samedi 13 août 2022

Pages perdues

 

Paul Di Filippo - Pages perdues - J’ai Lu

 

 

 

Paul Di Filippo, dont les éditions Le Bélial’ ont publié en mai 2022 une novella Un an dans la Ville-Rue, reste encore un auteur à traduire et à découvrir, malgré une longue carrière littéraire jalonnée d’une trentaine d’ouvrages. Il aborde différentes thématiques de science-fiction, steampunk, weird, biopunk, et ce qui nous intéresse ici, les univers alternatifs. Pages perdues est un recueil de neuf nouvelles, paru en 2002 aux éditions J’ai Lu. Il n’a pas été réédité depuis. Qu’importe. Il faut savoir parfois déterrer les pépites.

 

L’auteur a regroupé les textes en cinq décennies s’étalant des années 1920 aux années 1960. Il s’agit d’Histoires alternatives dont les acteurs sont des écrivains. Toutes ne répondent pas aux critères de l’uchronie, mais la vie de ces personnages imaginaires emprunte des éléments biographiques et plus souvent bibliographiques à ceux que nous connaissons ou que nous avons connu dans le monde réel. Paul Di Filippo reprend à sa façon le propos de Sainte-Beuve, en l’inversant. Les œuvres des romanciers inspireraient leur vie. Ces jeux de pistes postmodernes sont familiers des anglosaxons comme le suggèrent par exemple les écrits de Jasper Fford.

 

Anne et son rêve hollywoodien
Les trois premiers auteurs auxquels s’attache Di Filippo n’ont jamais écrit de science-fiction. Il est vrai que le genre va vraiment démarrer aux USA dans les années 40. Deux de ces récits figurent parmi les meilleurs du recueil. L’un a trait à Anne Frank (« Anne »). Un soir de décembre 1938 son père Otto accueille à la gare d’Amsterdam ses deux beaux-frères. Ceux-ci ne font qu’une halte dans la capitale hollandaise avant de partir aux Etats-Unis. Ils réussissent à convaincre les parents d’Anne et de Margot de leur confier leurs filles, face à la menace nazie grandissante. Outre-Atlantique, Anne, qui tient un journal intime, passe une audition devant Louis B. Mayer. Séduit par sa voix, il lui fait signer un contrat. Sa carrière cinématographique s’envole grâce à son rôle dans Le magicien d’Oz. Elle remplace Judith Garland tuée accidentellement. Dans ce monde-là Anne Frank a réalisé son rêve hollywoodien : Somewhere over the rainbow, way up high/There's a land that I heard of once in a lullaby/Somewhere over the rainbow, skies are blue/And the dreams that you dare to dream/Really do come true. Ugo Bellagamba a écrit qu’à l’inverse des utopies, les acteurs historiques ne sont que les révélateurs des uchronies et pas leur moteur. Il semble qu’exceptionnellement ici ce soit l’inverse.

 

Dans « Terre sans hommes » Antoine de Saint-Exupéry atterrit au milieu d’une communauté britannique au Kenya. La population occidentale a été décimée par une épidémie. Il est un des rares rescapés. L’Afrique a survécu. Inspiré par le récit de Wells Things to come, Saint-Ex veut rebâtir la civilisation et constituer sans tarder une flotte aérienne. Mais c’est sans compter sur les compatriotes de Shakespeare qui entendent surtout préserver leur mode de vie colonial et réserver l’usage du carburant à l’approvisionnement de leurs alcools, tabacs et produits stupéfiants favoris. C’est spirituel, brillant, et on notera la présence du jeune James Graham Ballard, un des rares avec une ancienne amante du romancier, la pilote Beryl Markham, à s’intéresser au projet. Di Filippo réussit même à placer un des aphorismes lourdauds dont Saint-Ex avait le secret.


 

Joseph Kafka et Milena Jesenská-Pollaková

 

Kafka en super-héros. Voilà bien une métamorphose à laquelle on ne s’attendait pas. Dans « La dernière affaire du Choucas » il passe ses nuits à traquer les malfaisants au lieu de peaufiner ses œuvres. La nouvelle, peu intéressante, est un feu d’artifice référentiel : l’ennemi, le scarabée noir, allusion à La métamorphose, le supplice promis au Choucas copié sur La colonie pénitentiaire, Millie l’assistance amoureuse de Kafka dont le prénom est inspiré de Milena Jesenská-Pollaková, les papiers « labyrinthiques » dans la presse, l’emploi de bureau aux « Assurances ouvrières contre les accidents pour le royaume de Bohême », l’excursion au bordel etc.

 

Les notes des traducteurs s’avèrent indispensables pour les six nouvelles qui mettent en scène des romanciers de science-fiction américains, à l’exception d’« Instabilité » dont les protagonistes principaux sont Kerouac et Cassidy. Deux d'entre elles semblent émerger du lot. Dans la première, un amérindien navajo se souvient avec émotion de sa rencontre en 1937 avec Joseph Campbell (et non le John Wood réel), nouveau patron de la revue Astounding Stories. Pour lutter contre le pessimisme d’Oswald Spengler - dont l’œuvre a effectivement influencé quelques grands noms du genre - le rédacteur en chef promeut une littérature élaborée sur de nouveaux mythes. Le Campbell imaginé par Di Filippo est un personnage composite  dont les traits évoquent également un autre Campbell, universitaire spécialisé dans les langues anciennes. Il aurait rencontré Joyce et Sylvia Beach. Ce génie a un projet ambitieux, transformer le monde par la littérature. Bien éloigné des préoccupations du modèle original pour la Dianétique de Hubbard, il publie en collaboration avec Jung des éditions étrangères d’Astounding dont les textes incluent des messages subliminaux. Et ça marche : en Allemagne Hitler est renversé. « Le Monde de Campbell » mérite le détour.

 

Les amateurs de P.K. Dick liront avec plaisir « Linda et Phil », une fiction complètement dickienne. L’idée en revient à l’auteur d’Ubik lui-même : « Ma vie imaginaire, qui n’existe que dans mon esprit, est la suivante : j’ai découvert Linda Ronstadt et je passe à la postérité comme le type de chez Capitol qui l’a engagée. » (1). Dans l’univers imaginé par Di Filippo, Phil Dick a épousé Linda Ronstadt dont les parents tiennent une quincaillerie. Il s’oppose à sa carrière de chanteuse. Un jour il déchire accidentellement une affiche du président-dictateur Limbaugh. Les représailles risquent de mettre à mal la mission qui lui a été confiée : réparer la faille temporelle qui empêche Linda Ronstadt d’accomplir son destin de chanteuse. Des pastilles euphorisantes, un canard automate bavard… pas de doute le lecteur navigue dans les eaux d’Ubik et du Dieu qui venait du Centaure.

 

John von Neumann, Richard Feynman, Stanislaw Ulam
D’autres récits dénoncent les travaux scientifiques ayant mené à la conception de l’arme atomique. « Instabilité » voit Jack Kerouac et Neal Cassady embarquer Richard Feynman et John Von Neumann dans une randonnée automobile mortelle. Dans « Les Troisièmes Guerres mondiales » - une uchronie - , un voyageur temporel dégomme les physiciens de la première moitié du XXe siècle. Le second conflit a bien lieu sans les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Les américains finissent par débarquer au Japon, la Chine devient une démocratie et … au sein des Beatles, Pete Best garde son emploi à la batterie. Enfin deux textes rendent hommage à quelques écrivains de science-fiction. Au sein du cosmos alternatif de « Mairzy Doats », Robert Heinlein, président des USA expédie malgré eux Henry Kuttner, Chuck Yeager et Neal Cassady sur la Lune. Objectif, relancer la conquête spatiale. Le tout au pas de charge bien dans la manière de l’auteur de Révolte sur la lune. « Alice, Alfie, Ted et les extraterrestres » voient James Tiptree, Alfred Bester et Théodore Sturgeon affronter des aliens et fusionner en une gestalt sturgeonienne moyennement convaincante.

  

Paul Di Filippo propose une Histoire revisitée du XX siècle étonnante. Ses incursions réussies dans le domaine de la littérature générale raviront les lecteurs peu friands de science-fiction, un genre dont il explique la disparition dans la préface du recueil !

 

 SOMMAIRE

 

1 - Introduction 
2 - La Dernière affaire du choucas 
3 - Anne 
4 - Terre sans hommes 
5 - Mairzy Doats 
6 - Le Monde de Campbell
7 - Paul DI FILIPPO & Rudy RUCKER, Instabilité 
8 - Les Troisièmes Guerres mondiales 
9 - Linda et Phil 
10 - Alice, Alfie, Ted et les extraterrestres  

 

 

 

   (1) Préface du recueil Dédales Démesurés : Philip. K. Dick - Casterman


72 commentaires:

Christiane a dit…

Beau billet. Livre très tentant. Merci.

Christiane a dit…

Des biographies imaginaires... Quel paradoxe entre réel et imagination.
Borges, T,abuchi, Calvino, Michon... d'excellents souvenirs de lecture.
Des ouvrages qui ouvrent à l'imaginaire à partir d'une foule de détails précis sur la personnalité de celui dont le destin va changer.

Soleil vert a dit…

-> La dernière phrase de cette Anne imaginaire : "je crois que l'homme est foncièrement bon."
C'est dur

-> les trois premieres nouvelles vous plairont, mais les autres vous paraitront un peu absconses

Soleil vert a dit…

Corrections effectuées
Merci 3J

Christiane a dit…

Je me souviens de cette phrase...
Quand sa sœur est morte, ne sachant que son père était vivant, épuisée, malade, elle s'est laissée mourir.
Ce livre, cette vie m'ont hantée longtemps.
Je l'ai commandé. On verra bien...

Christiane a dit…

Quand même, je me demandais pourquoi ajouter une vie imaginaire à une vie telle telle qu'elle a été vécue. ?
Pourquoi ne pas inventer totalement un personnage et sa vie ?
Il se pourrait que la vie choisie emeuve particulièrement l'écrivain, qu'il l'a trouve trop différente de ce qu'elle aurait pu être et qu'alors il invente le réel dont elle aurait pu se nourrir.
Pour cela, d'une certaine façon cette vie imaginaire va contenir un peu de sa vie, un peu de ses rêves.
Une sorte d'échange de possibles.
Ne rêvons-nous pas tous à certains moments de ce qu'aurait pu être notre vie si... ou la vie d'un être aimé qui n'a pu s'accomplir à cause des circonstances ?
Que savez-vous de Paul Du Filippo ?
Pourquoi JJJ écrit-il qu'il faudrait "vous réinventer"?
Veut-il lui aussi vous écrire une vie imaginaire qui serait un peu la vôtre un peu une autre ?
Il y a ici une épaisseur mystérieuse qui se plaît à habiter le langage.
Proche de nous, à New York, un écrivain est sous respirateur artificiel entre la vie et la mort après avoir été violemment agressé à coups de couteaux. Un homme devenu bouc émissaire de fanatiques pour un titre de livre plus que pour son contenu.
Les mots...
Réduire l'autre, l'écarter, le tuer pour éviter qu'il soit autre.

Christiane a dit…

la trouve / l'a trouvée

Christiane a dit…

J'écoute Claudie Haigneré sur Public Sénat (Un regard). Quelle élégance et quelle précision quand elle exprime ce qu'elle ressentait dans l'espace, son terrain d'exploration. C'est une scientifique (Neurosciences) qui a fait de sa passion, son quotidien. Une astronaute...qui a su, sur terre, insuffler son émerveillement ( la cité des sciences, le palais de la découverte) et sa sagesse.
Dans une vie imaginaire vous auriez pu l'accompagner, l'écouter, écrire, lui raconter votre propre passion de l'espace.

Soleil vert a dit…

"Ne rêvons-nous pas tous à certains moments de ce qu'aurait pu être notre vie si… ou la vie d'un être aimé qui n'a pu s'accomplir à cause des circonstances ?"

oui et aussi :
L'Histoire n'est pas une science expérimentale. Expérimenter c'est reproduire. L'uchronie c'est une sorte de laboratoire de l'Histoire

Salman Rushdie : nous célébrons la multiplicité d'idées de sensations et de sentiments procurés par les livres mais les adeptes d'un livre unique sont effrayants, comme parasités par un virus qui envahit leur conscience

Christiane a dit…

Excusez-moi mais il faut que je suive une idée. Après je reviendrai à ce que vous venez d'écrire qui est important.
Voilà, observant cette noria de commentaires, je pense aux séries de dessins de Matisse que j'avais vu au musée dArt Moderne.
J'avais dialogué avec un visiteur qui, les scrutant, ne comprenait pas qu'il n'ait pas corrigé le premier plutôt que de faire une suite où les variations étaient minimes. Mais ce n'est pas l'écriture d'un manuscrit où l'on peut barrer, effacer, annoter. Aucun dessin de Matisse n'a reçu de correction, d'ajustement. Chacun était fini mais la pensée était inachevée alors il en faisait un deuxième, puis un troisième, etc. Jusqu'à atteindre ce qu'il cherchait.
On le voit bien dans certains portraits ou la blouse roumaine.
Dans les commentaires, c'est pareil. On écrit une pensée. Elle est envoyée, non modifiable mais on peut en écrire une autre semblable et différente jusqu'à ce qu'on approche de ce qu'on voulait dire.
Je trouve cela très émouvant.
Maintenant je reviens à votre commentaire.

Christiane a dit…

Vous écrivez : "L'uchronie c'est une sorte de laboratoire de l'Histoire"
Une réécriture qui peut modifier certains éléments, en garder d'autres, expérimenter la projection d'une situation dans l'avenir en faisant intervenir l'imagination, la crainte, les pressentiments. Est-ce cela que vous pensez où ai-je mal compris ?
Vous écrivez ensuite la référence des extrémistes à "un livre unique". N'est-ce pas plutôt ce que certains fanatiques font dire à ce livre pour rendre l'islam rigoriste ? Au moyen-âge que n'a-t-on fait dire à un autre Livre qui a permis de condamner, torturer, exclure.
Ah, je préfère vos livres ! On y respire l'air de la liberté de créer, de lire, de critiquer, d'aimer, de comparer.
Et puis tous ces prophètes me fatiguent. Dieu passe dans le silence, dans un souffle, pas dans un ouragan et il n'a pas de nom et peut-être même qu'il n'existe que dans nos imaginaires et nos peurs.
On est bien, ici.

Soleil vert a dit…

"On écrit une pensée. Elle est envoyée, non modifiable mais on peut en écrire une autre semblable et différente jusqu'à ce qu'on approche de ce qu'on voulait dire."

Une pensée en mouvement

"Est-ce cela que vous pensez où ai-je mal compris ?"

Oui, une expérience de pensée

Christiane a dit…

Oui, c'est cela, cher ami ! La nymphe Écho en sourit de plaisir !

Christiane a dit…

A propos de biographies imaginaires, les passagers du George Philippar de Pierre Assouline croiseront-ils ce soir , sur Arte , les transtlantiques qui pendant quatre siècles ont sillonné les océans.
Un roman où comme à son habitude il mêle avec dextérité vérité historique et fiction.
Nous en avions longuement parlé, ici. Je me souviens...


https://www-lesechos-fr.cdn.ampproject.org/v/s/www.lesechos.fr/amp/1399959?amp_gsa=1&amp_js_v=a9&usqp=mq331AQKKAFQArABIIACAw%3D%3D#amp_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&aoh=16604093183576&referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&ampshare=https%3A%2F%2Fwww.lesechos.fr%2Fweekend%2Flivres-expositions%2Fle-paquebot-le-vaisseau-fantome-de-pierre-assouline-1399959

Christiane a dit…

Georges Philippar

Christiane a dit…

"Paul Di Filippo propose une Histoire revisitée du XX siècle étonnante. Ses incursions réussies dans le domaine de la littérature générale raviront les lecteurs peu friands de science-fiction, un genre dont il explique la disparition dans la préface du recueil !"
Chic alors, je vais me détendre !
Milena... et Kafka... Leur correspondance émouvante...

Le livre de Margaret Buber -Neumann est un éblouissant témoignage. A Ravensbrück, où elle était internée, elle rencontra Milena Jesenska. Pendant quatre ans elles furent amies et confidentiels dans l'horreur du camp. Milena meurt à l'infirmerie du camp le 17 mai 1944...
"Milena"...Traduit de l'allemand par Alain Brossat, édité au Seuil.
Voilà un rapprochement étonnant avec le destin d'Anne Frank...

Christiane a dit…

confidentes

Anonyme a dit…

je crois que c’est Borges qui rêve d’un écrivain qui écrit un Mot, lequel se prend pour le centre du monde, avant d’être impitoyablement effacé par son créateur pour être remplacé par un autre…

Anonyme a dit…

La Dianetique, c’est plutot Ron Hubbard que Campbell, me semble-t-il, et le plus curieux est , Soleil Vert, que vous citiez le roman d’ Heinlein qui couvre cette période. A savoir les premiers lanceurs de fusées, des civils ayant bien lu la SF de l’époque, leur récupération par l’armée, et dans la troupe, le jeunot Ron. Hubbard qui fait de modestes débuts d’escrocs. Erwan Chardonnet ( Mohave Epuphany) pense que le Heinlein c’est un roman à Cles, je ne suis pas tout à fait de son avis. Qu’en pensez-vous ?



Soleil vert a dit…

"La Dianetique, c’est plutot Ron Hubbard que Campbell"

Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.

Ron Hubbard est le fondateur de la Dianétique, mais "C'est pendant cette période (les années 50) qu'il (Campbell) s'intéresse à la dianétique de L. Ron. Hubbard, allant jusqu'à publier des éditoriaux en sa faveur." Wiki
Le Campbell du texte s'associe à Young, alors que l'original propage les idées de Hubbard

Soleil vert a dit…

Je précise néanmoins mon propos.
Young->Jung
L'article de Wikipedia sur Joseph Campbell vaut le détour
Merci MC

Anonyme a dit…

J’ignorais cet aspect des choses d’autant qu’Hubbard ( tout seul je crois) avait suscité des ces débuts des plaintes en Californie pour des captations diverses. Il n’est pas dbvorr durstion de dianetique à l’époque dépeinte dans Mohave Epiphany. Merci Soleil Vert. MC

Christiane a dit…

Borges... Je pense à une nouvelle, la première du recueil "L'Aleph" : "L'immortel". C'est un écrivain,grec, qui oubliant qu'il est l'auteur de "L'odyssée", devient peu à peu son propre traducteur. Pauvre Homère !.
La fin de la nouvelle évoque votre souvenir :
"Quand s'approche la fin, il ne reste plus d'images du souvenir ; il ne reste plus que des mots. Il n'est pas étrange que le temps ait confondu ceux qui une fois me designerent avec ceux qui furent symboles du sort de l'homme qui m'accompagna tant de siècles. J'ai été Homère ; bientôt je serai Personne, comme Ulysse ; bientôt, je serai tout le monde : je serai mort."
Et une autre nouvelle du même recueil : "La Quête d'Averoës", écrivain penché sur la quête de sens de deux mots obscurs pour lui : tragédie et comédie - dont il ne pourra savoir la signification. Il disparait brusquement et avec lui, les manuscrits. Et Borges de conclure : "Je compris que mon récit était le symbole de l'homme que je fus pendant que je l'écrivais et que pour devenir cet homme, je devais écrire ce conte, et ainsi de suite à l'infini."
Miroir d'un miroir... Comme si on restait pour toujours un étranger à soi-même, le rêve d'un autre, des poupées gigognes. Un autre est en train de rêver, de me rêver, d'en faire une créature de son rêve. Absurde répétition chère à Borges. De songes devenus réalité dans l'esprit d'un autre.
Illusoires biographies, biographies imaginaires qui nous conduisent au sujet du jour, choisi par Soleil vert.

Christiane a dit…

Cela mais aussi autre chose car la série de commentaires nait au cours de la lecture du livre et non après. Ils font état d'un vrai combat avec le texte et avec le lecteur que vous êtes dans le billet qui présente le livre.
J'avance et je recule, je relis, j'abandonne, je reprends. C'est difficile d'exprimer cette oscillation entre plaisir et déception car à tout instant la lectrice que je suis anticipe et souvent se trompe. Cet écart entre la lecture en travail trouée d'imaginaires possibles et ce consentement à ne lire que le livre est éreintant.
Alors oui c'est une expérience de pensée.

Soleil vert a dit…

Ah oui le combat avec le texte (et pourtant Dieu sait qu'ils sont petits mes textes) je connais

Etape suivante (entrecoupée de vacances) Farmer, et un autre Conrad.

Christiane a dit…

Vous imaginer en vacances sans un livre ou un crayon/carnet est impossible.
Entre temps j'aurais peut-être reçu ces Pages perdues.
Quel drôle de titre...
On voit l'écrivain ramasser ses feuilles. Cela n'a pas encore de titre. Et puis ça devient un titre.
J'attends les trois premières nouvelles avec impatience.
En attendant je savoure une relecture lente de "Henri Matisse, roman" de Louis Aragon (Quarto Gallimard)
Je comprends plein de souvenirs éprouvés devant les toiles et dessins de Matisse
et
à travers les remarques d'Aragon je pense aussi à d'autres écrivains.
Par exemple le rapport de la chair aux étoffes. C'est tout à fait présent dans certains textes de Paul Edel. Les femmes qu'il décrit (esquisse) sont indissociables de leurs vêtements donc des gestes possibles , du désir du narrateur.
Pour vous, je retrouve un travailleur opiniâtre du mot juste comme lui l'était dans ses dessins de mains, de lèvres, dans le blanc épargné de la feuille. Une pureté de ligne, calme et sérénité, pudeur et discrétion.
Ce soir sur France Inter,, reprise de l'émission où "Le Paquebot" de Pierre Assouline était évoqué. dans Le Masque et la Plume à 20 heures.

Soleil vert a dit…

"Le Paquebot" de Pierre Assouline

Je reprendrai sa lecture. La densité de l'écriture y est fascinante.

Christiane a dit…

Pierre de Gasquet (Les échos) en fait une recension éblouissante. Essayer de trouver car aucun lien n'est possible avec l'article.
Ce roman de pierre Assouline mérite une relecture, oui, même plusieurs pour certains passages.
Celui sur Kipling père et fils aussi.

Christiane a dit…

https://www.ombres-blanches.fr/litterature-francaise/romans-francais/livre/tu-seras-un-homme--mon-fils/pierre-assouline/9782848689616.html

Christiane a dit…

Le film documentaire sur les paquebots, hier au soir, sur Arte était passionnant. Voir Thomas Mann fuir l'Europe sur le pont d'un paquebot, ça fait bondir le cœur. Les naufrages dans la deuxième partie m'ont bien sûr fait penser au roman de pierre Assouline.

Christiane a dit…

https://www.arte.tv/fr/videos/078709-002-A/transatlantiques-2-2/

Christiane a dit…

https://www.arte.tv/fr/videos/078709-001-A/transatlantiques-1-2/

C'est au début de ce premier volet que l'on voit Thomas Mann.

Anonyme a dit…

Un naufragé de luxe, tout de même. Différents ont été les musiciens de l’époque,contraints de renoncer à la musique symphonique et à produire de la musique de film pour le meilleur et pour le pire ( Korngold est un exemple, pas unique. Il existe une interview américaine de Kalman, maître de l’opérette viennoise, qui, avec beaucoup d’humour, essaie de faire comprendre au faire-valoir américain, qu’il est avant tout un musicien sans à priori métaphysique sur le monde. Le doute me point: l’ Aleph ne met-il pas en scène un soldat romain ? Et les premières lignes , le monde occidental via le Juif errant ( l’antiquaire Cartaphilus ) et je crois la Princesse de Polignac


Anonyme a dit…

. La narration est celle du soldat pour l’essentiel. Il y a parfois d’ailleurs un côté neo-latîn troublant, Reste qu’il y a bien un narrateur mettant le texte en abyme, ce qui, a l’époque ou l’Europe s’écroule, circa 1940, est aussi lourd de sens

Anonyme a dit…

MC

Christiane a dit…

Désolée, M.C., je regarde l'approche de l'orage toutes fenêtres ouvertes .nuages sombres. Roulements du tonnerre. Les façades blanches d'un immeuble proche magnifiques par contraste. On dirait un Laporte. Pas d'oiseau.zinc des toits tachetés des premières gouttes d'eau.
Puis à 20 h, France Inter, on y parlera en autres livres du Paquebot de Pierre Assouline.
Bonne soirée.

Christiane a dit…

Émission décevante. Heureux d'être ensemble ils papotent, rient, s'échangent des messages personnels. Passent rapidement sur les romans choisis. Sont souvent en désaccord. Aiment du bout des lèvres. Balancent pas mal de scuds... Lamberterie a dit de jolies choses puis ils ont rappelé des éclats du roman qui en donnent une vision "façon puzzle". Jean Louis Ezine fut assez mutique. Cinq minutes de salon où "on cause" d'un roman qui a demandé une si longue retraite du monde pour être pensé, écrit. Souvenir d'Albert Londres mais pas seulement. J'ai entendu : Le partage de midi, La règle du jeu, La montagne magique, le Titanic, le Georges Philippar...puis ils sont passés à autre chose et moi aussi.

Anonyme a dit…

Cela arrive parfois, surtout aux émissions littéraires ! Pas d’orage ici mais une petite pluie presque continue. Sera-t-elle suffisante pour Broceliande? Je rappelle que le château de Trecesson est évacué, de même que Campeneac, et le Couvent….Comme pour le Huelgoat, les informations brillent par leur absence- un peu moins, s’agissant d’un site « sacré «  pour de bonnes et de mauvaises raisons….Bien à vous. MC

Christiane a dit…

Oui, c'est vrai... J'ai vu quelques images de l'incendie. Terrible. Et triste.

Christiane a dit…

"Mais ne suffit-il pas que tu sois l'apparence, (...) ?"
Baudelaire

Christiane a dit…

’MC, sur Libé je lis : "«Hôtié de Viviane», où se trouve le «Tombeau des Druides» a réussi à être sauvé, de même que tous les sites mythologiques de la légende arthurienne : le Val sans retour, l’Arbre d’or, le Rocher glissant de Lancelot, la Fontaine de Barenton, la Porte des secrets et le Château de Trécesson, qui restent néanmoins sous surveillance."
Qu'est-ce que l'Hôtié de Viviane ?

Christiane a dit…

J'ai trouvé cela mais on ne peut habiter dans un tombeau. Que pouvez-vous expliquer de cette légende très surnaturelle ?

"Nous pouvons donc également parler de Maison de Viviane. Autrefois appelé Tombeau des Druides, l’Hotié de Viviane est un tombeau composé de petites dalles de schiste pourpre, situé sur le GR 37.
Ce monument d’un type rare en Bretagne est contemporain des nombreuses allées couvertes construites vers 2500 avant Jésus-Christ. Le nom Hotié de Viviane aurait été attribué pour faire écho au Val sans Retour, lieu de perdition des chevaliers infidèles abritant le Miroir aux fées, demeure de Viviane, fées des eaux et Dame du Lac."
Miroir aux fées... Dame du lac... Lieu de perdition des chevaliers...
Que de mystères !
Pourquoi ditony que l'incendie l'a détruit ? Ce dont des pierres....

Christiane a dit…

Pourquoi dit-on... Ce sont des pierres

Anonyme a dit…

Ce sont des pierres en effet, mais, pour le cas du tombeau du géant, et sans doute d'autres, d'autres, en étroite symbiose avec des arbres qu'on avait coutume de voir enracinés sur ces granits. De ce point de vue, c est un peu comme l'enclos de Pleyben après la tempête qui le dépouilla de trois arbres tricentenaires. j ignore l'âge des arbres touchés, mais je le suppose assez élevé. je n'ai pas de précision sur l'Hotié, mais il faut bien dire que cette foret cache parfois ses monuments pour de mauvaises raisons à prétentions occultisantes: panneaux qui disparaissent, ou qu'on inverse pour avoir la paix; l'essentiel reste quand même pour moi Tréhorenteuc, le Val sans Retour (touché comme la dernière fois)les châteaux de Comper et de Trecesson, l Abbaye de Paimpont; il est un Tombeau de Merlin refait par la Communauté Européenne qu'on aurait mieux fait de laisser en ruines, puisqu'il n'a rien à montrer!
Bien à vous. MC

Christiane a dit…

Merci, MC, pour cette longue réponse pleine de sagesse avec une pointe d'humour. La tristesse y plane aussi.
Vous aimez profondément cette terre de Bretagne.
Et vous êtes imbattable sur les légendes qui s'y mêlent à l'Histoire.
Peut-être que votre goût de la science-fiction a partie liée avec ce monde qui vous retient captif.
Des vagues de pluie vont rouler sur les ardoises des toits et sur les troncs calcinés. Peut-être une tempête au large rendra fou un vol de bernaches.
Ma mère aimait ces sols roux, cette mer grise. Morlaix... Saint Brieuc... Nous marchions sur la grève, aussi sur les chemins entre haies et murets, dans les cimetières où elle recherchait des présences oubliées. Elle connaissait beaucoup de chants bretons. Petite, elle avait porté des sabots pour les moissons. Il fallait ça pour marcher dans la terre.. Très peu de temps... car la petite famille déménagea pour le quai de la gare ( là où maintenant se dresse la grande bibliothèque et ses quatre tours.). Je n'ai jamais compris cet exil...
Elle aimait les fleurs d'ajoncs, les bruyères, la lande. Les bigorneaux. Le lait ribot et les galettes de sarrasin. Le goémon. Les goélands. Les tempêtes qui vous fouettent d'écume..
Heureuse époque où nous retournions sur ses petites terres.
J'ai par elle un lien charnel avec le vent et les orages, le ciel mauvais, bien gris.

Christiane a dit…

Les bernaches, c'était en hiver. La nuit, elles dormaient sur la mer. Des oiseaux lourds, magnifiques qui venaient du nord.

Anonyme a dit…

La cote nord, c’est autre chose! Une réputation de dure en affaire que matérialise assez bien l’expression « « « « arguen arguen », argent argent. C’est aussi la cote des Corsaires, de Surcouf à Bollore! Je ne sais pas si mon goût pour la SF a quelque chose à voir avec Broceliande, je ne crois pas. J’ai toujours été ennuyé par Xavier de Langlais et autres Gilles Servat, dont les productions romanesques ne m’ont jamais paru décisives. Mais je vous laisse libre d’imaginer le contraire! C’est peut-être le cas dans un des mondes aléatoires de Christopher Priest ! Bien à vous, MC

Anonyme a dit…

Challenges offre un type de scenario uchroniquo-strategique
2045: Le Royaume-Uni explose, la France en Pompier.
Il parait qu'il a marqué les gradés...
MC

Christiane a dit…

C'est tellement agréable de vous lire quand vous n'êtes pas sur la défensive. Il est vrai que sur un blog proche dont j'aime lire les billets d'introduction et certains commentateurs on vous cherche querelle pour des raisons obscures. Un jour Paul Edel y a évoqué la haine envers certains pouvoirs de la pensée, de l'expression littéraire ou historique. Il y a une frange de ces rancœurs qui viennent ternir vos interventions.
Ici, vous donnez généreusement de votre temps, de votre savoir
, de votre amour pour la Bretagne et son histoire, pour la littérature aussi mais souvent pour des écrivains peu connus.
L'énigme ? Votre présence ici aimantée par vos lectures dans le domaine cher à Soleil vert : la science-fiction.
Là, j'ai un peu joué les prolongations avec les Vies imaginaires de ma mère car elle était très mutique sur les années qui ont précédé sa joie d'être mère (corsaire... Oui). Juste, cet amour pour la Bretagne où conduisaient tous ses chemins de coeur, sa naissance.
La Bretagne je ne la connais que par ces escapades familiales. Nous avons habité éphémèrement toutes les côtes bretonnes. Là, je l'ai vue heureuse, rayonnante, le regard au loin, les longues marches sur les grèves mouillées. Nous l'avions appelée La Mouette.

Christiane a dit…

Alors là, je ne comprends rien du tout ! Je regarde passer le commentaire comme une mouette dans le ciel.

Anonyme a dit…

Ah pardon!L'article du Journal Challenges dont j'ai donné le titre est disponible sur le net aujourd'hui.
Il fait partie des scenarios de SF imaginés par des pros du genre -je pense qu'on peut risquer ça- pour...l armée Française, le plus officiellement du monde!
D'où l'intérêt d'en lire le résumé (?)
A bientôt.
MC

Biancarelli a dit…

Bonnes vacances à Soleil Vert .

J’ai noté ce recueil avec intérêt,. Reconnaître les personnages pour ce qu’ils ont été et voir là où les place Di Filippo ,à travers ces histoires alternatives c’est intrigant. Un peu comme des clins d’œil que voudrait faire l’auteur.
Peut-être le message délivré est celui de garder foi dans un monde qui pourrait aller en s’améliorant. On aimerait y croire et ne pas se perdre,mais j’ai quand même de gros doutes sur l’humain et encore plus quand j’ai appris l’euthanasie de ce pauvre morse en Norvège .
A très bientôt. Merci.

Christiane a dit…

Que la lumière soit . Et la lumière fut !

Christiane a dit…

Biancarelli, un si grand plaisir de vous lire.
Oui , que la "vacance" de Soleil vert soit vaste et lumineuse.

Christiane a dit…

J'ai lu le scénario. Le genre de SF que je n'aime pas du tout.
Je préfère attendre "Les pages perdues" de Paul Di Filippo qui devrait arriver dans ma boîte aux lettres ces jours-ci

Christiane a dit…

Aussi belle et mystérieuse que "vacance d'août" de Pavese.

Soleil vert a dit…

Merci beaucoup!
Le Farmer, peut être ici avant de partir, et lecture du Conrad durant mes vacances

Anonyme a dit…

Pas très fan de Farmer, mais vous me ferez changer d’avis?!

Soleil vert a dit…

Pas sur …
Ma corédactrice m'a envoyé un réquisitoire (non publié ici) accablant sur l'auteur !

Christiane a dit…

Quand on écrit, c'est une jouissance. Quand on a écrit, quelque chose se tait , se dénoue en nous. Mais on sait que ce n'était pas le dernier mot. Écrire n'a pas de fin.
Dans vos chroniques, les livres lus, le monde est irréel mais réel en même temps. Un autre monde. Toute ma mémoire est aux aguets pour que rien ne s'efface. C'est comme une épaisseur invincible. Un tressaillement, une alerte.
Je gravite entre ces deux mondes ressentant n'être ni de l'un ni de l'autre. Ne coïncidant qu'avec les mots, la matière des mots.
Ici, le langage est l'essentiel. Nous naviguons entre lecture et écriture dans la narration romanesque comme sur les cases d'un échiquier en noir et blanc où les mots deviennent pions rusés livrant bataille contre nos rois, nos reines, nos cavales, nos fous.
Les livres sont les tours où le lecteur de tient prisonnier d'un sortilège.

Christiane a dit…

Comme c'est troublant ce choucas (kavka en tchèque) qui ouvre la nouvelle comme un héros de SF justicier. Et cette Millie Jensen (pas Jesenska) si proche de ce Frank (pas Franz) Kafka, ayant deviné sa métamorphose en choucas et le lui révélant subtilement par le don d'une statuette de choucas.
D'autant plus troublant qu'à l'instant même une corneille noire traverse le ciel de son cri rauque.
Que c'est bon de se laisser glisser dans une fiction tellement vibrante de son double.
En exergue cette pensée de Franz Kafka extraite de son Journal : "Si l'avenir l'emporte par son étendue, le passé compense cet avantage par son poids..."
Je suis ravie (sens propre et sens figuré).

Christiane a dit…

Couverture du livre de poche Getty / D.R..Dommage de n'en savoir plus car elle est superbe . (Couleurs sombres, silhouette de dos reconnaissable de F.K., livre ouvert dans le dos comme des ailes, d'autres indices pour l'instant indéchiffrables...).

Christiane a dit…

L'humour surréaliste de Franz Kafka convient bien à cette délirante nouvelle. Voilà qu'il écrit à sa soeur Ottla ( si proche de Ottilir/ Otta dans la vraie vie. Morte elle aussi à Auschwitz comme Milena...)
Quel beau. Voix, Soleil vert, vraiment.
Il pleut sur Paris, tout doucement. Un lavis d'encre s'etend sur la lumière mouillée. C'est parfait pour lire.

Christiane a dit…

choix

Christiane a dit…

Pas trop d'accord pour le choix de l'identité du scarabée noir et de ses motivations. Max Brod était son ami.
MaiPass cest le seul moment où Kafka récupère son vrai prénom...
Délicieuse balade sur le pont de Brooklyn que j'aime tant surplombant l'East River. Las, ça n'a pas duré longtemps. D'où la bombe évoquée sur la couverture. Mais le pont représenté n'évoque pas du tout celui de Brooklyn.
Une écriture fine presque effacée se devine sur cette illustration différente de celle illisible du carnet -et non du livre- ouvert dans le dos de l'homme de dos si reconnaissable.
Écrire lui donnait des ailes...
Belle écriture dans cette traduction de Monique et Hugues Lebailly..
J'aime beaucoup cette première fiction.
Étrange préface du Dr Josiah Carberry dont une note en bas de page signalé une étude sur les "pots fêlés", où cerveaux fêlés. concernant le déclin de la science-fiction après 1966.

Christiane a dit…

"Anne"
Magnifique nouvelle. Journal plein de fraîcheur, tout à fait dans le style du vrai journal d'année Frank. Margot présente at ses côtés. Les parents pas oubliés migrant en Suisse.
Le tournage du Magicien d'Oz tellement bien choisi et la phrase finale qu'elle a réellement écrite.
Magnifique. Émouvant. ( Donne encore plus de chagrin quand on pense à la fin tragique d'année et de Margot au camp de Bergen Belsen.
Livre attachant.

Christiane a dit…


Un peu du vrai journal d'Anne Frank pour se souvenir.

https://www.larevuedesressources.org/journal-d-anne-frank-extraits,1159.html

Christiane a dit…

ANNE et non pas année !!!

Christiane a dit…

Je vous ai écrit quelques impressions de lecture sur ce livre vraiment attachant, tout en haut des commentaires quand on parlait encore de "Pages perdues". (Après nous avons un peu divagué...)

Christiane a dit…

Voilà. Pages perdues refermées. Vous aviez raison, les nouvelles qui suivent les trois premières sont bien palichones. Mais j'ai beaucoup aimé partager avec vous les trois premières.
Je retourne à la correspondance de Saint Exupéry et de Consuelo.
Plonger dans le réel par ces lettres. y trouver des échos imprévus tel Hitchcock qui n'est pas trop enclin à aider financièrement Consuelo qui est sans le sou et seule à New York où lire les relances de Saint Exupéry qui la supplie de lui envoyer un exemplaire du livre du Petit Prince qu'il n'a toujours pas pu découvrir depuis sa parution est assez étonnant. Prendre conscience aussi que ce couple avait parfois du mal à sauver l'harmonie...
Il y a la fiction. Il y a la vie. Tout ce qui touche au réel de la vie avec son imperfection et ses rêves fragiles l'emportent pour moi sur toutes les fictions. Aussi je gratte leur palimpseste jusqu'à trouver leur source.
Merci de votre patience.
Encore désolée d'avoir rejeté le livre de Farmer que tant apprécient. Je n'ai pas réussi à entrer dans cette fiction. Dès les premières pages j'ai su que je n'y passerai pas... l'éternité !

Christiane a dit…

palichonne

Christiane a dit…

Dans le livre de Lola Lafon sur Anne Frank, (Quand tu écouteras cette chanson), je découvre que Philip Roth a écrit "L'Ecrivain des ombres" (1979) , roman dans lequel il imagine une Anne Frank adulte, qui aurait survécu, cachée sous un pseudonyme aux États-Unis.