N.K.
Jemisin - La cinquième saison - J’ai lu Nouveaux Millénaires
La cinquième saison
désigne sur une Terre lointaine un long hiver engendré par des catastrophiques
écologiques en particulier des éruptions volcaniques. Sur le Fixe, le principal
continent de cette planète, les « fixés » c'est-à-dire les
humains, tentent de survivre aux dramatiques perturbations de l’écosystème qui
en résultent pendant quelques dizaines d’années.
Plus que les séismes, la
population supporte difficilement la présence de mutants en son sein, les
orogènes. Qu’ils soient sauvages ou contrôlés par le gouvernement, les orogènes
ont le pouvoir de canaliser les secousses sismiques, de les stopper voire même
de les déclencher. Entre captivité, fuite ou décès leur destin semble tracé
d’avance.
Le roman de N.K Jemisin
suit le parcours de trois mutantes. La première Essun quitte la ville de
Tirimo. Son mari Jija a tué son jeune fils, après avoir découvert les pouvoirs
de mutant du bambin et a fui avec sa fille. Elle se lance à leur poursuite. Le
second personnage a plus de chance. Dénoncée par ses parents, Damaya est
récupérée par un Gardien qui entreprend d’en faire un agent gouvernemental. Elle
intègre une école afin d’obtenir progressivement les anneaux de pouvoir. Enfin
la troisième, Syénite, une « quatre anneaux », est chargée, entre
autres, de procréer avec un « dix anneaux ».
Le thème de la violence
faite aux femmes saute aux yeux. La première héroïne perd un enfant, une autre
est sommée de procréer, et le Gardien de Damaya brise ses phalanges, histoire
de lui montrer qui est le mâle de l’histoire.
Mais de nobles idées
aboutissent elles forcément à d’excellents romans ? Il y a de bonnes
séquences, la quête d’Essun, la disparition de sa famille et la résurgence
contre son gré de son état de mutante et donc de paria. L’apprentissage de Damaya
réserve aussi quelques pages vivantes. Il y a enfin la découverte du lien qui
unit les trois personnages principaux, une belle astuce narrative. En revanche
la scène de la découverte du nœud manque de dramaturgie.
L’usage du pluriel de
l’indicatif utilisé pour l’odyssée d’Essun est original. Mais aussi que de
digressions ralentissant la progression de l’intrigue « Tel est le
non-dit qui a toujours été là, entre vous. A un moment, pendant votre séjour à
Tirimo, Lerna a deviné ce que vous êtes. Vous ne lui avez pas dit. Il l’a
deviné, parce que qu’il s’intéressait assez à vous pour remarquer les signes et
parce qu’il est intelligent. Le fils de Makenba vous a toujours beaucoup aimée.
Vous pensiez que ça finirait par lui passer. Vous vous agitez un peu, mal à l’aise
en comprenant que tel n’a pas été le cas. ». Et ces « rouille
de rouille » ou « croûte de rouille » à tout bout de
champ. Insupportable …
La cinquième saison est, pour moi, bon, sans plus. Jeunes écrivains,
quittez les ateliers d’écriture et mettez vous enfin à délirer !
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