regardez-moi tapant sur ma machine ! Il convie à sa table les plus grands noms comme William Blake dans le superbe « Voir », où il raconte l’histoire d’une mutante qui vend ses yeux pour pouvoir s’offrir une fin de vie dans un lieu paradisiaque. « Si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaitrait comme elle est, infinie ». Cette citation permettait l’économie d’une introduction de quatre pages. Quant au texte, il parle de lui-même :

 « Verna ferma les yeux et se mit à parler. Elle dit à la femme ce que signifie voir. Voir la direction des choses, comme les pois­sons aveugles des grottes souterraines voient les variations du courant des eaux, comme les abeilles voient les bouffées de vent, comme les loups voient les halos de chaleur enveloppant les humains, comme les cloportes voient les murs des cavernes dans l'obscurité. Voir les souvenirs, tout ce qui lui était déjà arrivé, le bien et le mal, le beau et le grotesque, le mémorable et les futilités extrêmes, les souvenirs lointains et ceux de l'ins­tant précédent, avec une netteté absolue, une profondeur de champ parfaite dans le moindre détail, tout le passé, sur demande. Voir les couleurs, la volupté des bactéries aériennes, les nuances infiniment subtiles des roches, des métaux et du bois naturel, les mutations délicates d'une flamme de bougie dans un spectre de lumières invisibles à l'œil ordinaire, les couleurs du givre, de la pluie, de la lune, et des artères palpitant à fleur de peau ; les couleurs intimement mêlées des empreintes digi­tales déposées sur un crédit, si pareilles aux tableaux du vieux maître Jackson Pollock. Voir des couleurs qu'aucun œil humain n'a jamais vues. Voir des formes et des rapports de formes, la calligraphie enchevêtrée de toutes les parties du corps vivant à l'unisson, le jour se dissolvant en nuit, les espaces, et les espaces entre les espaces qui constituent, par exemple, une rue, les lignes invisibles qui relient les êtres, Elle parla de voir, de toutes les façons de voir — sauf..., la vue stroboscopique de chaque personne. Les ombres au sein des ombres derrière les ombres, qui constituent des portraits terrifiants, contournés, insupportables. De cela elle ne parla pas. »


  

L’écrivain offre en quinze fictions un nuancier d’horreur et de fantastique, n’atteignant pas les sommets que furent « La machine aux yeux bleus » ou « Un gars et son chien », mais jamais plat ni innocent. Dans « Croatoan » (âmes sensibles s’abstenir), qui a obtenu un Locus en 1976, un avocat va rechercher dans les égouts un fœtus balancé dans ses WC après un avortement clandestin ! Il y fait de surprenantes rencontres.

Un vendredi 13, l’Enfer s’ouvre accidentellement. Quelques âmes damnées s’en échappent dont Margaret Thruswood victime d’une erreur judiciaire. Le Ciel ne vaut pas mieux que l’opinion publique. Telle est la leçon d’ « Hitler peignait des roses ». 


Une phrase d’Anaïs Nin « Il n’y a qu’une perversité : l’incapacité d’aimer » dicte plusieurs textes intéressants. « Mom » est le récit classique d’un homme poursuivi par le fantôme affectueux mais envahissant de sa mère juive. Pour prolonger son existence, un homme se fait injecter des doses infinitésimales de « mort » par une séduisante doctoresse. Mais quel est le prix exigé pour « Le diagnostic du docteur d’Arqueange » ? Un séducteur se voit retourner la monnaie de sa pièce dans « Les femmes solitaires sont les outres du temps ».


  

Quelques récits pas très substantiels se lisent sans déplaisir, tels « Le Boulevard des rêves brisés », des fantômes de criminels nazis défilent dans Manhattan ; ou une réminiscence de la légende du joueur de flute de Hamelin (« Le Messager de Hamelin »). Jugement mitigé pour « Dans la crainte de K » qui sous les auspices de Kafka et du Sartre de L’enfer c’est les autres dévoile l’incommunicabilité au sein d’un couple. On préfèrera le léger et amer « Breuvage d’outre-monde » réflexion en forme de ruban de Möbius sur la condition humaine, digne de Bradbury.


 

Mes préférences vont dans l’ordre à « Voir », « Breuvage d’outre-monde », « Croatoan », « L’oiseau », « Les femmes solitaires sont les outres du temps », « Le diagnostic du docteur d’Arqueange ».

 

« -Docteur, ma vie est semblable à la vie de tout le monde. Je suis très souvent malade, j'ai des factures que je n'arrive pas à payer, ma fille a été renversée par une voiture et tuée, et je ne peux pas supporter d'y penser. Mon fils a été brisé au seuil de son existence, c'est désormais un infirme incurable. Ma femme et moi, nous ne nous parlons pas beaucoup, nous ne nous aimons plus... à supposer que nous ne nous soyons jamais aimés. Je ne suis ni meilleur ni pire que quiconque sur cette planète, et c'est de cela que je parle: la souffrance, l'angoisse, la vie dans la terreur. La terreur de chaque jour. Sans espoir. Vide. Cette vie horrible d'être humain, est-ce donc ce qu'une personne peut avoir de mieux ? Je vous dis qu'il y a des endroits meilleurs, d'autres mondes où la torture d'être humain n'existe pas. »


 

Harlan Ellison, toujours vivant.



Introduction :

Enfin révélé ! Ce qui a tué les dinosaures ! Et ça n'a pas l'air d'aller très fort vous non plus                    

-     Croatoan

-     La Collaboration

-     Tuer Bernstein

-     Mom

-  Dans la crainte de K

-   Hitler peignait des roses

-  Le Vin est resté débouché trop longtemps et le souvenir
s'est éventé

-     De A à Z dans l'alphabet chocolat

-     Les Femmes solitaires sont les outres du temps                                           

-  Le Messager de Hamelin

-   L'Oiseau

-  Voir

-  Le Boulevard des rêves brisés

-  Breuvage d'outre-monde

-   Le Diagnostic du docteur D'arqueAnge


75 commentaires:

Christiane a dit…

"Harlan Ellison, toujours vivant." ?

Christiane a dit…

Décès : Los Angeles, Californie, États-Unis, 28 juin 2018.

Christiane a dit…


J'aime bien cet article de Libé qui met en valeur votre travail sur ces nouvelles.

https://www.liberation.fr/culture/2018/06/29/s-il-y-a-une-vie-apres-la-mort-harlan-ellison-est-en-train-de-botter-des-culs-et-de-prendre-les-noms_1662869/

Christiane a dit…

"Voir". L'extrait choisi est d'une rare beauté. Poésie pure.
Mais ce qui justifie la nouvelle, cette femme (une mutante ?) qui vend ses yeux pour finir sa vie dans un lieu paradisiaque qu'elle ne verra pas, est terrible.

Christiane a dit…

Cela fait entrer dans une autre dimension : voir par le mental, la contraction sur une invention faite de réminiscence et d'imagination.
Il est vrai que voir est souvent l'acte de projeter un souvenir enfoui sur la chose regarder, mettre ses autres sens aux aguets, toucher les yeux fermés de la paume de la main, du bout des doigts. Sentir, pas seulement les odeurs mais par la peau, le vent, la chaleur du soleil.
C'est aussi communiquer avec un aveugle et échanger sur la beauté du monde ou sa laideur par des métaphores .
Dans le toucher, si important pour les bébés, les enfants, le concept de la profondeur n'existerait pas.
Cette méditation me captive.
Qu'est-ce que la vue ?

Christiane a dit…

Pourriez-vous nous parler du "léger et amer «Breuvage d’outre-monde», cette réflexion en forme de ruban de Möbius sur la condition humaine, digne de Bradbury." ?

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Breuvage ...un homme souffre de son existence.Des rêves éveillés le projette dans un autre monde idyllique.II meurt et se réveille dans l'autre monde.
Il est accueilli par des extrztetrestres qui lui demandent d'évoquer le séjour paradisiaque sur Terre qui luiavait été offert. Le temps passant il évoque avec nostalgie son passage sur notre Terre. SV




Anonyme a dit…

François Mitterand disait que l'homme est compliqué. Au travail il rêve de vacances, au repos il rêve d'activité

Christiane a dit…

Voilà donc le ruban de Möbius ! Superbe . Merci.

Christiane a dit…

Eh oui....

Soleil vert a dit…

A ce soir sur Arte :)

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

C’était Fleisher aux manettes, tout de même. Curieux mais cette couverture me fait penser plus aux éditions Neo qu’aux Humanoïdes….

Anonyme a dit…

Laquelle Neo s’est distinguée par une quasi intégrale de Robert Bloch, Mr semble-t-il.,.

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Tiens, il a mal vieilli?

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

C’est à dessein, je pense, en un temps où il n’en était pas trop question, L’effet boomerang de la seconde génération n’était pas encore cree. Je ne dis pas que c’est conscient….

Soleil vert a dit…

Dans ce film je suis Edward J Robinson, nostalgique d'un passé révolu.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Oui, bien sûr. Fleischer n'est pas n'importe qui.

Soleil vert a dit…

La première oeuvre classique que j'ai entendu enfant est La Pastorale, quécoute le vieil homme.

Le film témoigne, en 1973, (la formule n'est pas de moi) d'une prise de conscience écologique. L'ambiance est certes mortifère, le film tape dur, mais il n'est pas interdit de penser - au train où disparait la faune terrestre - que nous n'aurons bientôt comme compagnons que des rats, des pigeons, quelques chiens et chats et des insectes indésirables.

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Qui dirige la 6eme? Pour moi un sommet: Bruno Walter….

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Harlan Ellison nous fait entrer dans le caractère fugitif du visible où l'image peut survivre à ce qu'elle évoque où l'on peut voir le voir de l'autre, car voir précède la parole.

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Pas de direction ni de nom, je l’aurais parié. Des fois qu’on aurait des droits à payer,,,

Christiane a dit…

!!!

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Fantasia datait de 1947 .On a donc utilisé une bande préexistante, et pas le meilleur du film . Reste la question, est-ce que l’interprétation hyperomantique et vitaminée de Stokowski est destinée à produire un effet de rétro?un «  Comme c’était avant » musicalement pour le meilleur et pour le pire. Enfin il est amusant de voir Fleisher avec une bande issue des studios Disney, quand on sait que ces derniers ont tout fait pour saboter sa carrière!

Anonyme a dit…

Confusion avec la Sortie Française: Fantasia sort en 1942. Les premiers contrats pour le disque etant brefs, il n’est pas déraisonnable de penser que ce Stokowski là était dans le domaine public…

Christiane a dit…

Merci. C'est pour cela que j'ai cherché. Cela m'intriguait aussi.

Christiane a dit…

Oui, étonnant !

Christiane a dit…

Y a-t-il, Soleil vert, un endroit où sont réunis vos poèmes ? Celui que vous avez écrit chez Raymond Prunier ouvre un autre chemin de lecture.

Soleil vert a dit…

Chère Christiane, Les 4 datent de 2018. J'ai stoppé toute écriture poétique depuis.
Ma "production" définitive comprend deux publications (voir en haut à droite du blog) + une auto-édition :

https://soleilgreen.blogspot.com/2012/04/avant-de-rentrer-dans-la-saison-des.html

Si vous êtes intéressée je peux vous les envoyer gracieusement.

Soleil vert a dit…

Post-scriptum : il est temps de bosser sur "Le loup des steppes" :)

Christiane a dit…

Ah oui, j'ai hâte de les lire !

Christiane a dit…

Difficile de faire un lien avec les livres de Jean-Louis Peyre. Est-ce vous ?
Ces deux ouvrages (lien) sont-ils de vous ?

Soleil vert a dit…

oui

Christiane a dit…

Chic alors ! Donc, la poésie vous a posé au seuil des fictions, dans un monde souvent âpre, souvent porteur d'une mémoire douloureuse où l'homme vivait dans le même paysage que celui que l'on propose à Sol quand il décide de mourir. (Mais dans le film "Soleil vert", c'est un mensonge puisque son corps deviendra cette nourriture pour cannibales inconscients de l'être.
Vous disiez que bientôt il ne resterait que des rats, des pigeons, des insectes et des chats.
Aujourd'hui il pleut. Le chantier d'en face s'est arrêté.
Pas d'oiseaux sous la pluie. Mais je sais des merles, un couple de pies, un étrange oiseau vert aperçu un jour dans le feuillage d'un arbre au parc Montsouris, et des cygnes noirs et un héron cendré, même des mouettes qui viennent dont ne sais où et des papillons, et des fourmis.)
C'est très beau cet instant d'hésitation sur la marche du wagon avant le départ du train. Comme les trains de Paul Delvaux, cet artiste belge si près des surréalistes, de la science fiction.

Donc, Le loup des steppes... Hermann Hesse, ce livre que Thomas Mann aimait.
Sacré voyage...

Christiane a dit…

Dans sa lettre d'introduction, au début du roman, Hermann Hesse écrit :
"(...) je suis l'homme du devenir et des métamorphoses (...) Si malgré tout je suis encore en vie, si notre temps, avec son atmosphère de mensonge, de cupidité, de fanatisme et de barbarie ne m'a pas tué, je le dois à deux circonstances heureuses : d'abord à l'important héritage d'affinités avec la nature dont je suis le dépositaire, ensuite au fait que, si je me pose en accusateur et en adversaire de mon époque, j'arrive malgré tout à rester productif. Sans cela, je ne pourrais pas vivre et, même ainsi, mon existence ressemble souvent à un enfer.

Christiane a dit…

je crois que je n'ai pas écrit ce commentaire au bon endroit !
C'est vraiment passionnant l'univers de Dany BAUMBERGER (MARIE). Elle passe de la lumière bleue de l'été se posant sur la mer à un univers plus sombre qui frôle l'abstraction dans des compositions vertigineuses. Une artiste à suivre.
C'est un beau face-à-face sa toile et vos poèmes. J'ai pu en lire quelques uns sur le net. Toujours ce pas de côté pour ne pas abîmer ce qui a été osmose spirituelle et sensuelle. En ce sens les bleus de Dany Marie eternisent l'instant, puis la solitude, l'autre versant de son inspiration alors est idéal, comme la dernière du lien, abstraite, blessée d'un trait vif. Belle rencontre. Plus légère et douce que celle d'Hermann Hesse si violemment déchiré entre ses "moi" contradictoires et cette violence possible






Christiane a dit…

Heureusement, dans "Le loup des steppes", il y a le beau personnage d'Hermine.

Anonyme a dit…

Hesse est très proche de l’occulte à l’allemande,voir Damian là dessus. Au début du siècle, on croyait encore aux expériences magiques, le Livre Rouge de Jung en est un bon exemple, ou Jung s’est pense magicien. Les deux se sont-ils connus, et si oui a-t-on un jugement de Jung sur Hesse?

Christiane a dit…

Aucune idée sur la question !
Mais Hermine essaie de le rendre plus simple, moins raide. Elle tente de lui faire accepter le bonheur qui se présente sans de sentir coupable.
Oui, je sais sa passion des expériences magiques...
Aimer Mozart, le jazz et le fox-trot, ce n'est pas mal non plus mais il faut arriver at la troisième partie sans caler !
Camus dans La Chute a pris la même construction. Ces carnets, c'est une riche idée. Plein de faux-semblants. Un éditeur imaginaire par exemple. Uniquement pour diversifier les points de vue. Le Traité du Loup des steppes imprimé en caractères différents m'a été une relecture fanée.
Ce que j'ai aimé : retrouver une atmosphère de conte etrange. J'ai hâte d'échanger avec vous tous de ce dialogue surprenant entre Harry Haller et Hermine (On dirait Paul Edel et Margotte) et des habitudes de vie fantaisistes de ce dernier, la façon dont il prise la vie bourgeoise, ordonnée et tranquille, les parquets lustrés. (Des"nids petits-bourgeois extrêmement convenables, extrêmement ennuyeux "mais "tenus d'une manière irréprochable". Drôle de tanierey pour un homme-loup !)
Eh oui, c'est pétri de philosophie... Je crois même que la fin est atroce. J'ai fait expresy de l'oublier.

Christiane a dit…

tanière

Christiane a dit…

Mais je me souviens de la tendre ironie de Mozart dans leur dialogue. C'est inouï cette façon de se passer du temps et de la mort. Donc la condamnation, c'est l'éternité. J'en étais sûre !!!

Christiane a dit…



Pour vous, MC :
https://www.babelio.com/livres/Serrano-C-G-Jung-et-Hermann-Hesse-Recit-de-deux-amities/346396

Christiane a dit…

Je me demande si Stephen Graham Jones a lu "Le loup des steppes" d'Hermann Hesse. Son "Galeux" que vous aviez présenté a des métamorphoses proches de celles d'Harry Haller. Même sauvagerie quand il est possédé par le loup à la fin du roman. Mais Galeux ne parle ni à Mozart ni à Pablo. Les deux aiment le soir... Sortilège des métamorphoses...
Vous m'en aurez fait lire des romans !

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Mais là où j'ai trouvé un sens à ses recherches c'est lors de l'exposition Kandinsky (Der Blaue Reiter) puis à celle des expressionnistes allemands. L'école du Bauhaus à Weimar autour de Gropius.
Rencontre avec l'inconscient, le merveilleux, l'imaginaire. Explosion délirante de formes et de couleurs, des lignes sauvages, presque folles.
On s'écarte alors des mandalas de Jung, du lien entre Orient et Occident, de l'ésotérisme mais on garde le spirituel, le magique dans l'art pour déployer les mêmes forces que dans la musique.
C'est un enfouissement dans le dérèglement des sens, des pensées pour chercher une vérité intérieure. Une intuition pour voir l'invisible.
Je crois que la littérature a abrité cette même recherche.
Hermann Hesse a suivi ce chemin. Ce "loup des steppes" n'entre pas par hasard dans le théâtre magique de Pablo, guidé par la statue du Commandeur du dernier acte du Don Juan de Mozart, pour y rencontrer les Immortels et dans son délire y commettre l'irréparable...

Christiane a dit…


Soleil vert, dans un de vos recueils, le portail
"Torii d’Itsukushima » suggère t-il un passage entre deux mondes. Un poème proche des romans de science-fiction que vous prisez comme celui de Christopher Priest "Rendez-vous demain", pour les jumeaux Beck et évoqué par la magnifique couverture de Anouck Faire ?

Anonyme a dit…

Oups.. Je crois que c’est Demian,pour Herman Hesse et non Damian.
Un auteur extraordinaire qui personnellement m’avait permis de m’ouvrir aux mots et à la spiritualité.

Anonyme a dit…

En effet, Demian. Pour la spiritualité de Hesse , quelqu’un disait que le nom du Christ y est en effet à toutes les pages, mais qu’il faut voir à quel sauce il’ est accommode!!!!

Soleil vert a dit…

- Soleil vert : je n'ai pas lu le roman de Harry Harrison.
-"le portail "Torii d’Itsukushima » suggère t-il un passage entre deux mondes ?"
Oui, je l'avais montré à Amélie Nothomb lors d'une séance de dédicace; elle m'a gratifié d'un "magnifique !". Là j'étais comme Obelix devant Falbala ...
- Je prends note de vos intéressantes remarques sur Hesse.

Christiane a dit…

Amélie Nothomb ne pouvait pas ne pas être en arrêt devant ce portail. J'aimerais bien lire ce poème avant la fin du mois. J'ai commandé Voiles d'encre mais il doit venir porté par un limaçon car annoncé pour la fin du mois au plus tôt.
J'ai lu une critique sur cet ouvrage et ce poème qui donne envie de passer sous ce portail !

Christiane a dit…

https://editeurssinguliers.be/
C'est là.

Christiane a dit…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Itsukushima-jinja#
Que c'est beau !

Christiane a dit…

La particularité du sanctuaire Itsukushima est d’être entièrement bâti sur pilotis, si bien qu’il semble flotter sur l’eau à marée haute.
C'est un jeu de miroirs...

Christiane a dit…

deux

Anonyme a dit…

Amélie Nothomb…Comme disait un de mes maîtres , «  je ne dirais pas J’ irais cracher sur Nothomb, mais » et il est de fait que la grosse flamande est penible à supporter. Il est de fait aussi qu’à force d’écrire, ça ressemble de plus en plus à un livre…

Christiane a dit…


Falbala, comme beaucoup de personnages de la série, a un nom qui évolue selon la langue, ainsi donc elle est Panacea en version anglophone, Valhalla en néerlandais, Farfara en turc !
Elle fait un joli contre emploi avec Obélix.
Je n'aime pas lire les BD mais je trouve les planches passionnantes à observer et certains artistes ont beaucoup de talent et d'humour. Ainsi Gaston la gaffe dont j'aimais tant parler avec Sergio et que dire de S'murr et de son alpage magique...

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

On la reconnaît, oui! Mefiez-vous cependant de ses assentiments et jugements esthétiques qui l’engagent moins qu’on pourrait croire. elle a littéralement trompé un Galeriste de ma connaissance en tournant autour de Stephan Hoenerloh pour lui préférer quelques mois après sans crier gare une couverture de ´Pierre et Gilles!!! Pour le reste, le bruit court qu’elle enregistre plus qu’elle n’écrit, et que l’éditeur met au point ce qu’on lui donne. L’oiseau sensible ne répugne pas à recevoir un attaché culturel dans le plus simple appareil de sa robuste beauté, qu’elle a flamande. Bien à vous. MC

Christiane a dit…

Mais quand même je trouve que le roman a vieilli. Trop de mysticisme. Trop de passages interminables en des discussions oiseuses. A seize ans tout cela me paraissait prodigieux. Maintenant, je m'ennuie un peu à relire les aventures de ce loup bien fatigué....
Juste quelques jours avec Mozart et Goethe.