André Norton - Witch World -
Le Cycle de Simon Tregarth - Mnémos
En parcourant ce blog vous trouverez quelques romans de fantasy, quelques-uns mais pas plus; en tout cas pas en proportion de ce que pèse aujourd’hui cette branche de l’imaginaire. La raison ? Il y a une bonne dizaine d’années, j’avais brutalement condensé mon peu d’appétence pour ce type de récit en posant la question suivante à l’universitaire et spécialiste Anne Besson : « Qu’est ce qui te passionne dans la fantasy ? » Elle m’avait répondu « Ce sont des mondes ». Pour ma part j’ai toujours trouvé les mondes de la science-fiction plus distrayants, plus « imaginatifs » en raison de l’habitude délicieuse prise par ses plus fameux représentants d’emprunter au réel des objets - et par objet j’entends aussi bien quelque chose de matériel, qu’un modus vivendi, un fait de société - et de les distordre au point de les rendre méconnaissables, sortilège à mes yeux plus attractif que ce que je résumerai abusivement comme une compilation d’univers médiévaux et de dragons.
Le talent restant le talent, j’ai néanmoins succombé ces dernières années à quelques lectures intéressantes ou passionnantes comme la trilogie des Maitres enlumineurs de Robert Jackson Bennett, ou L’homme qui savait la langue des serpents d’Andrus Kivirähk. Mais mes références en la matière se nomment toujours Le Grand livre de Mars de Leigh Brackett, La Terre mourante de Jack Vance, Terremer d’Ursula Le Guin et un petit opuscule de Roger Zelazny que personne ou presque n’aime en dehors de moi, Le Maître des ombres. Peut-être faudra-t-il rattacher à cette liste Witch World d’André Norton (1912-2012) qui, comme son nom ne l’indique pas était une autrice américaine. Alice Mary Norton - à croire que tous les transfuges se prénomment Alice - écrivait de la science-fiction depuis 1935 sous une identité masculine, seule voie d’accès en ces temps misogynes à la publication pour cette littérature. Son roman phare, Witch World, date de 1963. Il raconte l’irruption d’un homme dans un monde étrange et les batailles qu’il y livre. Simon Tregarth est pourchassé dans les rues d’une ville inconnue par un tueur à gage. Il a éliminé deux de ses complices mais ne se fait aucune illusion sur son sort. C’est alors qu’un individu se présentant comme le docteur Petronius lui propose moyennant espèces trébuchantes de le mettre définitivement à l’abri. L’ancien officier de l’armée américaine est expédié par un sortilège dans une lande et se retrouve mêlé à une course poursuite impliquant une femme. Il parvient à repousser des chasseurs armés d’épées et de « lance-dards » jusqu’à l’arrivée des renforts. Simon Tregarth a sauvé sans le savoir une Sorcière dont les consœurs ont instauré un matriarcat qui dirige le pays d’Escarp. Cette contrée délimitée au nord et au sud par des barrières rocheuses est cernée par les territoires ennemis Alizon et Karsten. A l’ouest les navigateurs de Sulcar la protège des invasions maritimes mais pas de Kolder un assaillant d’Outre-Mer qui semble disposer d’une technologie semblable à celle de l’Amérique de Tregarth et a pris possession de l’ile voisine de Gorm.
Comme souvent en fantasy la géographie se joint à l’épique et les péripéties font courir le lecteur aux quatre coins de la carte jointe au volume. Simon Tregarth incarne un guerrier nullement décontenancé par son nouvel environnement qui passe aussitôt en mode action. Le pouvoir des sorcières semble limité en un premier temps à des illusions optiques et ce sont bien les hommes , - marque des années cinquante et début 60 - qui prennent les choses en main. La magie féminine est d’ailleurs conditionnée à leur virginité, vieille antienne mythologique et religieuse. Malgré tout André Norton introduit une femme rebelle dans la deuxième partie du premier livre Le Portail. La jeune Loyse fuit la citadelle de Verlaine où elle était retenue prisonnière en vue d’un mariage d’intérêt avec le Duc de Karsten, pour rejoindre, devinez … Simon Tregarth dans la lutte contre les Koldériens qui occupe le deuxième livre L’emprise. Les deux livres sont inclus dans Le Cycle de Simon Tregarth. Le Cycle des Trois publié chez Mnémos poursuit l'aventure avec des personnages différents.
Witch World - Le Cycle de Simon Tregarth n’offre pas
le dépaysement du Grand Livre de Mars, ne fascine pas comme Terremer.
Ses personnages restent sans aspérité. Mais qui peut prétendre seulement
effleurer le génie créateur des Ents ou celui des Houyhnhnms ?
L’œuvre d’André Norton est une solide et cohérente fantasy, un récit picaresque
sans temps mort qui ne revendique rien si ce n’est le plaisir du lecteur.
Ne partageant pas cette fascination pour Ursula Le Guin, mais pour Leigh Brackett oui, je vais peut-etre voir de quoi il s’agit. Pour le pseudo masculin , il me semble que le même cas est arrivé dans l’Anthologie Sadoul, mais je ne puis retrouver le nom…
RépondreSupprimerMC
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerj'ai un peu lu cette longue saga , surprise agréablement par la première grande scène de poursuite où Simon Tregarth après avoir accepté cette aventure insensée en passant le portail du cercle de pierres magiques, entra dans une légende.
Quelques pages d'un long dialogue possible pesant la véracité de l'Histoire face à la fiction puis, hop, après le tourbillon, comme si l'Univers venait de se désaxer, il entra dans un néant terrifiant.
Puis tout se calma.
Une lande, de la brume, des rochers escarpés, une végétation dense. Une femme fuyait, pourchassée par une meute bruyante. Simon, armé, l'aida.
S'il n'y avait eu ce rayon de lumière jaillissant du cristal du bracelet de métal qu'elle portait au poignet, la grande bataille qui suivit, je n'aurais été prête à entrer dans les mystères de cette aventure.
Mais la magie est si discrète : des doigts posés sur le poignet de Simon et il sait la moindre pensée et volonté de la fugitive.
Une magie qui ressemble fort à nos gestes humains quand parfois, un regard, une pression de la main remplacent les paroles.
Ainsi, entre-t-on dans le monde d'Estcarp...
Bruit de sabots et cliquetis des armes, armures, chevaux et cavaliers.
La couverture du livre, très belle, se superpose aux mots puisque le cavalier qui apparaît porte un faucon perché sur son heaume. Koris....
C'est un peu une histoire pour les garçons épris de batailles, me semble-t-il...
Je reprends, rêveuse, le si beau roman de Marguerite Duras, "Les petits chevaux de Tarquinia". C'est plus mon univers.
Deux hommes et deux femmes, un enfant. Il attendent. Ils n'ont rien d'autre à faire que d'attendre. Un été torride. l'Italie. Un hameau au bord de la mer. Un étranger dans un bateau à moteur qui ne cesse de passer près de la crique. Des désirs attisés dans cet ennui des vacances ratées, des jalousies, des doutes...
C'est bien l'écriture de Duras. Ainsi ce dialogue :
" - Pourquoi qu'on est tous méchants comme ça ?
-- Tu sais, reprit Ludi, c'est peut-être bien l'amour à la longue qui rend méchant comme ça. Les prisons en or des grandes amours. Il n'y a rien qui enferme plus que l'amour. Et d'être enfermé à la longue, ça rend méchant, même les meilleurs."
Voilà. Deux livres. Deux univers complètement différents....
Mais un choix aisé à faire…. MC
RépondreSupprimerModifié les dernieres lignes de ma fiche sur l'Anomalie; me suis rappelé "L'invention de Morel". SV
RépondreSupprimerPourquoi reparler du roman de Hervé Le Tellier ? Quelque chose m'échappe...
RépondreSupprimerVous avez raison, aucun rapport avec le sujet mais parfois en me relisant et avec le recul je trouve mes propos à côté de la plaque ou des idées nouvelles surgissent. SV
RépondreSupprimerAh, merci. Je viens de la relire. Elle est bien cette fiche pour ce roman qui m'avait passionnée surtout dans sa première partie.
RépondreSupprimerEt moi, je reprends Les très gracquiens Jardins Statuaires de Jacques Abeille...
RépondreSupprimerAh oui, Soleil vert en avait parlé...
RépondreSupprimerLe nom sur le mur de Hervé Le Tellier est bien aussi.
RépondreSupprimerL’histoire d’un résistant André Chaix. L’auteur ayant découvert ce nom sur le mur d’une maison qu’il venait d’acquérir à Dieulefit. C’est le point de départ du roman.
Mais ce n’est pas de la SF…
RépondreSupprimer( Cette remarque est-elle jugee aussi blasphématoire que la précédente?) MC
RépondreSupprimerSoleil vert, je n'ai pu m'empêcher de terminer "Les petits chevaux de Tarquinia" de Marguerite Duras. Un livre immobile où ces naufragés de vacances stériles s'attendent absurdement pour que l'un décide de ce qu'ils vont faire de leur oisiveté. L'amour a pris un coup dans l'aile. Meurtri, vieilli il est fardé comme l'écrivain déchu de "Mort à Venise". L'accablante chaleur, ce petit hôtel perdu au milieu de nulle part, coincé entre la falaise et la mer.
RépondreSupprimerMystère que ce dernier projet : les tombes funéraires de Tarquinia
près de Paestum, en particulier celle dite du baron où sont peints ces gracieux chevaux.
Qu'est-ce qui les attend là-bas ? "Une lande maigre, une herbe pauvre, un pays délaissé, des pierres, des tours démantelées"*, des temples aux colonnes crépusculaires, l'ombre de ce qui a été, l'oubli.
"Temples des dieux morts". Silence. La mort de la beauté grecque... Plénitude. Duras écrit au bord du vide de l'amour. Entourée d'asphodèles tristes. Mirages...
Seul l'enfant à qui aucun nom n'est donné traverse ce roman innocent et rêveur, n'aimant rien tant que d'attraper des crabes dans les rochers.
J'imagine Duras écrivant pour réinventer sa vie, accrochée à son écriture pour éviter la chute.
* La citation vient d'un livre d'André Suarès "Temples grecs Maisons des Dieux". La dernière page s'ouvre par un poème mystérieux :
"Vie embaumée des roses de Paestum, j'ai vu
Vos délices fauchées par le vent noir du Nord." ( Virgile ?)
https://www.persee.fr/doc/efr_0223-5099_2006_act_371_1_8874
RépondreSupprimerUne belle étude sur cette fresque étrusque.
J'aime ce personnage rebelle, la jeune Loyse, qui va s'opposer par la fuite au mariage imposé par son père. Une situation rarement mise en scène dans la science-fiction ou la fantasy.
RépondreSupprimerC’est peut être le plus classique de ses romans….
RépondreSupprimerC'est intéressant.
RépondreSupprimerDans cette histoire, le grondement des batailles marche au rythme des vécus individuels. C'est un roman d'aventure traversé par une atmosphère féminine bien plaisante où le courage et l'indépendance sont des repères.
Mais il n'y a pas de véritable complexité psychologique. Un roman où le présent l'emporte sur le passé, qui se lit avec plaisir et qui ne demande qu'une adhésion superficielle, un peu comme pour un conte.
Ainsi la clé précieuse pour son évasion que
Loyse cache... La langue est soignée et nous transporte dans un récit moyenâgeux un peu naïf..
Les sorcières se protègent mutuellement. Le pouvoir de ces femmes d'Estcarp est légendaire tout entier modelé par l'intelligence et la volonté et bien sûr par la magie.
J'aime beaucoup l'apparence que Loyse prend pour s'échapper. L'évasion ne manque pas de charme....
Ce que j’ai dit du Lapaque in fiche Gentleman Junkie ne vaut pas pour l’ouvrage présent du même sur Bernanos, ou il a franchi le cap de l’invention. Restent les Bresiliens interrogés pour son enquête il y a pres de vingt ans, in Bernanos au Brésil, pas un roman, lui..,
RépondreSupprimerhttps://soleilgreen.blogspot.com/search?q=Gentleman+junkie
RépondreSupprimerAh, j'ai retrouvé la fiche qui me rafraîchit la mémoire. C'était bien ce dialogue sur le langage dans la science-fiction. Ce qui m'a étonnée : relire les 160 commentaires. Paisibles, harmonieux passant du Colonel Chabert à Wittgenstein, sans oublier Pérochon -avec un accent.
JJJ était venu. C'était bien !
Et je ne m'étais pas disputée avec M.C. - ce qui est rare.
Vous étiez en vacances. C'était en 2003...
Tant que ce blog existe on retrouvera au hasard d'un de vos billets la douceur de vraies conversations plutôt autour des livres mais aussi du ciel et des fleurs et même de vos chats aimés.
On est bien ici, loin du fracas de l'actualité. Les gens dans la rue parlent de la peur de la guerre. C'est vrai qu'en Europe et plus spécifiquement en France, nous avons vécu ces dernières années loin du fracas des bombes même s'il y en avait partout autour de nous de ces conflits meurtriers. Je n'aime pas la guerre mais je n'aimerais pas vivre dans un pays occupé par un dictateur et ses sbires sans liberté d'être et de s'exprimer.
https://soleilgreen.blogspot.com/2021/01/le-murmure-des-dieux.html
RépondreSupprimerEt voilà celui sur Michel Bernanos ( superbe !) qui finit d'éclairer cet exil de la famille Bernanos que j'ignorais. Merci.
Voici donc résumé l'essai de Sébastien Lapaque :
RépondreSupprimer"Si j'entre au ciel, je voudrais que ce fût en qualité de vagabond " disait Georges Bernanos, romancier et polémiste, sujet à bien des malentendus. Dans cet essai en sympathie, porté par la " saudade ", expression portugaise, couleur de l'âme chère à Pessoa, que le français traduit maladroitement par " mélancolie ", Sébastien Lapaque commente les années d'exil de Bernanos. En 1938, fatigué des compromissions de l'Eglise, dégoûté par les accords de Munich, Georges Bernanos quitte la France avec sa femme et ses six enfants. Son but : recréer une France utopique en terre brésilienne, alors francophile et terre de toutes les possibilités. La réalité sera autre. L'ancien compagnon de route de l'Action Française, le polémiste des Grands Cimetières sous la lune, le royaliste capétien, va découvrir au Brésil une forme paradoxale de liberté. Entouré de disciples, mais seul, travailleur infatigable à l'oeil bleu zébré d'éclairs, mais mélancolique, il portera depuis son exil un regard lucide sur l'Europe en proie aux convulsions. Une rencontre, entre autres, le dit bien : celle de Stefan Zweig, en 1942, à quelques jours de son suicide, avec un Bernanos qui lui tend la main. En 1945, il quitte Rio, et le Brésil, sa presque - patrie. Sébastien Lapaque, après un voyage sur les traces de l'écrivain, révèle un autre Bernanos, sous le soleil de l'exil. Il éclaire aussi les contradictions d'un chrétien qui n'aimait guère les tièdes : son monarchisme utopique, son antisémitisme, ses relations avec Charles Maurras, sa mélancolie parfois joyeuse, son rapport avec de Gaulle, " l'homme prédestiné. ".
C'est toute une page de l'histoire de Georges Bernanos que j'ignorais pas toujours sympathique...
https://www.zoebalthus.com/2008/05/bernanos-zweig-de-lexil-au-bresil.html
RépondreSupprimerConfirmé par cette longue analyse de Zoé Balthus qui relate la rencontre Bernanos / Zweig.
Merci, Soleil vert, j'apprends beaucoup de choses à vos côtés.
Bel essai de Sébastien Lapaque sur ces 2 écrivains exilés, Bernanos et Sweig,beau dialogue imaginé par l’auteur au Brésil entre celui qui croyait en Dieu et celui qui n’y croyait pas. Ces deux là avaient tout compris sur l’évolution tragique du monde.
RépondreSupprimerA méditer
RépondreSupprimerOn ne se battra plus pour une foi mais par rage de l’avoir perdue,les massacres n’auront pas de fin car ils n’auront pas de but..pour résumer ce que disait Bernanos.
Notre vie est compliquée, Libraire , mais on avance et c'est seulement quand on se retourne que l'on mesure le danger passé comme le cavalier qui a traversé le lac de Constance gelé et qui meurt d'effroi quand il prend conscience qu'il a frôlé la mort
RépondreSupprimerQuand je lis les si beaux livres de Bernanos ou de Zweig, je me doute bien qu'ils ont eu des vies pleines de déchirures pour écrire tout cela mais tant que je suis dans leurs fictions, je suis protégée. Entrer dans la vraie vie des gens me fait peur, il y a trop de proximité. Les lisant, les écoutant on devient un peu l'autre. Pas sûr que cela aide à avancer. On devient lourd de la peine des autres...
Oui, on peut rager de perdre la foi. On est tellement seul après. Classer Dieu dans la série des utopies comme le Père Noël ou les fées... Il ne reste plus grand chose... sauf parfois le soir quand on regarde les étoiles, surtout au-delà des étoiles là où c'est trop grand pour nous.
Ici, chez Soleil vert, c'est un terrain neutre entre fiction et confidence. Les livres sont nos passeports pour entrer au pays des songes. Mais un poète a écrit que c'est le reel qui est un rêve et que nous regagnons notre terre en rêvant.
Bon, Jacques Abeille attendra! Voici que deboulent chez moi les Scritti Corsari d'un certain Pasolini en E.O... Et qui plus est, en cadeau! Il y a du Bernanos chez cet homme...
RépondreSupprimerOui, absolument. C'est beau jusqu'à faire mal
RépondreSupprimerLes articles regroupés dans ce livre "Écrits corsaires", je ne les connais pas mais j'ai de Pasolini un livre d'une rare beauté, " La longue route de sable". C'est en 1959. Il a 37 ans, au volant de sa Fiat Millicento, il suit cette route qui va de Vintimille à Trieste. Une route des bords de mer. Que cherche-t-il ? Lui-même, sa jeunesse, ses origines. Il a vécu sur ces terres du Frioul.
RépondreSupprimer"J'arrive à Ostie sous un orage bleu comme la mort. L'eau se déchaîne entre les coups de tonnerre et les éclairs. (...) J'ai le cœur qui bondit de joie, d'impatience et d'excitation. Seul, avec ma millecento et tout le Sud devant moi. L'aventure commence."
Ou le soleil...
"En juin, la plage de Forte dei Marmi est encore pratiquement déserte : le sable est lisse, (...) jusqu'au brisant, sont installés des parasols : avec une élégance presque japonaise les quatre piquets maintiennent tendue la toile de couleur opaque sous laquelle sont disposés, dans un désordre délicieux, des chaises longues, des tabourets, couverts de toile aux couleurs dignes de Matisse.."
Mais aussi caustique, voire de plus en plus acerbe.
"Ces gens autour de la cinquantaine ont une vie en tout point semblable à l'image, idéale, qu'ils en avaient à trente ans : il y a, ici, une atmosphère d'immédiat avant-guerre, quand précisément, ceux qui ont cinquante ans aujourd'hui commençaient alors à devenir des parvenus, à vouloir pour eux une vie parfaitement bien réglée (...) Je sens comme un long, un silencieux effondrement. Toute la côte des Pouilles se relâche dans cette quiétude, pendant ces matinées et ces après-midi de chaos pre-humain, sous-humain."
Il s’agit d un regroupement posthume bien qu’envisage par l’ auteur, d’articles au ton parfois proche de Bernanos quand il se risque au pamphlet. Plus une famille d’esprit que des similarités réelles. Je retiens votre roman… et la ou les biographies de Ceccaty….
RépondreSupprimerOui, j'en ai entendu parler. Des articles parus dans les journaux, souvent polémiques sur tout ce qui lui paraissait être une "écharde" : l'Eglise, les avortements, l'homosexualité, la langue qui s'appauvrit, les dialectes qui meurent...
RépondreSupprimerLe roman est aussi un journal de voyage. La biographie de Ceccaty lue il y a quelques années, est magnifique. Quelle vie bouleversée et bouleversante.
C’est magnifique dans la langue originale. Encore faut-il la maîtriser! Souvenir de cette méthode où pour apprendre le français, on vous enfermait avec un livre de Marmontel, et on vous laissait vous débrouiller. Je crois que Schliemann a encore subi ça. Au fond , est-ce si mauvais?
RépondreSupprimerSchliemann, dont le fils, un des premiers conducteurs, écrasa Narcisse Quellien, le « Barde « cher à Renan, dans un des premiers accidents de la route….
RépondreSupprimerCf Le Goffic, L’ Âme Bretonne, sur cette rencontre brutale de deux univers !
RépondreSupprimerL’essai de Lapaque, c’est l’essai I ?( pas lu vos notes avant aujourd’hui !
RépondreSupprimerParce que celui de 2025 requiert le droit d’inventer romanesquement, ce qui est contradictoire avec le premier…
RépondreSupprimerLe 1 était ”Vivre et mourir avec Bernanos”. Ici, il s’agit d’un dialogue imaginaire entre Bernanos et Sweig.
RépondreSupprimerBonsoir, je suis en longue immersion dans "L'ombre du vent" de qui vous savez
RépondreSupprimerFormidable !
RépondreSupprimerOh, Soleil vert, quand allez-vous revenir ? Nous languissons...
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