mercredi 13 février 2013

Souvenirs de l’empire de l’atome

Thierry Smolderen & Alexandre Clerisse - Souvenirs de l’empire de l’atome - Dargaud




Scénariste belge, Thierry Smolderen enseigne à l'école des Beaux-Arts d'Angoulême. Il compte à son actif de nombreuses séries de BD comme Ghost Money, la plus récente. Né en 1980 Alexandre Clerisse est titulaire d’un BTS de communication visuelle et d’un diplôme de l’Ecole supérieure de l’Image d’Angoulême. Après avoir oeuvré dans le domaine de l’infographie et du graphisme, il s’oriente vers la BD. Souvenirs de l’empire de l’atome est la première collaboration de ces deux auteurs, issus d’horizons relativement différents.

Dans les années 50, Paul, un écrivain de science-fiction, travaille au Pentagone comme officier de renseignement.
Il occupe ses loisirs en rédigeant une histoire d’un Empire Galactique éloigné de 121000 ans dans le futur. Les faits qu’il évoque lui sont dictés par un étrange personnage, Zarth Arn, haut dignitaire avec lequel il est en contact télépathique permanent. Est-ce la lecture des aventures de Bucks Rogers ou de John Carter qui lui ont inspiré pareille fable ?
Un homme, Gibbons Zelbub, croit en la véracité de ses propos et de ses écrits. Il l’invite à un de ses séminaires dans l’espoir de lui extorquer de fabuleux secrets scientifiques et technologiques qui lui permettront de devenir le seigneur de l’empire de l’atome.

Difficile de résister à un acte d’achat compulsif  lorsque l’on tombe sur une pile de la dernière production en date de chez Dargaud. L’objet est beau, et l’intérieur à l’avenant : adieu veaux, vaches, blogs et horaires de train. Souvenirs de l’empire de l’atome surprend par un scénario ultra classique mais semé de fortes réminiscences empruntant à l’âge d’or de la science-fiction et des pulps, et contrastant avec un dessin proche du graphisme publicitaire.

Servi par le travail original de Alexandre Clerisse tout au long des 130 planches, le pitch retient l’attention du lecteur averti. En effet Souvenirs de l’empire de l’atome doit beaucoup à Edmond Hamilton et Cordwainer Smith. Zarth Arn est un des protagonistes de Chronicles of the Star Kings (Les rois des étoiles) (1). Prince d’un empire galactique il échange son corps avec celui de John Gordon, un comptable new-yorkais, sur fond de conflit interstellaire. L’influence de l’auteur des Seigneurs de l’instrumentalité s’avère un peu plus subtile : multiples références à la planète Shayol, séjour en Asie, etc … avec au bout du compte une interrogation. Paul est t’il Paul Myron Anthony Linebarger, alias Cordwainer Smith ?

L’essentiel de l’intrigue se déroule sur Terre. Façon de plonger le lecteur dans une ambiance très « fifties » avec parfois des insertions graphiques imitant les comics des années 30. Le redécoupage chronologique du récit très habile contribue à la montée du doute dans l’esprit du lecteur. Tout ceci a-t-il existé en dehors de l’imagination de Paul ?


A la fois bel objet et exercice de relecture de la science-fiction de l’âge d’or Souvenirs de l’empire de l’atome mérite une place dans votre bibliothèque.


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