En ce qui me concerne, j'avais rencontré deux frères qui publiaient une revue appelée Notung (puis rebaptisée Le Petit Laborieux ...). Ils habitaient un petit appartement à Levallois-Perret, et rentrant le soir d'un boulot alimentaire, se jetaient illico sur leur machine à écrire et à coup d'encre de chine, de colle, de ciseaux et de pseudos multiples concoctaient une maquette qui partait à l'imprimerie. Le tirage réel était bien moindre qu'annoncé, mais la passion sans limite.J'ai participé à cette aventure éditoriale le temps d'un ou deux numéros : une interview ratée de Jean-François Bizot (je ne me suis plus jamais relancé dans le genre même à l'époque du Cafard cosmique), une chronique de SF et un éditorial politique prétentieux. A 20 ans on ne manque pas d'air, à défaut de talent. Le travail accompli avait amusé le paternel qui dans sa jeunesse avait failli travailler un temps au France-soir de Lazareff; derechef il m'avait pistonné pour un boulot de pigiste au journal Le Point. Mais, reculant devant l'aventure, je préférai m'engager dans la fonction publique, reniant par là le texte de Raoul Vaneigem inscrit en incipit du Petit Laborieux : "Nous ne voulons pas d'un monde où la garantie de ne pas mourir de faim, s'échange contre le risque de mourir d'ennui". J'en fus bien puni. Il me fallu trente ans pour éditer de la Poésie, et autant pour retrouver la possibilité et la liberté d'écrire grâce à Internet, une liberté tout de même sous surveillance.Voici la "chronique SF": au menu, La fin du rêve de P. Wylie, Le monde Jonas de Ian Watson, Le sérum de la déesse bleue de Roger Zelazny, le tout dans des collections disparues ...
lundi 8 mai 2017
Souvenirs underground
Voici 40 ans je rédigeai ma première chronique SF dans un magazine underground. Cette presse d'alors, issue de Mai 68, ne se souciait pas de ligne éditoriale et encore moins de diffusion. A défaut de trouver des lecteurs, elle revendiquait d'abord sa liberté et le droit de rêver. Cela se traduisait par une mise en page éclatée où textes et images se fondaient dans un chaos indescriptible. Chez les meilleurs, Actuel par exemple, on trouvait sous la houlette de Jean-François Bizot des plumes remarquables comme Patrick Rambaud, Burnier, Yves Fremion, Léon Mercadet et même Bernard Kouchner !
En ce qui me concerne, j'avais rencontré deux frères qui publiaient une revue appelée Notung (puis rebaptisée Le Petit Laborieux ...). Ils habitaient un petit appartement à Levallois-Perret, et rentrant le soir d'un boulot alimentaire, se jetaient illico sur leur machine à écrire et à coup d'encre de chine, de colle, de ciseaux et de pseudos multiples concoctaient une maquette qui partait à l'imprimerie. Le tirage réel était bien moindre qu'annoncé, mais la passion sans limite.J'ai participé à cette aventure éditoriale le temps d'un ou deux numéros : une interview ratée de Jean-François Bizot (je ne me suis plus jamais relancé dans le genre même à l'époque du Cafard cosmique), une chronique de SF et un éditorial politique prétentieux. A 20 ans on ne manque pas d'air, à défaut de talent. Le travail accompli avait amusé le paternel qui dans sa jeunesse avait failli travailler un temps au France-soir de Lazareff; derechef il m'avait pistonné pour un boulot de pigiste au journal Le Point. Mais, reculant devant l'aventure, je préférai m'engager dans la fonction publique, reniant par là le texte de Raoul Vaneigem inscrit en incipit du Petit Laborieux : "Nous ne voulons pas d'un monde où la garantie de ne pas mourir de faim, s'échange contre le risque de mourir d'ennui". J'en fus bien puni. Il me fallu trente ans pour éditer de la Poésie, et autant pour retrouver la possibilité et la liberté d'écrire grâce à Internet, une liberté tout de même sous surveillance.Voici la "chronique SF": au menu, La fin du rêve de P. Wylie, Le monde Jonas de Ian Watson, Le sérum de la déesse bleue de Roger Zelazny, le tout dans des collections disparues ...
En ce qui me concerne, j'avais rencontré deux frères qui publiaient une revue appelée Notung (puis rebaptisée Le Petit Laborieux ...). Ils habitaient un petit appartement à Levallois-Perret, et rentrant le soir d'un boulot alimentaire, se jetaient illico sur leur machine à écrire et à coup d'encre de chine, de colle, de ciseaux et de pseudos multiples concoctaient une maquette qui partait à l'imprimerie. Le tirage réel était bien moindre qu'annoncé, mais la passion sans limite.J'ai participé à cette aventure éditoriale le temps d'un ou deux numéros : une interview ratée de Jean-François Bizot (je ne me suis plus jamais relancé dans le genre même à l'époque du Cafard cosmique), une chronique de SF et un éditorial politique prétentieux. A 20 ans on ne manque pas d'air, à défaut de talent. Le travail accompli avait amusé le paternel qui dans sa jeunesse avait failli travailler un temps au France-soir de Lazareff; derechef il m'avait pistonné pour un boulot de pigiste au journal Le Point. Mais, reculant devant l'aventure, je préférai m'engager dans la fonction publique, reniant par là le texte de Raoul Vaneigem inscrit en incipit du Petit Laborieux : "Nous ne voulons pas d'un monde où la garantie de ne pas mourir de faim, s'échange contre le risque de mourir d'ennui". J'en fus bien puni. Il me fallu trente ans pour éditer de la Poésie, et autant pour retrouver la possibilité et la liberté d'écrire grâce à Internet, une liberté tout de même sous surveillance.Voici la "chronique SF": au menu, La fin du rêve de P. Wylie, Le monde Jonas de Ian Watson, Le sérum de la déesse bleue de Roger Zelazny, le tout dans des collections disparues ...
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