samedi 27 septembre 2025

Les rois des étoiles

Edmond Hamilton - Les rois des étoiles - J’ai Lu

 

 

LA GENESE DE LA SAGA DES ETOILES : L’EXPERTISE DE SANDRINE

 

Le premier opus ("The Star Kings") parait en septembre 1947 dans Amazing en une seule fois ("a complete novel"). Le roman est repris ensuite en volume à partir de 1949, et existe aussi brièvement sous le titre "Beyond the Moon" chez Signet. En comparant la version magazine et la version livre, on constate que les deux sont identiques en terme de structure et de contenu SAUF que la version magazine a une fin différente de la version livre (j'ai comparé avec l'édition Museum Press de 1950). Dans la première l'esprit de Lianna occupe le corps d'une femme du XXe siècle et ils vivront sans doute heureux à New York ensemble alors que dans la seconde (celle utilisée pour la traduction), le héros attend tout seul (il est triste, le pôvre) que Zarth Arn trouve une solution pour qu'ils vivent leur amour (qui viendra donc dans la suite).



Le second opus ("Return to the Stars") est effectivement un fix-up de 4 textes : "Kingdoms of the Stars" 1964; "The Shores of Infinity" 1965; "The Broken Stars" 1968; "The Horror from the Magellanic" 1969, tous parus dans Amazing. D'autres sources que Sadoul (un garçon parfois peu modeste) semblent confirmer que les deux derniers textes résultent bien d'une demande de l'éditeur français (ils paraitront d'ailleurs en premier en traduction dans le CLA en 1968).



Pour être complète, il existe deux textes à peu près inconnus (aucune reprise en volume avant les années 2010) qui semblent (d'après l'auteur lui-même) se situer dans le même univers : "The Star Hunter" 1958 (bien avant l'action de la saga des étoiles) et "The Tattooed Man" 1957 (bien après), le second ayant été publié sous le pseudonyme d'Alexander Blade, ils se trouvent dans le recueil "The Last of the Star Kings" 2014.


LA FICHE

 

Pierre-Paul Durastanti ne m’en voudra pas j’espère d’exhumer ce roman d’Edmond Hamilton de 1947 alors qu’au sein des éditions du Bélial’ il continue de révéler à toute une génération de lecteurs la série Capitaine Futur du même auteur, réalisant un travail considérable, comparable à celui de Jean-Daniel Brèque pour Poul Anderson. Avant d’aller plus loin et puisque nous évoquons de grands noms, je dois confesser qu’au fil des ans Edmond Hamilton est devenu pour moi le mari de Leigh Brackett, talentueuse femme de lettres, autrice du Grand Livre de Mars, formidable épopée rédigée dans un style à cent coudées au-dessus de celui du pauvre Edmond, et comme si cela ne suffisait pas scénariste des films Le Grand SommeilRio Bravo, Hatari !El DoradoRio Lobo.

 

Revenons à Hamilton et à ce Rois des étoiles qui forme avec sa suite dispensable Le retour aux étoiles un diptyque dénommé La saga des étoiles. John Gordon, modeste comptable dans une boite d’assurance newyorkaise est réveillé de nuit à de multiples reprises par la voix d’un homme se prétendant prince d’un immense empire galactique à deux cent mille années dans le futur. Scientifique passionné par l’Histoire humaine, Zarth Arn fils de l’Empereur Arn Abbas lui propose d’échanger leurs corps durant quelques semaines. Non sans hésiter Gordon se retrouve propulsé dans un univers fabuleux. Mêlé malgré lui à un complot et à une guerre interstellaire, il endosse contre son gré le rôle du Prince et prend une part active au conflit.

 

Inspiré nous dit Laurent Leleu du Prisonnier de Zenda ce récit du temps des pulps accumule les cliffshangers au fil des chapitres. Les rois des étoiles n’échappe à aucun des poncifs du genre - un méchant nommé Shorr Khan (allusion à Shere Khan ??), des traitres en pagaille, une princesse inaccessible et désirée etc.- mais ne déçoit pas le lecteur, offrant ce qui était annoncé, et même un peu plus, la nostalgie de ces livres qu’on dévorait dans les trains des vacances scolaires.


dimanche 21 septembre 2025

Contes de Terremer

Ursula Le Guin - Contes de Terremer - Poche

 

 

[Réédition non corrigée, donc avec ses insuffisances, d’une antique fiche de lecture. On conseillera aujourd’hui au lecteur de se procurer, toujours en Poche, l’intégrale du cycle]

 

 

Déclinaison en Poche d’un ouvrage traduit chez Ailleurs & Demain en  2003, les Contes de Terremer marquent le retour de Ursula Le Guin au cycle de Terremer dont le dernier opus, Tehanu, datait de 1990 [1991 pour la traduction chez Laffont]. Une dizaine d’années s’est écoulée entre la rédaction du quatrième livre et le présent recueil. Pourquoi ? Ursula s’en explique dans un avant propos de quelques pages. Toute oeuvre romanesque échappe à son créateur. Le mot fin est illusoire. Il n'appartient pas à l'écrivain. Une fiction possède son temps propre qui n'est pas celui de l'auteur, elle s'inscrit comme histoire dans l'Histoire, fut elle imaginaire, elle devient Terra Incognita pour son Géniteur, objet de curiosité et enfin territoire à arpenter, à redécouvrir. 

 

Le plaisir des retrouvailles n’en est que plus grand : un intense plaisir d’écriture transparaît à la lecture des Contes de Terremer. Chansons, vers, la romancière parcourt avec jubilation l’archipel, elle en poursuit l’inventaire avec quelques contes et légendes, complété d’une annexe descriptive qui clôt le recueil. Celle-ci aurait d’ailleurs pu fournir matière à récit et donne le sentiment que LE GUIN poursuit un double objectif, romanesque et lexicologique, qui nuit à l’homogénéité du présent volume.

 

Cinq nouvelles composent les Contes de Terremer.

 

-          « Le Trouvier » relate la fondation de l’école de Roke. Le héros est un jeune charpentier de marine originaire de l’ile d’Havnor qui doté du talent de localisation [un des neufs dons maîtrisés par les mages de Roke] va, avec l’aide de l’esclave Anieb, délivrer l’archipel du joug du roi Losen et du mage Gelluk.

 

-          « Rosenoir et Diamant » est un marivaudage sur l ‘amour, lu devoir, et la magie. Lequel de ces langages choisir ?

 

-          « Les os de la terre » : deux magiciens conjuguent leurs efforts pour maîtriser un tremblement de terre dans la cité de Ré albi.

 

-          « Dans le grand marais » : l’histoire de la rédemption d’un mage redoutable, une nouvelle  dans laquelle resurgit Ged, héros de Terremer.

 

-          « Libellule » : Une sorcière désireuse de connaître l’étendue véritable de ses pouvoirs se rend à l’île de Roke, en compagnie d’un faux mage. Un récit en clin d’œil où l’on apprend que le dicton « nul ne saurait expliquer un dragon » s’applique aussi aux femmes.

 

De ces cinq récits, le premier s’en détache par sa longueur et son souffle. Dans celui-ci, comme dans les autres textes, les femmes y tiennent un rôle de premier plan. Les sages femmes de Roke, ainsi les nomme Le Guin, s’opposent à la folie guerrière des hommes. Anieb l’esclave, Irien la redoutable, Rosenoir la tenace, Emer la patiente sont bien les véritables héroïnes de ce livre et non les Neuf Maîtres de Terremer.

  

Cet ouvrage est d'une lecture plaisante, jamais mièvre, mais manque un peu d’ampleur. Dans les productions récentes de cette grande écrivaine, mieux vaut se reporter par exemple au roboratif recueil L'anniversaire du monde.

samedi 20 septembre 2025

Les Survivants du Ciel

Kritika H. Rao - Les Survivants du Ciel - Albin Michel Imaginaire

 

Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant : ...
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose :
"Tout est sensible ! " - Et tout sur ton être est puissant !

Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie
A la matière même un verbe est attaché ...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie !

Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !

Gérard de Nerval - Vers dorés

 

Connaissez-vous dans votre entourage une personne qui parle à ses plantes ? Ne vous moquez pas ! Dans le premier tome de sa saga des « rages » l’écrivaine Kritika H. Rao propose au lecteur de découvrir un univers végétal post apocalyptique. Les humains ont trouvé le moyen de quitter une Terre en furie en se réfugiant dans des cités de feuilles et d’écorces qu’ils soumettent à leur pouvoir. Ils lévitent ainsi dans les nuages et s’autorisent entre deux séismes à quelques atterrissages sur le sol natal réduit à une jungle. Nous n’en saurons pas plus dans ce volume sur les évènements catastrophiques à l’origine de ce nouveau monde.


Le récit se déroule dans la ville de Nakshar et gravite autour de deux personnages, Irawan, un des maitre architecte détenteur de ce fameux pouvoir appelé trajection et sa femme Ahilya archéologue. Architectes et maitres architectes forment une caste élitiste au sein d’une population de techniciens et d’ingénieurs qui convertissent l’énergie de la trajection en technologies du quotidien. La position dominante des premiers est d’ailleurs une des sources de la brouille au sein du couple. Ces désaccords parcourent tout le roman, à tel point que, turbulences sur terre et turbulences au sein du foyer, j’ai cru, avant même d’évoquer Le château dans le ciel de  Hayao Miyazaki ou Les Villes nomades de James Blish revoir Typhon sur Nagasaki, curiosité cinématographique française des années 50.


L’intrigue démarre par une expédition terrestre commanditée par Ahilya. Les trois protagonistes (elle, son mari et Oam un apprenti) atterrissent en pleine rage (c’est-à-dire une tempête, pas de panique un glossaire est fourni). Irawan doit fournir des efforts insensés de trajection pour sauver sa femme, abandonnant contre sa volonté Oam à la furie des éléments. Dès lors plusieurs questions se posent. Pourquoi les alarmes n’ont-elles pas prévenu le trio de l’imminence d’un danger ? Le sauvetage héroïque d’Irawan ne l’a-t-il pas conduit à céder à l’Extase, c’est-à-dire à une perte de contrôle de ses facultés, un délit puni par une castration chimique de celles-ci ? Ou bien, un évènement extérieur, une résonnance, a-t-elle interféré avec les protocoles habituels ?

 

Le worldbuilding des Survivants du Ciel séduit. Une civilisation, ou ce qui l’en reste, fonctionnant à « l’énergie spirituelle », un univers où chaque chose recèle une conscience. Il y a le Nerval des Vers dorés ici et comme remarqué par L’épaule d’Orion, de l’hindouisme, à preuve le radra, l’arbre-cœur au sein de cités volantes. Même si les joutes verbales d’Irawan et Ahilya agacent un peu à la longue, on se plait à lever les yeux sur cette fantasy, parce qu’en bas en ce moment, c’est pas terrible.  


jeudi 11 septembre 2025

Le Buffle blanc

Ernst Wiechert - Le Buffle blanc - Poche

 

 


Quelque part sur les rives du Gange, à une époque indéterminée, un adolescent du nom de Vasudeva assiste impuissant au pillage de son village par une bande armée. Sa soif de vengeance est contrariée un temps par les paroles d’apaisement de sa mère qui attribue aux seuls Dieux l’exercice de la justice. Mais les passions l’emportant il fuit dans les forêts et devient un chef de guerre redouté jusqu’à ce qu’un massacre de trop réveille sa conscience.

 

Le Buffle blanc est une fable, un conte, rédigé par un certain Ernst Wiechert, auteur qui connut un certain succès dans les années trente. Bien que l’émergence des Thomas Mann, Stefan Zweig, Hermann Hesse ait éclipsé depuis longtemps sa notoriété, son courage et son talent méritaient cette réédition. Ses œuvres, dont celle-ci publiée en 1936, lui valurent les foudres de Goebbels. Pire, à suite du pasteur Martin Niemöller, il critiqua le régime nazi et fut interné trois mois à Buchenwald. Son passé de soldat de la première guerre mondiale plusieurs fois médaillé lui évita le pire mais le réduisit au silence.

 

Le Buffle blanc est en effet une méditation sur le Pouvoir et la Justice, la violence et la loi, l’une tentant de se substituer à l’autre, ainsi que le formulait Pascal : « on n' a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu' elle était injuste, et a dit que c' était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort on a fait que ce qui est fort fût juste. » La première partie du roman évoque l’errance spirituelle d’un Vasudeva révolté par l’injustice à la recherche d’un chemin de vérité. Dans la seconde, simple mendiant venu demander réparation pour la mort d’un buffle il affronte un seigneur de guerre :

 

« Le pouvoir doit être une chose bien fragile pour avoir peur de moi. Peur d’un pauvre et d'un inconnu des forêts du fleuve sacré. Mais tu es plus pauvre que moi, car tu es pris de vertige quand tu regardes sous tes pas. Il te manque la justice. Tu souris ? Tu te moques ? Tu penses que c'est le rêve des pauvres, un mensonge, une chaîne furtive autour du cou des puissants ? Mais c'est plus que cela. Quand l'idée de justice s'est imposée à nous, nous avons cessé d'être comme le meurtrier de la forêt, car les Dieux ont touché notre cœur de leurs doigts. Mais la justice n'existe qu'entre les hommes. Quand le cavalier a ordonné de tuer le buffle, il était moins que l'animal tué. Il a frappé ce qui était sans défense parce que cela lui plaisait. Il aurait pu se contenter de tuer le vieil homme, les femmes, les enfants, moi, tout le village. Il se serait enfui à cheval et la forêt se serait couverte de son méfait. Tu n'aurais rien su de tout cela, mais les Dieux l'auraient su. La terre aurait été violée et tu en aurais été responsable. Toi seul, car le puissant est responsable de toute larme versée dans son royaume!

Car les rois devraient être là pour que la terre ne souffre pas de honte. On doit courir vers les rois et non les fuir. Il faut guérir de la violence. Le destin m'a envoyé pour te guider. Personne ne t’a encore guidé, personne ne t'a parlé sans regarder ton sourire pour voir si ce qu'on te disait te plaisait. Si ignorant est le pouvoir, si solitaire, si terriblement éprouvant. Le vieil homme de mon village, qui attend le buffle blanc, tient ton sort dans ses faibles mains. Les Dieux sont du côté des humbles, seigneur Murdu. »

 

L'écriture, toute de douceur suit une pente rêveuse, y compris dans les passages dramatiques. On sent chez l'écrivain l'assurance d'une conviction tranquille, relayée autant par la forme que par le fond, unis dans un même mouvement. La postface des éditeurs, instructive, conclut ainsi : « Chez Wiechert, écouter l’être non pas en tant qu’être, mais l’être en tant qu’autre est le premier pas qui mène hors de la haine. Et c’est peu dire que notre temps réclame cet élan »

lundi 8 septembre 2025

L’aube de la nuit T1

Peter F. Hamilton - L’aube de la nuit T1 - Bragelonne

 

 

Sans tambour ni trompette l’éditeur Bragelonne réédite un des grands cycles de space-opera de Peter Hamilton paru initialement chez Laffont. L’écrivain britannique, après une première trilogie The Greg Mandel Books, posa en 1996 les premières pierres d’une entreprise littéraire L’aube de la nuit comportant au total six volumes relatant une histoire séquencée en trois épisodes eux-mêmes subdivisés en deux parties. Dubitatif comme à l’époque d’Ailleurs &Demain à la perspective d’escalader une montagne romanesque de trois mille pages, j’ai préféré « tâter le terrain » en jetant quelques notes sur ce qu’il est convenu de nommer « 1. Rupture dans le réel-première partie :Emergence »

 

2581 : l’Humanité s’est lancée dans les étoiles. Elle s’est aussi scindée en deux groupements, les Adamistes et les Edénistes. Ces derniers ont intégré à leur ADN un gène d’affinité élaboré 500 ans plus tôt. Il leur confère une forme de télépathie, la possibilité de contrôler leur biotek (leur habitat), des animaux, et, pour les officiers naviguant, génère la création d’un lien quasi symbiotique avec leurs vaisseaux spatiaux, faucons et gerfauts. La religion chrétienne très présente chez les Adamistes condamne ces pratiques jusqu’à excommunier les croyants porteurs du fameux gène. En revanche les Edénistes ont vaincu l’angoisse de la mort. A la fin de leur existence ils transfèrent leur individualité au sein de la conscience collective de l’habitat.

 

Face à la multiplication des points de départs narratifs, bien difficile de suivre un fil de lecture ordonné. Autant commencer par Joshua Calvert qui comme d’autres explorateurs et prospecteurs espère trouver dans l’anneau Ruine un vestige technologique lucratif enfoui dans ce qui fut autrefois l’habitat de la civilisation des Laymils. Leur disparition volontaire ou provoquée passionne et inquiète la communauté scientifique. Inquiétude qui va culminer à son apogée dans la tragédie qui frappe la planète Lalonde.

 

C’est bien dans ce récit et non dans les premiers vols de Syrine et de son faucon Oenone ou les marivaudages de Joshua Calvert et de Ione Saldana souveraine de Ruine et de l’habitat géant Tranquillité, que se situe le cœur de l’action. Lalonde, fraichement découverte, accueille un flot de colons ininterrompu. Parmi ceux-ci des prisonniers (deps comme déportés) font office de main-d’œuvre. Dans le lot un adepte d’une secte satanique tente de prendre le contrôle du tout nouveau camp d’Aberdale. Comme si cela ne suffisait pas, par un étrange concours de circonstance, une entité maléfique d’outre espace s’empare de lui. Un massacre s’ensuit n’épargnant ni homme ni femme ni enfant et même votre serviteur à deux doigts de lâcher le livre.

 

Croiser un space opera et une histoire de revenant renouvelle effectivement le genre. L’auteur a un talent indéniable, mais ce n’est pas ma voie. Point d’interrogation pour le second volume. Restent les deux premiers chapitres, une bataille spatiale que n’aurait pas reniée Edward Elmer "Doc" Smith et les dix pages relatives à l’élévation des Ly-cilphes, petits poissons devenus par un extraordinaire mouvement de contorsion évolutionniste des entités transcendantales, flot de particules conscientes vouées à l’exploration et à l’observation de l’univers. La merveille était là.