jeudi 29 septembre 2022

Les Flibustiers de la mer chimique

 

Marguerite Imbert - Les Flibustiers de la mer chimique - Albin Michel Imaginaire

 

 



Sur le point de sombrer dans la mer empoisonnée d’un futur proche, trois naufragés, Ismaël, un naturaliste, Aaron et Lori, sont capturés par un flibustier à la tête du sous-marin Player Killer, ainsi nommé en raison de l’addiction du capitaine aux jeux vidéo. Nemo nouveau genre, Jonathan, entre deux parties, se livre à la flibusterie pour le compte de la Compagnie des Limbes Orientales (!). Loin du mutisme de son illustre modèle, il enchaine les frasques et impose sa présence quotidienne au malheureux naturaliste. L’entame du premier roman de science-fiction de Marguerite Imbert sent bon son Jules Verne 2.0. Il y a d’ailleurs un Aronnax ici, mais c’est le nom d’une des trois pieuvres géantes chargées de la protection du Player Killer. 


Sur la terre ferme, une rescapée d’une Humanité décimée et dépositaire d’un savoir immense est capturée par des sbires venus d’une Rome menacée par la montée des eaux. Une créature transhumaine « La Métareine », dirige ce dernier bastion de la civilisation où pullulent des clans aux visées parfois antagonistes. Alba la « Graffeuse » et Ismaël vont, sans se concerter, tenter de sauver la Terre.


Romancière attachée aux thématiques de l’environnement - son premier roman traitait des affrontements de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes - Marguerite Imbert a l’Apocalypse joyeuse. Loin des prêches habituels, elle place sa création sous le double étendard de Frédéric Dard et Robert Sheckley. L’invention verbale fuse constamment. Un auteur « classique » aurait resserré l’action autour d’un des deux protagonistes principaux et du témoignage enregistré d’Ariane, la scientifique disparue qui a dénoué le fil des catastrophes à venir. Marguerite Imbert nous embarque à l’inverse dans une Nef des fous et on finit par se demander si l’Azote Bleu, destination des sous-mariniers au nom aussi fantaisiste que le Zipangu de Marco Polo, n’est pas une substance chimique non autorisée.

 

Mais, de détour en détour, l’autrice emmène son lecteur au port voulu, celui des réalités environnementales et d’une révélation choc. Aussi faut-il saluer son savoir-faire tout à fait étonnant. Quel culot, quel aplomb! Une agréable surprise.


Cette fiche a été réalisée dans le cadre d’un SP. Merci à Gilles Dumay

39 commentaires:

Christiane a dit…

https://larepubliquedeslivres.com/mourir-pour-palmyre/

Juste un petit signe car Paul Veyne est mort et que la dévastation de Palmyre était également évoquée dans le livre poignant de Laurent Gaudé "Écoutez nos défaites".

Très beau papier sur ce roman SF de Marguerite Imbert mais, Soleil vert, pourquoi ne lit-on plus sur votre blog vos compte-rendus de lectures ? Quittez vous votre blog ?

Christiane a dit…

Bien que ce billet de Pierre Assouline me rende triste par la critique longue du livre de Paul Veyne, relisant les commentaires des premières pages j'ai eu du plaisir à retrouver la pensée juste de DHH et Lola, le commentaire courroucé de Diagonale.
Et Palmyre...

Christiane a dit…

https://larepubliquedeslivres.com/paul-veyne-octobre/

Celui-ci était plus juste.

Soleil vert a dit…

https://larepubliquedeslivres.com/mourir-pour-palmyre/

ouf, impitoyable le papier

Christiane a dit…

C'était intéressant car il donnait (malgré lui) envie de défendre Paul Veyne, de comprendre cette hâte de se porter près de Khaled al-Assad assassiné, décapité, pendu par les pieds près de ce musée, de cette culture qu'il a tant défendue. Face à la barbarie il a écrit avec fougue, avec son coeur de vieil homme témoin.
Il a pensé, triste, à cette humanité qui se tue. A dénoncé la folie des hommes.
J'avais vu les images des colonnes écroulées sur ce site immémorial, le musée saccagé.
Son combat avec des mots imparfaits m'avait bouleversée.
Oui, Pierre Assouline a écrit ce jour lointain un billet qui m'est resté comme une blessure.
Ce fut aussi l'occasion de lire les réactions des uns et des autres dans l'espace commentaire.
Je suis intervenue très tard sur les dernières pages, découvrant et le billet les réactions des commentateurs pour dire ma tristesse...
Cela m'a donné envie de lire ce livre de Paul Veyne.
Retrouvant cette page sombre de l'Histoire dans le beau roman de de Laurent Gaudé, je suis revenue à cette mémoire.
Toutes mes lectures aimées ont lien avec le passé proche ou lointain.
Mes efforts pour découvrir et tenir dans la science-fiction, je vous les dois parce que vous parlez d'autres livres que j'aime et pour vos réactions dans cet espace commentaire mais si vous deviez quitter ce blog et en laisser la suite à des amis passionnés de SF, je crois que je reprendrai la route vers mes lectures préférées dont je n'ai pas épuisé le chant.
Écrire à vide ne m'intéresse pas.
Mais je respecte les chemins qui divergent et suis heureuse d'avoir fait route un temps avec des éclaireurs...

Soleil vert a dit…

- Prochaine étape Sigismund Hrzyzanowski (comme ça se prononce :))

- Un mot sur la couverture des Flibustiers : elle représente l'accostage du sous-marin au 7e continent. C'est quoi le 7e continent ? Un vortex de plastique en train de se former au cœur du Pacifique.
Des équipes essayent actuellement d'en diminuer la volumétrie :

https://www.thisiscolossal.com/2022/09/ocean-cleanup-system-03/


Christiane a dit…

PS : j'ai commencé "Le club des tueurs de lettres" de Sigismond Krzyzanowski (traduit du russe par Claude Decharel pour Verdier.)
C'est épatant.

Christiane a dit…

Claude Secharel

Soleil vert a dit…

Pareil

Christiane a dit…

Chic alors !

Christiane a dit…


Et Alii sur la RdL vient de mettre en ligne ce superbe entretien où Paul Veyne montre sa grande culture, son humour et sa gravité :

https://journals.openedition.org/lhomme/29548

Christiane a dit…

Surtout le début quand ils interrogent le réel et la fiction dans les mythes grecs. Et cette question : les Grecs croyaient ils à leurs mythes ? Les deux peuvent cohabiter comme dans la science-fiction. Comme dans le théâtre de Shakespeare.
Ainsi aussi des fictions de Jules Verne qui ont tant inspiré Marguerite Imbert et son sous-marin.
Ainsi encore dans les romans que vous avez présentés ces derniers mois.
Et voilà que dans le roman de Krzyzanowski, Stern se demande comment exister dans la non-existence. "Être" ou "ne pas être" et le poids de ce "ou" qui oblige chacun à faire son choix sauf à... imaginer des êtres tridimensionnels se dédoublant deux fois, se reflétant au-dehors et au-dedans. Hamlet I... Hamlet II... Hamlet III...

Christiane a dit…

Il me semble qu'une nouvelle de Borges met en scene la liberté d'un personnage, son pouvoir de s'affranchir du rôle que lui a donné l'écrivain..
Pour Hamlet, dans le roman désopilant de Krzyzanowski, les rôles jouent avec leurs doubles, inventent dans une grande pagaille des répliques imprévues dans les dialogues.
Je n'en suis qu'au début. Ça me donne le tournis.
C'est bien que JJJ ait évoqué ce livre, que vous et Et Alii ayez insisté sur son importance.
Mes survols de la RdL ont toujours de ces agréables surprises, ça console des vacheries dégradantes et consternantes qui perturbent toujours autant l'ambiance de cet espace dédié à la conversation littéraire.

Anonyme a dit…

Soleil vert, je releve la présence récente d’un site pirate à faux programme qui est l’homonyme du votre, et est répertorié par les défenses de mon appareilcomme susceptible de me faire les poches! ( la sortie est au fond du web RSS etc) Dans le doute…bien à vous, MC

Soleil vert a dit…

Merci MC
Mon site (https://soleilgreen.blogspot.com/) est par contre sécurisé. Il n'y a de plus aucune publicité.
Mon PC est sécurisé par McAffee

Christiane a dit…

Pour entrer dans l'improvisation de Rar sur la tragédie de Shakespeare, Hamlet, il faut bien connaître la pièce, les rôles, les interprètes.
Mais ça ne suffit pas. Il faut aussi entrer dans cette fiction folle où les rôles prennent le pouvoir, où les personnages se dédoublent ( corps et noms) en particulier Guildenstern, Rosencrantz.et Ophélie.
Pour Hamlet(s), la ribambelle des Hamlets assistent à un pugilat où rôles et interprètes s'affrontent.
La fin du chapitre II montre Rar s'éclipsant et disparaissant sous les yeux du narrateur dans une petite rue latérale.
Lecture éprouvante... De ce chapitre II. Je ne m'attendais pas du tout à devoir affronter une telle obscurité.

Christiane a dit…

MC,
Une double page dont un entretien et un compte-rendu de colloque sur le Monde des livres du vendredi 30 septembre dédiée à Carlo Ginzburg. (Écrite par Roger Chartier et Nicolas Weill.)

Soleil vert a dit…

Pareil
Et de deux (livres) qui me tombent des mains

Christiane a dit…

Oui, soleil vert. C'est étrange ces livres qui ont un début fulgurant et qui s'enlisent ensuite.
Cela me rappelle en art les esquisses qui parfois sont supérieures dans leurs promesses à l'œuvre achevée.

Christiane a dit…

En tout état de cause je préfère des étagères ployant sous les livres que des étagères vides et des gens qui se réunissent pour improviser oralement sans support écrit sans le droit de prendre des notes. Je ne crois pas que nous soyons des tueurs de lettres...

Christiane a dit…

Par contre le début est émouvant quand il vend ses livres pour pouvoir payer l'enterrement de sa mère, comme l'est la mémoire si exacte qu'il a des livres absents à son retour. Mais la suite ne me convient pas et cette multiplication de doubles, de scissions, de confusions, dans la si belle pièce de Shakespeare ne me convainc pas. La folie d'Hamlet est raisonnée, un moyen pour lui de vaincre le félon comme dans "Vol au-dessus d'un nid de coucous" ce film dramatique ou le leurre devient vérité.
De plus Ophélie inoubliable dans sa mort est ici à peine reconnaissable en félie.
Mais peut-être y a-t-il des choses à comprendre, des métaphores qui me passent au-dessus de la tête...
Quant aux rôles qui veulent prendre le pouvoir, c'est assez proche de cette voix intérieure qui combat avec Sylvia Katherine Harrison dans le roman de Jo Walton : "Ou ce que vous voudrez".

Christiane a dit…

https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Vol_au-dessus_d%2527un_nid_de_coucou&ved=2ahUKEwjnlZG6hr36AhVJ0IUKHUs6C0AQFnoECFwQAQ&usg=AOvVaw3O2SLCJvJH9URdv1okzdzb

Christiane a dit…

Vous réagissez plus comme un écrivain que comme un lecteur. Votre grille de lecture demble générée par une longue habitude de la langue écrite et parfois précède la suite imaginée par l'auteur. Ici, un tel contraste entre l'emballement dû à la présentation succincte du roman et votre déception de lecteur au long cours.
Vos réactions sont toujours passionnantes, sans appel.
J'aime beaucoup lire vos commentaires. Spectacle d'escrime !

Christiane a dit…

Je me demande si, dans ce chapitre II, l'accumulation de dedoublements ne tiendrait pas de l'empêchement de pouvoir tout dire, une percée dans ce monde caché de son ecriture puisqu'il ne pouvait pas publier. JP. Thibaudat dans l'article de L'Obs explique bien dans quelles contraintes il vivait.

Christiane a dit…

https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-theatre-et-balagan/20101123.RUE0377/sigismund-krzyzanowski-un-nom-imprononcable-des-textes-jubilatoires.html

Christiane a dit…

Bonsoir Soleil vert, j'ai trouvé une idée intéressante dans
"Les mots et les choses" de Michel Foucault qui pourrait éclairer notre désarroi devant ce chapitre II.
( Par pitié ne me répondez pas que vous êtes en pause pour ce roman.)
Donc voilà. C'est page 318 du chapitre "L'homme et ses doubles". Vous allez voir, c'est épatant !
"Il y a encore quelques mots à dire. Des mots dont le statut sans doute est difficile à justifier, car il s'agit d'introduire, comme par un coup de théâtre artificiel, un personnage qui n'avait point encore figuré dans le grand jeu classique des représentations. (...) Au centre de la représentation, au plus proche de ce qui est essentiel, un miroir qui montre ce qui est représenté, mais comme un reflet si lointain, si enfoncé dans un espace irréel, qu'il n'est plus que le redoublement le plus frêle de la représentation. (...) Et finalement l'hôte de cette place ambiguë est le spectateur."
Je crois que dans ce roman "Le club des tueurs de lettres "
Krzyzanowski joue avec ces doubles, les met en scène dans une volontaire grande pagaille , avec des répliques imprévues dans les dialogues.
Il était seul, cachait ses manuscrits par peur de représailles, n'était même pas certain que quelqu'un les lirait un jour. Donc c'était sérieux. C'est peut-être nous qui sommes des lecteurs incapables de comprendre ce qu'il avait dans la tête.
Bloom serait utile. Il connaît le théâtre de Shakespeare sur le bout des doigts. Il saurait nous expliquer. Ou encore Et Alii qui chemine bien dans la psychologie des auteurs. Ou WGG qui était tellement doué pour éclairer un roman obscur.
Vous, vous attendiez autre chose et vous vous fermez comme une huître.
Bon, bonne soirée.

Christiane a dit…

Dans le chapitre III, on comprend mieux comment naissent ces histoires. C'est le tour de Tud.. Il semble chercher dans un panneton d'acier un sujet.. il soupese des mots qui se bousculent et annonce : "La fête de l'Ane". C'est le titre." Il explique que cette coutume a réellement existé le samedi des Rameaux.
Et là, il invente deux personnages Françoise et Pierre et son histoire.
Il termine son récit et soudain, un autre participant, Zez, propose de changer des éléments du récit. Un autre propose de changer le titre.
Et les voilà remodelant entièrement le récit.
Mais que cherchent-ils, Soleil vert ? Là, pas de Shakespeare, juste de l'improvisation, sans livres. Mais les récits inventés sont tous pétris de mémoire de lectures antérieures, d'une langue classique.
Qu'est-ce qui se cache là-dessous ? Mystère et boule de gomme....

Christiane a dit…

Alain Bauer sur LCI dit : Vladimir Poutine a inventé une uchronie dans son discours d'hier....

Christiane a dit…

Bon, j'ai le temps de réfléchir puisqu'un nouveau billet, brillant, entoure WALL-E à l'étage d'au-dessus.
Donc, j'ai continué l'histoire du chapitre III. Passionnante.
La première, "La fête de l'Ane", raconte avec beaucoup d'omissions les aventures d'une jeune mariée, bousculée... par des fêtards pris de boisson, cette fameuse nuit. Honte, débauche et plaisir, mal et bien, beau et laid, se mêlent lors de cette nuit et de toutes celles qui suivront au retour de La fête de l'Ane. Mais la vie l'emporte à la fin.
Les assistants demandent une modification du titre et de l'histoire. De plus elle doit se terminer par la mort.
Françoise devient un moine lubrique nommé François, désirant marier une certaine Pauline ( dans la première histoire le prêtre se nommait Paulin...) Et l'histoire se termine par la mort de ce moine.
C'est alors que Tud propose deux en une, reprenant la parole et inventant cette fois deux histoires de mêlant dans son sac par deux livres collés l'un à l'autre, pour se terminer par le silence du Christ. Un silence qui absorbe tous les mots de toutes les histoires...
Hors de ces histoires successives de suivant les samedis où se réunit ce club étrange, le narrateur du début, celui qui a vendu ses livres, découvrira qu'il écrit et invente plus facilement maintenant qu'il n'a plus ses livres... jusqu'à épuisement des mots qui alors feront place au silence..

Soleil vert a dit…

- Pendant ce temps j'ai feuilleté qq pages de "Là où je nous entraine" d'Isabelle Isabelle Desesquelles.

C'est effectivement intéressant cette écriture sur deux registres. Mon personnage préféré du Club des Cinq c'était Fatty

- Passage à la librairie Gallimard Le Divan, après mon marché. En suis sorti étourdi, sans achat. Quel choix en littérature blanche ! : le dernier Russel Banks, un recueil de nouvelles de Jim Harrisson, les mémoires illustrées de Céleste Albaret (Allez manger une crepe Celeste je vous paierai la voiture, non Monsieur je préfère rester auprès de vous ... et cette phrase étonnante après avoir contemplé un coucher de soleil avec Proust : "j'en suite toute pénétrée"), une nouvelle traduction des Grandes Espérances de Dickens etc.

Christiane a dit…

Le Divan ! C'est là que mon fils achète tous les livres qu'il m'offre. Il apprécie les conseils du libraire.
J'y suis allée une fois. Eri de Luca était invité pour présenter un de ses romans. J'avais apprécié d'arriver tôt pour voyager dans tous ces livres.
Je vois bien aussi où est le marché. Mes petits-enfants adoraient, le mercredi, que je les emmène au parc Georges Brassens, après un arrêt au manège du bas de la rue de la Convention près du métro. Nous regardions les boeufs à l'entrée du jardin, souvenir de ce temps où des abattoirs leur faisaient passer un sale quart d'heure !
Céleste Albaret, confondante de finesse et de dévotion à son grand maître.... Les autres livres approchés sont très attirants.
A propos de science-fiction, le chapitre IV est vraiment fait pour vous ! Page 83. Je le déteste autant que vous allez l'aimer !
Écriture sur deux registres ? Dans "Là où je nous entraîne" d'Isabelle Desquelles. Je note
La lumière grise des toits de zinc de Paris quand il a plu... Je ne m'en lasse pas. Mes plantes échevelées ont le museau tout mouillé.
Encore un Vermeer dans les nuages
Paul Edel a écrit son voyage de lecteur dans le roman de Bouillier. Il a complètement fait l'impasse sur la recherche obsédante de père biologique du narrateur. Bizarre. Quant à Marcelle Pichon, Bouillier en avait une sorte de dégoût dans les derniers chapitres, ou plutôt d'indifférence. Patty est une trouvaille amusante. PE ne l'a pas trop étudiée.
Bref. Ce n'est pas un roman pour lui. Mais sa lecture montre qui il est et son attention délicate aux autres, aux gens simples qui habitent près de nous et que souvent nous ne voyons pas. Il réécrit le roman en gommant ce qui pour lui est secondaire.
Dans ses textes souvent, les gens du quotidien apparaissent fugitivement. J'adore son regard sur ces esquisses de vie .

Christiane a dit…

Ce chapitre IV du "Club des tueurs de lettres" est vraiment palpitant. La métaphore dénonce avec tant d'évidence l'état totalitaire que si ce livre avait été publié Krzyzanowski aurait eu bien des ennuis avec la police politique.
Je déteste ce chapitre mais je ne peux m'empêcher de le lire. De plus, il est très long. Un vrai supplice !

Christiane a dit…

Voilà, j'ai terminé "Le club des tueurs de lettres". Le chapitre IV se termine biearrement... quelle hécatombe ! Rien compris à la dernière histoire ( chapitre V), celle des trois bouches, tournant autour d'une question saugrenue : quelle bouche est la plus importante ? Celle qui mange, celle qui parle ou celle qui embrasse ?
Ce que j'ai compris de ces inventeurs d'histoires c'est qu'ils peuvent transformer les histoires, ajouter des éléments mais pas en retirer et qu'aucune mémoire écrite ne doit exister de ces histoires.
Le narrateur semble avoir été choisi pour dire ce qu'il pense des activités de ce club fermé et un peu givré après avoir assister à quelques séances.
Je suis perplexe... Le livre "ne me tombe pas des mains" mais je ne le comprends pas.
J'imagine la rage de Rose (RdL) si elle lisait ce livre - déjà qu'avec le Bouillier, elle n'en pouvait plus du nombrilisme de l'auteur !
Alors, je prends l'échelle et je monte là-haut, rencontrer un robot qui rêve d'être un humain....

Soleil vert a dit…

Bravo !

Christiane a dit…

Dans un livre, la victoire revient au lecteur fou qui tourne les pages, cherche le fil secret d'une trame, n'est pas effrayé par les labyrinthes. Mais quand il en ressort - lecture achevée), il comprend que le labyrinthe n'est pas un lieu où on se perd mais un lieu d'où l'on ressort perdu. Les livres sont autant de dédales dont il faut traverser les murs, page à page. Fidélité des fous-lecteurs. Impossible rêve puisque le lecteur ne veut pas vraiment sortir de l'enchantement.


Soleil vert a dit…

Cette fiche est nulle en dehors du fait d'avoir signalé un talent naissant.

Christiane a dit…

De quelle fiche parlez-vous ?

Soleil vert a dit…

Celle des flibustiers ...

Christiane a dit…

Pas grave. Nous avons parlé d'autre chose...