Takashi Murakami - L’oiseau bleu - Éditions Ki-oon Latitudes
La parution récente de L’oiseau bleu est l’occasion
de démarrer un mini-cycle consacré à Takashi Murakami. On ne confondra pas ce
mangaka né à Osaka au Japon en 1965, avec un artiste homonyme qui exposa au
Château de Versailles. Peu de ses mangas ont été traduits en France où la parution
du Chien gardien d’étoiles fit impression. Comment décrire ses
œuvres ? Une poésie douce amère filtre au travers de sombres récits
mettant en scène des personnages multi générationnels d’une même famille. On y
découvre le quotidien de petites gens, employés, ouvriers, qui affrontent
dignement un destin contraire.
Il parvient à ce résultat en créant d’abord une continuité
subtile entre trois histoires. Dans la première Yuki, son mari Naoki et leur
petit garçon Shu voient leur existence brisée par un accident de voiture.
Sortie indemne,Yuki nie la mort de son enfant tout en s’efforçant de ramener
son époux à la conscience, dans le vain espoir de ressusciter la vie d’antan..
L’auteur raconte par le menu le combat quotidien de cette femme, qui rappellera
à certains le douloureux débat français sur l’acharnement thérapeutique. Le
second texte relate un épisode de la jeunesse du père de Naoki, Hidéo.
Travaillant dans une aciérie, il garde le soir l’enfant d’un ouvrier qui effectue des
heures supplémentaires pour lui payer des études, jusqu’au jour où survient un
accident tragique. Les fils des deux premiers épisodes
se nouent dans la dernière partie, et les survivants se rassemblent. Hidéo sombre lentement dans un
Alzheimer, mais la conclusion qui voit le vieil homme dominer son destin est
tout simplement admirable.
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