En Décembre 2024 le magazine Rock&Folk sortait un hors-série compilant 70
ans de rock en près de 700 albums. Pas un historique du genre et des courants, même
si les articles mentionnent forcément les influences. Non une déclinaison année
après année de disques et de CD choisis par les contributeurs du prestigieux
magazine. Comme tout un chacun je regrette quelques absences et m’interroge sur
la présence de certains. En tout cas en décalant d’un an c’est toute ma vie en
musique qui s’offre là avec pour ma part une préférence, âge oblige, pour le
socle des années 60 et 70.
Le tout est servi par de belles plumes et c’est la chronique de l’une d’entre elles que je
voulais citer, écho des liens fraternels qui unissent le rock à la
science-fiction, confrérie dont le maitre d’œuvre à pour nom David Bowie. Voici
donc une recension rédigée par Eric Dahan de The Dark side of the Moon emblématique opus de 1973 du Pink Floyd à
rajouter à l’historique dossier du Cafard Cosmique Rock’n SF.
L'époque où l'on écoutait "Aladdin Sane" et où on allait voir "Orange Mécanique" n'avait plus d'idéal, mais on savait que le salut viendrait des machines, des ordinateurs IBM gigantesques trônant dans des salles blanches pressurisées, manipulés par des opératrices en blouses de coton adressant parfois un sourire derrière la vitre au visiteur de passage. Le salut viendrait aussi de l'espace, de stations orbitales climatisées où cohabiteraient négresses acid et businessmen en costumes et mallettes Delsey déjeunant au milieu des étoiles, de compléments nutritifs sous vide. Ce monde sans passion, dans lequel tout semblerait défiler pour le bien suprême de tous, avait déjà sa bande-son, "The Dark Side Of The Moon". Plus question d'affect ici, de singularité encombrante ou même d'histoire. Exit le père fondateur Syd Barrett. Les enfants de l'espace voulaient jouir de leur nouvelle liberté sexuel et politique, et les Pink Floyd seraient leur big band synthétique dans le grand silence de la Voie lactée.
Du bottleneck nuageux de "Breathe ou "Us And Them" comme un songe creux de Théodore Sturgeon avec ses chœurs stratosphériques, au cliquetis cynique des jackpots de "Money", en passant par la gorge profonde de "The Great Gig In The Sky", ou l'explosion mélodique du refrain de "Time" préparée par les carillons et les battements cardiaques et couronnée par le solo freak-out de David Gilmour, tout ici fera date, l'album (aux manettes duquel siège Alan Parson) se mettant aussitôt sur orbite des charts mondiaux et plus précisément du Billboard pour plus d'une décennie, et se vendant aujourd'hui encore par millions. Après cela, le Floyd réussira encore deux trois virées dans le grand bleu avec "Shine On You Crazy Diamond" ou "Wish You Were Here", avant d'overdoser sous la vulgarité des velléités de sens trop littéraires d'un "The Wall". En attendant, et pour l'éternité, avec sa façon de mettre en formes un monde nomade, aux points d'intensité éclatés, à peine hanté de désirs migrants se posant au ralenti comme des papillons sur leur objet, "The Dark Side Of The Moon" du Floyd et ses posters intérieurs ouvrant sur un désert dévorant de pyramides bleutées et de cratères sans fond restera comme l'une des plus belles machines déterritorialisantes de l'histoire de ce qu'on appelait encore à l'époque la culture pop.
ERIC DAHAN
Post-Scriptum : glanés en picorant dans le hors-série 44
78 commentaires:
Such a shame de Talk Talk..
Ouh là. On ne vit pas vraiment sur la même planète... En 69, je mettais mon bébé au monde. Et je regardais la Lune rêvant qu'il serait un jour à la semblance de ces grands rêveurs.
Plus tard, un soir. Nous nous promenions. Il avait trois ans. Il était silencieux. On entendait les bruits doux de la nuit.
Il me demanda, s'il devait mourir un jour, de ne pas l'enterrer mais de le mettre dans une fusée qui tournerait autour de la Terre dans les étoiles. Aujourd'hui il invente des romans dessines avec des personnages issus des revues des années 80...
Je n'écoutais pas du tout ces musiciens (billet). Mon univers c'était Barbara, Brassens, Ferrat, Léo Ferré, Anne Sylvestre ou des musiques comme Boieldieu, Bach, les Italiens. J'avais entendu parler de Jim Morisson et je lisais les poètes baroudeurs de la route. Donc je n'ai pas grand chose à dire sur ce billet qui doit rappeler des souvenirs à bien des amis de Soleil vert.
La Beat Génération... La guerre du Vietnam, ( US go home), les hippies... Donc Jim Morrison, mais aussi Jim Jarmusch, Janis Joplin, Bob Dylan, Tom Waits , Jack Kerouac...
Comme c'est loin et beau ces années-là...
Une guitare, un sac à dos, la route...
Talk talk années 80, Bjork années 90. SV
The Dark side of the moon 1973 SV
Qu’est-ce (c’est du Dahan) qu’un songe creux de Théodore Sturgeon? Car il me semble qu’il en fit peu…
Que voulez-vous ? Je préfère Sigur Ross. Au moins ça ne bavarde pas…
J'aime beaucoup le dernier paragraphe de la "recension rédigée par Eric Dahan de The Dark side of the Moon emblématique opus de 1973 du Pink Floyd". même si je ne connais pas les musiques dont il est question.
Néanmoins, ce côté sombre de la Lune, symbolisant un futur possible de l'humanité est très sombre ...
https://www.google.com/search?q=chapoutoy+les+irresponsables&rlz=1C1GCEA_enFR1067FR1067&oq=chapoutoy+les+irresponsables&gs_lcrp=EgZjaHJvbWUyBggAEEUYOTIJCAEQLhgNGIAEMgkIAhAAGA0YgAQyCQgDEAAYDRiABDIICAQQABgWGB4yCAgFEAAYFhgeMggIBhAAGBYYHjIICAcQABgWGB4yCAgIEAAYFhge0gEKMTI0MTBqMGoxNagCCLACAfEFJbeoA2reJRTxBSW3qANq3iUU&sourceid=chrome&ie=UTF-8#fpstate=ive&vld=cid:620794f5,vid:sUjW6eGNw6k,st:0
... cf. à partir de le 36e minute - 1932 vs 2025 ?... comme des analogies ?
Ce qui m'a frappée c'est la notion de "Résistance" évoquée par Chapoutot notamment à propos de "La résistible ascension" de Bertold Brecht.
Ce matin j'écoutais une émission sur la bombe atomique. Il y était également question de Résistance face aux décisions d'un groupe décisionnel qui dans ce cas est lié aux ambitions et intérêts des groupes industriels qui construisent ces monstres en perdant de vue la vie des êtres humains. La dissuasion nucléaire est un leurre...
Et encore comme dans "La Résistible Ascension d’Arturo Ui" de Bertolt Brecht, réfléchir aux mécanismes qui rendent possible l'installation des dictatures par les réseaux de complicités, les intérêts financiers, la non résistance des peuples qui s'en remettent trop facilement aux élites décisionnaires. Chapoutot aussi affirme que la tyrannie n’est pas une fatalité. Merci pour ce document.
La pièce de Brecht s'achève par cet épilogue désormais fameux : « Vous, apprenez à voir, plutôt que de rester / Les yeux ronds. Agissez au lieu de bavarder. / [...] Les peuples en ont eu raison, mais il ne faut / pas nous chanter victoire, il est encore trop tôt : / Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde. »
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-grandes-traversees/5-5-un-heritage-eternel-3282536
Formidable émission.
Ou encore, ce souvenir de lecture :
"Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre par-dessus noirs, marron ou cognac... Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l’Assemblée ; mais bientôt, il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y aura plus de président, et, dans quelques années, il n’y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants. Pour le moment, les vénérables patriciens sont là, dans le grand vestibule ; ils échangent des propos badins, respectables ; on croirait assister aux prémices un peu guindées d’une garden-party. "
Personnages ubuesques du grand théâtre de la politique européenne, en 1933.
C'est un livre d’Eric Vuillard, "L’Ordre du jour", 2017 , Actes Sud, qui obtint si justement le prix Goncourt.
https://www.lhistoire.fr/prix/goncourt-2017-%C3%A9ric-vuillard-prim%C3%A9-pour-%C2%AB%C2%A0lordre-du-jour%C2%A0%C2%BB
Un bel article de Pierre Assouline pour la Revue "l'Histoire".
Rappelons-nous du rôle sous estimé, dans le Chapoutot (2025, sauf p. 261) du général Kurt von Hammerstein, farouche opposant à Hitler, alors qu'on lui demandait les critères sur lesquels il jugeait ses officiers :
« Je distingue quatre espèces. Il y a les officiers intelligents, les travailleurs, les sots et les paresseux. Généralement, ces qualités vont par deux. Les uns sont intelligents et travailleurs, ceux-là doivent aller à l’état-major. Les suivants sont sots et paresseux ; ils constituent 90 % de toute armée et sont aptes aux tâches de routine. Celui qui est intelligent et en même temps paresseux se qualifie pour les plus hautes tâches de commandement, car il y apportera la clarté intellectuelle et la force nerveuse de prendre les décisions difficiles. Il faut prendre garde à qui est sot et travailleur, car il ne provoquera jamais que des désastres"... Une certaine conception de la noblesse d'armée prussienne... (in, H-M Enzensberger, Hammerstein ou l'intransigeance).
Intéressant et plein de bon sens !
Mais nous nous éloignons, me semble-t-il, du sujet choisi par Soleil vert : le lien entre les romans de science fiction mettant en scène la fin du monde ou des univers imaginaires post apocalyptiques par les artistes évoqués ici appartenant à l'univers du Rock ou du Folk soit par le thème de leurs chansons soit par leur apparence ( costumes, coiffure, genre de vie....) depuis les années 70..
Et là, je ne connais rien !
Je suppose que pour les concerts de Rock, une même fusion est possible mais là je n'ai aucune expérience et ce n'est pas ma musique. Là, la radio est le transmetteur ou le disque suffisent. Je n'ai pas trop aimé les quatre vidéos offertes par Soleil vert. Ce n'est pas mon monde. Aucune mémoire... Mais j'ai aimé le billet, l'autre en lien , et je crois avoir compris le côté sombre de cette planète.
Oui, on s'éloigne un peu, semble-t-il... En vacances de la RDL, aussi..., beaucoup d'éloignement, même. Irrespirab' était-elle devenue, et Pat Hibulaire (((cf... Jazzi dit: 9 août 2025 à 11h21 « Ouf ! Enfin une bonne nouvelle. » Mais Chaloux est inconsolable ! JJJ a droit aussi aux vacances…))). Rapprochons-nous du billet. Le côté sombre de la lune demanderait à être plus systématiquement exploré, du côté de la science dite non fictionnelle.
Rock&Folk, au Diapason des années septante. Jamais trop tard pour se mettre à la plage, Pauline. Et puis..., d'aller récouter Einstein on the Beach (1977) !... ça rapproche.
Qui a écrit ce commentaire ? Je ne sais, mais il me touche.
Je suis retournée sur la RdL mais uniquement pour lire ce beau billet de Passou sur Rilke. Je n'ai lu aucun commentaire. Je n'en lirai plus. Mais je continuerai à lire les billets de Pierre Assouline.
J'ai tracé une frontière entre ses billets et les commentaires. J'ai donné mes raisons. Je n'en ai pas changé . Mais je tiens à être fidèle à la pensée de Pierre Assouline. J'aime ses romans, ses articles, ses prises de parole. Je l'ai écouté ce matin dans l'émission d'Alain Finkielkraut, rediffusée, à propos de son roman planté dans le réel, "L'Annonce". Quelle douleur...
Aimer les romans, vous êtes courageuse . MC
Non, intéressée. Je retiens
"Le Portrait" ou cette dame peinte par Ingres regarde passer et sa vie et les visiteurs...
"Lutetia" et l'ombre des déportés...
"Rosebud"... mon préféré...
"Sigmaringen" en suivant les pas d'un majordome et en pensant à certaine musique de Schubert...
"Retour à Séfarade"... poignant
"L'Annonce"..
Une autobiographie dans l'enfer de la haine.
"Le paquebot"... "Le nageur"...
Autant d'heures délicieuses, plongée dans son univers où fiction et mémoire marchent à l'amble. Et je n'ai pas évoqué les biographies étayées par des heures de recherches, de lectures d'archives.
Oui, j'ai aimé.
Vous êtes parfois injuste, comme ça, pour decocher une flèche qui s'en va dans les airs et se perd.
Je préfère de beaucoup les biographies, sérieuses et sourcees, ou un livre de méditation comme les Vies de Job. Il manque la Bioroman sur Georges Pâques dans votre liste, et c’est la seule que j’aurais pu aimer…
Que voulez-vous, nous n'avons pas les mêmes goûts au niveau de l'imaginaire. Les seuls romans que vous aimez sont semble-t-il dans le rayon science-fiction. "Golem" avait tout pour vous intéresser mais vous avez décidé que vous ne porterez le regard que sur les biographies qu'il a écrites- où se cachent d'ailleurs de grands espaces imaginaires. Néanmoins votre façon de l'exprimer est inélégante et non indispensable surtout vis à vis d'un homme dont vous profitez de l'hébergement ( blog).
A part cette conversation - qui risque de devenir acide... j'ai écouté cet après midi une excellente émission sur Barjavel (FC). En voilà des fictions sombres sur l'avenir...
https://www.anudar.fr/2023/09/les-blogueurs-parlent-aux-blogueurs.html
Soleil vert et ses livres...
https://www.castorastral.com/livre/memoires-de-rock-et-de-folk/
Un autre lien plus concis qui évoque bien la nostalgie des années 80.
https://www.lhistoire.fr/l%C3%A9nigme-georges-p%C3%A2ques-une-%C2%AB-taupe-%C2%BB-sovi%C3%A9tique-%C3%A0-paris
Ah merci, MC, je ne l'ai pas encore lu.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/georges-paques-l-espion-francais-du-kgb-4524023
Il s'agit d'un livre de Philippe KOECHLIN qui doit retracer entre 66 et le début des années 90, je suppose, puisque l'auteur est decedé en 1996, les débuts du magazine. Concidence, le premier rock&folk que j'ai acheté en 1970 avait une couverture représentant aussi Jimmy Hendrix, peut-être en mémoire de sa disparition cette année là. Koechlin, Paringaux (est ce sa critique que l'on retrouvait sur l'album Electric Ladyland ?) quelques une des grandes plumes de l'époque ...
SV
Le lien avec cette musique que je connais mal m'a fait oublier l'évolution technologique incroyable de ces années-là. Le minitel suivi de près par les ordinateurs, les cassettes, les magnétos, les premiers téléphones portables. Et en Histoire : la chute du Mur de Berlin, l'émancipation des femmes ( premiers chéquiers pour elles, droit de vote, de divorce, planning familial...) , l'homme qui marche sur la lune,... la guerre du Vietnam, celle d'Algérie.
Comment la musique aurait-elle échappé à ce séisme culturel ?
Et puis je ne suis pas tout a fait passée à côté puisque Kerouac, Joplin, Morrison, les Beatles ont traversé mes rencontres -plus par l'amitié que par goût ( on me faisait écouter... On me demandait si j'aimais... Les lectures : oui, les paroles des chansons : oui, mais la musique m'ecorchait les oreilles. Je déteste les guitares électriques, les sonos qui font fuir les oiseaux. J'étais en train de découvrir Schubert, Mahler et j'écoutais Kathleen Ferrier. ..
Je n'arrête pas de me remettre en question sur ce blog, comme découvrir une nouvelle Terre.
Parfois j'en veux à MC car il est accroché au passé comme une moule sur un rocher. Bien sûr il cite des romans SF mais souvent différents des vôtres , Soleil vert, je crois qu'il aime surtout l'étrange, une planète sombre . Son monde culturel m'est plus inconnu que le rock/folk ! Que cherche-t-il dans le passé ? Que refuse-t-il dans le présent ? Mais il est Breton. Et ces racines là me sont précieuses par ma mère.
Bref, cher Soleil vert, vous abritez de drôles d'oiseaux sur votre blog !
Ça me rappelle vraiment quelque chose... Je cherche... Je l'ai lu en 2012... Aucun souvenir précis...
https://www.lemonde.fr/archives/article/1996/12/13/philippe-koechlin_3740412_1819218.html
Il est intéressant. Dommage que l'article soit coupé pour les non-abonnés.
Il est plus élégant je crois de ne pas formuler d’appréciation, favorable ou défavorable, car vous n’envisagez qu’un aspect, a l’égard d’un homme qui vous héberge. C’est une politesse faite de renoncement. Savoir et ne pas dire.Ceci dit, Golem n’a que le défaut de venir après Gustav Meyrink,qui lui a marqué le sujet.Bien à vous., MC
.
Non, je n’aime pas l’étrange pour lui-même, sinon j’aurais adoré le Neal Stephenson, je suis dans un roman de Carsac, Ce Monde est notre,,et je trouve qu’il a vieilli, ce qui est le contraire au point de vue goût d’une « moule accrochée à son rocher ». Du Space-Opera annes 1960.. Bien à vous.. MC
"Savoir et ne pas dire"
Savoir quoi ?
De quelle hauteur critique jugez-vous ces romans ? Les avez-vous lus, seulement ? Quels romans contemporains avez-vous lus ? Que connaissez-vous à l'univers du roman ?
Quelle urgence vous poussait à me contredire ?
Cela dit, vous m’en faites souvenir, j’ai écrit une fois à Pierre Assouline pour lui dire que son Lutetia n avait pas . été que cela , qu’il fallait y voir aussi l’aventure des hommes qui l’avaient construit et lancé avec succès. ( je sais de quoi je parle) .Je n’ai jamais eu de réponse.
Effectivement, "l'étrange" est une porte d'entrée pour vous dans un monde que je n'aime pas trop....
Pour le reste, l'image de "la moule accrochée sur son rocher" c'est une métaphore de la survie dans un monde condamné à la disparition.
C'est bien de l'avoir fait. Dans le cadre d'un échange privé on peut, on doit être sincère.
Sur un blog, laisser ces quelques mots ("vous avez du courage"), c'est moche.
"Le byssus de la moule est comme l'ancre d'un bateau : il y a l'ancre elle-même (la colle) et la chaîne, qui chez la moule, est constituée de filaments non collants qui sont une soie au même titre que les fils de l'araignée ou celle des vers à soie des mûriers."
Sciences et vie.
https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_Lutetia
Pensez-vous vraiment qu'il l'ignorait ?
C’est un domaine dont je parle peu. Hors Khâgne ,Malraux et A peu près tous les Modiano cela vous va? Yourcenar pour l’Oeuvre au Noir surtout, Quignard, auteur « étrange » avec qui je persiste à ne pas accrocher, le dernier devait être Boutés, ajoutons, quoique bien passée une période Tournier aujourd’hui bien passée ) en fait dès la parution du Vent Paraclet.!)Je pourrais ajouter des classiques dont Colette mais ce serait inutilement faire nombre! Mais mon temps n’étant pas extensible, j’avoue préférer de plus en plus les Historiens….d’ Art ou d’ Histoire pure…Bien à vous. MC
Bien. Vous êtes un sacré lecteur mais ne touchez pas à Pierre Assouline. Je suis déjà assez triste d'avoir quitté son blog à cause de ce méprisable chaloux. Mais je m'y tiendrai. Pour le reste laissez-moi aimer ses livres. Vous pouvez éreinter tous les autres, ça m'est égal mais Passou, pas touche ! monsieur l'érudit.
PS : j'aime bien vos lectures.
Quignard ? Je préfère le lire que l'entendre....
Notule Lutetia très étrange. J’y trouve tous les noms sauf celui recherché.! Or des photos témoignent avant guerre de sa présence et de sa fonction de maître des lieux…L’aurait-on épuré ? De même la place d’une illustre maison de Champagne se trouve retardée ( 1955). Erreurs bizarres .,,,
Bof, c'était un exemple parmi tant d'autres... Il y en a pas mal de ces articles sur l'histoire du Lutetia.
Mais le roman de Pierre Assouline avait une autre vocation que celle d'en faire mémoire.
Et puis comme vous me l'avez écrit un jour, sur la RdL. " Ne pas répondre ne signifie pas ne pas avoir lu.". Je vous renvoie cette pensée à sens unique.
Bon, nous pourrions libérer le blog de Soleil vert de ces passes voltigeantes pour le rendre à la musique.
https://www.babelio.com/livres/Assouline-Lutetia/3236#!
Lire la critique de enjie 77 du 20/09/2021, sous le billet d'introduction. Je la partage complètement.
Bien sur nul n’est exempt d’erreurs, mais rien sur deux familles dont l’une d’elle existe toujours entre autres par un chef de valeur, c’est plus que curieux…
Rosebud n’est pas exactement un roman. Plutôt une suite biographique. Si c’est votre préféré , nous avons les mêmes goûts….
Ah... Je ne sais ce dont vous parlez. Rien ne dit que ce que vous dîtes là est faux mais quel lien avec votre remarque : "Vous avez du courage !" ?
Pour moi, ses livres sont un paysage. Je m'y promène, regarde, observe. Un peu comme j'écouterai une musique.
C'est un homme polyvalent un peu partout : radio, télé, jurys, blog, librairies, revues. Il voyage beaucoup... En résumé, il ne tient pas en place !
Au moins dans ses livres, il ne bouge pas, il ne parle pas. Parfaitement immobile, il écrit. J'aime aussi quand il lit. Même immobilité.
Là c'est un jardin andaloux où coule une fontaine. Un grand silence. Je me promène entre ses mots comme suivant une allée qui fait labyrinthe.
Un homme qui écrit ou qui lit est un homme apaisé.
J'aime les jardins. N'y entrent que les oiseaux, les papillons, les scarabées. Le vent. L'ombre et son soleil.
Autre jardin où j'aime être immobile, celui de Soleil vert. Là, c'est un jardin japonais et l'hôte un samouraï.
Exact, ce n'est pas un roman. Cela ne m'étonne pas que nous l'aimons tous les deux. Il ralentit le temps autour d'un mystère.
Un samouraï qui suivrait le code d’un autre siècle, le Bushidō, présentant sept grandes vertus : droiture - courage - bienveillance - politesse - sincérité - honneur - loyauté.
18h07 portait non sur PA mais sur la notule Lutetia!
Oui oui j'avais compris. Mais j'aime bien suivre le fil de mes pensées tout en revenant aux vôtres de temps en temps. Je sais c'est énervant. C'est comme si ma pensée d'avant devenait autonome, qu'elle sorte du dialogue pour se continuer en monologue. Alors je n'écoute plus l'autre. Je suis bien dans un soliloque rond. Une sorte de solitude agréable.
Quelque chose d’intéressant dans le Carsac. Ce monde est issu d’un astronef sinistre. Et il a été construit comme neo-feodal parce qu’ a échappé au désastre qui a frappé l’appareil un unique roman de Walter Scott!!!Mefiez-vous des romanciers….
Walter Scott... Des romans historiques qui commencent par : "Il était une fois..."
Se méfier des romanciers ?
"Quoi ! ce chant illusoire qu'il entendait encore ne se tairait donc pas !
Il se dressa contre le mur d'appui, et, tendant son bras maigre : "Je te connais, cria-t-il à bla sirène, tu t'appelles hallucination !"
Alors il sortit un grand gémissement de la mer et, tandis que l'image s'abîmait entre les eaux, tout retomba dans le silence."
Les romanciers ?
"Le mariage de Don Quichotte " P.-J. Toulet.
Paris Le Divan
37 rue Bonaparte
1925.
François Bordes alias Francis Carsac :
« Mon premier roman ? Il est resté inédit… Je ne l’aime guère, d’ailleurs. Ce bouquin a une histoire… Pendant la guerre, j’étais «mineur» en Dordogne, avant de prendre le maquis, avec d’autres étudiants. Mes camarades m’ont un jour demandé de leur raconter une histoire. Et je suis pratiquement né pour cela ! J’en ai donc inventé une. Plus tard, j’en ai fait un roman. Mais c’était une œuvre de débutant, maladroite et pleine d’invraisemblances. J’ai ensuite écrit "Les robinsons du cosmos", sans penser, à l’époque, à le faire publier un jour."
Ah, les romanciers... Celui-ci, je l'aime beaucoup peut-être parce qu'il était passionné par la paléontologie...
Dans "Ce monde est nôtre" , pour tous, cette terre est celle de leurs ancêtres, ils sont chez eux...
Ça me rappelle l'actualité !..
Il y a de cela mais avec de fortes différences. Certains sont plus terriens ou plus extra-terrestres que d’autres ! MC
J'aime bien son imaginaire.
Ce soir, ici notre terre a chaud. Je rêve d'un orage, long, plein d'eau. Il paraît qu'il fait trop froid sur la Lune, face cachée ou pas pour y respirer..
" ROSEBUD, nom, masculin, de l'anglais rosebud signifiant "bouton de rose", métaphore issue du film Citizen Kane... " Plus de trente ans que je cherche le rosebud en chacun. Ce petit rien qui nous trahit en nous dévoilant aux autres. Le rosebud peut être un vêtement, un objet, un geste. Un paysage de neige dans une boule de cristal. Une œuvre d'art éventuellement. Ou une madeleine. Ce peut être une trace ou une empreinte. Parfois même une simple page d'un livre. Ou un mot. Qu'importe si c'est juste un détail, pourvu que ce soit un détail juste. Rudyard Kipling, Henri Cartier-Bresson, Paul Celan, Jean Moulin, Lady Diana Spencer, Picasso, Pierre Bonnard cachent tous leur rosebud. Seuls des éclats de biographies, ombres de vérité, m'ont semblé à même de les révéler dans ce qu'ils ont d'insaisissable et d'essentiel. Pierre Assouline."
Introduction souvent reprise et juste .
Pierre Assouline dans ce livre, lu en 2008, mène une recherche aboutissant à la révélation du non-dit. Quelque chose qui résiste au temps planté dans le cœur comme l'essentiel d'une vie. Un objet souvent lié à une perte, un deuil. C'est un livre toute en transparences voilées. C'est aussi un écho à Citizen Kane, ce grand film de Welles qu'on n'oublie pas. Je le mettrai à part des autres livres comme "Vies de Job".
Dans ces deux livres, l'écriture pour ce qui peut s'écrire et pas toujours se dire.
Je suppose que lorsqu’on est juré Goncourt, il ne doit pas être facile de s’abstraire du roman…C’est peut être pourquoi l’un en forme de méditation malrucienne, l’autre, en forme de quête, nous plaisent tant…
Réflexion étonnante. Je n'y avais pas pensé. C'est tellement vrai.
Ce que je cherche dans ses romans ? pas un chef d'œuvre, une prouesse littéraire, mais une découverte. Un homme libre face à une page blanche. Cet instant décisif où un homme va écrire un mot, une pensée qui va l'entraîner dans un espace inconnu, guidé seulement par une injonction intérieure : il faut continuer. Et l'autre : Pose la plume. Tu ne peux aller plus loin.
Entre les deux ce territoire mouvant, difficile à fixer sur la page. Il y rencontre des fantômes et parfois un miroir.
Il est vrai que oser un roman en sinuant entre les lectures du Goncourt, c'est une sorte de folie.
Et je n'ai rien dit du Malouen et de son écriture...
Malouin
Pour eux, l'écriture fait le contre-poids de l'éparpillement. Elle les concentre sur ce qu'ils sont hors du monde quotidien. C'est leur... Rosebud.
Colette, dites-vous. Une prose sans défaillance, oui, mais j'attendais, la lisant, quelque chose que je n'ai pas trouvé, quelque chose qui soulève.
”L’étranger ”de Baudelaire
..J’aime les nuages qui passent..là bas..là-bas..les merveilleux nuages.
Impressions fugitives... Métamorphoses... Tout commence ailleurs...
”Et qu’aimes tu donc extraordinaire etranger ?’’..j’aime les nuages..
Oui l’etranger s’évade en regardant les nuages,où il n’y a pas de frontières.
Non. Il résiste à un interrogatoire.
N'oubliez pas ce qui précède, cette salve de questions qui voudraient le pousser à se dévoiler.
Qui aime-t-il
Il a éloigné amours, amitiés, or, pays. Il veut rester libre et pour ce faire choisit d'aimer ce qui ne peut être enserré, défini, catalogué.
C'est tout le charme de la création littéraire, des fictions, de la poésie. Dire sans dire. "Être et ne pas être"... Littérature, habit d'invisibilité.
L'Etranger
"- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ?
ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est
resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas...
là-bas... les merveilleux nuages !"
Charles Baudelaire.
Mais oui , par sa réponse il s'évade.
Je n’ai pas signé les deux commentaires précédents.. Mais il est curieux d’avouer lire les romans de PA en ne cherchant pas de chef d’œuvre…
Les Charmes de la Biographie romancée, peut-être ?
Ah oui, je suis comme ça. Je cherche du plaisir pas des chefs d'oeuvre. Expression tellement galvaudée...
Vous vous trompez encore. Il n'écrit pas des contes de fées mais des plongées vertigineuses dans certaines vies comme celle de Rudyard Kipling ou de Hergé ou de Georges Pâques, Cartier Bresson.... Des hommes à fêlures qu'il approche avec beaucoup d'humanité. Pas des héros, des hommes du siècle avec leur côté sombre comme la Lune du billet de Soleil vert. Des lâchetés, des fidélités, de la beauté..
Il faut beaucoup d'humilité pour reconnaitre en l'autre ses propres énigmes....
Ses livres ne sont pas faits pour qui aime les certitudes. Là, il faut le lire dans la revue L'Histoire.
C'est cette approche incertaine d'une vérité toujours fuyante qui rend ces écritures précieuses . Il n'aurait pas interrogé Baudelaire comme ce quidam qui voulait à tout prix, une réponse. Il aurait marché silencieusement à ses côtés, une nuit. Peut-être se seraient-ils parlé... Je crois que c'est Baudelaire qui lui aurait posé des questions...
Bref, c'est un homme qui écrit et je suis une lectrice qui aime le lire.
Il fait chaud comme en Afrique, l'Afrique en moins. Mes petits ventilateurs remuent l'air de la pièce. C'est joli les voilages volètent. Je pense aux femmes sur la plage de Monet ou ces drapeaux sur la plage de Honfleur ou d'Etretat. C'est difficile de dessiner ou peindre le vent. Edward Hopper réussit cela reste bien. Pour les herbes, les villages et les jupes.
les voilages plutôt que les villages
Ah, c'est l'hôtel des Roches noires à Trouville. Monet a peint ces deux drapeaux qui claquent au vent. Et ces voiliers et ces nuages, justement.
Que c'est agréable, ce blog. Des vraies vacances pour les plumes d'été.
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