Nancy Kress - Le Nexus du docteur Erdmann - Le Bélial’ Une Heure lumière
Henry Erdmann coule des jours paisibles dans une résidence
médicalisée. Ce physicien de renom fut un des acteurs des essais nucléaires
américains dans les années 50. Le vieil homme occupe désormais son temps en
donnant quelques cours. Carrie, une aide-soignante, lui voue une affection
filiale. Mariée à un flic violent, elle recherche instinctivement sa
protection. Soudain l’ensemble des pensionnaires est soumis à une série
d’événements psychiques incompréhensibles. Le docteur Erdmann tente alors de
leur trouver une explication. Pendant ce temps, dans le lointain espace, un
vaisseau spatial part à la rencontre d’une entité cosmique émergente.
Difficile de classer l’œuvre de Nancy Kress. On y trouve
des space opera, des réflexions éthiques sur la technologie. Elle semble aussi
témoigner d’une forte connaissance de la littérature générale, en particulier
anglaise (1) ce qui explique le soin porté à la création des personnages. Le
microcosme social de la maison de retraite de Saint Sebastian offre à l’auteur
des Humains dénaturés l’occasion de présenter une galerie de résident(e)s
haut(e)s en couleur, en particulier la gente féminine. L’omniprésente commère
Evelyn Krenchnoted surveille ses ouailles : l’ex danseuse de ballet Anna
Chernov clouée au lit par un plâtre, Erin Bass férue de religions orientales,
Gina Martinelli, confidente d’Evelyn et en conflit avec son fils. Lorsque
surviennent les intrusions psychiques, Henry Erdmann a bien du mal à canaliser
ce petit monde pour tenter de dénouer l’écheveau des événements.
L’ouvrage évoque Cocoon et peut-être Les plus
qu’humains de Théodore Sturgeon pour l’idée (mais seulement pour l’idée) de la
naissance d’une entité collective. Malgré tout la thématique science-fiction reste
en arrière plan et l’amateur n’ y trouvera pas forcément son compte. L’ensemble
reste plaisant mais sans décoller véritablement.
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