Lupano&Cauuet - Les vieux fourneaux 1.Ceux qui restent - Dargaud
Antoine, Mimile et Pierrot, trois retraités, se retrouvent
lors de la crémation de Lucette, la femme du premier. Lucette était une
célébrité locale. Comme les compères elle avait travaillé chez Garan-Servier,
le laboratoire pharmaceutique de la région. Au bout de 10 ans elle avait
abandonné son job pour fonder un petit théâtre de marionnette ambulant,
« Le loup en slip ». Sophie,
sa petite-fille a repris l’affaire. L’arrivée aux obsèques de la DRH de l’entreprise
ravive chez ces vieux anarcho-syndicalistes de vieux souvenirs de durs conflits
sociaux. D’autant plus que leur passé professionnel refait brutalement surface
lors d’une entrevue d’Antoine avec le notaire.
On connaissait déjà le cas Jaworski, mais qui aurait dit que
le jeu de rôle constituait désormais le chemin de passage obligé des romanciers
et scénaristes de talent ? Le
premier tome des vieux fourneaux a remporté onze prix dont un fauve
d’Angoulême 2015, et une dixième édition vient de sortir. Qui est l’ex rôliste
Wilfried Lupano ? Il a œuvré dans la fantasy avec la série Alim Le
tanneur, mais c’est peut être avant tout un observateur social, en témoigne
sa série sur Sarkozix. Le graphisme soigné de Paul Cauuet hérite quant à
lui de l' école franco-belge.
Les vieux fourneaux doivent beaucoup au cinéma de
Papa. Le trio de septuagénaires évoque en premier lieu Les vieux de
la vieille un film de Gilles Grangier de 1960. Mais le script de Lupano va
au-delà du cabotinage des légendaires Gabin, Fresnay et Noël-Noël. Si les
dialogues, les réparties sentent bon Audiard ou Bertrand Blier, l’ensemble
aboutit à une fresque sociale digne du cinéma italien de Scola et Risi.
Des trois retraités, Pierre Mayou, dit Pierrot est le plus
pittoresque. Parisien indécrottable, le vieil activiste situationniste fout le
boxon dans des soirées branchées à la tête d’une bande d’aveugles anarchistes
dont le slogan est « ni yeux ni maître ». Antoine a délaissé ses
activités syndicales. Quant à Mimile, il raconte volontiers ses trois tours du
monde et ses conquêtes féminines. Tous jettent un œil sans complaisance sur le
monde sans verser dans la nostalgie à outrance et reçoivent leur part de bronca
de la jeune Sophie qui - disent ils - a hérité du caractère de sa grand-mère.
Le lecteur oscille entre rire et émotion. Comment s’appelait
cette comédie d’Ettore Scola ? Nous nous sommes tant aimés. Oui
c’est cela, nous nous sommes tant aimés. Qu’attendez vous pour lire Les
vieux fourneaux ?
Salutations camarade,
RépondreSupprimerLupano est formidable, et (trop) prolifique.
Du même, je te conseille vivement :
- Ma révérence, un excellent one-shot ;
- Azimut, géniale série (en cours, et le formidable dessinateur n'est pas un rapide) de fantaisie débridée mais parfaitement maitrisée ;
- L'homme qui n'aimait pas les armes à feu, un anti (?) - western (dont je suppose qu'un quatrième et dernier tome ne devrait pas tarder) ;
- Alim le tanneur, très chouette série de fantaisie (terminée et disponible en un volume d'intégrale).
... du pain sur la planche ...
RépondreSupprimerMerci à toi
JL
Chirurgie esthétique Paris prix
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