Hubert
Haddad - Le peintre d’éventail - Folio/Zulma
« Ecoute le vent
qui souffle. On peut passer sa vie à l’entendre, en ignorant tout des
mouvements de l’air. Mon histoire fut comme le vent, à peu près aussi incompréhensible
aux autres qu’ à moi-même »
Romancier, poète,
dramaturge et essayiste, Hubert Haddad né en 1947 à Tunis explore sans relâche
les ressources de l’écriture au travers d’univers fantasmagoriques. Une
inventivité qui lui a valu un Renaudot, le prix Louis Guilloux pour le présent
ouvrage et le Grand Prix de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de
son œuvre. Un de ses romans L’univers figure dans La bibliothèque de
l’entre deux monde de Francis Berthelot
Le ciel s’abat sans
relâche sur la tête de Matabei Reien, designer de talent. Orphelin de père et
de mère, il doit fuir précipitamment la ville de Kobe après la mort
accidentelle d’une jeune fille et le séisme de 1995. Il trouve refuge au
Nord du Japon dans la région boisée d’Atôra, au sein d’une pension de famille. S’il
n’est pas insensible au charme de Dame Hison, maitresse des lieux, il délaisse la fréquentation des
pensionnaires pour se réfugier dans le magnifique jardin attenant entretenu par
Osaki Tanako, jardinier au talent sans
égal mais aussi peintre renommé d’éventails. Matabei devient son apprenti puis
son successeur, tentant de refermer les blessures du passé dans l’enfouissement
végétal et pictural. Mais une série d’évènements lui barre la voie du Zen.
La lecture suscite des appréciations partagées. D’abord une
interrogation sur l’évocation a minima des évènements tragiques de Kobe qui
semble plaquée un peu artificiellement au début du récit et aurait dû faire
davantage écho à l’ épilogue. On se souvient que dans L’ homme qui tombe de Don De Lillo, l’odeur de naphtaline du
11 Septembre 2001 poursuivait le héros jusque dans les casinos de Las Vegas. J’aurais
aimé aussi en apprendre un peu plus sur les techniques de fabrication et de
peinture des éventails.
Dans ce récit
d’initiation mettant en scène trois générations de peintres, les cheminements
intérieurs des deux narrateurs Matabei et Hi-Han prennent le pas sur les autres
personnages. A l’image de la nature,
ceux-ci entretiennent des relations frustres, violentes ou sensuelles. Pour le
reste, les floraisons stylistiques d’Hubert Haddad se déploient en jardin
extraordinaire. On lui doit de véritables haïkus en prose. Ainsi page 32 de
l’édition Folio : « Escalader
les pentes juste avant l’aube avec en tête un rêve de daims et d’ibis huppés.
Si tôt, le chant du rossignol prend une inflexion lasse. A t-il veillé toute
la nuit ? ».
A part quelques réserves
de construction le lecteur se perd avec délices dans ce labyrinthe verbal.
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- Les Onze
Coucou camarade,
RépondreSupprimerJe sais que cela n'a rien avoir avec ton excellent article, mais sans doute la nouvelle éveillera-t-elle sans doute ton intérêt.
Hop !
http://www.cafardcosmique.com/phpBB2/viewtopic.php?t=7392
Amicalement,
Ubik
Deux fois "sans doute"
RépondreSupprimerM'apprendra à me relire...
Ça doit être l'émotion ...
RépondreSupprimerJ'ai mis un bout de temps avant de retrouver mon mot de passe. Tout est foutu !
Une deuxieme lecture s'impose.Il est vrai qu'on bute un peu sur la construction;mais c'est ce qui fait le charme de ce roman.
RépondreSupprimerUn autre de ses romans se déroule à Pondichéry, et j'ai bien envie de succomber à cet "orientalisme" (enfin extrême-orientalisme puisqu'il s'agit de l'Inde du Sud)
RépondreSupprimerPour rebondir sur la construction..le propre du labyrinthe
RépondreSupprimerc'est bien de s'y perdre!
Aucun interet son roman qui se deroule en Indes!
RépondreSupprimerPondichery : effectivement je n'ai pas donné suite
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