Hugh
Howey - Silo - Babel/Le livre de poche
« Dans un monde
post apocalyptique, quelques milliers de survivants occupent un silo souterrain
de 144 étages. Presque tout y est
interdit ou contrôlé, y compris les naissances. Ceux qui enfreignent la loi
sont expulsés en dehors du silo, où l’air est toxique. Avant de mourir, ils
doivent nettoyer les capteurs qui retransmettent des images brouillées du monde
extérieur sur un écran géant. Mais certains comment à douter de ce qui se passe
réellement dehors. »
Surprise, la quatrième de
couverture du premier tome de l’œuvre maîtresse de Hugh Howey a un goût de
déjà vu. Les lecteurs chevronnés auront reconnu l’argument initial de La
vérité avant-dernière de P. K Dick. Cependant le pitch de l’auteur de Phare
23 s’écarte de l’entreprise paranoïaque de son illustre aîné, inspirée par
la Guerre Froide, pour s’orienter vers un récit post apocalyptique. Thématique
oblige, on retrouve le concept du Mensonge Fondateur - après tout il faut bien
tenir cette Humanité en conserve - ainsi que les rituels morbides de Quant
ton cristal mourra du duo Johnson/Nolan. D’autres écrivains comme Heinlein
ou Aldiss ont aussi transposé ce thème du confinement dans des arches
stellaires. Bref, pourquoi ne pas revisiter l’ensemble ?
L’Humanité imaginée par
Hugh Howey vit dans un silo enterré et découpé en plus d’une centaine d’étages.
Une organisation moyenâgeuse règle la vie de cette communauté où chacun est
assigné à une corporation de métier. Dans les secteurs inférieurs des Machines
opèrent les ouvriers chargés de la production électrique, plus haut résident
les Fournitures, le 34e étage abrite le DIT et ses serveurs
informatiques. Au sommet vivent et travaillent le Maire, le shérif et son
adjoint. Quant aux morts, ceux qui échappent à l’expulsion et au rite du
nettoyage sont recyclés dans les jardins hydroponiques du 50 ème. Tableau d'un monde figé et sans espoir obnubilé par l'impératif de survie.
Les morts ou plutôt les
décès se succèdent justement au début du roman. Le shérif Holston décide de
partir rejoindre sa femme Allison suicidée trois ans plus tôt après avoir
semble t’il approché quelques secrets bien gardés du silo. C’est au tour du
Maire Jahns de périr empoisonnée. Ne supportant pas sa disparition son vieil
ami le sheriff adjoint Marnes se pend.
Au milieu de cette hécatombe
Juliette une jeune femme des Machines pressentie par Jahns pour succéder à
Holston se heurte à l’opposition de Bernard le responsable du DIT. Leur
affrontement et la mise en lumière de la situation véritable de l’Humanité vont
dicter le reste du récit.
Hugues Howey en remonterait
à beaucoup sur la description de groupes sociaux, la mise en place des
personnages, toutes choses fondamentales en littérature générale (1). Sa vision
d’une Humanité prisonnière et souffrante émeut. Mais ce genre de fiction au
final prévisible (Ah bon les humains peuplaient la Terre avant) nécessite de
mettre un peu de vie, d’imprévu voir de vertige dans la narration. Il faut hélas
attendre 300 pages, sur les 700 pour atteindre cet objectif.
Silo, si long.
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