jeudi 25 janvier 2024

Histoire d’os

Howard Waldrop - Histoire d’os - La Découverte/Fictions

 

 

 

« Quelqu'un m'a demandé : "Pourquoi écrivez-vous autant d'histoires alternatives ? J'ai répondu : "Parce qu'il y a forcément un autre monde que celui-ci. Regardez-le ! Je n'écrirais pas sur un monde alternatif si j'aimais celui dans lequel je me trouve - j'écrirais des histoires qui se déroulent dans le merveilleux ici et maintenant. » H W.

 

Bien sûr il y a les relectures ; mais la vie d’un amateur de livres de science-fiction prend tout son sel de la découverte de nouveaux romans, mieux, de nouveaux écrivains. Cette manne, et c’est grande victoire, s’affranchit de la flèche du Temps. Le passé s’offre alors comme terre d’exploration. La récolte des grands auteurs laisse nécessairement en friche des noms, des ouvrages. Howard Waldrop est l’un de ces artistes passés au travers des mailles de mes filets. Personnage décrit comme marginal, ayant mené une vie précaire, il vient de décéder laissant le souvenir d’un excellent nouvelliste, plusieurs fois nommé et primé. Ses deux passions semble-t-il étaient l’écriture et la pêche, que célébra un jour Clifford D.Simak.

  

Howard Waldrop n’écrivit que deux romans dont Histoire d’os. Dans celui-ci datant de 1986 une équipe de soldats et de scientifiques rescapés d’un holocauste nucléaire au XXIe siècle tente de rejoindre l’année 1930. Ils perdent contact avec l’éclaireur qui les a précédés et se retrouvent tous dans une Amérique précolombienne. Dès lors la narration va s’organiser autour de trois récits, celui de l’éclaireur parti rejoindre une communauté d’indiens en lutte contre ce qui semble être des guerriers Aztèques, celui de la Compagnie assiégée par d’autres indiens et enfin des archéologues de l’an … 1930, au travail sur des tumulus contenant des vestiges qui ne semblent pas être à la bonne place.

  

La construction du roman ne convainc pas, le journal de Smith n’apporte rien. J’aurais aimé avoir quelques aperçus de ce XXIe siècle (le nôtre !) agonisant. Mais toute la partie relative aux aventures de Madison Yazoo Leake est intéressante, en particulier la rencontre avec les Marchands. Il y avait là matière à développement comme dans La porte des mondes de Robert Silverberg. Le personnage s'inscrit dans la trace de ceux imaginés par le Maitre qui s'immergent et parfois s'intègrent dans de nouveaux univers. La surprise provient de ma découverte de cette collection éphémère. Seulement deux ans d’existence, 1985 - 1987, malgré un contenu de haute tenue. Place aux nouvelles dans un prochain article.


85 commentaires:

Anonyme a dit…

Éphémère , en effet! Jamais vu ça !

Christiane a dit…

Mon commentaire s'est envolé. Mauvaise manipulation !
Donc je partais sur trois pistes.
Le début du billet passionnant, interrogeant la littérature de science-fiction.
La couverture du livre qui me plaît beaucoup. Belles études de crânes d'animaux blanchis par le temps. Cadrage intéressant.Des herbivores, dirait-on.
Cette nouvelle maison d'édition.
Puis l'auteur et l'œuvre.
Ici un roman, plus tard des nouvelles.
Vous écrivez : "Howard Waldrop est l’un de ces artistes..."
Artiste ?
"La narration va s’organiser autour de trois récits, celui de l’éclaireur parti rejoindre une communauté d’indiens en lutte contre ce qui semble être des guerriers Aztèques, celui de la Compagnie assiégée par d’autres indiens et enfin des archéologues de l’an … 1930, au travail sur des tumulus contenant des vestiges..."
Pas mal du tout. Donc les crânes allongés seraient ceux des chevaux ?
Indiens, chevaux sauvages...
Heureuse d'entrer dans cette nouveauté.

Anonyme a dit…

Enfin: jamais vu d’exemplaire de cette collection. Vous êtes sûr que ce n’est pas le seul?

Christiane a dit…

La réponse est dans le dernier lien...

Christiane a dit…

Dommage ce livre n'existe plus à l'achat. C'est Gallimard qui a repris l'édition du livre.
J'ai cherché même dans les occasions. Cette édition que vous avez, Soleil vert, n'existe plus. Rareté.
Donc je l'ai commandé chez Gallimard en collection poche.
J'ai lu chez Babelio quelques commentaires. Et là je suis ravie. C'est bien un squelette de cheval mais dans ce tumulus remontant à une époque où semble-t-il il n'y avait pas de chevaux. Pourtant on en trouve dans les peintures rupestres de la grotte de Pech merle... Bizarre ..

Christiane a dit…

https://panoramadelart.com/analyse/grotte-du-pech-merle

Les voilà !

Soleil vert a dit…

Devinette : la construction de la première phrase (Bien sûr …) est inspirée d'une parole d'une chanson culte …

S'Anonyme a dit…

pour en avoir acheté à l'époque une partie (et l'avoir par la suite complétée), je dirais que la courte durée de vie de cette collection tient à plusieurs facteurs :
- des tirages limités et en baisse sur la fin, de 6.000 à 5.000 (un signe du déclin des ventes)
- un positionnement tarifaire situé dans le haut de la fourchette des tp soit 80.00 Francs en moyenne et signe malheureux, le premier (le GRRM) était d'ailleurs le plus cher. Pour mémoire, un AF Garancière au format comparable et dans les mêmes années coûtait moins de 50 Francs
- des couvertures originales mais qui ne faisaient pas l’unanimité
- des auteurs peu connus à l'époque
- un fond qui sera rapidement repris en poche (chez JL mais pas que)

En tout cas, il y a des textes importants du genre dans le lot, même si certains sont surfaits (le Harrison) ou n'apportent pas grand chose au texte initial (le Bear, le Pohl).

Pour en revenir à Waldrop, son autre roman est parfaitement dispensable (on dirait un peu "La Der des Der" de Spinrad), ce qui n'est pas le cas de ses nouvelles qui ne sont souvent accessibles qu'en Small Press (même si Legend a publié plusieurs recueils).

S.

Christiane a dit…

A part l
les vieux amants de Jacques Brel ( Bien sûr nous eûmes des orages....), je ne vois pas...

Christiane a dit…

Merci S.
Vous êtes un garçon ou une fille ?

Soleil vert a dit…

Merci S. !
Oui il s'agissait bien de cette chanson
PS : l'identité de S. doit rester secrète

Christiane a dit…

Je comprends mais j'espère un jour trouver une femme pour commenter les romans ou nouvelles de science-fiction. Elles en écrivent mais il me semble que les lecteurs sont plus nombreux que les lectrices...

Christiane a dit…

Le tempo de cette di belle chanson a guidé votre plume...

Soleil vert a dit…

"On tue l’entretien que nous sommes"
Cette phrase m'épate aussi.

Christiane a dit…

Pas vous, en tous cas ! Merci de votre accueil.

Anonyme a dit…

Renseignement pris il serait d’ Hölderlin. Il faudrait voir quel mot le traducteur a employé…

Soleil vert a dit…

Blogger Christiane a dit...
Pas vous, en tous cas ! Merci de votre accueil.

Comprends pas

Christiane a dit…

J'explique, reprenant votre citation : vous ne tuez pas "l'entretien que nous sommes". Vous nous laissez tranquillement exprimer notre pensée même si souvent c'est un soliloque, une réflexion à voix haute.

Christiane a dit…

Suite
Participer à des blogs sur internet c'est converser mais sans voir l'autre. Souvent chez vous de livres. Mais cet entretien, cette conversation se font sans le pire que l'on voit sur certains blogs où se glissent dans ces conversations des injures, des accusations, des moqueries. Ici, la conversation est bonne, paisible sans être ni censurée ni édulcorée. Ce sont de vraies rencontres de paroles.

Christiane a dit…

"Tous ceux qui ont pignon sur Toile en conviendront : si l’internet est une poubelle, on y trouve le meilleur et le pire. Mais outre que le pire recèle aussi des pépites, le meilleur a ceci de particulier qu’il se trouve là et nulle part ailleurs. Si c’est désormais en ligne que ça se passe, c’est aussi là que passe l’essentiel de la conversation, là qu’elle se déploie. »
Pierre Assouline
C'est cette idée qu'il a lancée à l'origine de cet entretien que nous sommes.
J'aime avoir choisi pour salon de lecture l'astronef de Soleil vert.

Christiane a dit…

"(...) recueil inédit d’Ursula K. LE GUIN, édité par les Forges de Vulcain que nous ne saurions trop remercier de s’attaquer enfin à cette partie importante de son œuvre.
Intitulé "Derniers poèmes", il reprend deux recueils édités en langue anglaise, Late in the day (En fin de journée, 2015) So far so good (Jusqu’ici tout va bien, 2018).
L’édition prend le soin de nous proposer une version bilingue qui retrouve avec bonheur le style elliptique et expressif de cette grande autrice.
On mesure la taille de l’œuvre à sa diversité : Ursula K. LE GUIN est devenue célèbre par ses romans, mais elle n’a jamais cessé de s’épanouir dans tous les genres, que ce soit à l’intérieur de la fiction, où elle a abordé avec la force que l’on sait, tant la science-fiction et la fantasy que le récit historique et fantastique, dans une veine proche de Tolstoï ou Dostoïevsky (Chroniques Orsiniennnes) ou dans d’autres formes, beaucoup de nouvelles — dont certaines ne sont pas encore traduites —, où elle s’essaie aussi au récit féministe, des formes plus étonnantes, mais aussi des conférences, des traductions et enfin cette partie si importante de son œuvre, la poésie.

Sa poésie explore la nature, se remémore l’esprit du Taoïsme, le Tao Te King… Je trouve remarquable la langue, l’épure et sa recherche du sens qui se résume par la quête d'une sobriété dans l'expression. Ursula K. Le Guin se caractérise par une économie du mot : elle affine son écriture par la concision, donne toute sa force à un mot, et entrelace ainsi les sens par la parenté qu'ils entretiennent par leur proximité.

un exemple, « Parenté » (page 19)

PARENTÉ

" Dans la forêt, le grand arbre se consume doucement
dressé dans le léger creux de la neige
que fait fondre autour de lui la chaleur subtile et tenace
de son être et de sa volonté d’être
racines, tronc, feuilles, et de connaître
la terre noire, le soleil éclatant, la caresse du vent, le chant de
l’oiseau.
Sans racine, sans répit, êtres au sang tiède,
nous brûlons de ce brasier qui nous rend
aveugles à ce haut frère lent, feu de vie aussi vigoureux
aujourd’hui que dans la jeune pousse il y a deux siècles"

Bernard HENNINGER (site web) / nooSFere
*****************************

Nous l'avions évoquée pour un roman de science-fiction ou Fantasy ou fantastique que je ne retrouve pas dans les archives du blog pouvez-vous m'aider, Soleil vert ?

Christiane a dit…

Ce poème d’Ursula K. Le Guin, "Parenté" m'évoque la fin de la dernière nouvelle des "Gens de Dublin" de James Joyce, "Les morts", ce long soliloque de Gabriel venant de découvrir la passion secrète de son épouse Gretta pour ce jeune homme, Michael Furey, qui est mort pour elle, il y a longtemps et qu'elle n'a pas oublié.
Elle s'endort et lui se sent seul et désemparé. Il pense au rôle peut-être dérisoire qu'il a eu, lui, son mari.
Alors il se dit - comme dans la fin du poème d'Ursula K. Le Guin - "Mieux valait passer hardiment en cet autre monde dans la pleine gloire de quelque passion, que de s'effacer et se dessécher lamentablement au fil des années."

Anonyme a dit…

Parenthèse qui met fin à une petite énigme bibliographique: la traduction de La Nuit du Jabberwock en J’ai Lu est signée en 1975 de France-Marie Watkins. Ce qui correspond au tout début de l’essor des traductions de Frédric Brown dans ce pays.J’ai du l’acheter environ trois ans après, quand l’essai était transformé. Les librairies alors stockaient leurs trésors. Bien à vous. MC

Christiane a dit…

J'ai hâte de recevoir "Histoire d’os" d'Howard Waldrop. Je ne l'ai trouvé qu'en livre d'occasion. Il ne devrait pas tarder.

En attendant, je relis avec attention "L'Homme sans qualités" de Musil, sur les pas de Jacques Bouveresse dans l'essai "Robert Musil et la philosophie - La passion de l'exactitude" .
Suivre le chemin d'un homme dont la particularité essentielle c'est... qu'il n'a rien de particulier... sauf de refuser de se figer dans une personnalité stable, "peu désireux d'adhérer aux rôles et aux attentes que lui réserve son statut de jeune homme de bonne famille, et passablement refroidi par un article de journal célébrant un "cheval de course génial", il décide de "prendre congé de sa vie pendant un an pour chercher le bon usage de ses capacités."
Et c'est autour de lui que gravitent tous les autres personnages. Clarisse, Walter, Diotime, Arnheim, Leinsdorf, Moosbrugger...

Il me semble que si Musil avait pu terminer ce roman, il aurait approché un Ulrich qui ne pouvait plus décider.

Jacques Bouveresse écrit : "Il semble toutefois que Musil s'orientait vers une fin placée sous le signe de la violence et de la désillusion, avec l'échec de l'histoire d'amour du frère et de la sœur et le déclenchement de la guerre, Ulrich rejoignant la masse anonyme des soldats mobilisés. Par un ultime retournement de situation ironique, la grande entreprise de paix aboutit au déchaînement de la violence guerrière. "
Musil qui dut émigrer de Berlin à Vienne puis de Vienne en Suisse... Ruiné, malade, il ne put achever le second volet de son roman.
Il est mort en 1942.

Christiane a dit…

Bonne nouvelle. "Histoire d'os" est arrivé ! Recycle livres a 48 heures d'avance ! Et le livre a l'air complet ...

Anonyme a dit…

C’est bien comme label. On y trouve parfois des livres rares a très bon prix. Je me souviens d’une Histoire des Membres du Parlement de Bretagne, irremplaçable et proposée à très bon prix pour deux volumes in octavo! MC

Christiane a dit…

Oui. Ils sont fiables et rapides et j'aime ce qu'ils font de la vente des livres... recyclés.

Christiane a dit…

Et le roman commence par les os du cheval et l'explication de l'étonnement de cette équipe d'archéologues. Selon eux le cheval n'avait pas encore été introduit en Amérique à l'époque où leurs fouilles dans les tumulus.
Tiens donc. J'en apprends tous les jours ! ( Comme JJJ)

Christiane a dit…

Eh oui !
"Arrivés sur les ponts des caravelles et des galions espagnols en 1493 et 1518, les chevaux de Christophe Colomb et de Hemân Cortés sont les premiers aïeux des chevaux d'Amérique."

Christiane a dit…

Cette présence impossible dans le tumulus inca est bien trouvée pour donner naissance à cette histoire qui promet d'être fantastique !

Christiane a dit…

Oui, mais "Le cheval moderne a été domestiqué environ 2 200 ans avant notre ère, dans le nord du Caucase. Il s'est répandu dans les siècles qui ont suivi à travers l'Asie et l'Europe toute entière."
D'où les peintures murales de la grotte de Pech Merle dans le Quercy.

Christiane a dit…

Mais cette race de chevaux est plus ancienne.
"Merychippus (90 cm au garrot), vivait au Nord du continent américain il y a 16 à 5 millions d'années. Sa capacité crânienne augmente encore et surtout la forme de son crâne devient tout à fait ressemblante à celui des chevaux modernes."
Bon, je m'y perds... Retour au roman d'Howard Waldrop.

Christiane a dit…

Ah mais voilà l'explication :
"L'histoire du cheval chez les peuples amérindiens est d’abord celle d'une longue disparition de l'espèce du continent américain, accompagnant la fin de la dernière période glaciaire. Elle recommence par l'importation de chevaux dans les navires des colons européens au xvie siècle. Adopté par les tribus amérindiennes aussi bien au Nord qu'au Sud du continent, le cheval fait d'elles des peuples cavaliers reconnus. L'adoption de chevaux par les différents peuples amérindiens influence profondément leur manière de vivre et leur culture."

Christiane a dit…

Il a raison l'archéologue de poser cette question :
"Comment un cheval a-t-il pu faire irruption. Dans un tumulus funéraire inviolé datant du XIII e siècle ?"

Anonyme a dit…

Certes, quand on sait l’effet produit sur les amérindiens par ces hommes en armures et à pattes! MC

Anonyme a dit…

Certes, quand on sait l’effet produit sur les amérindiens par ces hommes en armures et à pattes! MC

Anonyme a dit…

Doublon à effacer !

Christiane a dit…

La construction du fantastique est très intéressante.
Sur un même constat déjà présent dans beaucoup de romans de science-fiction, celui d'une terre devenue invivable à cause des conflits mondiaux, Howard Waldrop cherche une solution ressemblant à celle du film "Retour vers le futur".
C'est en tentant de retourner dans le passé que ses personnages cherchent à intervenir sur l'histoire du monde en supprimant ce qui a causé ces guerres.
En parallèle, l'équipe d'archéologues installée dans un temps de l'entre-deux, années 30, doit trouver ce qui explique la présence d'une douille dans le crâne du cheval trouver dans le tumulus.. Donc , ils se trouvent entre les deux époques élucidant un mystère qui ne peut être résolu par l'Histoire.
Le seuil à franchir se trouve dans "une porte du temps" imaginée par l'auteur. Et là encore, on retrouve une situation familière des romans de science-fiction.
La même méditation se met en place, éclairée par de nombreuses citations mises en tête des chapitres où passé et avenir jouent au chat et à la souris avec un goût des civilisations passées en Amérique du sud.
Une grande place est donnée aux bêtes, à la nature réinventant les frontières du beau. L'écrivain de fait poète, voire démiurge.
Un beau tourbillon de l'Histoire dans la moiteur de ces forêts aux côtés des hommes et des femmes Medhicas et Huzstecas. Un univers onirique, un peu surréaliste tentant de faire revivre des mythes ancestraux.
Bon, je retourne sous la pioche des archéologues.

Christiane a dit…

Effectivement, ces infiens n'ont jamais vu d'hommes à la peau blanche, ni de chevaux, ni de fer et d'acier encore qu'ils sachent travailler l'or et le cuivre. Donc une époque un peu antérieure à la découverte de l'Amérique.

Christiane a dit…

Huastecas

Christiane a dit…

Meshicas

Christiane a dit…

L'éclaireur Madison Yazoo Leake vient donc "d'une époque sinistrée où, à la suite des bombardements, le monde entier était voué à l'extermination du fait des radiations, des épidémies, des armes chimiques (...) Tentant une opération de la dernière chance pour que l'espèce humaine ne disparût pas totalement de la surface de la terre (...)"
Transporté dans le passé "dans l'espoir d'empêcher la Troisième Guerre mondiale d'éclater avant qu'elle eût commencé."
Il est donc seul, sur son cheval, dans un paysage surnaturel, hivernal et... pestilentiel ayant subi a son arrivée un vol d'oiseaux migrateurs si compact qu'il masquait le soleil, le couvrant de fientes à l'odeur insoutenable....

Christiane a dit…

Je me demandais, Soleil vert, si vous étiez un des personnages du roman, lequel choisiriez-vous ? L'éclaireur qui traverse le temps, un archéologue ou un indien inca ?
Je choisirai, sans hésitation, d'appartenir au groupe d'archéologues.
Ce travail doit être fascinant ...

Christiane a dit…

Tout s'éclaircit peu à peu.ces équipes d'archéologues sont là pour sauvegarder, fouiller des sites archéologiques avant que tout ne soit englouti par les eaux d'un barrage. Ils ont trois mois avant que le dernier tumulus soit submergé.
C'est un projet de sauvegarde pour protéger les villages en contrebas.
Deux ennemis : le temps, la pluie.
Bessie est la femme archéologue qui est le lien entre ces journées de fouille servant de narrateur pour la partie du roman la plus réaliste.
Il y a 15 courts chapitres la concernant, numérotés qui s'intercalent dans le roman avec ceux, brefs aussi, numérotés aussi d'un deuxième narrateur, Leake, le voyageur du temps, l'éclaireur.
La boîte contenant le journal de Smith ne me paraît pas indispensable.
Mais l'alternance des narrations de Bessie et Leake sont - pour l'instant - très intéressantes.

Christiane a dit…

A vrai dire, dans les confidences de Leake je découvre que les Huastecas (Meshicas) sont des tribus cruelles. Lui vit avec les indiens qui l'ont accueilli : le peuple du soleil soit les Incas.

Christiane a dit…

L'histoire de Leakes dans sa tribu d'Hommes-Soleil est un peu simpliste et la surabondance des noms d'indiens traduits par une qualité (*) renforce cette impression de naïveté.
L'évolution du chantier de fouilles des archéologues racontée par Bessie aurait suffit à faire une nouvelle.
Vous disiez vos réticences quant à la construction du roman. Arrivée au milieu du récit , je la partage.
C'est comme s'il avait écrit deux nouvelles puis procédé à un découpage pour les alterner.
Je garde ma préférence pour le chantier de fouilles
Je les lis donc séparément pour reconstituer le fil des deux narrations.
Il me restera les boîtes pour la fin.
(* : "Prend son temps" - "Fleur de soleil" -)

Le choix du grec comme langue de communication n'est pas très crédible.

Au début, l'étonnement des indiens découvrant un cheval permettait de faire le lien avec la découverte des crânes de chevaux par les archéologues. Bonne idée.

Je reviens à votre billet, Soleil vert .
Il y a une sorte de parallélisme entre vous et l'écrivain de ce roman.
Vous écrivez :
"(...) la découverte de nouveaux romans, mieux, de nouveaux écrivains. Cette manne, et c’est grande victoire, s’affranchit de la flèche du Temps. Le passé s’offre alors comme terre d’exploration. La récolte des grands auteurs laisse nécessairement en friche des noms, des ouvrages. Howard Waldrop est l’un de ces artistes passés au travers des mailles de mes filets. (...)"

Ainsi vous aussi vous aimez retourner dans votre passé, vous de lecteur, lui d'un tumulus . Lui trouve une histoire abracadabrante d'un homme projeté dans un monde du passé , vous, vous trouvez un auteur encore jamais lu.
C'est très drôle.
On pourrait écrire une nouvelle avec vous trouvant un livre d'Howard Waldrop dans une brocante, l'achetant, commençant à le lire, alternant vos réflexions de lecteur et vos références prises dans d'autres lectures avec ce livre.
Cela deviendrait culinaire, une sorte de mille-feuilles. Et si on continue, encore une autre nouvelle : un lecteur de votre blog, lisant votre billet, décide d'acheter le livre, commence à le lire, écrit ses impressions en alternant ses impressions avec les remarques de votre billet et la lecture du livre.
Qui évoquait les fractales de Sergio ? ( Je lui dédie cette rêverie d'emboîtements et d'inflorescences. )

Christiane a dit…

Donc, cette boîte qui est découverte par les archéologues le dernier jour des fouilles, juste avant l'inondation programmée du chantier,
il est dommage que son contenu parsème le roman avant que l'on comprenne que c'est l'histoire de l'escadron qui a été envoyé dans le passé suivant l'éclaireur, Leake, perdu à jamais. Même zone mais époque différente. Massacre annoncé... Ils partirent 147 mais sans un prompt renfort ils se virent anéantis en fin de mission !
Les comptes sont tenus par celui qui tient le journal à jour, Smith.
Il aurait été souhaitable que son contenu soit révélé a la fin du récit de Bessie.
J'ai entouré une phrase qui résume bien le drame de ce récit :
"Et voilà que, maintenant, nous tuons aussi le passé."
Sauf pour Leake, apparemment...
Quant au style, rien de remarquable. C'est bien écrit, c'est clair, sans plus. On sent que l'auteur a écrit beaucoup de livres pour les enfants. La surprise qu'il a voulue réside dans les trois voix du récit qui alternent.

Anonyme a dit…

Partir 146 c’est une armada. Alors être anéanti, c’est étonnant. Bon, vous me direz que l’effectif du Cid oscillait entre cinq cent personnes au départ et trois mille à l’ arrivée du « prompt renfort »!

Christiane a dit…

Eh oui, Le Cid dans nos mémoires, invincible, lui !

Christiane a dit…

Il faut dire que les Indiens ont été ravagés par les maladies apportées par ces hommes de leur futur... comme autrefois. C'est un de ces soldats qui faisant ce constat dit : ,"Et voilà que maintenant nous tuons aussi le passé."
C'est bien dommage qu'Howard Waldrop n'ait pas développé tout cela. Il y avait matière à approfondir mais le journal de Smith reste assez superficiel, notant chaque jour les disparus, les morts.
Sûr que les tumulus étaient plein d'os et pas seulement de chevaux.
De belles images du bayou des crocodiles et autres habitants des eaux stagnantes, des pachydermes monstrueux , des serpents, même un Lamentin et des nuées d'oiseaux ( Hitchcock est battu !)
Mais la romance guette Leake qui n'a plus trop envie de revenir à son époque où guerres et maladies font de la terre une désolation. Et là rien ne vient décrire cet état de la terre.
Curieux roman très bien analysé dans ses insuffisances par Soleil vert.
Pas vraiment de science-fiction sauf au passage du portail du temps et là encore un manque, rien n'est décrit. Pas de planche astrale !
Il semble avoir été dépassé par son projet. Comme s'il avait le souffle court.

Christiane a dit…

Vous vous étonnez de leur anéantissement rapide. Voici un passage du journal de Smith expliquant le ressentiment des indiens et l'impuissance des soldats face aux volées de flèches, aux virus et microbes.
"Pendant ce temps, nous nous enfouissons le plus possible. Des flèches déchirent les tentes. Pas moyen d'aller couper du bois. Alors, on s'enfouit dans le sol comme des taupes.
Nous devrions être en train de faire des choses importantes quelque part à une époque bien déterminée. Ici, nous ne serons à rien. Nous devrions être en train de modifier l'histoire au lieu de nous enterrer de la sorte pour échapper à la vue d'hommes armés d'arcs, de flèches et de lances.
Nous n'avions aucunement l'intention de les tuer. Ce n'était pas notre faute. Nous avions pris nos précautions pour ne pas apporter de germes avec nous.
D'après le toubib, ce ne serait probablement rien de plus grave qu'une petite grippe ou une angine bénigne. Eux, ça les liquide en deux jours.
Nous avons essayé de les soigner, de leur expliquer que nous étions navrés. Seulement, ils ne comprennent pas.
Alors nous nous enfouissons."

Christiane a dit…

L'erreur d'époque où ces soldats sont transportés explique cette rencontre imprévue. 500 ans au lieu de 70...
Néanmoins la faune rencontrée tient plus souvent de l'époque préhistorique que de celle du seizième siècle. Est-ce un principe de métamorphose ?
Par ailleurs ces peuplades indiennes sont décrites dans des scènes souvent sanguinaires laissant peu de place à la civilisation amérindienne.
Il reste ces massacres, ces maladies qui anéantissent ces êtres.
Pourtant des fouilles archéologiques sont menées mais elles n'offrent qu'un tableau caricatural de cette civilisation, une histoire... d'os... C'est un roman très pessimiste.
Une divinité vorace et prédatrice , le soleil, devient un brasier consumateur où les soldats, proies humaines, sont sacrifiés pour étancher la soif de ces indiens insatiables . Presque un contresens. La beauté du grand fleuve majestueux, son "miroir d'ambre" n'y change rien. Ce qui aurait pu être un univers onirique devient un cataclysme funéraire.
Ce n'est pas un anthropologue qui a écrit ce roman uchronique !
Les Incas ont pourtant édifié un des plus importants empires de l'histoire de l'humanité . Que n'a-t-on écrit sur ces"fils du Soleil"...
Je ne peux oublier "Tristes Tropiques" de Claude Lévi-Strauss.

Christiane a dit…

https://www.lemonde.fr/livres/article/2010/09/09/dialogues-avec-un-sauvage-de-lahontan-edition-etablie-par-real-ouellet_1408797_3260.html

Merci IMD.

Christiane a dit…

Bonne lecture grâce à wikisource de ces dialogues que je ne connaissais pas..
Les raisonnements d’Adario sont cinglants et argumentés. Il rétorque à Lahontan entre autres pensées justes : Les Européens ne font le bien que par force et n’évitent le mal que par la crainte des châtiments. Pas mal vu !
Ainsi que d'autres vérités sur les moeurs, les coutumes, la religion.

Anonyme a dit…

Bon, cela fait penser à un mauvais Bob Morane, du temps où Vernes les écrivait lui-même ! Personnages perdus dans les labyrinthes du temps sans explications, Etc. Mais ce roman semble être un cas! MC

Christiane a dit…

Quant à David Graeber, anthropologue, et David Wengrow, archéologue, ils ne cessent d'interroger les inégalités des sociétés européennes.
Leur ouvrage "Une nouvelle histoire de l'humanité" s'appuyant sur des sources archéologiques pour proposer une nouvelle approche des sociétés humaines, a fait un tabac !
Ils y dissertent sur la façon dont elles se sont développées en se tournant d'abord vers "Les Lumières" (Jean-Jacques Rousseau et son "Discours sur les origines et les fondements de l’inégalité parmi les hommes"). Nulle doute que ces dialogues entre Lahontan et Adario les ont intéressés.

Christiane a dit…

Ce n'est pas "mauvais" mais il est vrai que les personnages sont perdus "dans les labyrinthes du temps", d'autant plus que Leake veillera à rendre le retour impossible...
Ce qui me manque c'est des approfondissements des sociétés qu'ils traversent du présent au passé.

Christiane a dit…

Je pense aussi aux "Lettres persanes" de Montesquieu .

Christiane a dit…

Pascal Engel écrit un billet d'une clarté exquise sur l'essai de Jacques Bouveresse concernant Musil
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2024/01/30/bouveresse-musil-et-la-philosophie-exactitude/

Christiane a dit…

Un autre dossier excellent offert par Libération sur les guerres fratricides entre les indiens, Hurons et Iroquois écrit par Philippe Lançon à partir du livre de Joseph Boyden "Dans le grand cercle du monde"
Merci, Bloom pour cette référence.

https://www.liberation.fr/livres/2014/07/09/nous-hurons-tous-au-paradis_1060698/

Christiane a dit…

C'était bien que vous mettiez ce poème rare sur la RdL. Merci, Soleil vert

Anonyme a dit…

Adario?

Christiane a dit…


Adario c'est le Huron avec qui il dialogue :

https://fr.wikisource.org/wiki/Dialogues_de_Monsieur_le_baron_de_Lahontan_et_d%E2%80%99un_Sauvage/Dialogues

Christiane a dit…

"En 1703, dans ses entretiens avec Adario, personnage fictif inspiré d'un chef huron réel, Kondiaronk, le voyageur français Lahontan, qui a séjourné à Québec et à Montréal entre 1683 et 1692, fait dire à l'Amérindien que l'abandon du droit de propriété permettrait aux Européens de goûter au bonheur de l'égalitarisme huron. Mais Adario doit clore son discours et s'excuser: «Voilà mon esclave qui vient m'avertir qu'on m'attend au village"
Cette chute ironique d'un chapitre des Dialogues avec un Sauvage, de Louis-Armand de Lahontan, suivis des Conversations de l'auteur avec Adario, imitation du même ouvrage publié en 1705 par le polygraphe Nicolas Gueudeville, indique à quel point le mythe du «bon sauvage», thème cher au XVIIIe siècle, relève davantage d'une critique indirecte de la civilisation occidentale que d'un éloge inconditionnel du primitivisme. "
Extrait du document de Michel Lapierre- "L'utopie huronne selon Lahontan" ( Le Devoir)- 3juillet 2010

Christiane a dit…

(Le Devoir est un média d’information indépendant, sur mobile, papier, tablette et Web. Il a été fondé le 10 janvier 1910 par le journaliste et homme politique Henri Bourassa. Le fondateur avait souhaité que son journal demeure totalement indépendant et défende les idées et les causes qui assureront l’avancement politique, économique, culturel et social de la société québécoise..)

Christiane a dit…

Dans le billet, Soleil vert écrit : "Mais toute la partie relative aux aventures de Madison Yazoo Leake est intéressante, en particulier la rencontre avec les Marchands. Il y avait là matière à développement comme dans "La porte des mondes" de Robert Silverberg."
Je viens de lire les deux chapitres en question, X et XI. Effectivement, c'est quelque chose de très intéressant le passage du bateau des marchands, le troc de marchandises, le partage du café qui réjouit fort Leake mais surtout cet échange de nouvelles sur le bateau ou Leake peut dérouler l'Histoire, ébahissant ces marchands dont la connaissance semble s'arrêter au XVIIe siècle, le siècle où ils vivent. Par contre les nouvelles du vingtième siècle d'où vient Leake semblent être trop éloignées de ce qu'ils peuvent imaginer.
Cela change des batailles sanglantes entre peuplades indiennes. Les Hommes Soleil capables d'accueil, de conversations, de sagesse deviennent méconnaissables quand ils entrent dans ces batailles où le sang coule à flot, où les têtes sont tranchées, où la possibilité de cannibalisme est évoquée.
Mais le vingtième siècle est-il moins sanguinaire ?
Et dans tout cela les échanges en grec , souvenir de la lointaine capture de "Prend-son-temps" par les grecs.
Il faut que je fasse des recherches sur "La porte des mondes" de Robert Silverberg pour comprendre ce que Soleil vert a voulu dire...

Christiane a dit…

Nous y voilà :
https://soleilgreen.blogspot.com/2015/10/la-porte-des-mondes-integrale_29.html

Christiane a dit…

Je pense à un remerciement plein d'humour que Biancarelli adressa, il y a peu, à un blogueur sur la RdL qui lui donnait trop de pistes de lectures pour répondre à une question qu'il se posait. Il compara alors ce qui lui était proposé au trajet d'une bille dans un billard electrique qui peut aller dans toutes les directions, de manière aléatoire en fonction des contacts avec les bumpers, ces champignons ronds qui, lorsqu'ils sont touchés, vont repousser la bille.
Eh bien, dans ce billet de Soleil vert que je viens de découvrir, que de références à d'autres livres ! Je ne pourrais les ouvrir toutes alors je retiens ces guerres entre Incas et autres peuples indiens. Tout un passé d'affrontements...

Christiane a dit…

Mais dans ce billet sur"La porte des mondes"de Robert Silverberg, il y a aussi cette porte qui permet de traverser le temps et peut-être aussi pour Robert Silverberg "d'infléchir la cours de l’Histoire."
Et là on est aussi dans le roman d'Howard Waldrop, dans la motivation de ces militaires qui tentent de retourner dans le passé pour changer le cours de l'Histoire.

Christiane a dit…

Peut-on faire remonter un fleuve à sa source ?

Christiane a dit…

Ce qui a eu lieu est désormais irréversible aimait rappeler V. Jankélévitch.

Christiane a dit…

Mais l'avenir n'est pas écrit ... même si la fiction tente de bouleverser nos liens avec le passé en inventant des personnages qui traversent la porte des mondes.


Christiane a dit…

Mais Jankélévitch termine son essai sur "L'irréversible et la nostalgie" par cette phrase énigmatique :
"L'âge d'or du passé le plus lointain ne fait qu'un avec l'avenir le plus chimérique. L'homme qui retourne vieilli à ses sources, à son origine, à son innocence, revient où il n'est jamais allé ; revoit ce qu'il n'a jamais vu ; et cette fausse reconnaissance est plus vraie que la vraie".

Christiane a dit…

La fin du livre est réussie ("Histoire d'os" Howard Waldrop).
La dernière bataille est vraiment haletante, très bien racontée. Leake, flamboyant avec sa parure de Dieu, son revolver et ses grenades. Le fait qu'il cherche à délivrer ses amis indiens, les hommes-Soleil, prisonniers des Huastecas sanguinaires est sympathique et épique.
Comme quoi il faut lire un livre en entier !
Le journal de Smith racontant le massacre de ces 147 soldats s'explique par la présence que l'auteur désirait d'une présence contemporaine dans le tombeau tumulus puisque Leake ne pouvait y être...
Ce n'est donc pas inutile dans l'élucidation du roman. Sans leurs plaques de combattants rien n'aurait prouvé aux archéologues que d'autres morts que ceux qui devaient y être se trouvaient dans ces tumulus.
Reste le cheval... Qui a dit mon royaume pour un cheval ?
Bon, une belle uchronie qui m'a fait voyager de la Louisiane, au Mississippi, du Tennessee au Kentucky, sans oublier la Virginie ni le Canada pour les citations venues de l'autre rive .

Une ombre colossale, ailée , mystérieuse , parle à Leake à la fin de la bataille :
"Dis-leur qu'un jugement d'importance a été prononcé et que, dorénavant, je ne peux plus les aider. Cette nuit, tous les dieux s'en iront. Nous ne reviendrons pas. Dis-leur qu'ils ne peuvent désormais plus compter que sur eux-mêmes. Dis-leur que, maintenant la Mort est Dieu."

Prémonitoire ?
Je crois, Soleil vert, que vous êtes sévère avec ce roman. Il est pas mal du tout !

Christiane a dit…

J'aime beaucoup la décision finale de Leake et les dernières pensées exprimées de Bessie. Comme un peu de soleil dans l'eau noire écrirait René Char....

Christiane a dit…

Ou Eluard...

"Inconnue, elle était ma forme préférée,
Celle qui m'enlevait le souci d'être un homme,
Et je la vois et je la perds et je subis
Ma douleur, comme un peu de soleil dans l'eau froide."

Mais lui parle d'eau froide et l'eau du bayou est noire comme la nuit...

Christiane a dit…

"Le cœur d’eau noire du soleil a pris la place du soleil, a pris la place de mon cœur » R. Char

Anonyme a dit…

John Haslam ( psychiatre) Roy Porter, David Williams; «  Politiquement fou, James Tilly Matthew », Épel éditions, Monographies cliniques, mais en dir beaucoup sur le mesmérisme et le dix-huitième siecle

Anonyme a dit…

On croirait parfois les machines monstrueuses. de Gustave Le Rouge.,.

Anonyme a dit…

Pardon, « en dit beaucoup »!

Anonyme a dit…

On se souviendra notamment des « Machines à Tisser les flux aériens » installée à Londres, avec autour Bill Le Roi, Jack le Maître d’ École, « sténographe de la bande » ainsi que Sir Archy, dont il est dit que «  certains dans la bande croient que Sir Archy est une femme déguisée en homme, mais chaque fois que Mr Matthew s’est essayé , en le questionnant, a le prouver, Sir Archy a répondu d’une manière si grotesque et si bizarre que je n’ose reproduire sa réponse. Cette machine fonctionne. Elle guide la main de James Hadfield à Drury Lane, lors de la tentative d’assassinat du Roi Georges III. Elle impose à Matthew une pensée radicalement différente de la sienne , en vampirisant celle-ci. Des magnétiseurs achèvent la « conversion » du bon peuple anglais: « si l’objet à assaillir se trouve assis dans un café, l’adepte pneumaticien lui tourne autour (!), engage parfois la conversation, et au cours de cet échange, laisse échapper le fluide magnétique volatil que la personne désignée pour être assaillie respire. Si grande est l’attraction entre le corps humain et ce fluide que l’individu s’en imprègne tout à coup et devient aussi envoûté que la mouche sans défense empêtrée dans le linceul de l’Araignee. «  Des lors la victime est totalement sous l’emprise des espions magnétiques. Ce qui fait que la politique britannique, depuis de longues années, est en réalité décidée en France! Soit un secrétaire d’ État magnétisé: «  l’expert magnétique, grâce à sa surveillance et à la récupération de cette réflexion par l’inspiration des idées, aura ainsi connaissance de son avis et informera immédiatement le ministre français des sentiments du Secrétaire d’ État britannique. Et quand un esclave magnétisé cesse de servir, on le « met hors circuit ». Façon polie de désigner qu’on le tue. Ainsi Pitt le jeune, disparu a 46 ans. James Tilly Matthew, ou le mesmérisme devenu fou sur fond de révolution…

Anonyme a dit…

De la Machine à Tisser les flux aériens

Anonyme a dit…

Je respecte la disposition anarchique des majuscules…

Anonyme a dit…

Je respecte la disposition anarchique des majuscules…

Anonyme a dit…

Doublon à effacer!