Le Cavalier suédois

Leo Perutz - Le Cavalier suédois - Libretto

Au temps des guerres de Charles XII de Suède, deux hommes en fuite parcourent les routes enneigées de Silésie. L’un d’eux est un bandit de grand chemin, l’autre un aristocrate déserteur de l’armée suédoise. A bout de force, ce dernier suggère au voleur de se rendre dans un village proche où vit un de ses cousins fortunés et d’en rapporter subsistance et vêtements. Son compagnon découvre une propriété en ruine. Séduit par la beauté de la jeune maîtresse de maison, il monte un plan machiavélique et décide de prendre l’identité du noble.

Avec Le Cavalier suédois, publié en 1936, Perutz avait signé son œuvre la plus célèbre. Servi par une langue superbe, le roman oscille entre le picaresque et le fantastique. Les péripéties s’enchaînent avec une logique imparable et cependant le ciel et l’enfer s’emparent du récit plongeant le lecteur dans une atmosphère onirique. Comme dans le fascinant Maître du Jugement dernier, l’auteur met en scène des personnages liés par un pacte à des Forces surnaturelles et malfaisantes qui stoppent leurs entreprises. Le Destin entraîne dans une danse mortelle nobles, roturiers ou bandits, hantés par des rêves de gloire et de fortune.

« Qui donc tourne en rond

Où la mort tournoie

Et qui danse en vain

Aux pipeaux du vent

La tarentelle des perdus ?... »

Le thème du double rappellera à certains le film Le retour de Martin Guerre ou le roman de Patricia Highsmith Monsieur Ripley adapté par le cinéaste René Clément sous le titre Plein Soleil. Il ne reste plus au lecteur qu’à lire ce classique de la littérature mondiale dont mon libraire attitré me souffle qu’il inspira à Yves et Ada Remy Les soldats de la mer.