Kamo No
Chômei - Notes de ma cabane de moine - Le bruit du
temps
Quelques mois après la création de ce blog en 2011, je rendais compte de la lecture d’un livre de Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie, récit d’une échappée solitaire en Russie et miroir, tel était mon sentiment à l’époque, de ma propre condition : « Alimenter – ici le mot paraît usurpé – un blog tient du journal d’ermitage. Enfermé dans une cabane à deux dimensions apparemment sans issue, mais dissimulant une fenêtre pouvant s’ouvrir potentiellement à des milliers ou millions d’observateurs, le rédacteur couvre en solitaire les murs de sa prison de hiéroglyphes et s’autorise quelques échappées via des liens hypertextes dans le monde extérieur c'est-à-dire le Web.
L’autre, l’espace réel, l’espace de liberté, s’amenuise progressivement. Les jeunes générations l’ont compris qui explorent des territoires vierges dans les mondes virtuels, jeux vidéo, web, simulations en tout genre. Seulement voilà, dans la Toile le regard s’inverse, l’ermite devient paysage. » (1)
N’exagérons rien, ni
retraite, ni ermitage, La sortie est au fond du web, titre inspiré d’un
livre de Jacques Sternberg, est un espace monologique - nonobstant d’épisodiques
fugues dans des forums - enrichi de quelques présences amicales. L’Histoire
regorge de vrais anachorètes, certains moins connus que d’autres. C’est le cas
du japonais Kamo No Chômei dont il nous reste quelques
écrits dont le petit opus Notes de ma cabane de moine datant de 1212.
Fils d’un prêtre shintô de la cour impériale, il n’obtint pas à la mort de
celui-ci la position sociale espérée et fit son deuil de l’héritage des
fonctions paternelles et des profits matériels associés, de la nomination comme
membre d’un Bureau de la Poésie créé par l’Empereur, ou de l’attribution d’un
poste de desservant d’un prestigieux sanctuaire religieux. Déboires successifs
dus non pas à une quelconque disgrâce mais aux obscurs rouages d’une
administration tatillonne. Sans doute, nous dit l’orientaliste Jacqueline
Pigeot, à qui l’on doit ces précisions biographiques et une étude érudite de l‘œuvre
en postface, sans doute faut-il trouver dans ces vicissitudes le chemin de la réclusion
monacale. Pour reprendre les mots de Roland Barthes dans sa préface à La vie
de Rancé de Chateaubriand : « Celui qui abandonne
volontairement le monde peut se confondre sans peine avec celui que le monde
abandonne ». Agé de trente ans, Chômei migre de cabanes en cabanes de
plus en plus rudimentaires tout en se dépouillant du passé. Il mourra quatre ans
après la rédaction de son petit opuscule, vers la soixantaine.
Les Notes, d’une trentaine de pages, déploient deux thèmes,
celui de l’impermanence et celui de la recherche du bonheur dans la solitude. L’auteur,
témoin du désordre du monde évoque les incendies successifs qui détruisirent
partiellement Kyoto, les épidémies, les séismes. Le ciel bouddhique étant vide
(2), nulle colère ne peut s’exercer à son encontre comme en fit l’exercice
Voltaire dans Le tremblement de terre de Lisbonne. Mais le déchainement
des forces naturelles n’est pas seule cause du malheur des hommes. La
domination des uns, la sujétion des autres engendrent crainte et avidité et
pervertissent leurs rapports. Chômei fuit les contingences humaines au contact
de la nature : « L’aigle de mer vit sur les plages désertes ; la
raison en est qu’il craint les hommes. Pour moi il en est de même. ».
Comme Robinson Crusoe il est sa propre société : « Si par une
soirée tranquille, à ma fenêtre, je pense à de vieux amis tout en contemplant
la lune, et si j'entends les cris du singe, je mouille ma manche de mes larmes.
Lorsque, sur les buissons, je vois des vers luisants, c'est comme si
j'apercevais au loin les feux de pêche de Makishima, et le bruit de la pluie
matinale ressemble bien à celui du vent qui secoue les feuilles des arbres.
Quand j'entends l'appel des faisans, j'ai l'impression d'entendre mon père ou
ma mère, et si je constate que même les cerfs des sommets de la montagne
s'approchent tout près de moi sans crainte, je comprends à quel point je
suis loin du monde. Quand je m'éveille et ranime le feu qui couvait sous la
cendre, j'y vois comme un compagnon fidèle de mes vieux jours. Je ne
suis pas dans une montagne bien terrible ni déserte, mais alors que la simple
voix du hibou suffirait à m'émouvoir, que dire de ces paysages de montagne,
infiniment variés selon les saisons ! Il faut ajouter que l'intérêt d'une
pareille vie ne pourrait que s'accroître encore pour quelqu'un qui approfondirait
ses pensées et essaierait d'acquérir un savoir profond ». Même si
l’on prend acte du rapprochement effectué par Paul Claudel entre les écrits du
moine et Walden ou la Vie dans les bois de Thoreau, on ne saurait
écarter le cheminement spirituel de Chômei, celui de l’amidisme, un bouddhisme répandu
surtout en Chine et au Japon, assimilé aussi au Grand Véhicule où l’état d’éveil
se double d’une compassion universelle. Il existe plusieurs traductions de
haute volée des Notes de ma cabane de moine. Celle du Révérend Père Sauveur
Candau allie élégance et clarté. Pas étonnant que ce petit volume prenne rang parmi
les livres de chevet. Oui nous sommes écume dans le Fleuve du Temps.
(2) Encore que le concept amidiste de Terre pure
évoque une forme de Paradis.
494 commentaires:
«Les plus anciens ‹Précédent 401 – 494 sur 494Taniguchi
Mille pardons, je ne suis pas revenu hier sur cette page où grossît de manière exponentielle le nombre de nos commentaires. Pour Hugo, si le cœur vous en dit, il vous reste l’énorme « Religions et Religion ». Pour Bernanos, Steevy apparaît dans le posthume Un Mauvais Rêve. Et Ouine est très probablement une incarnation modernisée du Démon. On trouve chez Ramuz avant guerre les Ouines, au sens d’esprits maléfiques de la Montagne. Je ne serai pas étonné que le mot vienne de la. Bien à vous en attendant le plaisir de vous lire. MC
Je jetterai un coup d’œil à Tanguri, mais n’ai ici qu’une Maison de la Presse. Et l’on s’étonne que j’achete mes bouquins en ville!
Non , je n’ai pas évoqué les deux versions de Mouchette.!Mais a ce moment là, je n’ai pas non plus évoqué Religions et Religion, l’un des monstres du Père Hugo….
Il y a une dimension satanique chez Ouine, dont le nom vient peut-être de cet esprit maléfique des montagnes dont parle Ramuz. Pour ce qui est d’ Hugo, je vous ai épargné Religions et Religion, Grand poème dans la veine « Dieu ». Qui joue aussi son rôle dans la mythologie Hugoiienne, avec l’ « Âne » et le « Pape. « Il aurait aussi fallu parler, P.E le fit naguere, du Théâtre en Liberté, spécialement de « Mangeront-ils? » Il y a chez Hugo une ouverture en exil qu’on ne trouve pas chez Bernanos. Bien à vous. MC
Je ne suis pas sûr que, sur la lande, Donissan rencontre Satan. Bernanos décrit avec beaucoup d’ambiguïté cette rencontre, Ce que je sais, c’est que la mue de Donissan. (Le bien nommé) en Saint est consécutive à cette rencontre, et que ce Saint qui hurle Ah, tu veux ma paix, vient la prendre ! Au sceptique Anatole France est aussi très étrange. Bien à vous. MC
Ou du moins c’est le souvenir que j’en garde et qu’en avait mon maître es Beenanoseries….MC À relire donc!
Que la sainteté ne soit pas synonyme de quiétude ou de bonne santé, je l’ai relevé chez P.E à propos de Madame Acarie. Ici on a quelque chose de semblable, mais avec un resultat qui paraît différent, Un Curé d’ Ars escamote ( le titre même: le Saint de Lumbres, de l’ombre). Un prêtre qui monte sans le savoir vers la lumière. Donissan est -il Saint? Je ne sais pas…, il faut relire.
Il me faut relire!
Le même Bernanos a pu écrire: « Il n’y a qu’une tristesse, c’est de n’être pas des Saints.., »
Un Saint vit par son hagiographe, et il arrive qu’il ne le soit pas quand la cause est plaidée: première biographie de Madame Acarie, 1621, Andre du Val. Béatification: 1791. Je crois avoir montré que ces textes ont une logique, des codes, et qu’une fois qu’on connaît l’un et l’autre, il est permis d’en extraire une substantifique moelle, ni idiote, ni créée « ad usum Abbatorum ». Pensez à Michel Le Nobletz ou à quelque autre, ou au Père Maunoir d’après Boschet, son Journal, et sa Vie de Mr de Tremaria. Que ces saints soient lies à une sorte de verticalité monarchique ne les empêche pas de travailler en tout sens. On est surpris des réseaux qu’ils actionnent quand on arrive à les découvrir. Les réduire à de bons petits soldats de la Monarchie est en ce sens aberrant. Spéculer sur l’enfance de Bernanos ne m’est jamais non plus venu à l’idée .Et quels saints aurait -il vus dans son enfance? Il est contemporain de Charles de Foucauld et de Thérèse de Lisieux. Ce n’est pas rien ! Bien à vous. MC
Vous liez, ou je vous comprends mal, le royalisme bernanosien aune certaine sainteté. Est-ce leur faute, ou sa faute? J’accepte la mineure: ils vivent pour l’essentiel sous la Monarchie, mais je réfute la majeure: ce n’est pas l’absence de monarchie qui les rend impossibles. Sinon que faire de Therese de Lisieux? J’ajouterais même que dans certains cas, ils s’en passent fort bien. MC
On retrouve quelque chose comme ça dans Queffelec. Comment penser comme Dom Michel Le Nobletz au dix huitième siècle, in « Un Homme d’Ouessant? »
Pour la Ronde de Nuit, je n’ai pas le plus petit Element de réponse. Pour les pieuses personnes, je n’oublie pas celles que j’ai étudiées.Pour le reste, peut-être deux, encore que le bruit flatteur fait autour de l’un me paraisse à distance surfait , mais peut-on l’empecher!? Et un autre dont l’idéal était d’ être ermite , mais qui n’y arrivait jamais vu sa grande sociabilité. On disait de lui : « vous voulez le trouver?suivez les voitures sur la route !« Ce n’était pas exagéré !
Reconnaissez qu’au moins et là je rejoins Bernanos, elle implique la piété. Après, on peut être pieuse et visitée du démon.Ça donne Marie des Vallées, ou Mère Catherine de St Augustin, qui sont des personnages réels et bernanosiens. Pas lu le Baltasar, ni le Picon. Je remarque seulement qu’il s’agit de l’enfance de son pays. MC
Je ne vois pas très bien un mystique sans religion. Et peu sans le trinôme Enfer Paradis Purgatoire…( lequel a vieilli depuis Jacques Le Goff). Je suis vieux jeu, je sais. Mais Yvonne de Malestroit, autour de 1940, a eu ces visions-là. A l’échelle de l’ Histoire, c’est hier… MC
Pas mystique, saint.
Voilà, c'est comme l'histoire de l'œuf et de la poule. Qui des deux est apparu le premier ?
C'est pareil pour les saints sauf que là on connaît la réponse. Si Dieu existe... c'est forcément Lui le premier. C'est lui qui choisit un être humain et lui fait signe.
Le saint n'a donc pas besoin d'être religieux,ni adulte du reste. Mais l'être choisi est libre de répondre ou non à cet appel intérieur.
Le mystique cherche qui lui a fait signe, qui l'appelle en se rapprochant de la religion la plus proche de lui, de sa culture, de sa naissance et il avancera quel que soit son chemin vers ce Dieu qu'il ne connait pas.
Il est possible que son chemin ne croise aucune religion et que c'est dans son monde , son cercle de famille, la société où il vit qu'il fera des choses bonnes pour les autres, pas toujours pour lui...
Car si Dieu existe... Satan existe aussi et ce dernier n'aura de cesse de le faire douter, chuter. Sale temps pour les saints !
Bonne nuit.
J’ai pris par prudence le terme de mystique. Tous les saints ne sont pas canonisés. Il y a même un jour liturgique pour ça, la Toussaint. Et s’agissant d’ Yvonne de Malestroit ou de la Mère St Augustin, la dernière marche n’est pas franchie. J’avoue ne pas être sensible
au cosmopolitisme religieux…
Si Dieu n’existait pas… on peut peut-être parvenir à une position de conciliation, qui ménage Adam, Eve, et les petites cellules de la biologie. Mais je ne vais pas recommencer Teilhard de Chardin! MC
Je n’en dirai pas de mal, mais me contenterai de citer un parfait inconnu, Mr de La Rivière, Lettres Choisies, 1751, pour son ambiance chrétienne, assez proche de ce qu’ a dû sentir Bernanos. Lettre 67., 14 Février 1751. « Nous voici, Madame, arrives dans un temps sérieux pour les Communautés Religieuses et pour les Maisons de Retraite ; on y prescrit un assujettissement des sens à une vie mortifiée, une privation de chair et de pensées, un jeûne de corps et de cœur, une abstinence de plaisirs, meme innocents: c’est une guerre ouverte contre la nature, et c’est ce qu’on appelle un Carême Chrétien; une pauvre âme faible, vêtue de boue et de corruption, qui n’a rien vaillant que l’esperance, a bien de la peine à porter à ce prix là le poids de la vérité et de l’
Évangile. La vie des gens du Monde est tellement opposée à ces obligations, qu’ils prennent le parti de n’en remplir pas une; ils vivent sans Dieu et sans espérance, et ils se contentent du destin des bêtes… ». Un certain nihilisme bernanosien va jusque là. MC
ça - peut-être - il a donné
J’ai mis cette lettre parce qu’elle émane non d’un curé ,non d’un Père, mais d’un très vieil homme (94 ans a sa mort en 1734!) hébergé par les Oratoriens dans une sorte d Hospice. (Cette société n’avait pas crée les mouroirs contemporains). Il m’ à semble qu’il perçevait comme un séismographe la lettre de Madame de S (?), qui, elle, fait partie d’une communauté. J’ai gardé la partie sur le Careme parce qu’elle me semblait interessante par le rappel des règles ,mais c’est l’autre partie qui est plus importante , débouchant sur ce que j’ai appelé faute de mieux un nihilisme chrétien susceptible de renvoyer au Bernanos d’ Ambricourt. Bien à vous et mes excuses pour la défaillance momentanée de mon portable. Il faut croire que la Bretagne lui va, et non plus Paris(?). Cordialement. MC
« une pauvre âme faible,vêtue de boue et de corruption »,,,, MC
Ceci que peu de gens connaissent. Dans la Salle de lecture de la Province de France de l’Ordre des Jésuites, discrètement camouflée , et ne comptant pas plus de huit-dix places, il est sur le mur une vieille litho de Teilhard en majesté, qui a l’air de braver les interdits passés, présents, et à venir! C’est très Jésuite : interdire d’un côté ce qu ´on exclut de l’autre….Et ce n’est pas le plus intelligent .Comme disait feu Frossard: « un jésuite concevait un système qui n’avait qu’un malheur, celui de vouloir tout expliquer « J’ajoute que parfois, il donne dans les bestioles intergalactiques qui lui vaudraient une place ailleurs sur ce blog!
Il y a une parabole SF de Teilhard que j’ai peut-être ici, et où une entité de cette espèce arrive sur terre. Regrets que Mr de la Rivière ne vous ai point plu. Bien à vous. MC
A noter quand même dans la Fin de Satan le poids des figures prediluviennes selon Hugo. Isis-Lilith, qui existe bien dans la mythologie juive ( Lilith) . Nemrod, qui, pour être biblique, n’en reçoit pas moins de plein fouet le discours de Melchisedech. . « (Fantôme, je suis Melchisedech, je vivrai dans mille ans »), qui lui a vu les temps préhistoriques! Et Titan, qui arrive par Orphee, sorte de piété christique. ( « et Nemrod s’ecria : Titan est mon aïeul » ) il semble qu’ Hugo recule les mythes judeos-grecs a l’époque ou avant le Déluge…(Melchisedech). Pour Lilith et Titan, on voit pourquoi. Pour Orphee, c’est moins clair. Reste Melchisedech! MC
Sauf que l’essentiel en est écrit à Jersey….
Lequel n’existe plus actuellement, non plus que la maison, tandis que les sépultures des Proscrits ont ete regroupées en une seule ou à peu près. Un hôtel remplace la maison, sans rien qui les relie….La Fin de Satan, c’est 1855-57, soit Jersey pour l’essentiel, puis Guernesey…
Vous avez la date? Car ils correspondaient parfois même à la maison! Cela m’a servi pour fixer le règne d’une Constance qui fut une des nombreuses domestiques de l’ogre. Ici je penche plutôt pour le voyage de Madame Hugo à Paris en 1867, permis gracieusement par les autorités. On y jouait tout de même Hernani.
Oui, il y a du tirage entre les deux, cette année-là. Alors on s’écrit des lettres qu’on lit au moment du repas. C’est comme ça que l’on sait que Madame Hugo fait observer à son mari que le climat de Jersey, cru méditerranéen par VH, n’est peut-être pas idéal pour sa fille Adele! On commence par « Mon Ami », viennent ensuite les reproches…J’aime bien ces lettres là, très informatives. Je verrai le lien tout à l’heure. Il est inopérant sur le portable! Bien à vous. MC
Elle fut l’adorée des Lettres à la Fiancée, posthumes, mais qui en disent long sur cette atmosphère d’adoration chaste imposée par les Foucher. Mais elle fut aussi la blessée, des qu’il fut permis à Hugo de convoler avec elle. Elle se retire Place des Vosges . « Tiens, nous n’avons pas vu Madame Hugo » gaffe le suisse Juste Ollivier. Et pour cause. Son goût est moyen. Ste Beuve fait sa conquête d’abord par ses vers. Elle pèse de tout son poids pour que Juliette Drouet ne joue pas la Reine de Ruy Blas dans des lettres adressées au Directeur du Théâtre ( 1843?). Leur couple observe une sorte de pacte de non agression après les maternités successives ( 5 en comptant le mort-né Leopold). L’exil est l’occasion d’une recomposition, incluant Vacquerie, le frère du mari de Leopoldine, dont on murmure qu’elle n’aimait pas que les vers, mais tout cela reste bien maternel.. Elle se rend , évènement, chez Juliette à Guernesey . Elle l’invite même à sa fête des enfants pauvres, ce qu’elle décline. Pouvait-elle aller plus loin? Alors que Sainte Beuve dans ses cahiers inédits, alterne à son égard coups de griffes et douceurs, elle est très surveillée pour son « Victor Hugo raconte par un témoin de sa Vie », supervisé par Victor et Vacquerie. Le cancer qui la mine l’emporte en 1863. A-t-elle compris le génie de son mari? On ne trouve pas de réactions à la lecture de ses poèmes, comme chez Adèle II, ou l’ athée Kessler, bouleversé par la Fin de Satan. Mais elle écrit des lettres de femme d’intérieur à Madame Meurice, la femme de l’homme d’ affaires de Victor, à son mari, etc. On peut penser qu ´ Hugo a idéalisé dans son jeune âge ( 18 ans) une femme en fait moyenne, popote, représentative des goûts de la moyenne bourgeoisie, ce qui ne l’a pas empêché à sa manière d’y rester fidèle..,Bien à vous. MC
MC., pourquoi êtes-vous tant attaché à ce poème de Victor Hugo ?
Pardonner ou maudire. Ce Dieu jaloux et irrationnel qui chasse qui ne le reconnait pas comme le seul au risque de rester seul dans sa magnificence. On est loin du "pur amour" de Fénelon.
L'injustice de Dieu met bien des personnages au supplice. Lucifer mais aussi Abraham, Job.... Autant de tragédies métaphysiques. L'Amour et le Mal... Lequel aura le dernier mot ?
Pourquoi êtes-vous tant attaché à ce poème? Pour la même raison que je suis Miltonien, Bernanosien, etc….
Des personnages sont mis au supplice dans la Bible, dans Eschyle, dans Sophocle, cela ne gêne personne, Je ne vois que Lautreamont ; « J’accepte Sophocle, j’accepte Eschyle, je n’accepte pas Euripide ». id est la tragédie selon les sophistes. Et c’est dans les Poésies. MC
Vous savez, à l’époque on se marie rarement par amour, c’est pourquoi les Foucher ne comprennent pas leur gendre, souvent par intérêt, presque toujours pour les enfants. Madame Hugo doit donc être mère, vertueuse, et présentable, Alors oui, le poids des conventions est écrasant. L’affaire Sainte Beuve donnera un peu de piment, mais on peut penser que Madame Hugo n’a pas mal tenu sa barque, L’expression « mon amie « est usuelle, et ne doit pas être maximisée…Il y a d’ailleurs une réelle tendresse entre les deux. Simplement, elle n’est pas extériorisée hors du cercle familial, ce qui d’ailleurs correspond bien à Hugo. Bien à vous. MC
« Je n’ accepte pas Euripide » . Pas moi, Lautreamont!
Lequel Ducasse forge son pseudo d’après un roman d’ Eugene Sue, Latreaumont! MC
Lautreamont voit dans Euripide le sophiste dans la Tragédie, je pense. Celui qui détraque en connaissance de cause le komos de reconnaissance entre le frère et la sœur, entre Oreste et Electre,. Et son univers est à mille lieues de celui d’Hugo, ou tourne , pour lui,« une locomotive à pleine puissance ». MC C’est peu de dire que les » beaux comme » sont aux antipodes de Hugo….
Il faut relire, même si on ne les aime pas, les Poésies de L, qui sont plus des considérations sur les poésies qu’ autre chose. Bien à vous. MC
Oui, vous l’avez dit, c’est un « monde pire ». d’autant qu’on peut se demander à quoi il aurait abouti au delà de sa dimension provocatrice. On peut cependant se demander à quoi aboutirait celui de la Mère Angélique: « la peste augmente toujours , néanmoins le refroidissement du temps me fait espérer qu’elle ne durera pas. Quoiqu’il en soit, nous sommes à Dieu ( et à Port Royal de Paris) et puisqu’il ne veut pas que nous cherchions la campagne, il nous gardera s’il lui plait à la ville: sinon il fait aussi bien mourir cette année que celle qui vient « . Et dire que les Jansenistes passent pour libéraux… MC
Enregistrer un commentaire