Hugh Howey - Phare 23
- Actes Sud
Héros oublié d’un
gigantesque conflit qui oppose La Terre aux Ryphs, le narrateur, - dont on
ignore l’identité dans ce récit à la première personne -, est devenu aiguilleur
de l’espace dans un trou perdu de la Voie Lactée. Comme jadis les gardiens de
phare, il guide les vaisseaux spatiaux dans le secteur 8 encombré d’astéroïdes.
Enfin délivré des terrains de combat il n’en finit pas cependant de guerroyer
contre ses souvenirs, au risque de sombrer dans la folie. Mais la guerre
justement se rapproche …
Mon premier contact avec
la jeune collection « Exofictions » ne m’ avait pas laissé un souvenir impérissable.
J’avais délaissé ses productions d’autant plus que la maison mère arlésienne
possède désormais un catalogue mondial en mainstream des plus
alléchants, apte à satisfaire mes besoins d’exotisme :
littérature américaine, égyptienne, indienne, japonaise, jusqu’ à ce prix
Goncourt 2015 qui traine dans ma bibliothèque. Or pendant ce temps Exofictions
a pris son envol. Son livre vedette Silo de
Hugh Howey , décliné successivement en Babel et Livre de Poche se targue de
150 000 lecteurs. Elle publie ces jours-ci Le problème à trois corps de de Cixin Liu, adoubé par Ken Liu. De
quoi inquiéter la concurrence.
Allons droit au but, Phare 23 est un court texte
antimilitariste à l’intrigue minimaliste, pas déplaisant,
une série B valorisée par une écriture humoristique et un personnage en pleine
dépression post traumatique. Le légendaire Au
carrefour des étoiles, voir Solaris
constituent le prototype de ce type de récit, mettant en scène un huis clos. A
se demander d’ailleurs si après Silo
Howey ne va pas se spécialiser dans la SF en boite de conserve.
Le début du roman évoque
une resucée de « Il y a solitude et solitude » nouvelle sur l’isolement spatial de
Georges Martin. Entre réminiscences guerrières et travaux de maintenance, le
temps passe insensiblement, mais assez vite l’univers vient se rappeler aux
bons souvenirs du gardien de phare : chasseurs de prime, félin bizarre,
extra-terrestres… et quelques femmes. En littérature les solitaires sont le centre du monde.
On sera en revanche moins
indulgent sur les accessoires SF. L’EOG (1), balise qui revient à tout bout de champ dans la narration et dont les
émissions ont la propriété de calmer le narrateur (!) est une ânerie
scientifique. Pour mémoire, seuls les évènements cosmiques les plus
cataclysmiques génèrent des ondes gravitationnelles mesurables. Pour confirmer
l’ hypothèse d’Albert Einstein, il a fallu construire des interféromètres de
plusieurs kilomètres de longs. Idéal pour détecter des phares binaires. Pas
ceux de Claire et de l'ex soldat mélancolique mais d’un tout autre genre. Des pulsars.
(1) Emetteur d’Ondes Gravitationnelles
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