Arturo
Pérez-Reverte - Le tableau du maître flamand - Poche
Le tableau du maître
flamand inaugure un mini cycle de
comptes-rendus de lectures de romans ayant pour objet la peinture. Des œuvres
célèbres viennent aussitôt à l’esprit : Le chef d’oeuvre inconnu de
Balzac ou Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. On pourrait inclure
les écrits enflammés d’Antonin Artaud sur Van Gogh Ces textes mettent en
évidence la fascination exercée par l’art pictural sur les écrivains. Visions
idéalisées, représentations inquiétantes de l’âme humaine, autant de figures
constitutives d’un aboutissement artistique dont l’écriture ne constituerait
que l’avant-dernière marche.
Le cas du tableau du
maître flamand est un peu particulier. L’auteur, Arturo Pérez-Reverte,
spécialiste des thrillers sulfureux dont Club Dumas, adapté au cinéma
par Roman Polanski sous le titre La neuvième porte, déplace le centre d’intérêt du roman sur
une partie d’échecs peinte par Pieter Van Huys, artiste imaginaire du XVe siècle,
originaire de Bruges. L’intrigue se focalise sur le Noble Jeu, élément
central du tableau, dont le mouvement supposé des pièces dicte comme un
processeur, le déroulement du récit.
Julia, restauratrice de
toiles de maîtres dans un Madrid contemporain se voit confiée une huile sur
bois de Van Huys. Personnage
principal de l’ouvrage, elle se réfugie dans ses activités professionnelles et
semble sous la coupe affective de César, son tuteur depuis la mort de ses
parents. Son travail de restauration met en évidence une inscription latine
invitant à résoudre un mystère vieux de cinq siècles : qui a pris le Cavalier ?
Le terme désigne à la fois une pièce de jeu d’échecs et aussi semble t’il, un
chevalier, Roger d’Arras, assassiné deux ans avant la réalisation de la toile et
qu’une partie oppose au Duc d’Ostenbourg. Cependant que les tractations sur la
vente de l’œuvre opposent plusieurs marchands d’art, Julia et César engagent un
joueur de club pour résoudre la question posée par l’énigme. C’est alors que des
meurtres en rapport avec le tableau viennent se mêler à leur enquête.
Arturo Pérez-Reverte a eu
l’ingénieuse idée d’organiser son thriller autour d’une intrigue à miroir. D’une
part, la recherche de l’identité du meurtrier du Chevalier à partir d’une
analyse rétrograde de la position des pièces de l’échiquier, et d’autre part l’achèvement
de la partie - cinq cents après ! – dont les coups sont dictés par l’assassin
contemporain. Tout cela peut sembler rébarbatif, bien que dicté par une logique
échiquéenne, mais n’oublions pas que les peintres italiens et flamands ne dédaignaient
pas les mystères et les anamorphoses.
On sent en l’écrivain un
véritable amateur d’art, comme en témoigne la description de la maison de César,
et les incursions dans le monde médiéval sont bienvenues et inspirées. Tout ce
qui a trait au jeu d’échecs semble correct quoiqu’un peu convenu. La véritable inquiétude
surgit à la vue de la réalisation à l’économie de la couverture en édition
Poche. Heureusement l’impression est honnête, la retranscription des coups et des
diagrammes d’échecs claire et sans faute. La traduction datant de vingt ans
(toujours l’économie), quelques scories auraient pu être corrigées. Ainsi l’ouverture
« nimzoidia » au lieu de « nimzo-indienne » et l’inusité « analyse
rétrospective » à la place du correct « analyse rétrograde ». Ceci
écarté, Le tableau du maître flamand est un thriller original et réussi.
Pas du tout accroché à ce roman, pour ma part, qui m'avait beaucoup ennuyé. Quelle déception!
RépondreSupprimerTout a fait d'accord avec toi Nico,ce livre m'est tombé des mains.
RépondreSupprimerPerez..Perec..Peretz..Variations..
Mais Perec et Peretz ça n' a rien à voir. Le premier était un adepte de l'Oulipo avec des ouvrages qui jouent sur le langage. Le second a écrit aussi Club Dumas dont Polansky a tiré "La neuvième porte"
RépondreSupprimer"Le peintre des bataille" de Peretz Reverte ,a rapprocher de ce roman.
RépondreSupprimerJe note merci
Supprimerdécevant,lire de l'auteur: Deux hommes de bien
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