dimanche 9 février 2014

Johan Heliot – Involution – J'ai lu Nouveaux millénaires


Involution



Le titre du nouveau roman de Johan Heliot Involution évoque un concept à multiples significations. Il faut l’entendre ici dans l’acception de régression au sens où l’on parle de régression génétique, c’est à dire de mutation. L’ouvrage raconte une apocalypse. Les derniers survivants humains adaptés portent alors le nom d’ «involués»



Chloé Villeroi, ingénieur français, se rend au Brésil pour expérimenter une nouvelle technique de forage permettant d’atteindre le manteau terrestre, ceci afin d’extraire d’hypothétiques réserves de méthane. Son ex-mari qui ne désespère pas de la reconquérir, se fait embaucher par Globo, un Internet brésilien. Pendant ce temps, réunie à Sao Polo, la communauté scientifique internationale tente de comprendre et de trouver une réponse aux perturbations provoquées par l’AMAS, une anomalie magnétique géante apparue au-dessus de l’Atlantique Sud.



Johan Heliot pseudonyme de Stéphane Boillot-Cousin est un écrivain français de science- fiction né en 1970. Il affiche une bibliographie déjà imposante dans le domaine de l’imaginaire, notamment dans la littérature jeunesse. Eu égard à son métier d’enseignant de français, nous dirons de son ouvrage que les prémisses sont prometteuses, le développement trop rapide et la conclusion Alfredement excitante.
Tout va effectivement un peu vite dans Involution. Ainsi le lecteur n’a pas le temps de s’immerger dans ce Sao Paulo d’un futur proche où coexistent technologies avancées (1), misère et pègre, qu’il faut déjà suivre Chloé dans un tunnel sous-marin, et qu’un coup de pendule VanVogtien (merci Oncle Joe) nous expédie en trois épilogues au cœur du Big-Bang.
Au fil des situations on se remémore douloureusement le travail récent d’un McDonald ou d’un Peter Watts. Sans compter que l’auteur croque aussi les personnages à grands coups de fusain.



Cependant Involution est un ouvrage de 200 pages, cohérent dans son ensemble. On ne peut pas lui demander les développements d’un ouvrage de 500 pages. On aurait dit jadis « C’est un bon Fleuve noir » sans rien de péjoratif. Et le final rappelle de bons souvenirs.








(1) cf. à ce propos dans le JDD du 09/02/14 l’interview de Laurent Alexandre. Pour résumer, la stratégie de rachat ciblé de start up par Google, a pour objectif d’acquérir les compétences qui permettront de transformer son moteur de recherche en Intelligence Artificielle. Un Globo avant la lettre.

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