Cesare Pavese - Le bel été - Folio
bilingue
« Je peux vous aider, mais je ne peux pas vous guérir de la vie »
Comme porte d’entrée à la littérature italienne, je me réjouis de choisir
l’écrivain Piémontais Cesare Pavese dont le Journal intime Le métier de
vivre - lu il y a bien longtemps - révéla une existence fracturée entre les
passions du siècle et des tragédies intimes. Né en 1908, il étudia la littérature
anglaise à Turin. Parallèlement à son métier d’enseignant, il réalisa des traductions
d’œuvres américaines et dirigea la revue Culture. Il adhéra en 1932 au parti
fasciste italien pour obtenir un poste, plus que par conviction : il facilita
d’ailleurs la correspondance d’opposants à Mussolini et fut assigné pour cela en
résidence en Calabre. Au sortir de la guerre il adhéra au Parti Communiste, travailla
pour les éditions Einaudi et publia romans et poésies jusqu’à son suicide le 27
Aout 1950.
Publié en 1949, Le bel été, longue nouvelle, n’est pas la
création la plus célèbre de ce lointain parent d’inspiration de Fitzgerald.
Elle participe cependant de sa manière, c'est-à-dire des histoires qui reposent
essentiellement sur la subjectivité des personnages. L’héroïne Gina est âgée de
seize ans au début du récit. Elle vit chez son frère Severino, un ouvrier et elle-même
travaille dans un atelier de couture. C’est l’été et elle guette avec
impatience le moment de la sortie en compagnie de ses copines : « A
cette époque-là, c’était toujours fête.il suffisait de sortir et de traverser
la rue pour devenir comme folles, et tout était si beau, spécialement la nuit,
que, lorsqu’on rentrait, mortes de fatigue, on espérait encore que quelque
chose allait se passer, qu’un incendie allait éclater, qu’un enfant allait
naitre dans la maison ou, même, que le jour allait venir soudain et que tout le
monde sortirait dans la rue et que l’on pourrait marcher, marcher jusqu’aux champs
et jusque de l’autre côté des collines. ». Il y a l’insouciance, la
jeunesse, et à travers tout le texte un éloge de la légèreté, sans les arrières
pensées d’un Kundera.
Cesare Pavese et Tina Pizzardo |
Le bel été émeut par la simplicité, le naturel et la
fraicheur du style. Pavese avait tout de même trouvé ici une forme de bonheur
dans l’écriture, brodant sur le thème de l'échec sentimental avec une pudeur extrême.
Post-scriptum : merci à Paul Edel pour ses remarques.
1 commentaire:
Lecture difficile mais Pavese devait être très attachant, un peu comme un éternel adolescent,ne tenant pas compte des expériences décevantes.
Mais après tout,comme le disais Bernanos,L’enfer c’est de ne plus aimer.
Bien à vous
Biancarelli
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