dimanche 3 août 2025

Quinzinzinzili

Régis Messac - Quinzinzinzili - L’Arbre Vengeur

 





L’arrêt en 2021 des Rencontres de l'Imaginaire de Sèvres, aimable festival à taille humaine de science-fiction, de fantasy et de fantastique, aura privé les amateurs franciliens de débats et d’échanges avec de sympathiques acteurs du genre. L’Association des Amis de Régis Messac en faisait partie. Cette amicale continue de perpétuer le souvenir d’un des précurseurs de la SF en France. Agrégé de grammaire, titulaire d’un doctorat en lettres, il n’eut pas la carrière universitaire escomptée peut-être en raison de son indépendance d’esprit et de ses engagements politiques. Il enseigna dans plusieurs lycées, s’illustra dans le journalisme pamphlétaire, et devint historien avant la lettre des littératures policières et de science-fiction. Trépané comme Apollinaire durant le premier conflit mondial, pacifiste comme Giono (il assurait n’avoir jamais tiré un coup de fusil), il entra néanmoins en résistance au côté des communistes en 1941. Déporté Nacht und Nebel, il disparut pense-t-on quelque part entre Dora et Bergen-Belsen.

 

Il publia en 1935 une dystopie, Quinzinzinzili, sombre vision d’un écrivain qui pressentant l’irruption d’un nouvel embrasement mondial développait en cent cinquante pages l’intuition de Paul Valery sur la fin des civilisations. Anticipant de peu la seconde guerre sino-japonaise, citant Adolph Hitler, Messac imaginait la création d’un axe entre l’Allemagne et le Japon et une déflagration totale par le jeu des alliances. Pire, le déploiement d’une arme chimique altérant l’atmosphère terrestre détruisait l’espèce humaine.

 

Mais Régis Messac ne nous convie pas seulement à un récit postapocalyptique. Adoptant une posture anthropologique, l’auteur se livre à un réquisitoire contre l’Humanité. Quelques enfants et un adulte ont survécu dans une grotte en Lozère. Ce dernier, qui est le narrateur, un narrateur un peu particulier d’ailleurs, extradiégétique, voix off se mêlant rarement aux activités du groupe, raconte la mise en place par les enfants d’un nouvel ordre social. Par un saisissant raccourci leur mémoire a été aboli. L’usage des rares objets sauvés de la destruction leur est étranger. Ils créent un langage bricolé à partir de quelques réminiscences : le dieu Quinzinzinzili est une dérivation de Paster noster/qui es in caelis. Leur seul héritage de l'ancien monde, les conflits liés aux comportements de domination.

 

Etonnant texte qui évoque tout à la fois l’abrutissement des derniers humains de La machine à explorer le Temps de Wells et la violence d’adolescents livrés à eux-mêmes décrite par William Golding dans Sa majesté des mouches.






145 commentaires:

Christiane a dit…

Merci pour cette fiche créant un contraste entre ce titre cocasse et le monde de terreur qu'il recouvre. La biographie de Régis Messac fait froid dans le dos. Il a vu de près la cauchemar qu'il inventait avec ses mots. Je crois que je ne pourrai pas lire cette fiction sans penser à la fin de sa vie. Terrible.
Vous évoquez la fiction glaçante de William Godwin, "Sa majesté les mouches. Je me souviens de mon effarement et de mon envoûtement devant la sauvagerie de ces enfants. Quant à Paul Valéry, j'ignorais qu'il avait eu cette prémonition.
Voilà une confrontation qui va me marquer.

Christiane a dit…

« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. "

Paul VALÉRY (1871-1945), La Crise de l’esprit (1919)

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Golding

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Là, il a peut-être lu Rosny. Je conçois votre point de vue (Tadié), mais les deux guerres du siècle passé ont laissé pas mal de traces dans certains esprits. Certains écrivains rédigent aussi des "scénarii repoussoirs" qui sont des manières d'exorciser une angoisse. SV

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Il y a la vie, il y a la pensée. Ce que nous ne pouvons faire dans l'une, peut-être le faire dans l'autre. Par l'écriture ou l'art ou le rêve...

Christiane a dit…

Je ne sais ce qui sera révélé dans les pages de "Quinzinzinzili" mais je pense à la disparition de Régis Messac.
Je me souviens d'un livre. Je le cherche. Je le trouve.
Il est écrit par une femme traductrice et poète, Ryoko Sekiguchi. Le livre c'est La voix sombre. (éd. P.O.L.)
Écoutez :
"D'ailleurs, nombre des livres qui nous entourent, que nous lisons, sont l'œuvre de morts.
Nous existons, environnés des innombrables voix intérieures, parfois capables de surgir, de ceux qui ne sont plus.
L'histoire est celle d'un deuil et de la perte.
On dit souvent : untel est mort mais ses livres, ses pensées resteront en nous. Mais pour ceux qui l'ont connu, il faut renverser la phrase : ses livres testent, des pensées demeurent en nous, mais lui n'est plus. (...) Il est devenu abstrait, sans la voix qui s'y rattache. (...)
La voix des vivants ne se mêle pas à celle des morts.
Le monde s'assombrit.
Où peut-être ce n'est pas le monde qui s'assombrit, c'est moi qui suis soustraite au monde tel qu'il était, plus aéré et lumineux.
C'est l'histoire de la voix de ceux qui sont partis. Le corps est parti, emportant la voix ; il ne reste que la voix mentale. C'est aussi l'histoire des corps qui ont abrité ces voix et qui ont disparu.
Les textes passent, sont capables de traverser les époques, bien après la mort de leur auteur."

Qui a connu la voix de Régis Messac ? Ce livre donne-t-il accès à la voix de celui qui a disparu un jour dans l'effroi et la neige ?

Christiane a dit…

testent / restent

Anonyme a dit…

J’aime beaucoup Ryoko Sekiguchi, elle écrit beaucoup sur la cuisine orientale qui est une façon de se souvenir aussi,un peu comme les voix de nos disparus.
Merci pour cette touchante évocation.

Libraire

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Macabre et morbide évocation. Je n’y adhere pas,

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Là il y a un tripatouillage. Car l’ Alléluia n’est pas le finale du Messie ( in reste une quarantaine de minutes après, et je me demande si le récitatif que vous citez n’est pas plutôt au début. Ce ne serait pas la première fois avec Wilson. Mais le finale, c’est Worthy is the Lamb, plus l’ Amen fugue qui clôt magnifiquement la partition!.Pour ce qui est du reste , c’ est votre compréhension de Messac via sa mort et la citation de Malraux, splendide mais très Guerre Froide, . S’il fallait faire la même chose pour tous les écrivains passés à la moulinette concentrationnaire, on n’en finirait plus. Acceptons ce que Messac nous dit, pas ce qu’ on pourrait
dire de lui. Pour conclure, je suis désolé d’avoir oublié de signer. C’était bien moi.
MC





























Anonyme a dit…

PS Je vais m’absenter une partie de la soirée…

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Christiane, Oui, c’est probablement la version de Mozart. Pour ce qui concerne Wilson, souvenir d’une très belle et inattendue pour moi, Madame Butterfly. C’est tout. Pour le reste, On rate rarement un spectacle quand on dispose d’un des meilleurs orchestres et chœurs du monde, pour une œuvre qui n’est tout de même pas inconnue . On peut par contre ennuyer le spectateur, oui. Avis réservé. Je ne l’ai pas vu, ayant échappé à l’iceberg, à l’arbre sans fin etc. Sur Le côté SF apocalyptique du Messie. Bien vu , car le livret est composé d’une kyrielle de prophéties , non de scènes évangéliques, jusqu à l’Apocalypse ( Worthy is the Lamb!) C’est le cas limite d’un oratorio ou l’identification au personnage n’a pas lieu directement.Et c’est aussi la force de la partition. ( pas seulement dans l’ Allelluia, chère contradictrice! Voyez « O thou That tellest » ou le « Rejoyce! » Alors voyez-y la SF que vous y voyez, le Seigneur ne vous en voudra pas ! Je reste , chère Christiane, à votre disposition. Cordialement. MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

C'est un monde de paraboles....

Anonyme a dit…

Mauvaise pensée : À Salzbourg il faut se lever de bonne heure pour rater un Mozart, (ou un Haendel Mozartifie!)

Anonyme a dit…

Rien de Proustien. L’expression est courante !

Anonyme a dit…

Désolé pour les deux commentaires finaux, mais je n’étais pas là.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

qui est le transmetteur et ....

Anonyme a dit…

Cela peut donner Sigur Ross et leurs recherches orchestrales, oui. .

Anonyme a dit…

Pour les deux heures trente du Messie, la tradition est de ne jamais tout jouer. Gardiner est risqué, mais s’y est cassé… le cou. Même si la voie des instruments dits anciens a sauvé l’enregistrement, devenu inécoutable aujourd’hui…

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Parenthèse: curieux que le Maître des Baroqueux se soit appelé Jardinier…

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Poétique....

Anonyme a dit…

Un Gardiner très colérique, c’est du moins le prétexte dont on s’est servi pour l’écarter…

Christiane a dit…

Voici donc ce roman.
"Quinzinzinzili" de Régis Messac.
J'aime bien les couvertures douces de "L'Arbre vengeur" pour cette collection, "l'alambic" Éditions établies à Talence. Je connais ce coin, près de Bordeaux. C'est le vingt-septième volume édité. Donc une jeune maison d'édition. C'est sympathique ! Un mélange d'auteurs connus et inconnus. Un encart précise le choix : "un penseur au verbe dur, à l'esprit caustique, une écriture imagée, une ironie glaciale...."
Une préface d'Éric Dussert. Trop tôt pour la lire. Je la réserve pour plus tard comme l'avant-propos.
Donc 176 pages. Format du livre, poids, lisibilité impeccables.
Allez, le plongeon !


Le premier paragraphe est saisissant . Questions que se pose le narrateur : Est-ce qu'il existe ? Est-il un rêve ? Un cauchemar ? Est-il fou ?
Est-il Gérard Dumourier. Est-il dans un asile ?
Il est effrayé par des souvenirs... Mais se dissout... Alors il écrit : "J'étais Gérard Dumourier."
Donc autrefois il était précepteur de deux élèves au moment de la guerre en déplacement avec eux dans un village perdu de Lozère.
Voilà.
Et soudain page 25 " il n'y a plus de Lozère. Plus de village."
Il ne sait pas combien de temps les choses ont duré... Quelles choses ?
C'est un début de roman brillant. Ces questions entassées en quelques pages conduisent à un mystère déjà effrayant, suffisamment pour que le narrateur y perdre son identité et sa mémoire.

Pour l'instant c'est très engageant. Je n'ai pas encore peur...

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Page 42 : "Et ce fut vraiment le commencement de la fin."
Cette expression souvent employée donne à la fin ce soupçon d'incomplétude. Rien n'est jamais fini sauf peut-être ce qui est compréhensible, prévisible, sensé. La fin serait alors vraiment un commencement de quelque chose... d'inconnu... Où entre une part de hasard.
Qu'est-ce qui serait vraiment la fin d'un monde, de notre monde, de toute vie ? Le néant peut-être...

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

et à son pauvre sort

Christiane a dit…

Ce Régis Messac est vraiment imprévisible ! Soudain une description bucolique, page 58 : "Les enfants bavardaient gaiement ; les cailloux des sentiers de montagne roulaient sous leurs pieds les herbes aromatiques des pentes parfumaient l'air...."
Il établit un rapport sadomasochiste avec le lecteur, alternant des passages rudes, cruels, abominables à des passages légers, agréables, consolants. C'est très pervers et ça marche. - enfin, pour l'instant -.

Christiane a dit…

Gérard Dumourier est tellement minable avec ces enfants que ça devient caricatural !
"Je vis les insupportables enfants se précipiter vers moi en piaulant : À boire ! À boire ! (...) La petite fille hurlait sur un mode plus aigu que les autres. Je lui décrochait une paire de claques qui la fit reculer et éloignait les autres à coups de pied.(...)
Je lui tendis sans mot dire le gobelet plein. Elle fit un signe négatif. Dans hésiter, je vidai moi-même la timbale."

Christiane a dit…

"Dieu qu'ils sont bêtes ! Effroyablement bêtes ! Désespérément abrutis ! Que sortira-t-il d'eux ? Vaudrait-il pas mieux qu'une nouvelle catastrophe arrive et balaye cette insignifiante vermine ?"
Régis Messac fait de ce Gérard Dumourier un personnage antipathique dont le sort devient indifférent au lecteur sauf qu'il raconte une histoire qui n'existerait pas sans lui.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Comme Kurtz dans le roman de Conrad, "Au cœur des ténèbres", Gérard Dumourier n'a de comptes à rendre à personne, un pouvoir de survivant dans un lieu et un temps où une poignée d'enfants dont il ne tient aucun compte, les dédaignant, les meprisantt

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Autant je n'aime pas le travail que fait Régis Messac sur les rares êtres humains survivant du roman, autant je le trouve excellent dans la description de ces paysages désolés.
Ainsi pages 138 et suivantes :
"Puis nous revenons sur nos pas vers le lac. Je constate avec surprise que le niveau a beaucoup baissé. On découvre les anciens layons des cultures en escalier. Mais recouverts d'un limon jaunâtre (...) une route en lacets, intacte, régulière, qui descend paisiblement. Et puis des maisons, des toits, un village, un pont... Se pourrait-il... ?
J'ai le souffle coupé ; mais pas pour longtemps. En regardant mieux, je vois que les toits dont couverts de limon. Les trois quarts des maisons sont en ruiné. Le fléau est passé par là.(...)
Un paysage bouleversé, lunaire (...) sous un ciel terne et mat. (...)
Qu'y a-t-il sous cette croûte ? (...)
Lyon, évidemment. Ce ne peut être que Lyon. (...) Sous ces monceaux de boue séchée, il y a Fourvières, les Brotteaux, la Tête d'Or. Dans la boue jadis semi liquide, il s'est formé d'immenses bulles de gaz, qui ont crevé un peu plus tard. Pustules géantes sur le masque de la cité."

Je crois que j'aurais préféré ce roman sans autre personnage que le survivant. Un homme seul, mourant, dans un paysage dévasté.
Quel besoin a-t-il eu de décrire ces enfants comme des êtres violents, ayant perdu le langage, la sensibilité ? Êtres que l'homme survivant méprise.
Dommage.

Je ne comprends pas cette horreur, ce délabrement de l'humain.

Dans un sens, si on pense à sa mort... peut-être a-t-il eu une prémonition de ses futurs bourreaux... peut-être aussi de la menace atomique.

Dans la préface d'Éric Dussert on apprend que Régis Messac a été arrêté par les Allemands en 1943, interné à la prison de Fresnes, puis a connu le camp de Struthof (Alsace), le pénitencier de Brieg (Silésie) et finalement la déportation au camp de concentration de Gross- Rosen, "Nacht und Nebel", où on perd sa trace. L'édition par son petit-fils Olivier de ses "Lettres de prison" et les témoignages de ses compagnons de déportation en dit assez pour que l'on sache que les derniers mois de la vie de Régis Messac ont été plus qu'abominables. "Quelque chose de plus terrible que la mort". Signalé une dernière fois le 19 janvier 1945, on suppose qu'il a été déplacé au cours des "marches de la mort" vers le camp de Dora en février et, peut-être, en mars, vers Bergen-Belsen.

Anonyme a dit…

Il faut dire que Théo Varlet, au vu de ce qui était traduit, n’avait pas vraiment le choix. Le voulait-il, d’ailleurs, en ce temps de ultimes très nationales?

Anonyme a dit…

Autres témoignages chez les jeune Hugo ( Crapouillet, de Charles) , avec les animaux, et Andersen, Les Fleurs de la Petite Ida. C’est un authentique rite de passage. .

Christiane a dit…

Le coup de grâce
quand l'enfant naît :
"Quand je songe à l'avenir, je vois un nouveau calvaire collectif, une nouvelle ascension pénible et douloureuse vers un paradis illusoire, une longue suite de crimes, d'horreurs et de souffrances.
Ah ! si j'avais le choix, je n'hésiterais pas. Je les tuerais tous, et je ferais éclater le faible crâne de cet enfançon sur les parois de la caverne, comme une noisette.
Qu'est-ce que ça peut me faire ? Croissez et multipliez, mes enfants. Ha, ha, ha, ha. Quelle farce ! Une nouvelle société va naître, aussi ridicule, plus ridicule, peut-être que l'autre, pleine d'une bêtise infinie, lardée et entrelardée de ruses barbares."

Anonyme a dit…

De cultures très nationales?

Christiane a dit…

Il faut lire la lettre en entier. Elle est belle, émouvante.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Mais on ne rejoue pas Hiroshima et Nagasaki: on les joue , en 1936….

Anonyme a dit…

C’est hélas bien connu.

Anonyme a dit…

Messac, Valéry raisonne?! Mais Valéry est le raisonnement même ! J’ai dû me tromper…

Anonyme a dit…

Ah le Tombeau de Théophile Gautier! « Oh ! Quel farouche bruit font dans le crépuscule/ Les chênes qu’on abat pour le bûcher d’ Hercule! »

Anonyme a dit…

Je crois qu’ils ont commis un Weinbaim en SF..,

Anonyme a dit…

N’oubliez pas l’âme!

Anonyme a dit…

Vous êtes précepteur et vous voici à la tete de trente gosses indisciplinés, mettez-vous à sa place! Les précepteurs n’ont pas ces responsabilités là !

Anonyme a dit…

Profondeur toute relative…

Anonyme a dit…

Pour la profondeur,,on repassera!

Anonyme a dit…

Comme vous y allez! Ce n’est peut être qu’ un constat!

Anonyme a dit…

Pourquoi Diable la belle écriture ne l’emporterait-elle pas en 1936,,quatre ans avant la Guerre qui rendra possible cette ecriture d’un monologue hache, confus, beckettien? Nous n’y sommes pas encore…

Anonyme a dit…

Oui, la version administraa à tivve de sa vie le fait mourir a Bergen-Belsen.

Anonyme a dit…

Dur,, en effet!

Anonyme a dit…

Le problème c’est que Grainville a déjà écrit le Dernier. Homme….

Christiane a dit…

Parce qu'elle n'est pas crédible dans cette situation.

Christiane a dit…

Ah non, est une réaction qui dépasse le constat. Cet homme na pas de coeur. Il ne pense qu'à sa petite personne, n'aime pas les enfants pas plus les deux dont il est précepteur que les autres . Il y a divorcé entre la beauté de l'écriture et la laideur intérieure de ce type !

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Qu'est-ce que c'est que cette histoire de traduction ?

Christiane a dit…

A quoi se rapporte cette remarque ?

Christiane a dit…

Incompréhensible.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Ceci dit les 175 pages du dernier homme de Granville sont somptueuses surtout à partir de la page 100 quand le chaos arrive anéantissant toute vie. Le dialogue entre Omegare et Dieu est savoureux et la fin ressemble à un pied de nez !

Christiane a dit…

"Proche des ruines de Palmyre, il est une antre solitaire...."

Christiane a dit…

C'est là qu'apparaît le Père des pressentiments et des songes... à Omegare.

Christiane a dit…

Pour le rendre spectateur de la fin de l'univers et lui faire connaître le dernier homme...
Vous avez raison d'évoquer cette fiction de Grainville. Elle est belle. Même Adam et Ève y seront acteurs. Du vrai cinémascope SF !

Christiane a dit…

Grainville (pas Granville)

Christiane a dit…

Ce narrateur n'a pas de nom mais le dernier homme en a un , Omegare.
Je vois que Grainville écrit un antre , j'avais écrit une antre en pensant à une caverne....

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Plus haut, à une profondeur de phrase que parait- il je n’aurais pas vue….

Anonyme a dit…

Ou mésestimée, ce dont vous le permettrez de sourire…

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Pour moi le passage sur des millions de planètes est emblématique d’un optimisme un peu bêta. Mais je ne vous demande pas de l’aimer. Surtout quand on sait que Renan écrit rigoureusement le contraire nous concernant ; «  Il se peut que la Terre manque à sa destinée… » Et je crois Renan plus sérieux que Carsac!

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Mille pardons! Le passage de Renan, en effet non référencé ici, vient de l’ Avenir de la Science.Il est cité dans toutes les anthologies. Pour le reste, je veux bien accepter la pluralité des mondes de Carsac, mais on en prend pas le chemin.Et cette prose fait terriblement datée. Bien à vous. MC

Anonyme a dit…

Avez-vous lu Gérard Bonal: « Internet ou l’inquiétante extase « ? Ce n’est pas si mal que veut bien le dire JJJ…

Anonyme a dit…

Bonjour. Theo Varlet gagne aussi à être lu. Il a écrit des romans SF. J’ai même visité sa tombe à Cassis.

Anonyme a dit…

Diable! Me serais-je trompé ? Ceci en connaissant le Biographe de Colette?!!

Anonyme a dit…

Par ailleurs j’ai ce livre et la présentation ne correspond pas, non plus que la «  conversation »…Mystère bibliographique…

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Il y a un sociologue nommé Bon(n) al.Je n’ai pas inventé ce nom. Quant au biographe de Colette, je l’ai entendu dans une Conférence à l’ Hôtel de Crillon , organisée par les Amis de Colette.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Concernant le lien ci-dessus :
INTERNET, La Nouvelle voie initiatique - Nicolas Bonnal
par Alice Granger

Editions Les Belles Lettres.

Christiane a dit…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Bonnal_(%C3%A9crivain)

Est-ce lui ? Est-ce ce livre ?

Christiane a dit…

Le nom était bon, pas le prénom. Le titre renvoyait à l'ouvrage de Finkielkraut.

Anonyme a dit…

Non , il ne le semble pas. Parution en 2000 et je l’ai lu plus tard. Pas no. Plus ça le sentiment d’un dialogue . Il faut que je le retrouve…

Anonyme a dit…

Pas non plus …

Christiane a dit…

Si ce n'est pas ce livre, j'abandonne. Si vous le retrouvais un jour....
En attendant, retour à ce livre choisi par Soleil vert. Quinzinzinzili de Régis Messac. Une fiction post-apocalyptique où seule le dégénérescence de l'humain est développée. Aucune autre vie -extraterrestre - n'y figure. Aucune autre planète. Pas plus que n'est évoquée la raison de cet anéantissement qui a décimé le genre humain et rendu méconnaissable la planète Terre recouverte désormais d'une croûte de limon séchée. Le roman se termine par la mort du narrateur. Quant aux enfants, le narrateur arrête peu à peu de parler deux. Une naissance laissant peu d'espérance quant à l'avenir de l'enfant.
Si j'ai parlé des bombes sur Hiroshima et Nagasaki c'est que c'était la mémoire de l'actualité et par ailleurs bien qu'écrit en 1936, je crois... il peut s'agir d'une prémonition pour Régis Messac.
Le livre est bien écrit mais ne m'émeut pas. Les personnages sont peu attractifs que ce soit le narrateur où les enfants présentés comme une horde un peu sauvage, bredouillant un langage frustré, n'ayant aucune démarche intelligente.
Bref, pas une lecture agréable. Pour moi : à oublier.

Christiane a dit…

d'eux - frustre

Christiane a dit…

retrouvez

Anonyme a dit…

Oui, cette transformation de Lyon en ville d’ Ys engloutie , Fourviere incluse, est à priori étonnante, vu ce la place de la Basilique sur les hauteurs de Lyon!

Anonyme a dit…

Ah, regardez sur le net de TV5 les autochromes de Julien Giraudon. C’est un photographe qui a joué les peintres impressionnistes, et le résultat est étrange. Une exposition actuellement au Musée de Nancy, ville dont il était originaire et à qui il a légué ses autochromes….

Anonyme a dit…

Fourviere, jolie? Je n’oserais pas le dire!

Anonyme a dit…

Surtout quand on a vu avant la Cathédrale St Jean!

Christiane a dit…

Non, "Joli !", c'est votre remarque.

Christiane a dit…

N'est ce pas Julien Gerardin qui a laissé des autochromes de toute beauté ?

Christiane a dit…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_G%C3%A9rardin

Est-ce lui ?

Christiane a dit…

Je repense à cette fiction, "Quinzinzinzili", de Régis Messac.
Le narrateur, du début à la fin du livre, est enfermé dans un monologue. Mais ce faisant, il ne cesse de s'adresser à un autre. Cet autre ne peut être que le lecteur.
Est-ce que le langage ne serait pas l'énigme de cette fiction ?
De leur côté les enfants font un effort pour communiquer malgré la perte d'un langage compréhensible pour eux et pour pour le narrateur. De pâles mémoires du langage humain, portées par un rythme, leur servent à organiser imparfaitement leur groupe, leurs rites comme cette dévotion à un dieu imaginaire, Quinzinzinzili. Mais ils restent incapables de penser intelligemment les évènements comme la naissance d'un enfant. Ces êtres humains meurent de ne pouvoir communiquer entre eux .
C'est en cela que ce livre trop bien écrit est absurde. Il y a incompatibilité entre l'état régressif du langage des survivants enfants et du monologue halluciné du narrateur auquel il ne manque aucune forme de logique, aucune structure linguistique. Pour lui le temps n'a rien détérioré de ses capacités de langage. Pour les enfants un temps considérable semble avoir éteint tout souvenir du langage parlé, de la pensée et de l'intelligence. Ils ne semblent pas avoir vécu la même histoire. Les enfants survivent d'une façon instinctifve comme des animaux et le narrateur meurt de solitude, de non communication et de haine pour le genre humain, pour la vie des autres et la sienne, pour la vie de la planète Terre. Je n'ai jamais lu un livre Si nihiliste.

Anonyme a dit…

Il ne doit pas il y avoir trente six artistes à photographier du simili-Monet….

Anonyme a dit…

«  ces êtes humains meurent de ne pouvoir communiquer entre eux ». C’est pessimiste, certes, mais. Est-ce absurde, compte tenu que les verrous de Lord of the Flies n’ont pas encore sauté? En fait, n’est-il pas absurde de reprocher à Messac de n’être pas Golding?

Christiane a dit…

Je préfère voir le temps s'achever, à cause de l'œuvre dévastatrice de l'homme, en lisant le roman de Jean Carrière, "L'Epervier de Maheux".
Un décor grandiose, ce Haut-Pays protestant, le pays des travers, pour le crépuscule des hommes. "Sur ces hauteurs où il semble que Yahweh n'ait pas encore engendré de Médiateur"... j'entre dans le long glissement des heures... "La vieille Alice Despuech déclara que la fin du monde était imminente.".

Anonyme a dit…

C’est ramuzien, ça !

Anonyme a dit…

Mais la Cite des Asphyxies de Messac reprend, avec un côté Métropolis , le même côté Bourgeois et macabre…Imaginez Ch en personnage de roman!

Christiane a dit…

Metropolis... Saisissant gouffre où vit un monde souterrain.
.

Christiane a dit…

J'aime l'écriture de ce roman, ce pays sauvage, ces hommes et femmes durs à la tâche et aux choses de l'amour. Mais surtout la terre, les caillasses, les plantes griffues. Le gel,la boue... l'épervier qui tournoie comme une ombre sur l'âme d'Abel. La solitude n'est pas la solitude, elle est plus vaste et devient sève. La peau devient bois et le corps arbre. Dieu s'y rencontre mais se tient à distance. Observe. S'interroge.
Quand je pense que jean Carrière avait détruit son manuscrit et qu'il a dû réécrire son roman en rageant.
Nourrissant.

Christiane a dit…

30 minutes d'un noir et blanc magnifique . Fritz Lang. Un chef-d'œuvre.
Bonne idée ce rapprochement avec Quinzinzinzili. (Avec Moloch, aussi...)

Anonyme a dit…

Plusieurs œuvres s’inspirent à l’époque de Métropolis, dont les Civilisess de Farrere. La copar a Dion valait surtout pour la Cité des Asphyxies, mais pourquoi pas? Pas retrouvé non plus le Girardin de TV5. Bien à vous. MC

Christiane a dit…

Vous écrivez : " bourgeois et macabre". Je retiens "macabre" pour ces pages, au milieu du roman , L'Epervier de Maheux, qui décrivent avec minutie et férocité la mise en bière du père dont la dépouille en décomposition empuantit la chambre où il repose. Vient s'ajouter à cette très longue scène le burlesque du cercueil renversé dévalant la pente, que l'on récupère fendu, qu'il faudra mastiquer avant que d'y mettre le mort.
Et là, clou de l'indécence, la veuve qui fait ré-ouvrir le cercueil pour récupérer le drap souillé qui enveloppait le corps du moribond "pour le rouler en boule et le fourrer sous le lit" .
L'auteur, Jean Carrière , se glissant dans la pensée d'Abel, s'attarde un moment sur ces actes de violence effrayants, cette succession absurde de gestes dans la chambre mortuaire. La veuve qui désire récupérer le drap...
Ce cloisonnement de l'esprit dans les gestes de la femme, "la disproportion qu'il y avait entre ce mort et ce drap qu'on lui arrachait... cette négation de la valeur de la vie..."
Ce geste détruisait plus que la corruption du cadavre mutilé par les corbeaux. "Une bizarre impression d'irréalité ", des choses "ni tragiques, ni comiques - incompréhensibles. "Ce n'était pas tant la mort devant laquelle il s'était senti comme un étranger, que la vie - la vie sur terre : un enchaînement de circonstances fortuites débouchant sur cette irréparable énormité...."

Des scènes de ce genre dévoilent le sordide de la réalité , l'illusion des gestes, des rites...une sorte de "nécessité aveugle de l'univers, la force des choses, une fatalité inintelligible semblant peser lourdement sur la vie des hommes (...) dans ces foyers rébarbatifs et rudes.
Se joint à ces scènes le paysage.
"Il y avait ce pays de pierres ruiniformes, de hautes landes celtiques, de gorges et de sites préhistoriques où l'oreille , malgré elle, se tendait à l'affût de bramements monstrueux, il y avait son climat brutal, tout en contrastes, ces combes noircies par l'hiver (...) un glissement paisible d'éternité au-dessus des époques qui le fascinait. (...) Cette intimité entre les hommes et ce monde élémentaire comme émergé des premiers âges de la terre."
Beau choix de roman par Pierre Assouline.

Christiane a dit…

Suivant cette scène, une interrogation légitime sur Dieu :
"Il y avait de quoi éprouver le sentiment d'une imposture de belle taille, de la part d'un Dieu qui, s'il eût existé, n'eût été qu'un mauvais plaisantin : sa création n'était, comme le dit Nietzsche, "qu'une somme de douleur et d' illogisme qui abaisserait la valeur totale du devenir".
Le hasard, le hasard imbécile pouvait être seul responsable du peu de prix de la conscience et de l'existence humaines, qui n'en avaient déjà pas beaucoup aux yeux des hommes eux-mêmes."

Anonyme a dit…

Gérald Bonner, pas Gérard ! En revanche pour le titre il s’agit d’ Apocalypse Cognitive…

Anonyme a dit…

Bronner!

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Weinbaum!

Anonyme a dit…

Ah, j’aurais du y penser pour Valéry période Jeanne Loviton!

Anonyme a dit…

Cite dans toutes les anthologies…. Ce qui n’ôte rien à sa valeur !

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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