Makoto Yukimura est un auteur de bandes dessinées japonais, un mangaka, connu pour les séries Vinland, un manga historique, et Planètes, un manga SF, paru à l’origine en feuilleton entre 2001 et 2004.
Les éditions Panini comics proposent depuis 2011 une traduction de cette dernière saga dans une version dite de luxe, en fait trois volumes en grand format. Une couverture rigide eut été souhaitable, l’ensemble se révélant à l’usage plus fragile que l’ancienne édition 13 X 18 en quatre volumes.

« Ceux qui sont incapables de devenir des adultes conformes aux normes sociales qu’est-ce qu’il leur reste comme possibilités ? »

Les fêlures secrètes de Fee Carmichael une américaine mère de famille originaire de Floride et chef de l’équipe des astronautes surgissent dans le troisième volume. En particulier le souvenir d’enfance d’un oncle noir vivant en forêt dont elle se sentait proche. Solitaire, en butte à l’ostracisme, couleur de peau oblige, il disparaît après l’incendie de sa maison, une cabane dans les arbres.
Colérique, impulsive, Fee partage ce trait de caractère avec Hachirota Hoshino dit Hachimaki, personnage principal de Planètes. Tout entier tendu vers ses objectifs, l’acquisition d’un vaisseau spatial et la participation à la mission vers Jupiter, « Hachi » écarte de son esprit tout ce qui pourrait menacer leur réalisation. Une forteresse mentale que Ai Tanabe, la petite dernière de l’équipe et véritable cœur d’artichaut, s’emploie à briser. Hachimaki a de qui tenir. Son petit frère resté sur Terre s’ingénie à lancer des fusées et son père, fantasque et absent est activement recherché par Werner Rocksmith le chef du projet Jupiter.
Outre Toy Box leur vaisseau poubelle, la Terre, les aventures des spationautes se poursuivent également sur la Lune qui abrite un centre médical plus apte à héberger des astronautes en raison de la faible gravité. La colonie humaine doit affronter les assauts répétés des Starworld Guardians qui exigent l’évacuation de l’humanité de l’espace au nom de principes écologiques.
Tout en sacrifiant aux codes de la littérature adolescente, Makoto Yukimura inscrit son récit dans la continuité de l’histoire de la conquête spatiale tant par les allusions aux premiers spoutniks ou au programme Apollo que par un état d’esprit évoquant les récits de l’âge d’or de la science-fiction. Le graphisme noir et blanc, mieux que la couleur, magnifie la beauté mystérieuse de l’Univers à l’image des comics français ARTIMA des années 50.
Enfin Planètes c’est aussi l’histoire de 4 personnages qui s’efforcent de vivre dignement et d’appliquer un minimum de valeurs morales au sein d’un monde de merde.
Cela fait beaucoup pour un manga auquel on ne reprochera que quelques planches couleurs pas franchement réussies dans le premier tome.
2 commentaires:
Un manga de prospective (plus que de SF), intelligent et drôle... comme on aimerait pouvoir en lire plus souvent ! Et en plus, je trouve qu'il se bonifie avec le temps. Excellent !
Merci !
Tu verras quelques petites critiques de mangas dans ce blog et pas seulement SF.C'est l'ampleur de certains cycles qui me rebute.
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