lundi 11 janvier 2016

Beau oui comme Bowie



Comme Michael Jackson, il aurait pu s’autoproclamer « King of Pop ». C’était un créatif génial et l’homme des métamorphoses. Ses albums traçaient de nouvelles directions musicales, son élégance scénique renvoyait aux toiles d'Andy Warhol. L'auteur de Life on Mars ? a choisi d'autres cieux un certain 10 janvier 2016.

Laissant aux exégètes le soin de parcourir son œuvre, je reproduis ici avec l’accord du maître des lieux un extrait d’un article du site Cafard cosmique consacré aux liens étroits qu’entretenait David Bowie avec l’univers de la science-fiction.

« La science-fiction, c’est moi. » David BOWIE

Peu d’artistes du rock moderne semblent aussi perméables à la SF que David BOWIE. Dès ses premières compositions, les références à l’exploration de l’espace ou aux extra-terrestres sont permanentes : « The Rise and Fall of Ziggy Stardust and The Spiders From Mars » [1972] raconte les tourments de Ziggy, rockstar extra-terrestre sur la planète Terre en perdition.

Ré-écoutez donc « Space Oddity » ou « Starman », et souvenez-vous des combinaisons aluminium et des cheveux rouge fluo qu’arborait BOWIE à l’époque !

« Ground control to major Tom
Your circuits dead, theres something wrong
Can you hear me, major Tom ?
Can you hear me, major Tom ?
Can you....
Here am I floating round my tin can
Far above the moon
Planet earth is blue
And theres nothing I can do. »

En 1970, BOWIE intitule son troisième album « The Man Who Sold The World », d’après un morceau éponyme qu’il a composé et qui reprend le titre et le thème d’une nouvelle de Robert HEINLEIN parue en 1949. [La chanson fut reprise par Nirvana en 1994] Même dans les plus récents « Hallo Spaceboy » ou « Gemini Spacecraft », BOWIE continue d’être émerveillé par certains des thèmes récurrents de la SF.

Grand lecteur de SF, BOWIE est un grand admirateur notamment du « 1984 » de George ORWELL. Il écrivit tout un concept-album autour de livre, album qu’il ne put baptiser "1984" parce que les héritiers d’ORWELL le lui interdirent. L’album fut donc baptisé « Diamond Dogs » [1974]... mais les thèmes du disque restent largement puisé dans l’univers totalitaire d’ORWELL avec des titres comme « Big Brother »...

Côté cinéma, BOWIE a joué le rôle d’un extra-terrestre paumé dans le film « L’Homme qui venait d’ailleurs » [1976], film adapté du chef-d’oeuvre d’un grand de la SF, Walter TEVIS, « L’Homme qui tombait du ciel ». BOWIE a également endossé la chair et les os d’un vampire-dandy mourrant dans « Les prédateurs » [1983 - daté mais goûteux, avec Catherine DENEUVE et Susan SARANDON], et celui d’un sorcier coiffé en pétard très années 80’, dans le kitschissime « Labyrinth » [1986].

 « Outside » [1995] est un concept album très orchestral qui conte l’enquête policière cyber-glauque d’un privé dans le Londres délabré du futur. [à écouter en lisant William GIBSON ou Bruce STERLING ]. Planant, urbain, un de ses meilleurs albums.

Opportuniste en diable - ou précurseur au flair imparable ? - BOWIE ne pouvait pas louper l’embranchement des autoroutes de l’information... Grand pionnier du Net et de la cyber-culture, il a trouvé moyen de se glisser dans un jeu vidéo. « Nomad Soul », est une enquête dans un univers nettement SF, et le double de synthèse du "Thin White Duke" tient un rôle central dans l’intrigue, incarnant à la fois un chanteur rebelle et une entité informatique. L’album « Hours » [1999] forme d’ailleurs la BO du jeu.





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