samedi 5 août 2023

Notes de ma cabane de moine

Kamo No Chômei - Notes de ma cabane de moine - Le bruit du temps

 

 

 

 

Quelques mois après la création de ce blog en 2011, je rendais compte de la lecture d’un livre de Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie, récit d’une échappée solitaire en Russie et miroir, tel était mon sentiment à l’époque, de ma propre condition : « Alimenter – ici le mot paraît usurpé – un blog tient du journal d’ermitage. Enfermé dans une cabane à deux dimensions apparemment sans issue, mais dissimulant une fenêtre pouvant s’ouvrir potentiellement à des milliers ou millions d’observateurs, le rédacteur couvre en solitaire les murs de sa prison de hiéroglyphes et s’autorise quelques échappées via des liens hypertextes dans le monde extérieur c'est-à-dire le Web.

L’autre, l’espace réel, l’espace de liberté, s’amenuise progressivement. Les jeunes générations l’ont compris qui explorent des territoires vierges dans les mondes virtuels, jeux vidéo, web, simulations en tout genre. Seulement voilà, dans la Toile le regard s’inverse, l’ermite devient paysage. » (1)

 

N’exagérons rien, ni retraite, ni ermitage, La sortie est au fond du web, titre inspiré d’un livre de Jacques Sternberg, est un espace monologique - nonobstant d’épisodiques fugues dans des forums - enrichi de quelques présences amicales. L’Histoire regorge de vrais anachorètes, certains moins connus que d’autres. C’est le cas du japonais Kamo No Chômei dont il nous reste quelques écrits dont le petit opus Notes de ma cabane de moine datant de 1212. Fils d’un prêtre shintô de la cour impériale, il n’obtint pas à la mort de celui-ci la position sociale espérée et fit son deuil de l’héritage des fonctions paternelles et des profits matériels associés, de la nomination comme membre d’un Bureau de la Poésie créé par l’Empereur, ou de l’attribution d’un poste de desservant d’un prestigieux sanctuaire religieux. Déboires successifs dus non pas à une quelconque disgrâce mais aux obscurs rouages d’une administration tatillonne. Sans doute, nous dit l’orientaliste Jacqueline Pigeot, à qui l’on doit ces précisions biographiques et une étude érudite de l‘œuvre en postface, sans doute faut-il trouver dans ces vicissitudes le chemin de la réclusion monacale. Pour reprendre les mots de Roland Barthes dans sa préface à La vie de Rancé de Chateaubriand : « Celui qui abandonne volontairement le monde peut se confondre sans peine avec celui que le monde abandonne ». Agé de trente ans, Chômei migre de cabanes en cabanes de plus en plus rudimentaires tout en se dépouillant du passé. Il mourra quatre ans après la rédaction de son petit opuscule, vers la soixantaine.

  

Les Notes, d’une trentaine de pages, déploient deux thèmes, celui de l’impermanence et celui de la recherche du bonheur dans la solitude. L’auteur, témoin du désordre du monde évoque les incendies successifs qui détruisirent partiellement Kyoto, les épidémies, les séismes. Le ciel bouddhique étant vide (2), nulle colère ne peut s’exercer à son encontre comme en fit l’exercice Voltaire dans Le tremblement de terre de Lisbonne. Mais le déchainement des forces naturelles n’est pas seule cause du malheur des hommes. La domination des uns, la sujétion des autres engendrent crainte et avidité et pervertissent leurs rapports. Chômei fuit les contingences humaines au contact de la nature : « L’aigle de mer vit sur les plages désertes ; la raison en est qu’il craint les hommes. Pour moi il en est de même. ». Comme Robinson Crusoe il est sa propre société : « Si par une soirée tranquille, à ma fenêtre, je pense à de vieux amis tout en contemplant la lune, et si j'entends les cris du singe, je mouille ma manche de mes larmes. Lorsque, sur les buissons, je vois des vers luisants, c'est comme si j'apercevais au loin les feux de pêche de Makishima, et le bruit de la pluie matinale ressemble bien à celui du vent qui secoue les feuilles des arbres. Quand j'entends l'appel des faisans, j'ai l'impression d'entendre mon père ou ma mère, et si je constate que même les cerfs des sommets de la montagne s'approchent tout près de moi sans crainte, je comprends à quel point je suis loin du monde. Quand je m'éveille et ranime le feu qui couvait sous la cendre, j'y vois comme un compagnon fidèle de mes vieux jours. Je ne suis pas dans une montagne bien terrible ni déserte, mais alors que la simple voix du hibou suffirait à m'émouvoir, que dire de ces paysages de montagne, infiniment variés selon les saisons ! Il faut ajouter que l'intérêt d'une pareille vie ne pourrait que s'accroître encore pour quelqu'un qui appro­fondirait ses pensées et essaierait d'acquérir un savoir profond ». Même si l’on prend acte du rapprochement effectué par Paul Claudel entre les écrits du moine et Walden ou la Vie dans les bois de Thoreau, on ne saurait écarter le cheminement spirituel de Chômei, celui de l’amidisme, un bouddhisme répandu surtout en Chine et au Japon, assimilé aussi au Grand Véhicule où l’état d’éveil se double d’une compassion universelle. Il existe plusieurs traductions de haute volée des Notes de ma cabane de moine. Celle du Révérend Père Sauveur Candau allie élégance et clarté. Pas étonnant que ce petit volume prenne rang parmi les livres de chevet. Oui nous sommes écume dans le Fleuve du Temps.

 

  

 

(1)   Je ne saurais trop recommander le livre de l’amiral Bird, Seul, extraordinaire expérience de survie en Antarctique, dans laquelle l’Homme se confronte au Cosmos

.

(2)   Encore que le concept amidiste de Terre pure évoque une forme de Paradis.


494 commentaires:

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Christiane a dit…

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Anonyme a dit…

Des diverses questions posées ici sur VH il ressort que la Table Tournante est une importation de Delphine de Girardin, qui marche parce que deux des personnages, Hugo, mais aussi Le Flo, ont une « fille morte ». Que celle-ci s’oriente vers un pessimisme halluciné plutôt caractéristique de Charles que de Victor. Qu’elle oriente ledit Victor vers une pitié compassionnelle à l’égard des animaux qui n’etait pas en 1853-55 dans son œuvre, si elle apparaissait dans la future œuvre de son fils, dont Madame Hugo écrira « lesTables en ont eu l’honneur ». De fait, « le Cochon de St Antoine », paru en 1857 doit beaucoup à l’écriture spirite. Laquelle devient chez le Père ecriture de la pluralité des voix. Dieu et La Fin de Satan sont de cette encre là avec un pessimisme halluciné. Les rêves et les spectres sont connus par le cycle de la Dame Blanche, créature de Jersey, et surtout les copies Daubray, faites par l’ancienne Cosette des Misérables scéniques de Charles, devenue sur le tard dactylo hugolienne de Gustave Simon, le dernier notaire des hommes de Jersey. En parcourant ces pages ou Hugo se rêve tour à tour Bossuet prêchant entre deux infinis, ou entend dans la nuit une voix nocturne qu’il ne peut interpréter: «  c’est moi «  ou « sept mouettes » tandis que sont notes les frappements des horloges de la mort entendues en un tel contexte, on se dit qu’on peut-être un grand poète, et un grand malheureux. MC

Anonyme a dit…

Pour Marie Noel, se souvenir que l Abbe Bremond forgea pour elle le concept de « poésie pure », ce n’est pas peu, ce n’est pas rien.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

On retrouve dans ses encres ces ténèbres qui imprègnent ses paysages imaginaires.
"Je revins, rapportant de mes courses lointaines
Comme un vague faisceau de lueurs incertaines.
Je rêvais, comme si j'avais, durant mes jours,
Rencontré sur mes pas les magiques fontaines
Dont l'onde enivre pour toujours."
(Odes et ballades)
On dit qu'il avait repeint en noir les aiguilles dorées des quatre horloges de la maison de Guernesey...

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Dans l'entourage de Marie Noëlle l'abbé Mugnier, confesseur de la comtesse Anna de Noailles et de Jean Cocteau., ainsi que le critique Henri Brémond, lié à Paul Valéry, en quête de « poésie pure » (comme vous le rappelez).
Ses carnets, témoins de son expérience , regroupent des citations de Saint Jean de la Croix et Sainte Thérèse d’Avila, mais aussi de Milosz, Rilke, Goethe… Simone Weil … formation, vocation tout autant religieuse que poétique....

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Des diverses questions posées ici sur le Père Hugo, il reste une profonde croyance en l’existence de Dieu, illustrée à la fin de sa vie par le dialogue avec Lecomte de Lisle « Que dirais-je quand je verrai Dieu - Vous lui direz: bonjour mon cher confrère ! ». Pour ce qui est des Tables tournantes, elles sont apportées par Delphine de Girardin, et ne marchent qu’ à partir du moment où se manifeste une «  fille morte » ce qui est le cas pour VH mais aussi le Général Le Flo.Elles s’accompagnent très vite d’une proclamation de Charles Hugo comme médium par les « esprits » et probablement par les personnes réelles.
Des lors , le monde de Charles, d’un pessimisme hallucine, vient relancer la création hugolienne ,sur la Pitié a l’égard des animaux. ( « Pourquoi plaignez-vous Pelisson et ne plaignez-vous pas son araignée? ») Ce qui donne » J’aime l’. Araignée et j’aime l’ sortie », entre autres. Ou le Lion d’ Androcles dans la Légende. ( le manuscrit de ce poème léonin explicitement demandé porte d’ ailleurs « dicté à mon Fils Charles par la Table ». Il faut ajouter le légendaire Jersiais avec la Dame Blanche locale , ici totalement transformée , pour lequel Hugo écrit au moins deux poèmes : » À celle qui est voilée », et, plus révélatrice, « la Chanson du spectre ». Le phénomène de groupe mis en place joue aussi en l’absence d’ Hugo, ou beaucoup de la Révélation vient d’ abord par Charles, ensuite par Vacquerie. Les séances de 1855, ou Hugo revient, sont l’occasion pour la Table de le gérer en lui suggérant de «  faire. Vivant son œuvre de fantôme », c’est à dire « d’emplir  » par les posthumes « sa tombe de résurrections » ( séance de la Mort). Ce à quoi le testament hugolien obeira. Pour les rêves, on a à la Bibliothèque du Musee les copies Daubray ( ainsi nommées d’une ancienne Cosette des Misérables , version scénique de Charles, devenue dactylo du Notaire Gustave Simon , qui lui connut les hommes de Jersey. En voyant Hugo prechant comme Bossuet et marchant entre deux infinis, ou le même ne sachant si la voix d’un autre cauchemar dit sept mois ou sept mouettes, pour ne citer que ces deux là, on se rend compte qu’on peut-être très grand poète et très malheureux. MC

Anonyme a dit…

Pour ce qui est de Marie Noel, elle a aussi ajouté, fine mouche, qu’elle ne recevait pas beaucoup d’ ecclésiastiques à la maison. Et vlan pour Bremond ou d’autres qui n’ont du la connaître que par ses plaquettes!

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Attention; Malheureux, oui, triste, non!

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

La perte de Léopoldine est un malheur. La mort rapprochée de François-Victor et de Charles, un autre, ça ne l’empêche pas de sortir avec Juliette, d’être Victor Hugo le lion de la conversation à tous les sens du terme ( « bien rugi ,vieux Lion! Lui dira Flaubert) et d’être dans la séduction pour ne pas dire plus avec Amélie Desormaux, Madame Lesclide, Judith Gautier. Il y a un côté Job tenant Salon. Cela cesse avec la mort de Juliette. « La terre m’attend ». Mais entre temps, il aura discrètement chanté ses malheurs dans « Mes Fils ».Oeuvre très personnelle et qui ne s’ouvre pas au premier venu. Quant à Léopoldine, elle sera incorporée à ce qu’il appelle « ma Grande Pyramide », » les Contemplations » . Le malheur n’abolit pas la puissance créatrice, il la stimulerait plutôt. Il ne détruit pas non plus le moi social et séducteur d’ Hugo.Quitte à se rappeler de loin en loin. MC.
PS répétitions dues au fait que j’ignorais que le premier texte était préservé !

Anonyme a dit…

MC ( qui d’autre?)

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Effectivement !

Anonyme a dit…

On a bien nommé Alexandre Weil le Prophète du Faubourg St Germain! Et je soupçonne le surnom de venir de ses coreligionnaires !

Anonyme a dit…

Là où les deux se rejoignent, c’est que Weil a fait publier à ses frais un article format journal intitulé » la Méprise d’ Hernani », ou il se jette sur la pièce lors de la pourtant triomphale reprise de 1867!

Christiane a dit…

Et que suggérait Weil ?

Anonyme a dit…

Oh c’était une descente dans les règles de la pièce! Pour le Weil intéressant, voir ses Mémoires, incomplets, ou peut-être ses romans, tous tournant autour de la vie de Ghetto. Mais c’est ennuyeux à lire si on est pas de la partie !

Christiane a dit…

Merci.

Anonyme a dit…

Du reste, le prénom de Job figure dans les Burgraves. Il est le Burgrave sur qui pèsent de lourds secrets familiaux, et qu’un pardon inopiné va transfigurer. Il y a aussi , dans le Journal d’ Adele II, l’évocation d’une conversation jobeenne, les fils étant en prison, et le Journal l’ Évènement interdit. Il faudrait voir aussi ce qu’il en dit dans les Contemplations . Il y a Amos, Baruch, David, il y a-t-il Job, ou renonce-t-il à ce miroir trop direct? MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

2f

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Mais chère Christiane, c’est vous qui avez parlé de Job et d’Hugo. Moi, je n’ai fait que vous répondre, Peut-être aurais-je mieux fait de souligner un parallélisme à la fois évident et contradictoire entre le pardon de Dieu à Satan, jamais écrit , et le pardon réel. que reçoit Job. Le tout sur fond de tragédie grecque; «  Du temps d’Eschyle, la Thessalie était fauve et monstrueuse « . Simplement, les Burgraves ne couvrent qu’un lotissement, la Fin de Satan, un Univers! Et l’on est passé du malheureux biblique présent par référence à Satan tout court parce que l’ exil simplifie, oblige à aller à l’essentiel. C’est Charles Hugo: «  mon père joue un rôle biblique face à ces proscrits qui se mangent en pleine mer ». Et ce sont les Contemplations dans leur répudiation du snobisme hugolien »!Eh bien non! Le Sublime est en bas! »C’est aussi ce sur quoi ont insiste lesTables; Et c’est pourquoi parti des Burgraves et de leur imaginaire biblico-socio-politique, on tombe via les Tables sur une ecriture de la pluralité des voix en même temps que dé l’incarnation de Satan…. Bonne soirée. MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…


Le pardon que reçoit le Job hugolien, qui ne se superpose pas rigoureusement à la figure biblique, et qui n’est pas encore le Satan de l’exil. L’exil opere aussi une simplification dans les thèmes hugoliens. On passe du romantisme Henri II ( j’ai l’air de blaguer, mais Charles en 1840 projette sa figure et celle de son père dans celles, galantes, de Coligny Père et Fils en un drame inachevé ) a un romantisme beaucoup plus profond parce que mettant en jeu l’être même d’ Hugo face à Dieu. D’où le passage Job-Satan , qui paraît n’etre pas de la même plume …

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Lire vers 1840. Ils ont alors tous les deux la même maîtresse : Alice Ozy, dite « Ozy nocant les mains pleines « …

Anonyme a dit…

On pourrait dire que les Burgraves, avec leur vengeance corse dans un Château rhénan, sont en quelque sorte ce qu’Hugo peut faire de mieux en 1843. Il y a la hauteur, la grandeur, mais pas du tout la profondeur. Ce pourquoi Frederic Barberousse pardonne à Job le Burgrave est une histoire amoureuse menée par la vieille Corse Guanhumara. C’est une synthèse de nationalités ( Corse, France, Allemagne) à velléités pacificatrices .( «  Demain, le Rhin, mon Père, au grand peuple Allemand ..etc « dit en fin de piece Barberousse). Reste que ce chamanisme poétique n’opère plus ou pas, parce que l’ Exil a ramené de Villequier la mort de Léopoldine et son spectre. On sait que les poèmes des Contemplations sont souvent antidatés, il n’empêche : jamais Hugo n’avait pensé écrire Pauca Meae avant le Projet Contemplations. Le même éveil provoque le Projet Fin de Satan, Hugo confronté aux Tables devant s’opposer à Dieu. C’est tout le sens de « Dieu », ou il ne le rejoint que par la mort, et de « La Fin de Satan ». Le passage de Job à Satan est peut-être facilité par le Livre de Job ou tournoie le Shatan, ou par un souvenir de Milton , qui serait ici très chateaubriandesque! Quoi qu’il en soit, la Trinité Satan, Liberté, Dieu ( ce dernier peu présent) se substitue à l’autre: Léopoldine, Hugo, Dieu, ce dernier tout aussi absent. Et parallèlement aux Contemplations, le chemin est libre pour porter aux nues un schéma très traditionnel. On peut même dire que c’est par l’ Hugo-Lazare d’ À celle qui est restée en France que s’opère la transmutation de Léopoldine/Liberté dans le cosmos spirite. Transformation logique puisque Hugo adhère un.
peu antérieurement aux Vérités de la Table, en qui il voit » l’Evangile du siècle suivant ». C’est ainsi que Léopoldine est à la fois l’ esprit qui parle aux tables dans la première séance sous la forme de la « Fille Morte », l’héroïne de « Pauca Meae » et, je souligne, l’ Ange Liberté de la Fin de Satan, Hugo croyant aux vérités de la Table. Bien à vous, en espérant ne pas trop m’ être répété. MC







l



´´.







Anonyme a dit…

On pourrait également observer le choc de simplification que connaît le théâtre hugolien pendant l’ Exil. Mangeront-ils? Est une énorme farce, et il arrive à Hugo dans La Forêt Mouillée de jouer les Walt Disney avant l’heure. Quant à Torquemada…

Christiane a dit…

Merci pour ces explications. La mort de Léopoldine et d'autres morts seront la faille qui rend impossible la présence de Dieu. Il a été absent. Il est absent. Il y aurait donc dans ces pratiques ésotériques comme un défi. Mais qui dit défi fit présence à qui il s'adresse. C'est une torture ce combat.
Oui, tout n'est pas puissant dans cette oeuvre prolifique mais écrivait-il pour être reconnu un génie ? D'abord, dans sa solitude, pour survivre au chagrin.
Sa vie privée tumultueuse ? Un peu de bonheur dans le noir.
Je n'ai pas tout lu, loin d'en fait ! Quelques romans et poèmes et son visage dans ses dernières années. Sensible à sa révolte aussi au service des humiliés, des pauvres, des exclus.
Ce qui est étonnant ? Le nombre d'écoles, de rues,de médiathèques qui portent son nom. C'est un héritage culturel qui dépasse une connaissance précise de l'homme de son itinéraire, de sa création. Quel beau mystère.
Merci pour cette leçon inaugurale dans l'amphithéâtre de ce blog.

Anonyme a dit…

« La faille qui rend possible la présence de Dieu ».En quelque sorte! Mais Il faut aussi compter qu’Hugo ne peut concevoir un Dieu qui atteigne sa propre création poétique de l’ Exil, d’où je pense le Nemrod de la Fin de Satan. Il faut aussi cependant tenir compte avec de poèmes antérieurs à l’ Exil , tels la Prière pour Tous, ou Léopoldine, alors bien vivante, est chargée de porter la prière paternelle et de s’exécuter en son nom. Cette habitude d’une Léopoldine messagère pour Dieu ressurgit avec l’Exil sous la forme, entre autres, d’une figure de Délivrance ; Liberté. Et parce qu’ Hugo se projette en Satan, elle est ici l’émanation du plus beau des Archanges, ( ces strophes sur la plume où il est dit des Anges « Elle leur rappelait le grand Porte-Flambeau!) id est Lucifer, dans ce qu’il a d’encore pur ( les plumes blanches). D’où son rôle à la fois de médiatrice, on l’a vu, mais aussi d’ anéantisseuse d’ Isis-Lilith, qui représente ici l’ autre avatar du Père hideusement transfiguré depuis sa révolte, révolte qu’Hugo, et c’est révélateur, ne traite précisément pas. Sa Fin de Satan commençant avec le Châtiment de ce dernier, pas avec le «  non serviam! » biblique. C’est une différence avec Milton qu’il importe d’ envisager. L’essentiel est que liberté-Léopoldine soit l’élément qui ôte Satan au Mal et détermine une sorte d’ Apocatastase . A ceci près que Satan ne deviendra pas un bon dévot, mais que les rapports avec Dieu le Père seront quelque peu éclaircis. Dieu parle comme Chimene dans le Cid ( «  Va, je ne te hais point!) . Il reste, et ce n’est pas dit, à savoir si cette absence de haine résulte d’un énorme contresens satanique, ou d’un pardon donné en bonne et due forme. Ce qui subsiste donne l’impression d’un rapiéçage : « Vois, l’ Ange liberté, c’est ta fille et la mienne ».Cela signifie-t-il que Liberté procède de deux peres, ce que l’un d’entre eux ignorait?! Ou plus plausiblement, faut-il coller Dieu à Liberté -Léopoldine pour que celle-ci arrache un pardon assez pompier et devienne une figure de redemption? « Satan est mort! Renais, O Lucifer céleste ! » clame Dieu. Mais la redemption reste ébauchée, un Dieu de carton se substitue à Satan et à Liberté. Un chemin est ébauché, mais il ne sera ni tracé ni suivi… bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Je vous avoue que je vois cela, toute mauvaise volonté à part, plus comme une possibilité, même douloureuse. C’est par les Contemplations que se raniment la mémoire de la mort de Claire Pradier, la fille de Juliette , et celle de Léopoldine, inséparable des Tables Tournantes. Il y a donc bien possibilité d’un Dieu, même si elle demeure ébauchée et conflictuelle Mais vitaminée en quelque sorte par l’ Exil.

Anonyme a dit…

« Jésus mort repandait un rayonnement blême » . Si vous voyez Lucifer là-dedans! Le Fils , pas davantage! Plutôt un idéal humain, en ce sens très renanien, de la bonté du dernier « gentil avant un monde dominé par des «  mechants»?

Anonyme a dit…

Je ne suis pas sûr que Dieu souffre. Il y a chez Hugo une conception de Maistrienne du cosmos qui fait que les deux principes sont antagonistes. Le jeune Hugo écrira une Ode fort belle sur l’ Antechrist. Il n’y a qu’ici qu’un impossible lien s’ébauche, et je ne sais s’il l’aurait mené à bien, au delà des brouillons transmis par les héritiers.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Grunewald

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Je partage votre avis sur le «Va » adressé à l’ Ange Liberté, a cela près qu’il intervient après une sorte de Descente aux Enfers » Dans l’ effrayant chaos des Nuits, Satan est seul, etc,  » et peut être interprété comme une bouteille à la mer. En aucun cas comme un pardon. Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

« Il souffre en aimant. ». C’est justement aussi le cas de Satan dans sa longue plainte. Le « Dieu » d’ Hugo , contemporain de « la Fin de Satan, « est inconnaissable, si ce n’est par la mort. « Et je mourus » sont les derniers mots du poème. On pourrait dire qu’ apophatiquement, il se situe au dessus de toutes les représentations que les hommes s’en sont faites, et qui, ici, prennent justement le visage d’ animaux. On y trouve également un important bien qu’assez lourd Discours de l’ Ange. Qu’il s’agisse de l’ angelon,,le messager grec, ou/et de Léopoldine, les deux créatures ont partie liée. Hugo aimait beaucoup ce « Dieu » et cette Fin de Satan que n’aimait pas Hetzel qui contribuera à leur relégation dans les Posthumes ,tout flairant le filon des Petites Épopées, alias La Légende Des Siècles. Il a raison dans la mesure où il contribue à détourner Hugo d’une impasse, mais il est des impasses qui sont créatrices. Bien à vous. MC. PS Sur ce détournement, cf Lettres à Hugo in Papiers Hetzel, BN. Et spécialement celle-ci «  en revanche cher Maître il est quelque chose Etc, je veux parler des Petites Épopées. »

Anonyme a dit…

Dit autrement, le Dieu du «Dieu «  hugolien est une sorte de transcendance suprême invisible ( un poème d’ Hugo s’appelle Dieu invisible au Philosophe) et non réductible aux religions’existantes. C’est un progrès sur « Ymbert Galloix » , autour de 1825, ou le jeune Hugo faisait dire au poète suisse trépassé, «  je crois en Dieu parce qu’il est necessaire ». Mais le poème L’ Ane empêche Hugo , pour de bien mauvaises raisons, d’être Kantien. Alors ?

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

La plume est extérieure à Lucifer. Elle renvoie à l’état passé du temps où il etait un ange. Elle s’ouvre aussi , pour cette raison, à une métamorphose possible, C’est dans la gestion de celle-ci qu’ Hugo ne convainc pas, se bornant à suggérer à grands traits ce qui pourrait être. En revanche, la métaphore de la nuit montante est très clairement une métaphore de la noyade. «  Et l’ Archange sentit, pareil au mat qui sombre. / Qu’il était le noyé du déluge de l’Ombre ». Le Déluge qui suit, sous couvert de purification, revêt le même sens. «  le dernier flot avait noyé le dernier aigle ». (Même si les « trois germes du crime » sont sauvés , étant inorganiques par essence.) l’Hubris de Nemrod et la dimension christique introduisent verticalité, chute et profondeur, même si le Christ est plus un gentil que Messie: « O nuit! Ce qui sortit de Jésus, c’est Caiphe! ». La plainte de Satan, sorte de Cantique de François d’ Assise inverse, introduit une sorte de cantiques des créatures à rebours. «  Le Tigre dit: et moi? Je veux ma part de soleil ! L ´Aube dore le Tigre, et l’offre à l’ Éternel »! Mais il est corrigé par l’inévitable «  Moi seul je reste ! »Le drame de Satan est aussi d’être une conscience perpétuellement ouverte, et d’en souffrir.C’est pourquoi l’exorcisme passe par le sommeil . » O prodige! Satan venait de s’ endormir ».Pour que s’abolisse un temps la dualite des deux principes, et leur opposition il est nécessaire qu’il y ait endormissement . Et l’on ne sait pas si les derniers mots de Dieu s’adressent à un Satan toujours endormi. Ce qui introduit encore une dimension onirique à cette tirade. Pour Hugo, nul doute que ce soit Dieu qui parle. Mais s’agit-il d’une voix entendue dans le sommeil? On ne peut, je le crains , trancher.

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

On peut même se demander si cet « Et Nox Facta est « n’est pas étudiée pour constituer un contrepied à la Genese! Dans les Tables, moins un défi qu’une volonté d’ agréer à Delphine de Girardin , qui « pressent une grande apparition » selon Vacquerie, l’un des sceptiques du groupe….

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Christiane a dit…

Voilà, j'ai lu Hors la terre. Vous expliquez bien. Merci encore.


https://fr.wikisource.org/wiki/La_Fin_de_Satan

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Christiane a dit…

Livre premier - Le glaive.
Toujours aussi indigeste à la lecture.

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Euh, Nemrod est tout de meme le sujet du Glaive en même temps qu’une vieille figure Biblique. Le pouvoir incarne, en quelque sorte! Sa reprise en mineur dans la plainte de Satan prouve que même les plus grands criminels peuvent être pardonnés, et pas Satan! Ce qui , vu le casier exceptionnellement chargé dudit Nemrod en dit long sur Dieu ici….

Anonyme a dit…

Et non , Jean Ollivier ne l’avait pas traduit, il avait reproduit la version de Chateaubriand, que je dois avoir quelque part…

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Et non, le sommeil de Satan n’est pas raté ! Il cumule l’introspection et le cosmique. Ce n’est pas rien.

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Pardon, je n’avais pas vu en écrivant mon intervention la votre sur le Jeury, puisqu’elle n’y était pas ! J’ignore s’il est plus important que Hugo, je penserais même le contraire, mais pourquoi pas? Bien à vous . MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

vous citez «   l’infini s’entrouvrit, fendu comme une toile «  Il est alors Difficile de ne pas penser ici au voile du Temple se déchirant en deux lors de la mort du Christ. Mais ici, c’est de la Passion de Satan qu’il s’agit; chute, transformation hideuse, etc. J’attire votre attention sur ces détails, en rien gratuits, qui suggèrent un parallélisme. Je m’arrête là. A noter que le clan Hugo utilise à son gré les Tables ou la Table. Le pluriel renvoie aux identités, le singulier, au mode de transmission. Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

le silence étale

Anonyme a dit…

Je ne suis pas sûr de votre interprétation même si en effet quelque chose de Lucifer n’est pas mort en Satan. Mais il y faut toute une descente aux Enfers pour qu’il en prenne conscience: chute, plainte, apostrophe à Liberté, et réconciliation plus fantasmee que réelle puisque c’est Dieu qui parle, et qu’on n’a pas la réponse de Satan. Le « Va » marque bien qu’il demeure quelque chose de positif dans l’ Archange foudroyé.C’est Job sans Job, et vu à l’envers! Hugo-Satan-Job face à un Dieu incompréhensible, mais qui aspire à rentrer en grâce ! ( Ne me demandez pas pourquoi!!!) Je pense que pour lui ( on parle ici d’Hugo)Dieu est le repoussoir incontournable de ses malheurs. La suite est connue: cap sur la Légende. Des Siècles, abandon en marche du Satan, mais l’ angoisse demeure. Le poème cité par Soleil Vert ou Dieu dit justement «  Je n’aurais qu’à souffler et tout serait de l’ Ombre » est antidate de 20 ans par rapport à sa date réelle , composé aux alentours de 1855 et non de 1875 ! Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Sur le clergé, les choses se gâtent avec Vatican I. ( 1870-1871) . Avant , des personnages comme Myriel, la Sœur Simplicie, sont possibles. Et les Travailleurs de la Mer verront le jeune pasteur Ebenezer partir avec Deruchette, .. Après, 1870 , on tombe dans le rejet dogmatique façon «  Ce que c’est que l’ Immaculée Conception » in L’ Art d’ être Grand Père. «  Et le poème n’est pas là. On a une machine versifiée , c’est tout. Pour ce qui est de Dieu, ce que je voulais dire est qu’il lui apparaît ( pardon!) au delà de tout Dogme comme le nécessaire répondant du malheur Hugolien. Dit autrement, il faut que Dieu existe pour qu’ Hugo puisse trouver quelqu’un de sa dimension auquel se plaindre , ou se soumettre. Des Contemplations à Mes Fils, le langage est le même : « Il faut que l’herbe pousse et que les enfants meurent:/Je le sais, o mon Dieu « . Constat qui devient , mais on en trouverait avant, aveu d’ impuissance dans Mes Fils: « Éternel Dieu, vous seul fermez la porte de la tombe, et vous savez pourquoi ». Dans la scénographie hugolienne, Dieu est le répondant du malheur du poète. Le gardien de l’indicible. On pourrait dire qu’ Hugo reste profondément théiste, jusque dans son anticléricalisme !

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Les visites, c’est autre chose. C’est le côté salon, montrer qu’on existe et qu’on va bien aux gens de l’extérieur, où jouer « un rôle biblique «  pour les proscrits dissidents. ( affaire Hubert, par exemple, ou ils sont infiltrés par un auxiliaire découvert de la police de Napoleon lll. Ca manque de se terminer très mal, n’était Hugo. Autres dissensions repérables avec Pierre Leroux , qu’il nomme « le Philousophe », et le républicain Dejacque, sa bête noire. Mais croire en Dieu suppose au moins quelqu’un d’extérieur à qui adresser ses plaintes poétiques. Dieu est le déclencheur de la poésie hugolienne la plus haute, qui peut plaire en effet , et plaît à son public . C’est le succès des Contemplations. Encore que le poème Le Revenant , ou un enfant revient dans le ventre de sa mère, quoique assez médiocre, est un de ceux qui lui valent le plus de courrier…

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Ce qui prouve qu’on n’est pas maître du goût de ses lectrices! Car le Revenant suscite surtout des Lettres de Femmes! Façon Cher Maître, j’ai vécu ce que vous dites, pour caricaturer un peu!

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Les compliments, dans l’ Exil, participent au Dieu Hugo et alimentent la paranoïa hugolienne dans le genre puisque l’on a dit que ce que j’ai dit est vrai,!alors c’est vrai et je suis irremplaçable. Ce qui se traduit par un texte de retour d’exil vers 1870-71 « ils ont beau faire, ils sont trente-cinq millions, je suis la Vérité. Le pouvoir ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse , c’est d’être le Dictateur Moral de l’ Avenir » C ´est cela aussi, Hugo.

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

C’est pourquoi ce texte est resté inédit, sauf erreur!

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Et là, dans le texte que je viens de citer, c’est le côté prophète III eme Republique qu’il met consciemment en marche. Tout pour que l’ Empire ne revienne pas. Il se trompe, mais c’est un autre problème. MC

Anonyme a dit…

Je reviens au texte que vous citez, révélateur ce « Et pour que je te parle, il permet que tu dormes ». Le dialogue ne peut donc avoir lieu que dans le rêve.ou dans l’au-delà du réel. De même, la réduction de Liberté à une larme, qui renvoie à la séance spirite initiale et à la conversion par les Larmes devant la manifestation de la « fille morte «  de Villequier: « les époux charmants enlevés par le fleuve pensent à vous ». Sauf qu’Hugo n’aimera jamais Charles Vacquerie, époux de Léopoldine à qui sera dédié un transparent et nul « à Ch…V… « dans les Contemplations. Ne reste donc en scène que Liberté-Leopoldine, réduite pour s’exprimer aux larmes et au sommeil. De la même manière que Hugo pense la percevoir dans ses rêves, donc.

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Et il faudrait tenir compte aussi du très dur; « Ce qui survit de toi, c’est moi. Je suis ta fille. » Si le « Va » pars de cet être là, on peut penser à quelque chose comme une acceptation de sa dimension Angélique passée. Ce qui expliquerait l’ anéantissement ultérieur d’ Isis-Lilith, Parce que, d’une manière ou d’une autre, Satan a choisi obscurément de n’être plus Satan. C’est probablement pourquoi le poème s’arrête au seuil de cette transformation. On ne peut demander à Hugo , et Hugo ne peut demander à lui-même, de rentrer sous la banniere d’un Dieu triomphant et magnanime , ce qui signifierait l’écrasement de sa création poétique. Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Christiane a dit…

Entre Satan qui ne veut plus être Satan, Dieu qui se rétracte (Tsimtsoum) , la terre qui tremble , les glaces qui fondent, le réchauffement climatique.... les êtres humains vont devoir être créatifs !

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

D’où je pense l’inachèvement de ce poème, lequel finit dit un vers très pompier » Satan est mort! Renais o Lucifer céleste! ».! On peut penser que toute cette partie est comme un songe poétique, du « Non je ne te hais point ! »a la fin. Pour les Contemplations, il dit aussi «  c ´est ma Granfe Pyramide » . Tombeau et monument, donc. Un point commun avec la Fin de Satan est cette apologie de l’Ouragan’ que pus avez citée, et qui parait aussi dans Les Mages ( «  l’ Ouragan est la force aveugle » etc. Thématique probablement issue de la Kabbale , peut-être expliquée par Adolphe Frank, auteur du seul ouvrage serieux du siècle sur la question,
Et sûrement pas Alexandre Weil! qui s’en vantera sans convaîncre . On remarquere qu’avec Liilith et l’ Ouragan, Hugo , sans s’y réduire, n’est pas si mal informé sur ces questions. Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

C’est un autoportrait, cet homme-ocean! Cela dit, je me trompe en finissant le poème par la métamorphose de Satan. Il ne faut pas oublier le «  Dieu parle » qui implique un locuteur d’envergure, et peut-être un changement de dimension, Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

L’intervention directe de Dieu se superposant à celle de Liberté pour le rachat de Satan. Mais c’est aussi la dimension la oins concluante. Comme disait Leon
Cellier non sans humour » VH aurait-il fait parler Dieu comme Chimene? »

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Je ne crois pas. On est dans l’esquisse, le brouillon, comme partout dans ce manuscrit. Il en est certes de plus forts que d’autres, lorsque Hugo s’attaque au déluge, mais ici, il ne s’agit pas d’opposition mais de conciliation de deux principes fondamentaux qui tiennent à la base même de la création hugolienne. Hugo se trouve dans la situation -sans grande issue selon Freud-du patient opérant sa propre psychanalyse..,,Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Cette dialectique maistrienne suppose le surgissement du Lucifer refoulé : Un ange est entré nous, ce qu’elle a fait te compte/ L’homme enchaîné par toi, par elle est délivré./ Mais c’est toujours l’ aspect Lucifer qui l’emporte dans la plume et par elle, au prix d’un inceste sidérant devant lequel VH a probablement reculé: Viens, la prison détruite abolit la Géhenne/ Viens, l’ Ange Liberté, c’est ta fille et la mienne / Cette paternité sublime nous unit. Ce qui suit est proprement fusion: «  L’ archange ressuscité et le Démon finit: Et j’efface la nuit sinistre , et rien n’ en reste/ Satan est mort : renais, O Lucifer céleste ». Mais fusion voulue, oui, et par Dieu, me semble-t-il. MC. (PS il se peut que l’appareil ne fonctionne pas dans l’immédiat)

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Mais justement, il ne peut être l’un et l’autre, d’où l’aspect perpétuellement ébauché de La FDS’ qui ne sera pas finie! Pour l’inceste spirituel , c’est Pierre Albouy dans son edition des Contemplations qui a mis l’accent sur certains poèmes plus que troublants adressés à Leopoldine. A partir de la, il était facile de prolonger pour Satan! Quel sorte d’enfant était-il? Très eveillle pour les jeunes filles, ( «  Et ton rire, O Pepita » in les Fredaines du Gd pere enfant, en pleine Campagne d’ Espagne»et pareillement, très éveillé pour la Bible: «  Joseph Ruth et Booz, le Bon Samaritain / Et quand nous l’eûmes lus, le soir nous le relumes! ». (.Contemplations) . On a parlé de curiosités de mauvais prêtre à propos des Suisse, Cloche, qui parsèment les Carnets. Il reste à savoir si cette curiosité la ne procède pas plutôt d’une complémentarité Bible _Femme, curieusement absente de la FDS au profit du couple Bible-Fille également revisitees. Bien à vous avec toutes les réserves possibles sur mon appareil! MC.
PS Pour le reste, ce que nous appellerions un profil d’élève de C! On ne pense pas toujours aux mathématiques s’agissant de Hugo. On a tort!

Christiane a dit…

Ce siècle avait deux ans

« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre,
C'est moi."

Ce poème extrait du recueil "Les feuilles d'automne", m'a toujours intriguée...

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Hugo et sa famille mériterait un chapitre en soi. Dans VH raconte par un témoin de sa Vie, Il a tu les divisions. Un couple, le Général et Madame, qui ne s’entendait plus. Il a donné sa version de l’ affaire La Horie, en effaçant le côté volage de Sophie Trébuchet .et là, il trace un portrait quasi ombilical de sa mère Il y a en effet de quoi réfléchir dans ces Feuilles d’ Automne, au delà de leur célébrité et de l’unanimité qu’ elles suscitèrent. Oui, même Sainte Beuve!

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

J’en suis moins sur . Il y a l’affaire La Horie, et les tractations laborieuses, menées par Abel, l’ aîné, pour rapprocher les enfants de leur père et obtenir de lui de l’ argent. Il y a aussi le fait que Victor gobe , l’ayant entendu dire de son père, toutes les fables sur ces fabuleux Hugo de Lorraine qu’il resservira ad nauseam dans la Légende des Siècles. Certes, dans Expiation, il y a l’étonnant «  et Bonaparte, / tremblant comme un enfant sans mère/ » mais je me demande si l’enfant sans père n’ a pas été un moment le jeune Hugo et sa fratrie. Il suffit de voir le parti tiré de l’ antithese: « « Mon père vieux soldat, m’a mère vendéenne », et le parti qu’il en tire, plus favorable au soldat qu’ à la mère, à qui au surplus, le qualificatif de Vendéenne allait assez mal. Là dessus, Edmond Bire a écrit des pages négatives mais intéressantes…. Et du vivant d’ Hugo! MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Si l’on prend à la lettre » les fredaines du Grand Père Enfant, « il aurait environ. cinq ans lors de ses premiers souvenirs amoureux…

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

En fait, l’idéal serait de decouvrir la Fin de Satan dans le manuscrit! Ce qui est possible à la BN via le microfilm. On s’aperçoit alors que tout est ébauche. Quel leçon choisir entre «  l’Oeil sinistre de Jean dans le ciel noir plongeait », choix des héritiers, et une autre, moins belle, que vous trouverez en poésie Gallimard et qui a pour elle,derision, un éminent Hugolien ? MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Rien ne remplace cette impression d’avoir entre les mains un jaillissement souvent sublime, plus rarement pompier même si existe, hélas, le Chant des Oiseaux…la on voyage au bout de l’Inacheve.

Anonyme a dit…

Il est tout de même revelateur que le jeune Hugo ait écrit une Ode intitulée l’ Antechrist: « Il viendra quand viendront les dernières ténèbres/ Que la source des jours tarira ses torrents/ Qu’on verra les Soleils, au fond des Nuits funèbres,/ Pâlir comme des yeux mourants…. ». Comme premier crayon , ce n’est déjà pas mal ! MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

L’heure de l’éternité du monde du Christ, succédant à celui de l’ Antechrist, précisément. Quels textes libertins lisez vous? Le Theophrastus Redivivus, qu’on vient d’ attribuer sans vergogne dans une thèse de troisième ordre à Guy Patin? Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Il m’est arrivé de travailler sur mes micro films de la FDS et des carnets spirites, oui. Et de voir sur les feuillets originaux le poids de la Table quand elle «  dessine » ce qui lui arrive assez souvent.. Impressionnant phénomène de Groupe. Ce qui separe l’ Antechrist de la FDS, c’est que le drame de Villequier n’a pas eu lieu. Le basculement vers l’intériorité consécutif à l’exil non plus.Hugo s’embourbe donc dans le dogme et les représentations convenues. Pour ce qui est de la responsabilité de Dieu là dedans, je rappelle que la révolte de Lucifer fait partie du donne biblique, sa transformation aussi. Hugo en ajoutant cette chute et cette distorsion du temps obéit aussi aux lois de la poésie épique auquelles la FDS se conforme. On peut ajouter qu’ Hugo joue à s’y faire peur, à s’y projeter, mais guère plus. L’épopée l’oblige à grossir, et tant mieux si , à la différence de l’ Antechrist, il va y mettre beaucoup de lui-même. Le lecteur en sort gagnant.
Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

On revient a Genese, et aux deux versions cousues selon Renan et d’ autres de l’Elohimiste et du Yhaviste.Hugo ne le sait pas, mais utilise sciemment le passage sur la Révolte de Lucifer en l’ amplifiant cote châtiment.

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Il y a au moins trois chutes : celle de Satan, celle du Monde, avec le Déluge, celle de Nemrod. Toutes ont des conclusions pessimistes. Pour Satan, pour le Déluge, avec la survie d’ Isis Lilith. Pour Nemrod ( Il est dit « Nemrod en s’en allant n’empiéta point la guerre ». ) on notera la place curieuse du crucifié, à la fois curieux des forces occultes ( La Sibylle d’ Achab » et centre de la vision humaine: « Et l’œil du Genre Humain, frémissant, continue, de regarder monter cet homme dans la nue ». Même si « O nuit, ce qui sortit de Jésus, c’est Caiphe »(suivent une trentaine de vers assommants!), il est difficile de voir ici une chute de même nature que les deux autres ! Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

On retrouve ici des images matricielles dont l’ araignée faite soleil au cours d’un pari entre Dieu et Iblis, avatar musulman (?) de Satan, qui doit être contemporain du poème pré-cité. A la fuite d’ Iblis répond la dissolution d’ Isis-Lilith…

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Là il faut penser à la métamorphose sur fond de Pari entre Dieu et Iblis ( sorte de Satan musulman) de l’ Araignée en Soleil in Légende des Siècles, si je ne m’ abuse.Bien à vous et en souhaitant que ça passe. MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…

C'est quand même un drôle de marché entre Iblis et Dieu. Chacun, selon la proposition d'Iblis, transformera ce que l'autre lui donnera. Iblis en Mal et Dieu en Bien.
La trouvaille : quand Iblis lui donna une araignée, Dieu en fit un soleil !

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Notez que là, il est ébloui. Ce n’est pas si mal!

Christiane a dit…

Hugo est incroyable... quelle imagination...

Anonyme a dit…

Dans le même temps, noter le côté » Dieu est Dieu non de. Dieu! » qui rend ce poème sympathique .

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Je ne suis pas sûr que Dieu soit ici patient . Mais c’est une leçon adressée au Mal à partir de ses propres difformités. Et lcurieusement, il y a quelque chose d’ Hugo chez ce Dieu là ! MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

La publication de la Légende s’échelonne sur trente ans, et Hugo ne s’interdit pas de puiser dans ses réserves. C’est le cas pour Abîme, cité par Soleil Vert, c’est peut-être le cas pour celui-ci, dont la préoccupation reflète bien le conseil des Tables; « Pourquoi ne faites-vous pas des vers sur les esprits inférieurs? . »Pourquoi plaigniez-vous Pelisson, et ne plaignez - vous-pas son araignée ? ». Et Hugo suivra ce programme, lui pour qui l’animal était peu de chose. Ce serait une bonne raison si c’est le cas. Cf Contemplations « Je payai le pecheur »et dans la Légende des Siècles, le bouleversant Crapaud. Je n’ai pas ici la date de ces poèmes, mais ils se ressentent de la Crise Spiritualo-poétique provoquée par la Table et pourraient dater de 1855-57 . Voilà ce que je puis vous dire. A présent, allez-voir Massin ou Poesie-Gallimard. Bien à vous. MC

Anonyme a dit…

Derrière Cain bourrele de remords, ne pas oublier Eugene Hugo, le frère devenu fou autour du mariage de son frère, et se demander si toutes ses fortifications déployées dans le poeme jusqu’ à l’hallucination ne rejoignent pas celles qu’ Hugo s’est construite contre lui-même. Le poète sur de son art plus qu’aucun de sa génération est aussi celui qui peut dire à Paul Stapfer: j’ ai ete Homere, Eschyle, Isaie, plus deux ou trois rois de Grèce dont j’ai oublié les noms » Propos publiés autour de 1900, mais attestés, car venant d’un homme de formation universitaire et protestante, et qui est tout sauf un plaisantin.,, MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Pour Eugene, la chose était connue. Ça ne fait pas d’Hugo un Cain, mais imaginez-le à la pension Cordier, très jeune, quand on applaudit les vers de son frère, ce qui etait le cas.. Et voyez les deux, plus tard, en rivalité avec Adele. Rivalite qui déclenche la folie dans le cas d’ Eugène, et voyez comme Eugene est peu présent dans «  VH raconte par un témoin de sa Vie », le témoin étant Madame Hugo , dont le manuscrit est très contrôlé. Enfin à Guernesey ce vers écrit pour lui: « Ta maison est à toi, on t’y laissera seul », pas faux non plus d’ ailleurs! Bien à vous. MC

Anonyme a dit…

Et jusque dans les années 1925, l’ Anti-Hugo lancera Eugene contre Victor. Maintenant, ce sont les biographes :qui l’admettent ; Decaux, pas si mauvais, Hovasse, et bien d’ ’ autres…

Anonyme a dit…

Lire « les Anti-Hugo lanceront Eugene contre Victor, » si tant est qu’ils le lancent, d’ailleurs !

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Merci de me l’ avoir rappelé. C’est effectivement la seule fois où Hugo évoque Eugene,,déjà hors-champ…. Bien à vous MC. PS répondu ceci hier, mais le blog a des difficultés de transmission. PPS a éviter : le Dictionnaire Amoureux de Victor Hugo, récemment paru et
Confie on ne sait pas à qui…..

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

La paix est revenue au moins en apparence. Hugo en a terriblement voulu sur le moment à son frère de cet acte de « profanation »accompli sur de « saintes reliques » , sans doute un don de la future Madame Hugo à Victor. J’ignore si c’était, mais on l’a soutenu, une boucle de cheveux… et j’ignore qu’elle pouvait être la profanation , jamais explicitement dite. Je me demande si ce calme et cette paix apparente n’ont pas pour mission de véhiculer auprès du public une certaine image d’ Eugene, à mille lieues du fou furieux de Charenton. Esquirol, aliéniste clairvoyant, avait fini par interdire à Hugo de visiter Eugene…. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Sur l’interdiction d’´Esquirol vis-à-vis de Hugo relançant la folie du frère, on a les documents, si. Après, il faut que je relise les Feuilles d’ Automne, ce qui risque d’arriver. Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Disons pour Bernanos que le curé est aveugle sur ses réussites. Il voit de trop près. Signalons aussi que sa mystique est rarement sereine, en cela, accord entre Donissan devenu le Saint de Lumbres, et le Curé d’ Ambricourt. Deux morts au service de Dieu. Deux échecs apparents, deux réussites réelles, Je reviendrai sur Satan un peu plus tard afin de ne pas dire de bêtises. Bien à vous. MC

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Anonyme a dit…

« L’enfer pour Satan c’est de ne plus pouvoir aimer ». Admettons, mais il le revendique fièrement au départ. .Et la, Dieu n’y est pour rien ; « Il aura le Ciel bleu, moi j’aurai le Ciel noir! Croit-il pas que j’irai sangloter à sa porte? …Je hais l’ Azur, l’Univers, le parfum! ». Fait aussi partie du cahier des charges bibliques cette « chute des Anges Rebelles » qu’ Hugo focalise sur le seul Satan. On peut juger ça inhumain , mais Hugo ne fait rien d’autre que s’appliquer à lui-même un tourment d’origine vetero-testamentaire réadapté par le christianisme. L’inversion créatrice procède ainsi;

Je -moi, Hugo- ne peu concevoir d’équivalent à Dieu, dans le jaillissement qui caractérise mes années d’exil. D’où cette projection sur et en Satan, projection ou j’apparais double. Et Démon, et Satan rêvant de rentrer en grâce, et y rentrant en effet progressivement par le sommeil.. ( ici probables références magnétisantes à cet état de suspension.). D’où ce pardon, largement fantasmé et jamais définitivement écrit, ce qui veut dire quelque chose. Échappée de l’ Ego Hugolien dans ce pardon accordé par Dieu seul? Désir de réintégrer, sous l’influence des Tables, une cosmologie normale? Ou/ et, impuissance à penser ledit pardon? Je crois qu’entre ces alternatives, il convient de ne pas choisir,’Qui plus est, l’adhérence au schéma bernanosien est démentie et par le côté brouillon du Pardon, et par les oeuvres ultérieures du Père Hugo alors que s’ébauche par l’exil un nouveau tarot à la mort avec drapeaux rouges, sépulcres éphémères, et dans le rôle de l’ Officiant, Hugo;! «  C’est sur les tombes qu’il convient de parler de resurrection « assène-t-il a un auditoire souvent anticlérical. C’est une belle lecture, mais je n’y crois pas., l’´assurance que l’Enfer et le Paradis sont des « mondes bêtes « figure qui plus est dans le Journal d’ Adele II autour de 1854-55. Hugo n’est pas Georges Bernanos. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Il a même pensé éditer en un triple volume Dieu, La Fin de Satan, la Légende des Siècles, projet fou dont Hetzel , beni soit-il, le détournera. Mais ce que nous lisons est largement posthume, de sorte que ces batailles n’ont pas été livrées! Sinon pour lui-même. Dieu est élaboré je crois en même temps qu’ure partie de la Fin de Satan, dont on sait qu’elle l’occupe beaucoup en 1854-55 et qu’il en lit des fragments chez lui. Dieu ne doit pas être lu comme un prolongement de la Fin de Satan, mais plutôt une réponse au discours des Tables. Même écriture de la pluralité, même usage des voix, même usage des ténèbres comme moyen de connaissance .( « et je mourus) Simplement, à la. Différence de celles-ci, une mise en ordre, passant par des règlements de compte ( Swedenborg!), une organisation interne, bref tout ce que le Discours Spirite ne donne pas. Le danger de ce long poème, outre qu’il expose Hugo à jouer un rôle de prophète , est de le voir s’avancer dans une sorte de poésie métaphysique qui l’expose directement à ses détracteurs. Ce pourquoi Dieu ne paraîtra pas que dans les posthumes . Reprocher à Hugo d’en faire trop, c’est reprocher à Picasso d’être Picasso. C’est dans sa nature. Il y a dans les posthumes des œuvres expérimentales, qui notoriété a Enid ans les Contemplations , ni dans les Châtiments,d’ autres inspirées par le Spiritisme ( La Dame Blanche de Jersey dessiné de troublants dessins au Guéridon, et commande des vers : elle aura À celle qui est voilée, et, dans le reliquat, la Chanson du Spectre! Et puis les œuvres philosophiques , et parmi celles-ci, La Fin de Satan , et Dieu, aussi différentes que possible. On comprend pourquoi. Hugo peut se projeter partiellement dans Satan, mais pas du tout dans « Dieu ». Bien à vous. MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Il faut accepter, dans l’ Exil, une part d’œuvres vouée au public ( Châtiments, Contemplations, Légende des Siècles) et une autre, à sa manière prophetique, qui ne l’est pas ( Fin de Satan, Dieu, l’ Âne, etc) plus des œuvres participant de l’un et de l’autre : comment classer le « Je suis fait d’ Ombre et de Marbre » , qui finira dans les Quatre Vents de l’Esprit ou Toute la Lyre, deux recueils posthumes, par exemple ? Ou le mystérieux , et très prise de Breton «  Autrefois, j’ai connu Ferdousi dans Mysore » ( Légende des Siecles) , ou d’autres? Bien à vous’. MC

Anonyme a dit…

« Victor Hugo est surrealiste quand il n’est pas bête » disait Breton. Pas mal vu!

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Et vous n’avez pas vu Guernesey ! MC

Christiane a dit…
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Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Je me demande avec vos extraits si le thème de Bernanos n’est pas là. La paroisse morte de Ouîne, plus très en bonne santé avec le cure. D’ Ambricourt, diabolisée (?)! Dans sous le Soleil, et morte avec Ouine. C’est aussi un lecture possible ! MC

Christiane a dit…
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Anonyme a dit…

Ou, plus exactement , si trente ans avant Mr Ouine, ces prodromes ne se font pas sentir, mais à des degrés divers, dans les deux grands romans initiaux.. Sans oublier Un Crime, roman de mise à mort cauchemardesque de l’ Innocence.

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