Charles Stross - Le cycle des Princes Marchands – Ailleurs et Demain + Poche
En ces temps de disette SF, le cycle des Princes Marchands revient parfois dans les discussions de forums dédiés aux littératures de l’imaginaire. Des six volumes que comporte celui-ci seuls quatre ont été traduit à ce jour. Or cette fantasy matinée d’ uchronie contient, tout au moins dans les deux premiers tomes, quelques réflexions intéressantes sur l’histoire économique au travers des efforts de l’héroïne du récit pour modifier le mode de fonctionnement de sociétés de type féodales ou inspirées des cités états italiennes. L’intrigue ne manque pas de rythme, même si les rebondissements récents empruntent au roman-feuilleton, et les personnages retiennent l’attention. Bref l’ensemble constitue un objet littéraire honorable et le lecteur aimerait connaître le fin mot de l’histoire.
Miriam Beckstein journaliste économiste spécialisée dans le secteur de la biotechnologie, bascule dans un univers parallèle en contemplant le motif d’un médaillon offert par sa mère adoptive. Elle se découvre alors une nouvelle famille aristocratique, et endosse à son corps défendant le rôle de nièce d’un duc sorte de « prince marchand » évoluant avec ses semblables au sein d’une monarchie féodale. Dans le royaume, seuls les membres de son Clan possèdent le gêne permettant le déplacement entre les mondes. Une faculté bien mal utilisée car ceux-ci s’enrichissent grâce au trafic de la drogue. Miriam Beckstein alias Comtesse Edge va alors s’employer à convaincre les siens de délaisser leur stratégie d’import-export mafieux au profit d' échanges commerciaux basés sur la valeur ajoutée. A la faveur de la découverte d’un troisième monde parallèle aux allures d’uchronie victorienne notre héroïne a l’idée de vendre des brevets issus de sa Terre d’origine.
Bref tout va pour le mieux pour Miriam qui débusque même un complot visant son oncle, le Duc D’Angbard. Cela fait tout de même beaucoup même pour une femme si talentueuse soit elle. Comme le note Claude Ecken dans sa critique du second volume on s’étonne que la Comtesse et ex journaliste rencontre si peu d’obstacles de la part d’une société traditionaliste. L’histoire contemporaine montre en effet que la fréquentation assidue du monde occidental est sans effet sur les communautés repliées sur leurs croyances religieuses. Mais Charles Stross échappe tout de même à ce piège. Dans le troisième volume en effet un des comploteurs réfugiés sur notre Terre vend la mèche aux services secrets américains. Le duc D’Angbard ferme alors les frontières, assigne notre aventurière à résidence et la renvoie à ses fonctions de reproductrice des précieux gênes.
Mais tout ceci est provisoire …
Un cycle intelligent donc mais à la finalité mystérieuse. Va-t-on s’acheminer vers un scénario du type Civilization, un conflit généralisé entre mondes ? Les rôlistes ont peut-être leur mot à dire …
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