Robert Silverberg - Les Ailes
de la nuit - J’ai Lu
Dans un Temps éloigné, le Guetteur Wuellig fait route en
direction de l’ancienne ville de Rome connue désormais sous le nom de Roum. Il
est accompagné d’Alvuela, une Volante, jeune femme gracile et ailée, et de
Gormon un Elfon. Modifiés ou pas, ces personnages restent des êtres humains rescapés
du châtiment que leur espèce s’est infligée à elle-même, en modifiant jadis les
équilibres climatiques de leur planète. Les peuples des étoiles jadis colonisés
viennent en touriste admirer les reliefs d’une civilisation autrefois brillante
au sein d’un monde dévasté et l’un d’entre eux menace même de conquérir la
Terre et de se venger. L’Humanité rescapée s’est regroupée en confréries et celle
de Wuellig consiste justement à détecter et à prévenir une éventuelle invasion.
Paru un an après L’Homme dans le Labyrinthe, Les Ailes de la nuit emmène le lecteur sur des terres évocatrices a priori de l’œuvre de Jack Vance mais qui en définitive se rapprochent d’un chemin de Compostelle, d’un itinéraire spirituel où se succèdent, pas forcément dans l’ordre, crime, châtiment et rédemption. Wuellig, malgré l’alerte donnée, reste le témoin impuissant de l’invasion pressentie. Sur les routes de Roum ou de Jorslem (l’ancienne Jérusalem) il cherche une voie existentielle et disons, puisque le roman n’est pas exempt d’une certaine religiosité, une forme de salut, en compagnie de voyageurs aux motivations plus ou moins troubles. Chacun d’ailleurs affrontera son karma lors d’une ultime étape, procédé que réutilisera Silverberg dans Le Livre des crânes voire Les Profondeurs de La Terre.
Si le crime est collectif, collective sera la rédemption. Le
choix de l’auteur s’avère des plus pertinents en regards des thèmes abordés, le
changement climatique (repris dans Soleil de minuit) et le retour de bâton
des colonisations, dont l’actualité ne cesse de vibrionner à nos oreilles.
Rédigé dans une langue classique, splendide, (merci au traducteur Michel
Deutsch), l’ouvrage paru en 1969 (VF 1975) tient toujours le coup y compris ce parfum
suranné de Love and Peace.
A noter une version augmentée de Roma Aeterna :
RépondreSupprimerhttps://soleilgreen.blogspot.com/2023/11/roma-terna.html
J'ai éprouvé du plaisir à relire votre billet et notre traversée de "Roma eaterna".
RépondreSupprimerJe suis encore dans le roman de Alaa El Aswany, "Au soir d'Alexandrie" et dans la relecture en cours du "Quatuor d'Alexandrie" de Durrel (lu et commenté par des personnages du "Soir d'Alexandrie").
Ce nouveau roman de Silverberg avec son chemin... de Compostelle suivi, longtemps après, par ceux qui ont échappé au désastre de la Terre, ressemble à un songe entre nostalgie, crainte, méditation sur les religions. Et semble-t-il écrit avec talent par le traducteur Michel Deutsch.
Je ne veux pas être médisant aider on dirait du K Dick!
RépondreSupprimerJe ne vois pas. Pas de réalité alternative ici. C'est un roman sur l'ubris , une sorte de Pâques aussi, oû, sans déflorer le contenu, l'individu se fond dans un grand tout, thème que l'on retrouve parfois chez Silverberg.SV
RépondreSupprimerHubris et non ubris sv
RépondreSupprimerL'hubris... Cette démesure, cette vanité, ce sentiment de surpuissance, n'est-ce pas ce qui a conduit la Terre vers son anéantissement dans beaucoup de fictions SF ? Dérèglement climatique, pollution, guerres nucléaires, dictatures militaires, racisme, intolérance....
RépondreSupprimerCe roman semble un chemin métaphorique vers la Rédemption. Jérusalem, je vois... mais Rome ?
Silverberg a une imagination immense.
K. Dick ? Que veut signifier MC avec cette comparaison ?
Pourquoi SV dites-vous qu'il n'y a pas de réalité alternative ? Que voulez-vous dire ?
Comme si la réalité et la fiction devenaient poreuses, se mêlaient. Comme si les prédictions les plus alarmistes devenaient fictions....
RépondreSupprimerParce que dans les romans de K Dick, il y a presque toujours un versant religieux, lequel confine à l’hérésie, ce qui est un autre problème !
RépondreSupprimerAh, merci.
SupprimerJe n'aime pas du tout la couverture de votre livre. Je préfère la mienne plus sobre. Une ombre chinoise où l'on distingue un paysage nocturne de bord de mer. Sur un rocher Alvuela de profil, ailes déployées, en ombre noire. Camaïeu d'ocres bruns, de noir avec présence de lumière dans le ciel et sur la mer en lavis très clair. Collection "J'ai Lu". Aucune indication sur l'artiste qui l'a créée.
RépondreSupprimerMais revenons à ce personnage, Alvuela. J'aime beaucoup sa présentation de femme-papillon au début du roman.
" - Je peux voler en l'attendant ?
- Oui, vole.
(...) D'abord, elle ôta ses vêtements car ses ailes ont peu de force (...)
Elle me tournait le dos. Ses ailes délicates, vibrantes de vie, fremissaient, flottaient autour d'elle comme une cape agitée par le vent. (...) Ce n'étaient pas des ailes de faucon mais des ailes de papillon, veinées et transparentes, émaillées ici et là de ponctuations pigmentées - ébène, turquoise, vermillon. (...) Alvuela se dressa. Elle ecarta ses ailes face au vent et s'éleva de plusieurs pieds. Elle resta alors suspendue entre ciel et terre, brassant frénétiquement l'air. Il ne faisait pas encore nuit et les ailes d'Alvuela n'étaient que des noctailes. Elle ne pouvait voler en plein jour : la force terrible du vent solaire l'aurait précipitée au sol. Grâce au peu de clarté qui subsistait, je la vis prendre son élan en direction de l'est. Ses bras ramaient dans l'air aussi bien que ses ailes. (...) Soudain, elle se mit à planer (...).
A présent, elle était très haut. Elle tournoyait, s'élevait en chandelle, plongeait, pirouettait, dansait. (...)
Elle se posa, légère comme une plume. (...) Ses ailes retombèrent mollement, son corps fragile s'affaissa. Elle replia avec mauvaise humeur ses élytres jusqu'à ce qu'ils ne fissent plus sur son dos que de petites bosses de la taille du poing et ramassa ses vêtements éparpillés sur la route. (...)
La clarté du matin brillait d'un éclat cru, comme si c'était un monde jeune de création récente."
On dirait un conte d'Andersen ou un rêve.
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RépondreSupprimerQuatuor que j’ai acheté dans l’originale, mais point encore commencé. De bons souvenirs des Durell, notamment d’une représentation de Tosca qui vire à la haute bouffonnerie, le trempolino trop tendu projetant plusieurs fois fâcheusement la tête de la cantatrice au dessus des murailles du décor du Château St Ange, tandis que le chœur entonne « She is dead! » et que la malheureuse s’obstine à reparaître!
RépondreSupprimerPlusieurs fois bien sûr comme le veut le filet…
RépondreSupprimerLe Quatuor de Durrell, c'est une histoire passionnante racontée bien après qu'elle se soit déroulée par quatre personnages. Une belle ecriturefine explorant finement la vie des personnages et la vie de la ville d'Alexandrie dans les années 50/60
SupprimerJ'aime beaucoup l'anecdote de la cantatrice au château Saint Ange ! L'art de ne pas mourir !
Oui, aujourd’hui ce serait compris comme un coup de génie scénique…
RépondreSupprimerUn peu comme la Traviata de Lavelli, qui ressuscite à la fin sur « Io son revivere »….
RépondreSupprimermoi j'ai bien aimé voir la pauvre Clea réchapper de la noyade, vers la fin... J'y ai toujours associé une image du film de Jane Campion : un piano à la mer... Je ne sais pas pourquoi... des cités englouties sans doute... Des drames ophéliques à la Virginia Woolf. De femmes noyées, de petites sirènes qui acceptaient de marcher sur des aiguilles pour aller recontrer leur amoureux. Comment la vie maritime parvint à se hisser sur la terre ? oui, grâce à l'opiniatreté féminine en pulsion de vie adaptative... (JJJ'y vais)... Bàv,
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RépondreSupprimerPage 25, je tiens bon !
RépondreSupprimerJe commence à oublier ce que JJJ et SV ont écrit après lecture de ce roman. C'est bon signe.
Je le lis pour moi, avec mes références qui sont quasi nulles en matière de SF et d'auteurs de SF.
Je comprends la première réticence ressentie lors de l'amorce de ma première lecture. Ces trois personnages ainsi que ceux qu'ils rencontrent lors de leur entrée dans cette cité de Roum, sont présentés comme des humains mais ils ressemblent plutôt à des créations imaginaires liées à leur fonction : les Guetteurs, les Volants, les Defenseurs, les Elfons ( sans confrérie), les Souvenants....
Pour l'instant Roum ne m'évoque pas Rome sauf pour les sept collines.
Et très vite il est question des "ennemis de la Terre" qui viendraient des étoiles.
Pourquoi si souvent en SF imaginer l'espace -s'il est habité- par des ennemis de la Terre, avec guerres, batailles....
Mais je continue.
Par ailleurs, la ponctuation d'une phrase m'a désorientée. Jamais rencontrée. Est-ce une erreur de typographie ? Avez-vous la même Soleil vert ?
Page 30.
" - Non, Guetteur. Maintenant ! Tout de suite ! (Une animation enfantine s'était emparée d'elle, elle était rouge d'excitation :) Cela ne fait qu'une petite étape. Regarde... On y est presque."
Pourquoi ces signes :) ?
Un point n'aurait-il pas été souhaitable ?
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RépondreSupprimer:) je n'ai pas vérifié sur mon exemplaire. Certainement une coquille typographique amusante à une époque où les emoticons n'existaient pas.SV
RépondreSupprimerCela ressemble aux signes que vous glissez dans vos commentaires quand vous plaisantez.
SupprimerOui, c'est amusant comme le quiproquo avec JJJ à propos des deux romans qui se croisent.
Repris la lecture des "Ailes de la nuit" de Silverberg.
RépondreSupprimerPage 58, à propos de la bouche de vérité, le Guetteur fait cette réponse étonnante à Alvuela :: " Se vouer à veiller alors que l'ennemi est imaginaire est chose oiseuse."
Et me voici transportée dans "Le désert des Tartares" de Dino Buzzati. Drogo... et son attente d'un ennemi devenu presque imaginaire.
Et quand enfin l'ennemi arrive au bout de trente ans, lui n'est plus là. Il s'est retiré malade et attend la mort. Un roman passionnant où il ne se passe rien sauf le temps...
Roman des désillusions. Drogo se prépare à un autre combat : l’ultime épreuve de la mort.
Donc je continue la lecture même si tous ces noms de pays et de villes transformés par l'ajout ou la suppression d'une ou plusieurs lettres est usant.
La réponse de Gormon qui plonge à son tour la main dans la bouche de vérité introduit une nuance qui n'existe pas dans le roman de Buzzati : la traîtrise.
RépondreSupprimer"Je ne suis pas né sur la Terre mais sur une planète appartenant à une étoile (...). J'ai été envoyé sur la Terre en qualité d'observateur militaire afin de préparer l'invasion que tu guettes depuis si longtemps et à laquelle tu as cessé de croire. A présent, quelques heures seulement vous séparent de l'assaut. "
Silverberg était un grand lecteur comme l'évoque la photo que vous avez choisie ( col. de droite).
Est-il possible qu'il ait lu le roman de Buzzati ?
Silverberg inventé alors une sorte de paralysie. Le Guetteur est "comme prisonnier d'un rêve né d'une trop longue patience." Il est incapable de sortir de son état de transe. Il avait cessé d'y croire, lui qui avait guetté tout au long de sa vie cette invasion.
RépondreSupprimerC'est très subtil comme ressort du roman.
Bien vu l'analogie avec Buzzati
RépondreSupprimerPourquoi ne l'ai je pas cité ?
Ce matin, en course, suis longtemps resté a feuilleter un volume de Cavafis, pourquoi ne l'ai-je pas acheté ? SV
Soleil vert, j'aime beaucoup votre question. Pour y répondre je tourne les pages de ce très vieux recueil de poèmes de Constantin
SupprimerCavafy.
Le poème Alexandrie, bien sûr.
Antoine semble avoir aimé plus la ville d'Alexandrie que Cléopâtre ! Un goût voluptueux pour une ville. Les rues, les boutiques, les cafés ... la foule...Je connais ça avec Paris....
Ithaque aussi.
"Quand tu partiras pour Ithaque, souhaite que le chemin soit long...."
Tout est mémoire dans ses poèmes
Des villes et ...
des joues charnelles.
Son corps se souvient des très jeunes hommes qu'il a aimés plus comme amant que comme amoureux. Des poèmes érotiques à l'état d'esquisse... pas de fougue, ni d'effusion sentimentale. Évocation de la recherche d'un plaisir, souvent inassouvi.... C'est un grec égyptien qui se glisse dans les mythologies de la Grèce ancienne....
"... Ah, te voici, avec ta grâce imprécise !..."
(beaucoup de monologues).
Rien d'oriental, même s'il est né et mort à Alexandrie et qu'il a tant aimé le Proche-Orient. C'est un poète de la Grèce moderne.
Quelques poèmes d'un hellenisme authentique ( époque homérique), très académiques. Un cycle historique, érudit.
On dirait des portraits du Fayoum écrit M. Yourcenar.
Sur l'ensemble - un labyrinthe - un sentiment de solitude, d'inquiétude, de secret, de tristesse de la séparation, un acquiescement à la vieillesse dans les derniers. Pas de révolte... le destin.
Un art d'écrire, style sec, concis pour les meilleurs, d'autres.... plus fades, voire médiocres mais c'est bien de n'en avoir éliminé aucun..
La traduction de Marguerite Yourcenar aidée de Constantin Dimaras pour poésie/ Gallimard est précieuse .
Donc, vous avez hésité. Ce sera pour une autre fois....
des joies charnelles
SupprimerLe côté guerre froide ou s’est développée la SF devait engendrer à l’infini des « ennemis de la terre », I.e de l’ Amérique ,ceci des les années 1930..,On peut presque dire que ça commence avec la BD Flash Gordon pour se poursuivre avec les pulps. Et Stanley Weinbaum lui-même ne doit pas en être exempt! On doit être autour de 1927 ( pulps) 1939…Bref les fées qui se penchent sur le berceau de la SF ne sont pas paisibles., ceci des avant le climax des annees 1950-60! MC
RépondreSupprimerOui, j'oublie souvent de situer un livre dans l'époque où il a été écrit.
SupprimerOn peut aussi remarquer l'analogie de la maladie de cristallisation avec le roman de Ballard "La forêt de cristal"
RépondreSupprimerparu trois ans plus tôt
SV
Je ne connais pas ce livre et vous ne l'avez pas chroniqué mais le titre fait rêver. Une cristallisation lente figeant les plantes, les arbres et peut-être les êtres vivants dans un miroitement, une lumière étrange. Un peu comme les stalactites et stalagmites dans les grottes. Où dans la Bible la femme, Loth, qui se retournant est changée en statue de sel.
SupprimerOui, il est question de bulles minuscules qui emprisonnent les pieds d'Avluela au début du roman mais là vous évoquez une maladie de cristallisation. Je n'ai pas encore rencontré cela.
anéfé je n'y suis pour rien, moi, dans cette histoire de Sylverberg... Mais moi j'ai surtout aimé le diplomate Mountolive..., sauf que Clea donnait la clé d'articulation des trois précédents, un peu comme chez Proust, dans le Temps retrouvé... Vou s aimiez le Cardinal ? Vous mémouvez, c'était en effet un homme bon et tourmenté. J'espère vraiment qu'il répondra un jour à vos questions... Belle journée à vous, sous un soleil violet. (J3)
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SupprimerSoleil violet... Joli !
SupprimerJJJ,
SupprimerMountolive, oui, personnage sympathique et fin mais Leïla est extraordinaire. Durrell en fait une femme réelle , tellement réaliste, tellement proche de ce que ressentirait une femme avec ce mariage forcé, cette vie recluse, la fin de son espoir d'aller poursuivre ses études en Europe. Elle qui ne put briser la barrière de la tradition égyptienne et échapper aux mailles du filet familial, au conservatisme de ses parents. Elle dut se marier et rester en Egypte. Aussi ce grand souffle de passion amoureuse avec Mountolive est bien beau.
Passion d'autant plus intense qu'elle ne dure que quelques semaines. Puis ils seront séparés par les déplacements de Mountolive. Et là, c'est encore plus fin. Car elle sait, au vu de leur différence d'âge, que leur passion sans contrainte n'eût pas duré plus d'un an.
SupprimerLa distance permet de placer leurs relations sur un autre terrain, celui de la correspondance. Enivrante transmutation.
Elle se sent alors plus près de lui. Une grande confiance, une connivence s'est établie entre eux au long des années. Jusqu'à devenir un voile ténu ou mémoire et imaginaire tresseront le temps.
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RépondreSupprimerUne approche en chansons : Gilles Dreu (90 ans quand même ) ”Pourquoi Bon Dieu?”.La question n’a pas changé .
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SupprimerCette recherche concentre la lecture sur les nuances apportées par les traducteurs. A ce propos le billet de Pierre Assouline sur les traductions de Lorca contient de bonnes questions. Qu'est-ce que traduire ?
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RépondreSupprimerAutant poser la question: pourquoi le Règne de l’ Esprit Malin de Ramuz se termine-t-il aussi par la médiation de la petite fille ? Il est des Diableries qui ne sont pas écrites. Soit que l’auteur recule, soit qu’il se sente plus a l’aise dans l’exorcisme. Les deux peuvent d’ailleurs être compatibles…. MC
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RépondreSupprimerBon, MC, je viens de lire le roman de Ramuz pour comprendre votre raisonnement. Oui, la petite Marie traverse le village devenu un cloaque, ne voit pas les périls qui la guettent. Elle entend la voix de son père, Lude, et veut le rejoindre. Et la vie du village bascule sur ses pas dans un soleil nouveau. Je passe la fin digne de l'Assomption de Marie...
RépondreSupprimerDans le roman de Silverberg ce n'est pas à Alvuela que je pensais mais au Guetteur.
La fin ressemble à celle du roman de Ramuz.
Le mal est vaincu par la pureté et l'innocence d'une fillette chez Ramuz . Par ... L'amour chez Silverberg mais monnayé par des rites de contrition qui mènent à la rédemption même pour les envahisseurs.
Le roman de Ramuz est plus nerveux grâce au personnage de Branchu, comme qui dirait Cornu, le faux cordonnier, le diable.
Pour les survivants de la Terre chez Silverberg, ce sont les envahisseurs qui détruisent la résistance des humains parce qu'ils sont faibles et prêts à se vendre à l'ennemi sous peine d'être... cristallisés..
Deux histoires assez mystiques qui ne m'emballent guère. C'est beaucoup de prosélytisme....
J'attends autre chose de la science-fiction que cette sorte de catéchisme qui se veut édifiant.
C'est magnifiquement écrit. Ainsi pour Lude : "Quelle chose le travaillait ce Lude ? Lui-même ne savait pas bien quoi ; c'est comme un poids intérieur insupportable dont on voudrait se débarrasser : il partait droit devant soi comme la bête trop chargée qui espère ainsi faire tomber son cadeau.", ou pour l'atmosphère qui s'abat sur le village : "il vous venait, comme aux choses une grande peine à vivre."
Supprimerfardeau
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RépondreSupprimerRessemble à ’Retour à Belzagor”.C’est toujours très bien écrit. On suit finalement un vagabond mélancolique, vers un voyage de rédemption, un voyage spirituel,avec une renaissance au bout.
RépondreSupprimerOn peut être un peu” dérangé ”par ce vieillard et cette fille de 17 ans,qui pourrait être sa fille.
Encore une fois, je préfère le résumé au livre. C'est beau votre esquisse.
RépondreSupprimerJe n'ai pas du tout été dérangée par leur différence d'âge. Elle est propice à la profondeur de leur rencontre. Ils se complètent bien. Comme l'automne et le printemps. Elle est un peu son rêve.
Je les garde tous les deux précieusement et je modifie pour moi toute seule l'histoire.
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SupprimerDans le roman de Ramuz ce qui est prenant c'est l'emprise du Mal qui s'empare de tout le village sauf Lhote. Une folie de bestialité, de vice, de cruauté, de luxure s'empare des uns et des autres. Maladies et mort s'en donnent à cœur joie. Et tout en sombrant dans cette folie, les villageois prient mécaniquement, égrennent leur chapelet comme brandir des amulettes contre le démon. C'est un roman épuisant. L'écriture ne laisse aucun répit.
RépondreSupprimerDans "Les profondeurs de la terre" de Silverberg, le bol de venin de serpent que Kurtz tendait à Gundersen provoquait des métamorphoses hallucinantes qui lui donnaient des capacités sensorielles nouvelles. Était-il devenu un éléphant ? Loin de ressentir la repoussante métamorphose évoquée par Kafka, cette drogue semblait lui faire éprouver une extase mais aussi, étrangement, l'entraînait dans une méditation sur le mal dans l'univers et l'effrayait. "Comme Faust, il voulait crier à l'instant qui passe : Reste, reste toujours, tu es merveilleux."
RépondreSupprimerEt puis il ressentit un terrible sentiment de honte et de culpabilité.... La damnation...
Alors il demanda sa mutation. Il l'oublia.
Dans ce retour à Belzagor , Gundersen se mit à la recherche de Kurtz, l'ange déchu.
Là je ne pus m'empêcher de songer au Kurtz de Conrad et l'horrifique "Cœur des ténèbres".
Lors de cette cérémonie d'initiation, cette sorte de messe noire, les tambours aidant, il sentit quelque chose de monstrueux se libérer en lui. La cérémonie était une funeste parodie des choses sacrées.
Même danse endiablée que dans le roman de Ramuz tenant de la possession.
Cette jungle est oppressante. Hautes terres du Pays de Brumes et des forêts impénétrables, pays de métamorphoses .
De métaphore en métaphore ces écrivains laissent naître leurs obsessions, s'imprègnent les uns des autres.. Je pense aux oeuvres de cauchemars de Goya
Silverberg écrit un Kurtz différent et semblable. Ce Kurtz là retombera t-il dans les ténèbres ? Une mort possible précédée d'un terrible hurlement...
Les terriens n'ont pas laissé que des bons souvenirs sur cette planète.
https://fr.wikipedia.org/wiki/El_sue%C3%B1o_de_la_razon_produce_monstruos
RépondreSupprimerLe sommeil de la raison engendre des monstres....
Ramuz reste protestant dans l’âme et ne se rapproche pas de Silverberg si ce n’est dans le refus d’écrire une Diablerie! Ne mélangeons pas tout SVP! Par ailleurs, l’origine vaudoise d’une prose de 1907 n’a pas grand chose à voir avec les délires de Silverberg, me semble-t-il….
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SupprimerLe Cardinai, c’est autre chose également. Tiens, en relisant hier soir@ le Musée Grevin », je m’aperçois que le poème sur la France : « Je vous salue ma France aux yeux de tourterelle « est en fait le finale d’un poème sur Auchwitz!Ce qui mélange de manière très « aragonisante « le précieux le plus déchaîné au poème le plus insoutenable, puisque dépassé par la réalité. Il en est toujours un peu ainsi d’ Aragon, violoniste virtuose la ou on attendrait un grand orchestre hugolien…
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RépondreSupprimeroui on ne peut plus rien dire à paul edel. Il n'a pas expliqué ce choix, mais c'est un choix qui le regarde, bien sûr. Nous en sommes curieux, mais respectueux de sa clôture à tous les vents. Bàv, (JJJ)
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