Clifford
D. Simak - Voisins d’ailleurs - Le Bélial’
Cet article, très légèrement retouché, est paru
originellement sur le site du Cafard cosmique le
- Le Bidule (Contraption)
- Le Voisin (Neighbor)
- Un Van
Gogh de l'ère spatiale (The Spaceman's Van Gogh)
- La Fin des maux
(Shotgun cure)
- Le Cylindre dans le
bosquet de bouleaux (The Birch Clump Cylinder)
- La Photographie de
Marathon (The Marathon Photograph)
- La Grotte des cerfs qui
dansent (Grotto of the Dancing Deer)
- Le Puits
siffleur (The Whistling Well)
Le temps immobile
Neuf récits, dont la production s’étale sur près de trente ans, composent Voisins d’ailleurs, avec une caractéristique commune, une écriture incroyablement lente, la plus lente de l’histoire de la S.F, et un éventail thématique restreint, d'une magie cependant inimitable. Les cinq premiers textes s’apparentent à des histoires d’extra-terrestres et les quatre suivants traitent du voyage dans le temps. En refermant cette anthologie très homogène, seul « Le cylindre dans le bosquet de bouleaux » me semble en retrait des autres écrits.
Dans « La
Maternelle », un homme découvre dans son champ un objet extra-terrestre,
qui à son approche pond un œuf de jade. Quelques jours plus tard il découvre
que le cancer mortel dont il souffrait a disparu. Des voisins intrigués puis
bientôt une foule venue observer l’engin reçoivent à leur tour un cadeau
conforme à leurs désirs secrets. Entre temps l’objet se met à grandir
démesurément obligeant l’armée à établir un périmètre de sécurité. Puis il
lance un appel… L’intrigue évoque ou plutôt anticipe le film Rencontres
du 3eme type. Mais la symbolique de l’œuf permet de démonter à contrario la
mécanique de la nostalgie chez Simak. Ce qui est proposé ici au personnage
principal, comme aux « élus » de la machine, est une renaissance, une
renaissance à soi-même, un remède en quelque sorte à la pathologie de la
séparation propre à la mélancolie.
Simak renouvelle le
procédé dans « Le bidule ». Johnny, adolescent et employé de ferme
maltraité par ses tuteurs trouve un réconfort auprès d’une minuscule soucoupe
volante qui converse avec lui. Cette nouvelle touchante et inédite, écho de la
fabuleuse « Soucoupe de solitude » de Théodore Sturgeon,
prouve que les objets communicants, promis pour bientôt, n’ont plus de secret
pour les auteurs de science-fiction. Plus profondément « Le bidule »
est la parfaite métaphore de l’esprit humain comme machine désirante. (1)
La nouvelle suivante, « Le voisin » illustre bien une réflexion de Jean-François Thomas : « L'Autre
(chez Simak) est rarement un agresseur ; ce n'est qu'un voisin ». La
vision politique de l’univers de l’auteur de Demain les chiens dans ce
récit ne manque pas d’humour et s’apparente au credo républicain américain
: pas d’ingérence de l’état fédéral, moins d’impôts, les E.T sont acceptés à
condition de ne pas déranger.
« Un Van Gogh de l’ère
spatiale » raconte la quête d’un peintre et de la compréhension de son
œuvre par un de ses admirateurs. Avec une intrigue réduite au minimum,
l’auteur, dans une magnifique méditation, appelle à une nouvelle forme de
connaissance qui dépasserait la science et la foi.
« La Fin des maux » lorgne avec humour du côté de Bradbury sur le thème « Faut-il guérir l’homme ou guérir de l’homme ? », quant au « Cylindre dans le bosquet de bouleaux » il exploite sans surprise le thème du paradoxe temporel.
L’automne fantastique des années 70
Ecartons le long mais pas
trop fastidieux exercice de style « La photographie de Marathon »
imposé par Silverberg dans une de ses anthologies. Au crépuscule de sa vie
Simak élargit sa palette. « La grotte des cerfs qui dansent »
mais aussi « Le Puits siffleur » baignent dans une tonalité
fantastique dont témoignent d’autres récits de cette époque comme « Paysage
d’Automne » paru naguère dans Fiction (2) repris dans le recueil Escarmouche. Jamais sa plume n’a paru
aussi déliée et inspirée :
Et il n’y avait pas
que l’altitude, mais aussi la sensation d’ancienneté, ainsi que l’odeur du
temps… »
D’inspiration similaire,
« Le Puits siffleur » avec son message de fraternité universel
à l’attention des créatures disparues m’a semblé supérieur à « La
grotte des cerfs qui dansent », pourtant triplement distingué et qui
constitue le scoop de cette publication. (3)
Clifford Simak, un Saint
François d’Assise du futur ?
[1] Selon Gilles Deleuze
l’inconscient est une machine à produire du désir.
[2] Fiction 221-Mai 1972
[3] Hugo 1981, Nebula 1980, Locus 1981
103 commentaires:
Ces neuf nouvelles sont bien attirantes. C'est beau d'avoir réuni dans ce livre des textes écrits au long de trente années.
Ces présences extraterrestres sont pacifiques, bienveillantes. Les lieux et les êtres humains choisis pour entrer en contact avec elles, souvent par un objet, semblent familières.
Bravo pour ce billet sympathique qui donne envie de lire ces nouvelles de Clifford D. Simak - "Voisins d’ailleurs "- Le Bélial’.
La couverture est belle. Un champ de blé solaire et des visiteurs discrets.
L'extrait choisi offre une belle écriture claire et poétique.
Oui, les trois, JJJ...
- un st françois d'Assise du futur ? Euh, vous croyez vraiment, SV ?
- un van gogh de l'ère spatialE serait mieux? Alors, oui, pourquoi pas Simak ?
Bàv, très drôle, votre blague sur RB et RD :-) c°/// JJJ
C'est très bien ce livre, très reposant, pas compliqué. Ça parle à notre enfance, du moins la première nouvelle, "La Maternelle" que je suis en train de lire. Peter et Mary sont lumineux. Dommage que ce cadeau inouï soit le centre de cet envahissement de curieux et de l'armée.
Très tentant aussi ces maladies qui disparaissent.
Bon, j'y retourne. Merci.
Dans votre présentation, par ce symbole de l'oeuf, vous insistez sur la renaissance, une sorte de réparation à la mélancolie.
J'étais tellement intriguée par cette construction et les tentatives de Peter et Mary pour la comprendre que j'ai oublié cette mélancolie.
Cette tristesse et ce renoncement à l'approche de la mort au début de la nouvelle, n'est-ce pas le sort de tous les malades atteints d'une maladie incurable en fin de vie, surtout quand la souffrance devient intolérable ?
Oui, il y a un parallélisme avec le film de Spielberg, "Rencontres du 3e type", surtout à la fin.
"La grotte des cerfs qui dansent" traduit bien, pour ce solitaire, la peur d'être enfoui dans les profondeurs, partagée avec le désir de découvrir ce qui est au fond de cette faille.
Je ne l'ai pas terminée.
Pour "Un Van Gogh de l'ère spatiale", je n'ai pas compris grand chose. Trop de questions sur la foi, pas assez sur la peinture. Pas bien saisi le rapport avec Van Gogh...
Mais c'est très agréable de découvrir cet écrivain qui, au fil des ans, écrivait ces nouvelles pas ordinaires...
"Le puits siffleur"...
D'une poésie rare. Très belle citation et nouvelle formidablement écrite.
"Le bidule"...une soucoupe volante qui a lu les contes d'Andersen. Oui, très émouvant.
Citation de Deleuze étonnante.
Dans les romans, j’avais un bon souvenir de « Dans le Torrent des Siècles »…. MC
Donc, romancier aussi. Mais dans ces textes courts, ces nouvelles, il excelle et crée des surprises dans la fin de chacune d'elles
Dans le torrent des siècles est un des livres de SF que j'ai le plus relu, meme si d'autres de Simak lui sont supérieurs
Ça commence banalement, on commence à lire chacune des ces nouvelles, et soudainement, tout bascule. Quant aux fins, ça fait du bien ! Le monde revu par un drôle de Saint François qui s'amuse au pas-sage...
Un stratège de l'écriture de science-fiction qui mène bataille contre la cruauté, la bêtise. Aux côtés des plus fragiles.
Cet écrivain donne l'impression qu'il préférait observer qu'être observé tant ces portraits sont justes.
Avec lui, le fantastique entre dans le quotidien sans que le lecteur s'en rende compte.
Je ne connais pas ses romans mais ses nouvelles sont presque confidentielles. Clifford D. Simak nous les chuchotent au creux de l'oreille, tout en marchant. Nombreuses haltes pour croquer le paysage ou palper un de ces objets bizarres venus d'ailleurs comme un cadeau.
Il sait vraiment raconter des histoires. C'est comme écouter un vieux poste de TSF, un peu grésillant, dans une nuit d'autrefois avec l'oeil lumineux qui brille dans la chambre couverte de nuit. On écoute. On se régale. On attend le magicien, confiant.
Il a l'art de faire croire que c'est possible. Même que c'est normal. Comme dans les contes.
Les morts évoqués sur le blog de l'ami Pierre, c'est d'abord un manque car ils faisaient partie de nous. Musique, livres et aventure, procès et surtout une voix toute brisée de colère, un couple aussi. Alors on se dit : encore ! Mais où vont-ils tous ces voiliers qui nous quittent cinglant le large, voiles claquantes, vies pleines comme des fruits mûrs. Le cueilleur nous les a ravis. On frissonne. On baisse les yeux et on passe furtivement se demandant qui sera le prochain. J'aimais bien ces trois hommes si différents, si graves. Ils ont fait du bien obstinément. Donc, ils nous ont quittés... Mémoire interrogative...
Et leur enfance. La plus douloureuse on la connait.
C'est comme celle-ci.
"Il se balançait doucement dans le fauteuil qui craquait, les planches du perron gémissaient en chœur et, dans le crépuscule, montaient les cris des enfants qui profitaient des derniers instants de jeu avant de rentrer pour bientôt se coucher
Il y avait une odeur de lilas dans la fraîcheur du soir (...)
Un homme passa sur le trottoir. Il ne l'aurait pas reconnu dans l'obscurité qui s'épaississait, mais l'autre éleva la voix.
"Bonsoir, docteur.
- Bonsoir, Hiram." "
Et on écoute. Et on est bien, là-bas, près de cet homme que l'on sent, bon, fatigué, peut-être âgé... Là-bas...
Ces nouvelles nous entraînent souvent près d'êtres simples, en plein travail ou juste après, dans un instant de repos. Des gens qui nous ressemblent. Et maintenant, j'attends les Visiteurs venus d'ailleurs qui vont encore inventer quelque chose qui va alléger la vie...
J'aime comme il nous mène à la logique d'un personnage par ces détails, en apparence anodins. Et c'est par un détail infime que le récit bascule dans le fantastique.
Dialogues intimistes, humilité des personnages, objets du quotidien, petits riens de la vie, donnent un mouvement à la nouvelle, un cadre presque familier, une respiration souple. La vie comme elle va...
Vie qui vont être bouleversées par une sorte de miracle. Quelque chose que ne pourrait pas faire un être humain.
Sommes-nous donc tellement incapables d'améliorer la vie des autres ? Les voit-on ?
Vies
La baie de Paimpol chez Paul Edel
Ce regard éphéméride est bouleversé par un chat poussieux avec une toile d'araignée prise dans sa moustache et aussi l'oiseau de mer presque familier qui claudique sur la terrasse.
Retour des présences enfuies...
Et ce léger parfum d'ennui qui pose sa bruine sur les clartés de la baie et sur les pensées d'un homme oisif presque amoureux.
Sur Simak : "Le cadre apparent de sa fiction pouvait être le quatre-vingtième siècle, ou un univers parallèle, ou un monde étrange d'une autre galaxie, mais d'une manière ou d'une autre, c'était toujours fondamentalement le Wisconsin des années 1920, un monde de fermiers, de chiens, de trous de pêche et de rocking-chairs sous le porche. "
Robert Silverberg
"Faut-il guérir l’homme ou guérir de l’homme ? "
Bien trouvé pour "Le dernier des maux" !
Mais je ne suis pas d'accord, pas du tout, mais vraiment pas du tout avec les extraterrestres pour ce dernier des maux tellement source de bonheur...
Le monde peint par Edward Hopper avec ces personnages figés, immobiles, dans un enroulement de torpeur, une société paysanne,. Ces ciels changeants, ces coups de vent.
Les saisons. La lumière qui change. L'immensité des plaines herbeuses, leur velouté qu'effleure le soleil.
Une scénographie de la solitude.
Sur LCP/Public Sénat, un remarquable film de Fabrice Gardel sur Simon Leys ( né Pierre Ryckmans) si lucide sur les crimes maoïstes . Son ouvrage, "Les Habits Neufs du Président Mao", est évoqué. Tant marginalisé et critiqué dans les années 70. Face aux maoïstes forcenés il eut bien du mal à se faire entendre ! Il commença à exister beaucoup plus tard.
1989, place Tienanmen...
Plus personne ne remettra en cause sa lucidité...
Encore qu'en 2014 Alain Badiou dira que ces millions de morts ne signifient rien...
Simon Leys partira en Australie.... s'adonnant à sa passion : naviguer...
Edward Hooper, Cape Cod Evening (1939), toile fascinante . Très bon choix, JJJ.
Toujours l'horizontale de la prairie. Toujours la lisière de la forêt , impénétrable, obscure... des arbres presque bleus. Le chien dans les herbes soyeuses qui se détourne de l'homme et de la femme. La maison blanche...
Le couple... Changez le... Ils semblent exclus du paysage, indifférents.
De la même année, une esquisse au crayon de modestes proportions.. l'étude vigoureuse des ombres dans les arbres vous aurait aidé. (Le couple y est à peine esquissé : très bien ! La maison suggérée à grands traits me plaît beaucoup. )
Paysage familier du Cape Cod où il passa de nombreux étés avec Joe et se fit construire une maison.
Il y en a toute une série dont Cape Cod Morning (1950).
Et comme l'écrit SV., "c'était toujours fondamentalement le Wisconsin des années 1920, un monde de fermiers, de chiens, de trous de pêche et de rocking-chairs sous le porche. "
Je vous imagine en train de peindre . Volez de vos propres ailes...distancez votre modèle. Qu'importe si votre aquarelle vous conduit loin de la toile de Hopper....
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/un-autre-jour-est-possible/cape-cod-evening-ou-l-incommunicabilite-dans-le-couple-7595537
Pour vous, JJJ.
Nulle familiarité dans les premiers mots, simplement le souvenir d'une chanson enfantine :
Au clair de la lune
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot
Ma chandelle est morte
Je n'ai plus de feu
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu....
Soleil Vert quels seraient les romans de Simak supérieurs au Torrent? Bien à vous. MC
Dans l'ordre, Demain les chiens puis Au carrefour des étoiles
BAV
Les Chiens, j'ai essaye. Je retiens le Carrefour en ne m'interdisant pas un detour par le Torrent§
J'ai pensé à Rose (RdL) en regardant sur la 2, cette très belle fiction "L'enchanteur" construite sur la mystification imaginée par Romain Gary se réinventant sous la signature dEmile Ajar. Elle aussi, comme R.G. est souvent dépassée par le réel...
Elle ressemble beaucoup à cette étudiante qui, traversant la fiction, lui dira un jour : Émile Ajar c'est vous .
Maria Pourchet cosigne le scénario avec F-H. Désirable ( beau travail !)
de ce téléfilm.
Quant aux comédiens qui interprètent ces rôles comme celui de Jan Seberg, ils sont épatants. Charles Berling en tête.
Jean Seberg
Il ne s’agirait pas de FH Deserable, soit dit en passant ? ´. MC
Les accents ne marquent pas. Désolé.
Vous avez raison : François-Henri Désérable
https://www.bnf.fr/fr/francois-henri-deserable-bibliographie
Je connais un peu…
Qu'en pensez-vous ?
J'ai trouvé le scénario de ce film très crédible. Romain Gary est émouvant dans son ironie constante. Et la jeune étudiante ( grâce au scénario) livre une analyse très pointue des citations inconscientes de Gary dans son oeuvre citée comme étant d'Ajar. Vraiment je me suis régalée.
Sa compagne réelle, Jean Seberg, passe comme une ombre de ce qui a été une passion. Je ne me souviens plus de la cause de leur séparation... Par contre j'ignorais qu'il y eût de l'amitié entre lui et Gisèle Halimi.
Merci de votre apport en ce domaine
poussiéreux
Jean Malaurie...
C'est le début de ses recherches qui m'a impressionnée. Passer de la pierre à l'homme.
Dans cet entretien, il raconte simplement comment ça s'est passé.
Ses cendres retournent là-bas, où il est... né... C'est bien.
Le billet de Pierre Assouline est intéressant mais c'est cette époque de sa vie qui me passionne et bien sûr la création de la collection réunissant les témoignages de ces grands et solitaires voyageurs .
https://lelephant-larevue.fr/formats/le-grand-temoin/jean-malaurie-un-chercheur-cest-un-homme-habite-par-des-idees-presque-metaphysiques-imprecises/
La collection Terre Humaine
Deserable, j’ai lu de lui une fiction sur Gary, Je crois le premier ou second livre qu’il ait fait paraître. Je n’ai pas trop -pas du tout- aime. Ca fonctionne peut-être mieux en film, sans narrateur postiche et autres farfeluosites….avec un cahier des charges, quoi…
Ah...
Imaginez ça transpose sous forme de roman labellisé NRF, et vous comprendrez ce que je veux dire…Difficile de croire qu’un Gary fictif -au sens de personnage de fiction- puisse jouer un rôle là dedans….
Qu'avez-vous lu de Gary/Ajar ? Romans, biographies.... Que pensez-vous de cet écrivain ? De sa vie ?
Réponse : rien, que de la matière de Dictée! Belle vie, cela dit . Il faut ajouter à ce non existant sa biographie.
Je me demande si vous n’en êtes pas au point ou l’on pourrait vous introduire à Heinlein. Le Heinlein d’ Étoile double et du Projet Vatican. C’est, en plus voltairien, un peu l’équivalent du monde ou vous évoluez…. MC
Cela explique votre supposition négative.
"Pour apprendre un rôle véritablement, il faut pendant un temps donné devenir la personne que l'on joue..."
Robert Heinlein / Double étoile... La maison biscornue... Le projet Vatican...
Pas de trace chez Soleil vert.
Donc c'est le thème du double qui oublie qui il est et devient celui qu'il imite . C'est aussi très politique. Voltarien dites-vous. Oui, on le devient en pesant les faux-semblants et les abus de certains... Pessimiste, donc....
Voltaire ? Libre, face aux principes philosophiques trop pleins d'assurance, répugnant aux pensées closes sur elles-mêmes, en colère contre la malhonnêteté intellectuelle.
Souvent ironique et mordant, oui....
Prenant le temps du doute et de la suspension du jugement mais pas insensible aux arguments du cœur.
Toujours d'actualité, donc... (Comme les réactions salutaires de Wittgenstein ou de Deleuze ou de Serres.)
Il y a trop de personnes qui croient comprendre tous les textes et tous les comportements humains....
Et puis, n'a-t-il pas écrit : "Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer.» ?
Aussi pessimiste que Candide, alors? Demandez à Soleil Vert de vous en parler. Le fait qu’il n’y en ait pas trace ici ne prouve à mon sens absolument rien… MC
Par contre ils sont de la même génération , peut-être un peu plus « anar a l’américaine « chez Heinlein, mais ça se discute…
Qui vous parle de preuve ? Arrêtez d'imaginer mes pensées. Vous êtes souvent très loin de mes intentions mais c'est plus fort que vous, il faut que vous classiez les gens , les auteurs, les livres, selon vos critères et c'est souvent erroné ou du moins cela ne concerne que vous.
Sur la pensée politique de Robert Heinlein; notamment ses liens avec la pensée libertarienne :
"Globalement, le libertarianisme peut se définir comme le courant philosophique et politique qui prône la limitation stricte du pouvoir de coercition publique au nom de la liberté et de la conscience individuelles. Une comparaison avec les idées de Benjamin Constant, fondateur du libéralisme politique, n'est pas dénuée de sens : la « liberté civile des Modernes » se distingue de celle « politique des Anciens », en ce qu'elle pose la sphère privée comme stricte limitation du pouvoir de l'Etat. Mais, une fois encore, Heinlein ne raisonne pas en termes de philosophie politique pure.
Il se pose la question en tant que citoyen américain."
https://www.noosfere.org/articles/article.asp?numarticle=747
La conférence: d'Ugo Bellagamba (Café Liberté, Paris, le 7 juillet 2008.) est d'un tel niveau que je n'ai pas tout compris ! comme votre commentaire, Soleil vert.
Cet homme, Robert Heinlein , est bien complexe. Beaucoup de politique dans ses engagements et un goût de la liberté prononcé.
Merci pour toutes ces informations.
Je ne suis pas certaine de le lire. Ce n'est pas mon univers. Mais un grand merci.
Je vais terminer la lecture des nouvelles de Clifford D. Simak - "Voisins d’ailleurs ". Un livre pas trop compliqué et empli de tendresse entre humains et extraterrestres.
Merci, Rose, pour le lien. Un beau téléfilm, réussi. Charles Berling étonnant. Un vrai caméléon.
Oui, j'ai bien pensé à vous...
Paul Edel et Stendhal...
Paul Edel et Pavese ..
C'est plus que de la critique littéraire, une suite.
Plus fort que la science-fiction, une connaissance du coeur. L'un dans l'autre...Mais aussi une dépendance.
Être soi, seulement soi aussi imparfait que ce soit. Entre les livres et nous coule une rivière. Nous sommes sur la rive du présent. Seuls .
J’ai dit er ecrit « ne prouve à mon sens » preuve qu’il ne s’agit pas de vous mais de moi, chère Christiane. Je remercie SoleilVert pour sa contribution au Dossier Heinlein. C’est en effet tout à fait ça: « il pense en citoyen américain », d’où des œuvres bizarres comme Étoile Double, qu’on aurait du mal a faire passer ici pour anarchiste,ou ce Projet Vatican. Je ne parle pas des moins bons! Bien à vous et merci. MC
Merci pour l'éclaircissement.
Néanmoins, l'oeuvre de Gary mérite autre chose qu'un texte de dictée et ce téléfilm est vraiment intéressant et suit la réalité de ce que fut ce passage à vide dans la vie de Gary, par ailleurs assez tragique. Fine mouche, l'étudiante...
Pour Heinlein, quelque chose ne m'attire pas de l'ordre de "la pensée politique, notamment ses liens avec la pensée libertarienne."
Je viens de lire une autre nouvelle de Clifford D. Simak dans "Voisins d'ailleurs".
"Le voisin". Certainement ma préférée. L'insolite, l'étrange sont distillés si discrètement, par petites touches. Il faut du temps pour s'étonner du bien-être qui se répand dans ce village de Coon Valley, du temps qui semble élastique, de la pluie qui tombe juste quand il faut et de bien d'autres choses...
Magique voisin qui pourtant ressemble à ses voisins, venu dont ne sait où...
C'est bien votre citation, Soleil vert. Oui, comme l'écrit Jean-François Thomas : « L'Autre (chez Simak) est rarement un agresseur ; ce n'est qu'un voisin ».
Il est vraiment épatant ce recueil de nouvelles !
J'ai trouvé cette citation sur le Net reflétant le dilemme du personnage. Je trouve triste que peu à peu il perde sa personnalité. Il devrait lire Gombrowicz. "Ferdydurke".
"Oh, une tierce personne ! Au secours, au secours ! Viens, troisième homme, viens vers nous deux (...) ! Qu'arrive ici un inconnu, un autre, objectif et froid, lointain et neutre (..) oh, troisième homme, viens, fournis-moi un point d'appui pour résister, (...) arrache moi, detache-moi, éloigne -moi !"
Mais hélas, ce n'est qu'un personnage et Heinlein l'a voulu ainsi...
Pour Rose :
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/capture-d-ecrans/capture-d-ecrans-du-lundi-12-fevrier-2024-3597197
Je n'arrivais pas à ouvrir votre premier lien. Je crois que c'est celui-ci.
Je sais, mais que voulez-vous, on ne peut tout lire. Ne médisons pas des dictés, elles m’ont fait lire pas mal. Mais, au risque de vous étonner, plus Colette que Gary!
Moi aussi pour Colette et Giono, jamais pour Gary.
Dictées ( j’ai failli la laisser pour le plaisir!)
Giono, oui.
Une mine de dictées !
Or il passe peut-être plus sous ce format là….
Mais vous avez raison pour Gary c’est une vie intéressante.
Ma prochaine bafouille portera sur un livre qui devrait plaire à Christiane. Derrière les propos sur un monde en état crise écologique, j'y vois à l'oeuvre un concept qui me semble monter en puissance et se substituer aux notions de changement ou de révolution.
Oui, surtout si on comprend sa vie à partir du désir de sa mère qui voulait tant qu'il soit celui qui l'émerveillerait. En secret, il devait tellement désirer être un autre... d'où les pseudos et cette supercherie. De plus, il l'aimait ce qui brouillait son désir d'être au loin. Toute une vie, écartelé...
Cette fiction m'a replongée dans ces années où je découvrais sa vie, ses livres. Pierre Assouline avait coordonné des participations remarquables à son sujet dans Le magazine Littéraire.
Je croyais que c'était un trait d'humour !
Oh oh, je me réjouis par avance...
"Trente ans après sa disparition, le 2 décembre 1980, le Musée des lettres et manuscrits fait revivre à travers ses écrits Romain Gary, l'homme aux deux Goncourt, héros, diplomate, écrivain, cinéaste, grand reporter, séducteur et sublime mystificateur, dans toute son humanité, vibrante, complexe et douloureuse.
De La Promesse de l'aube à La Vie devant soi, voici rassemblés quelques 160 documents exceptionnels, photographieset textes inédits, et onze lecteurs-écrivains ou philosophes, réunis par Le Magazine Littéraire, pour nous en livrer tes clés. "
Et bien sûr :
https://larepubliquedeslivres.com/quel-romain-gary-sous-son-palimpseste-de-masques/
Ou la conférence de Passou
https://akadem.org/magazine/2018-2019/romain-gary-mi-juif-mi-schizo-20-05-2019-111391_4783
Alexeï Navalny, le dernier des opposants à Poutine, est mort dans la prison de Sibérie dans une solitude totale. Il était retourné en Russie courageusement pour être au milieu des siens, sachant ce qu'il risquait.
Je pense au beau récit d'Olivier Rolin "Le météorologue" (Alexeï Féodossiévitch Vangengheim).
Ainsi finit l'histoire de ces deux hommes courageux dans une colonie pénitentiaire .
De quoi avoir peur des maîtres de la mort, là-bas..
Gary et son roman ”Gros câlins ” ,une histoire de python qui nous a bien amusés.
C’est sur la vacuité des relations dans ce monde,les solitudes urbaines,les amitiés chimériques,l’ami imaginaire du protagoniste est un python.
Biancarelli
Un de ses meilleurs romans.
Il a popularisé le stéréotype de la Mère (Juive, ?)un peu folle, très abusive, un cœur grand comme ça, oui. Pas lu les Pythons , mais c’est intéressant de voir qu’il sort de lui-même…
Dans un registre très différent, la peinture, un maître d’Outre-Manche pas du tout connu ici: Edward Burra.
Oui.
"la tendresse a des secondes qui battent plus lentement que les autres » dans la solitude de Monsieur Cousin....
Au Théâtre de l’Oeuvre en janvier 2014. Ce texte lu par Jean-Quentin Châtelain c'était incroyable, comme des anneaux enserrant peu-à-peu le timide monsieur Cousin pour lui tenir chaud. Une mue proche de celle du héros de Kafka.
Texte pathétique, absurde et émouvant...
Vous le connaissez?
Non, pas du tout. J'ai découvert un peu sur le net le oui, c'était une réponse à votre commentaire précédent sur Romain Gary et sa mère.
Mais pourquoi, soudain, évoquez vous cet artiste anglais ?
C’est un peu compliqué. C’est une rencontre faite hier grâce a un polar. Dans celui -ci, paru en 1962, la femme du. « Baron », nom de guerre de John Mannering, rencontre une étudiante qui oppose à la peinture de Madame M, celle de deux « maîtres » de l’époque. L’un , renseignement pris,neo -abstrait,l’autre, Burra. Et c’est en me renseignant sur l’un et l’autre que je suis tombé sur cette œuvre attachante. Comme quoi les polars ont du bon parfois! Bien à vous. MC
Ça alors. Le hasard a parfois une longueur d'avance...
Document de la Galerie Lefèvre où il expose.
"Edward Burra", par Nigel Foxell, 'Arts Review', p. 243, 24 avril 1971 :
« …La beauté et la plaie sont aussi inséparables que la forme et le contenu de Burra. La même opération morale est à l’œuvre partout. Ce qui est créé par l'homme et ce qui est naturel sont régis par les mêmes lois, nous sommes façonnés par le monde que nous façonnons..."
Nous sommes façonnés par le monde que nous façonnons... Voilà qui va bien à ce monde de science-fiction animé par Soleil vert.
Apostrophes (ina) Bernard Pivot évoque romain Gary avec des invités qui l'ont connu :
https://youtu.be/oI3183n_mU4?si=GPAwJd85Hn19X2X-
Dont le fameux Paul pavlovitch....
Formidable numéro d'Apostrophes. Un réel dialogue entre les quatre participants. Paul Pavlovitch est vraiment intéressant dans sa façon d"évoquer Romain Gary. Pivot à son meilleur. Émission enregistrée sans public ce qui explique peut-être ce calme, cette vraie écoute entre les participants et, cadeau de Bernard Pivot, à la fin , un extrait d'un numéro d'Apostrophes de 1975 ou romain Gary est l'invité Un sans faute !
Pavlowitch
Fiche terminée, reste la mise en ligne
Ouf !
Oh la la ! Quelle belle attente ! Je suis intriguée...
Enregistrer un commentaire