Robert Silverberg - Voile
vers Byzance - Le Bélial’ - Une heure lumière
Quoi de mieux pour entamer une nouvelle saison littéraire qu’une œuvre de Robert Silverberg ? Il s’agit en l’occurrence d’une réédition d’une novella de 1985 déjà publiée à plusieurs reprises en France dans la traduction du toujours jeune Pierre Paul Durastanti. Lauréat d’un Nebula, finaliste des Hugo et Locus ce texte mérite d’être porté à l’attention des jeunes générations.
Charles Phillips, newyorkais de 1984, se retrouve
soudainement projeté dans la Terre du cinquantième siècle, transformée en un
gigantesque Disneyland peuplé de villes antiques et éphémères. Les citoyens immortels
et dilettantes de ce monde de loisir déambulent dans les rues et les palais de
cités reconstituées dont l’animation est assurée par une myriade de « temporaires »,
intermittents du spectacles robotiques mimant le quotidien des populations disparues.
C’est ainsi que Phillips découvre Alexandrie, son Phare, sa Bibliothèque
contenant les pièces perdues de Sophocle, l’histoire de Rome par Caton, la vie
de Périclès par Thucydide etc. Il découvre aussi l’amour en la personne d’une « éphémère ».
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Voile vers Byzance appartient à ce qu’on pourrait
appeler la « veine touristique » de l’auteur. Le titre de travail -
provisoire - du récit de l’écrivain, La ville aux cents portes, renvoie
à une autre novella Thèbes aux cents portes qui met aussi en scène un
voyageur temporel. Les deux textes présentent une autre similitude. On connait
le Silverberg amer des Monades urbaines, de L’homme dans le
labyrinthe. Mais il ne faut pas occulter un autre Silverberg, ici présent, celui
dont les épilogues ouvrent de nouveaux espaces et de nouveaux émerveillements y
compris au détour de civilisations anciennes.
En dehors de la thématique d’une Terre du futur hédoniste, déjà
abordée par Moorcock dans son cycle des Danseurs de la fin des temps,
l’auteur reprend à son compte un sujet autrement plus grave, cœur du roman Gilgamesh
roi d’Ourouk, la mortalité au cœur de la condition humaine. Gioia, amante
et guide de Phillips est une « éphémère ». Une anomalie génétique la
prive de l’immortalité. Pire, Phillips ne semble plus vieillir alors même que
son désir de retour dans le New York de
1984 semble disparaitre.
Comment s’affranchir de l’idée de la mort ? L’écrivain
cite alors un paragraphe du poème du poète irlandais William Butler Yeats :
Voile vers Byzance (1)
Une fois délivré de la nature, je n’emprunterai plus
Ma forme corporelle à nulle chose naturelle, mais
A ces formes que les orfèvres de Grèce
Façonnent d’or battu ou couvrent de feuilles d’or
Pour tenir en éveil un Empereur somnolent ;
Ou qu’ils posent sur un rameau d’or pour qu’elles
chantent
Aux seigneurs et aux dames de Byzance
Ce qui fut, ce qui est, ce qui est à venir.
Même si la nouvelle s’oriente vers un final qu’un
vers de Shakespeare page 112 suggère davantage, on peut à mon avis , en substituant la figure du romancier à celle de son personnage, y lire la volonté
d’échapper au Temps par l’Art. En ce sens Robert Silverberg est immortel.
P.S : l’intégralité du poème
Ce pays-là n’est pas pour les vieillards. Les garçons
Et les filles enlacés, les oiseaux dans les arbres
– Ces générations de la mort – tout à leur chant,
Les saumons bondissants, les mers combles de maquereaux,
Tout ce qui marche, nage ou vole, au long de l’été
célèbre
Tout ce qui est engendré, naît et meurt.
Ravis par cette musique sensuelle, tous négligent
Les monuments de l’intellect qui ne vieillit pas.
.
.
Un homme d’âge n’est qu’une misérable chose,
Un manteau loqueteux sur un bâton, à moins
Que l’âme ne batte des mains et ne chante, et ne chante
plus fort
A chaque nouvelle déchirure qui troue son habit mortel,
Mais il n’est qu’une seule école pour ce chant, c’est
l’étude
Des monuments de sa propre magnificence ;
Et c’est pourquoi j’ai traversé les mers pour m’en venir
Jusqu’à la cité sainte de Byzance.
.
.
Ô vous, sages dressés dans les saintes flammes de Dieu
Comme dans l’or d’une mosaïque sur un mur,
Sortez des flammes saintes, venez dans la gyre qui
tournoie
Et soyez les maîtres de chant de mon âme.
Réduisez en cendres mon cœur ; malade de désir,
Ligoté à un animal qui se meurt,
Il ignore ce qu’il est ; et recueillez-moi
Dans l’artifice de l’éternité.
.
.
Une fois délivré de la nature, je
n’emprunterai plus
Ma forme
corporelle à nulle chose naturelle, mais
A ces formes que
les orfèvres de Grèce
Façonnent d’or
battu ou couvrent de feuilles d’or
Pour tenir en
éveil un Empereur somnolent ;
Ou qu’ils posent
sur un rameau d’or pour qu’elles chantent
Aux seigneurs et
aux dames de Byzance
Ce qui fut, ce
qui est, ce qui est à venir.
(1)
J’ai repris la traduction de Jean Yves Masson, à
l’exception du 25e vers traduit par Jean Briat
Quelle bonne nouvelle : Silverberg. Un de mes auteurs préférés, ici.
RépondreSupprimerJe retiens de ce billet poétique : "Échapper au Temps par l'art."
Une traversée que je raterai pas.
Jean Briat / Jean-Yves Masson... Pierre-Paul Durastanti...
SupprimerMerci à eux.
Je reprends les mots de Gérard Klein dans la préface du roman de Robert Silverberg "Le livre des crânes" :
RépondreSupprimer"Malgré la variété des thèmes abordés, ces romans présentent une unité souterraine. Bien qu'ils relèvent tous de la science-fiction, (...), ils ont en commun de faire fond sur des figures mythologiques ou bibliques. "L'Homme dans le labyrinthe" renvoie à Philoctète, "la Tour de verre" à celle de Babel, "le Fils de l'homme" à une sorte d'épiphanie eschatologique, "Shadrak" à son homonyme biblique , et ainsi de suite. Tout se passe comme si Robert Silverberg entreprenait alors d'enraciner la science-fiction dans un terreau culturel immémorial, tant grec que juif ou chrétien. "
Le billet concernant "Voile vers Byzance " n'échappe pas à cet enracinement par ce monde où sont réunies "des villes antiques et éphémères. "Les citoyens sont immortels" , écrivez-vous . Hum, ça sent l'entourloupe. Surtout le classement qui précède : "une sorte de Dysney Land". Lun, lié à l'autre évoque le bon mot de Woody Allen : "L'éternité c'est long, surtout à la fin".
Donc, 3000 ans plus tard, ils ont réussi à rendre l'homme immortel... mais comment l'occuper, comment éviter qu'il s'ennuie ? Un immense parc d'attractions ?
Que vivra, que découvrira ce voyageur de 1984 transporté dans ce monde par hasard, semble-t-il ? Lui qui n'est pas immortel, lui qui se souvient de la mort, du temps compté d'une vie, ne sera-t-il pas inquiet ?
Je ne sais pourquoi je pense au "Jardin des livres oubliés", une nouvelle de lui qui a un charme fou. Ma préférée , je crois. J'aime la présence de l'inachevé. Hâte de trouver où il se cache dans ce roman. De plus cette collection est très belle et les traductions de Pierre-Paul Durastanti sont fines.
Ainsi donc, ce voyageur, Phillips, va découvrir "Alexandrie, son Phare, sa Bibliothèque contenant les pièces perdues de Sophocle, l’histoire de Rome par Caton, la vie de Périclès par Thucydide" Quel programme rêvé !
Il va découvrir aussi l’amour en la personne d’une « éphémère »." Une éphémère... Je me souviens d'une chanson de Léo Ferré, un poème d'Aragon peut-être...
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RépondreSupprimerC’est très bien Jean Yves Masson!
RépondreSupprimerUn très bel entretien pour mieux le connaître :
RépondreSupprimerhttps://littpo.fr/2021/08/15/questions-a-jean-yves-masson/
Oh il en a édité d’autres, dont Anna de Noailles…l
RépondreSupprimerLes Celaneries me touchent peu…
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RépondreSupprimerPeut-être parce que ce monde est créé puis recréé inlassablement selon la volonté de ses organisateurs . Le résultat, très imprécis, doit plus aux représentations que s'en font les organisateurs qu'à une quelconque vérité historique quitte à mélanger des copies d'oeuvres d'art , de monuments qui n'ont rien à voir avec la cité choisie. D'ailleurs pourquoi pas plus cinq ? Nombre aléatoire permettant le changement..
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RépondreSupprimerL'histoire de Charles Phillips et de Gioia est vraiment très belle. J'aime les histoires impossibles. Des esquisses que rien ne peut abîmer.
RépondreSupprimerOui, c'est Shakespeare qui l'explique...
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RépondreSupprimerJe m'interroge sur cette situation amoureuse pas ordinaire créée par Silverberg dans cette nouvelle. Le même impossible que celui de Richard Collier et Élise McKenna.
RépondreSupprimerJe viens de relire les quarante premières pages , si belles, du "Jeune homme la mort et le temps" de Richard Matheson pour retrouver ce foudroiement devant un visage extraordinairement beau vu dans une vitrine sur le programme d'une pièce jouée des années plus tôt. Il tombe enfin amoureux d'une femme... qui est morte depuis une bonne vingtaine d'années. Il est hanté par ce visage, resté figé devant cette vitrine.
Matheson, Silverberg, mettent du Temps irréversible entre l'homme et la femme puis le font disparaitre par magie.
Silverberg va même plus loin pour que l'homme puisse être dans le même Temps que la femme qu'il aime...
Pourtant, cela paraissait impossible mais il n'est pas nécessairement d'être mortel ni réel pour se rejoindre.... comme dans le poème du vieux Yeats. ... Voile vers Byzance....
Peut-on aimer ce qui n'est pas réel ?
Alexandrie... Constantinople... La Corne d'Or...la mer d'Arabie miroitante....
Pour eux, il invente un type de réalité suffisant pour échapper à la vieillesse et à la mort.
Déjà les obélisques, les palais, le phare...
Il faut arriver à la fin de ces deux histoires pour quitter la peur comme on laisse tomber un vieux vêtement.
Abandonner son corps éphémère.. Se laisser transformer...
"Qu'ils posent sur un rameau d'or les choses qui sont passées, qui passent ou vont venir."
Oh, que j'aime dans cette aube lumineuse cette pirogue qui file vers la grande cité déployée sur ses sept collines, resplendissante, éclaboussée de lumière.
Byzance...
nécessaire
SupprimerDès la page 13, après avoir nommé ces cités interchangeables, Silverberg pose la fameuse question - récurrente dans le livre - "Pourquoi pas ?"
RépondreSupprimerIl suffisait d'une volonté pour concrétiser tous leurs désirs.
Et là, il écrit "c'est du pur Schopenhauer, ici : le monde comme volonté et comme représentation. (Reprenant au passage le titre de l'essai du philosophe tant pessimiste.)
"Pourquoi pas Byzance, ensuite ? Oui ! Pourquoi pas ?(...) Oui ! Oui ! Tous leurs désirs. Soudain , l'effroi l'envahit.
"Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Qui est cette femme à mes côtés ?"
Ce monde illusoire lui échappe toujours et demeure inconnaissable.
S'il pouvait découvrir la nature réelle de ce monde insolite...
SupprimerComme Schopenhauer , s'il pouvait réaliser le rêve de philosophe en identifiant, derrière ce qu’il perçoit de ce monde, ce qu'il ressent : le réel.
S'il y parvient, survivra-t-il à ce qu'il découvrira ?
Silverberg a dû se poser tant de questions sur le réel pour écrire toutes ces fictions...
Dans cette fiction comme dans tant d'autres qu'il a écrites il pose toujours la même question : qu’est-ce que le monde en réalité ? Comment pourrait-il le savoir, puisque les hommes n’ont jamais accès aux choses elles-mêmes mais à leur apparence ? Quelque chose existe-t-il en dehors de ces représentations ? Quelque chose d'impossible à prouver...
RépondreSupprimerCharles Phillips tente de créer une autre Gioia alors qu'il vient de découvrir qu'il a été lui-même rêvé par un autre. Le commencement d'un monde feerique qui se nommerait Byzance... ou rêve....
SupprimerQu'y a-t-il comme possibilité de bonheur dans les fictions de Silverberg ? Comment sortir de ce malheur si nos instants de bonheur ne sont qu’illusoires ? La souffrance est-elle ce qui nous mène à la lucidité ?
RépondreSupprimerC'est vrai que ces questions tournent sans fin dans cette nouvelle jusqu'à donner le tournis.
« Les homme l’ont jamais accès aux choses elles mêmes mais à leur apparence? » Mêmr Platon ne dirait pas ça….
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SupprimerSurtout peindre. Le monde des couleurs est un monde fascinant fait de reflets. Le regard aspire le spectacle lumineux du monde et le traduit en couleurs, en images, en mots. Que dire des cellules rétiniennes qui codifient l'image visuelle. Et le mystère de ce qui se passe au cœur du cerveau .
SupprimerIdem pour les images virtuelles dont il est beaucoup question dans cette fiction.
Je pense à Newton et son prisme. Décomposer le spectre visible en bandes de longueur d'ondes perçues comme autant de couleurs différentes. Quelle merveille !
Regarder des toiles aimées m'a appris que toute couleur ne vaut que par son rapport aux autres. Et les illusions d'optique... un autre monde dont la SF est friande
Je pense qu'il y a le même risque d'erreurs dans la perception psychologique de l'autre. Le domaine des passions, des humeurs, des comportements.
Quant à la structure générale du monde, elle est en perpétuel devenir.
J'aime ce temps de contre coup des lectures, ce qu'elles ont fait en nous. Comment elles entrent dans notre monde intérieur.
Ici, chez Soleil vert, on a le temps de ce temps-là.
Parfois j'efface comme si relisant certains commentaires j'avais écrit ce qui aurait pu rester secret. Ou parfois parce que c'est de la poussière de mots....
Dans les quarante dernières pages, on pense à Sisyphe et à sa lourde pierre qu'il doit inlassablement hisse en haut de la pente car le chemin gagné est sans cesse reperdu.
RépondreSupprimerQue de malentendus entre cet homme et cette femme...
Comme une malédiction qui pèse sur ces malheureux. Il leur reste l'infraction aux lois de ce monde impassible quand ils arrivent au point de non-retour.
Pascal l'a écrit : l'homme sait qu'il mourra et en cela il est plus fort que la mort même si cette connaissance ne l'empêche pas de mourir.
Mais ce peut être une interprétation du Monde de Schopenhauer. Pas de souvenir qu’il ait parlé des apparences, mais rien d’impossible.
RépondreSupprimerDans mes souvenirs des années étudiantes, surtout dans cet essai, je le crois. Maintenant, c'est cette citation dans le roman de Silverberg qui réveille ces souvenirs.
RépondreSupprimerJe pense, oui, que nous vivons dans un monde d'apparences....
Cette pensée de Schopenhauer correspond au titre que Silverberg voulait donner à son roman :
RépondreSupprimer"Quand viendra le temps où on me lira, écrit-il, on s’apercevra que ma philosophie est comme une Thèbes aux cent portes ; de tous côtés on peut y pénétrer, et, chaque fois, arriver directement jusqu'au centre. » Eadem sed aliter ; tous les rayons, de quelque point qu’ils viennent, convergent vers le centre. "
Silverberg l'écrit dans sa preface : "(...) le texte ne portait pas ce titre, à l'origine. Il y a quelques mois , en fouinant dans mes vieux dossiers, je suis tombé sur une enveloppe en papier kraft sur laquelle j'avais griffonné l'embryon d'idée qui allait donner "Voile vers Byzance". Mon titre de travail, c'était "La ville aux cent portes" une référence à la Thèbes antique.(...)"
Il faut croire que Silverberg était un lecteur de Schopenhauer....
Une phrase m'avait échappé page 13. Après avoir énuméré tous les désirs comblés pour les habitants de ce monde afin qu'ils ne s'ennuient pas, je lis : "oui ! oui ! Tous leurs désirs. Ils l'avaient bien, "lui". Soudain l'effroi l'envahit."
RépondreSupprimerIl y a donc là un mystère dévoilé. Charles Phillips, est là parce qu'il correspond à un de leurs désirs, étant différent. "Il savait qu'il n'était pas des leurs". Il se souvient de 1984, de "cet univers d'ordinateurs, de postes de télévision, d'avions à réaction et de matchs de base-ball (...) de New-York et Londres et Johannesburg et Paris et Liverpool et Bangkok et San Francisco et Buenos Aires et une multitude d'autres...."
Il ne prête pas assez d'attention aux remarques de Gioia. Ainsi quand il lui dit qu'il rêve de Byzance / Constantinople, elle lui dit :" - De toute façon , Byzance n'existe pas."
Je me demande pour quelles raisons j'ai rejeté l'introduction et ces quarante premières pages. Peut-être parce que j'imaginais un autre livre, une autre histoire. Après avoir lu tout le livre, elles me paraissent maintenant être intéressantes. Entrer dans un livre est un acte très compliqué, surtout après avoir lu une présentation de ce livre. On s'attend à quelque chose que notre imaginaire déduit de cette lecture. Là, je n'étais pas en phase avec l'auteur. J'attendais l'émerveillement face aux cités antiques du passé et je découvrais un décor factice, plein d'anomalies fait pour distraire des habitants qui auraient pu saisis d'ennui. Mais pour quelles raisons ?
Il faut beaucoup de persévérance souvent pour adopter un roman de Silverberg. Il n'est pas simple à lire.
Ici, tout s'étoffe et se complique où se dévoile au fur et à mesure de la progression de la lecture et pas du tout de la façon dont on l'imaginait. C'est déroutant... et passionnant comme une énigme.
Disons que Byzance n’existe plus….
SupprimerEntre "pas" et "plus", l'histoire fait un bon de 3000 ans. Seule la mémoire permet d'utiliser "plus". Pour ceux qui n'en ont pas, ils disent "pas"... sachant que sous ces cités éphémères il n'y a plus rien qui ressemblait autrefois à une Terre qui n'existe plus... que dans les rêves...
Supprimerqui auraient pu être....
RépondreSupprimerEncore un passage capital page 15 :
RépondreSupprimer"La lune paraissait la même, et le soleil ; mais, la nuit tombée, il cherchait en vain les constellations familières. Il n'avait pas idée de la façon dont on l'avait transporté d'hier à aujourd'hui, ni du pourquoi de la chose. Le demander ne servait à rien. Nul n'avait de réponse ; nul ne semblait ne serait-ce que saisir ce qu'il essayait de découvrir. Après un temps, il avait cessé de poser des questions ;par la suite, il avait presque cessé de s'en poser."
C'est très kafkaïen. Magnifique.
Heureusement que je ne suis pas critique littéraire, je ne cesse de changer d'avis.
Souvent tant que je n'ai pas lu la dernière partie d'une nouvelle, d'un roman, j'éprouve une difficulté à apprécier la première partie.
Là, c'est très proustien !
Toujours pas vu le vers de Shakespeare :)
RépondreSupprimerEh bien, non car il n'y a pas de page 112 dans mon livre !
SupprimerMais, page 83 :
"Connais-tu ton Shakespeare ? Allais tu au théâtre ? Nous ne sommes pas réels. "Nous ne sommes pas réels". Nous sommes de l'étoffe dont les rêves sont faits, toi et moi. C'est tout ce que nous sommes. Le meilleur des mondes !" :)
Mon livre se termine page 95...
SupprimerVoilà : nous sommes faits de l'étoffe des rêves sv
RépondreSupprimerLa fin est troublante. Qui est le plus réel des deux, celle qui existe ou celui qui n'existe pas ?
SupprimerLes corps... Comme dans le poème de Yeats, une goutte, "cette forme que les orfèvres grecs créent en or martelé ou en or émaillé pour tenir en éveil" une lectrice qui "n'y comprend un traître mot et pourtant, pourtant..." "Ça se tient ce que vous suggérez, hein ?
Pourquoi pas ? Pourquoi pas ?"
Ici je trouve à la vie, une annexe irrationnelle, magique, des seuils à franchir pour entrer dans les mythes - et dans cette fiction de Silverberg une continuité millénaire avec ceux de mon enfance.
RépondreSupprimerLa noosphère... noos... L'esprit en grec...
Un jardin aux sentiers qui bifurquent tel que l'imaginait Borges.
Un voyage initiatique dans un univers imaginaire, donc réel... pour les magiciens de l'écriture.
Ici, la muraille de la raison se fissure pour réenchanter le monde, pour que l'on entre dans des mondes parallèles, mystérieux que l'on traverse, livre en main.
La logique permet d'y résoudre mille énigmes dans un monde virtuel, symbolique, parfois mathématique.
C'est une bibliothèque -labyrinthe dont je sors délicieusement perdue. Parfois un chevalier philosophe pose une question comme le sphinx à Oedipe... (Il habite un enclos merveilleux entre des piles de livres envahissantes.)
Thèbes avait cent portes, dont certaines donnant sur les quatre points cardinaux, d'autres sur le ciel, d'autres sur la mer... Pas de formule magique pour les ouvrir, juste les rêves....
Mais que vient faire Thebes Hecatompyle dans un ouvrage intitulé voile vers Byzance?!
RépondreSupprimerRelire les commentaires ou mieux relire le roman de Silverberg. Consulter sa bibliographie.
Supprimer"Nous sommes au printemps 1984... (...) Elle m'a demandé si je ne voudrais pas lui écrire une nouvelle. (...)
SupprimerJe me suis lancé dans "Voile vers Byzance" et, vers la fin de l'été, j'en avais terminé.
Je l'avais oublié jusqu'à récemment, mais le texte ne portait pas ce titre, à l'origine.
Il y a quelques mois, en fouinant dans mes vieux dossiers, je suis tombé sur une enveloppe en papier kraft sur laquelle j'avais griffonné l'embryon d'idée qui allait donner "Voile vers Byzance". Mon titre de travail, c'était "La Ville aux cent portes", une référence à la Thèbes antique, et voici ce que j'avais en tête :
"On a recréé à la fin des temps l'Égypte ancienne et autres lieux marquants de l'histoire, en une sorte de Disney -land. Un homme du XXe siècle a été régénéré par erreur à Thèbes alors qu'il relève de Los Angeles. On a déplacé par la même occasion l'Égyptien à Troie, ou plutôt Cnossos, et le Crétois dans l'équivalent de Brasilia pour le XXIXe siècle. Ils essaient tous de regagner l'endroit adéquat."
C'est une notion intéressante, mais elle n'a pas grand chose à voir avec le récit que j'ai écrit."
Voilà ! Est-ce plus clair ?
Lignes extraites de la préface signée Robert Silverberg.
SupprimerTermine Ce Monde est notre de Carsac. Estiabe Space Opéra typique des années 1960 ou coexistent une civilisation neo-feodale issue de Walter Scott,,celle-ci,,arboricole, des Brinns, et entre les deux, les Basques, jamais ouvertement nommés et dont on deux demande ce qu’ils font la….Une révolution en présence des ambassadeurs d’une ONU multiplanetaire dresse la première civilisation contre les deux autres . Lorsque l’astronef terrien revient, il faut donc appliquer la loi d’ acier, sorte de déportation élégante des trois civilisations concernées, sur tris mondes différents. Je dirais Space Opéra un peu daté, qu’ on. passe un bon moment à lire, mais qui n’est as immortel….Sa présence dans une armoire à livres s’explique bien….MC
RépondreSupprimerSur la couverture réalisée par Aurélien Police, on distingue le "Phare aux fenêtres innombrables, la septième merveille du monde, immense pilier de l'arbre, de pierre à chaux et de ce granit d'Assouan au pourpre tirant sur le violet, qui s'élevait en toute majesté au bout de sa chaussée longue de plus d'un kilomètre. Un ruban de fumées noires issu du fanal allumey à son sommet dessinait dans le ciel une spirale indolente. La cité s'éveillait." (p.10)Ais aussi :
RépondreSupprimer"Au matin ils louèrent une embarcation dans le port, (...) "Byzance, dit-il. Mène -nous au plus court et au plus vite
- J'en serai ravi", dit le batelier .(...) Gioia souriait. Il ne l'avait pas vue si radieuse et vivante (...) et l'aida à prendre place dans le bateau. " (p.95)
Sur cette couverture on remarque une sorte de brouillard pour rendre l'infini invisible. Il donne une réalité à ce qui n'en a pas : l'étoffe des rêves.
SupprimerChez les Celtes le brouillard traversé permettait d'accéder à l'Autre monde. Chez les Vikings aussi. Ils l'appelaient la terre du Brouillard.
Ce voyage écrit par Robert Silverberg et peint par Aurélien Police symbolise la transition entre deux états de l'être de Gioia et Charles Phillips.
Le brouillard obscurcit le visible mais guide les voyageurs vers ce qui est caché. Une sorte de noosphère qui flotte sur la terre des songes.
Dans l'univers de cette nouvelle, ces deux-là qui s'aiment commencent à vivre une vie de purs esprits avec des corps virtuels .
Une belle utopie qui ressemble à celles de Philip K. Dick qui crée des pensées flottant autour de la terre comme des bulles mentales.
Silverberg et Dick, mais aussi Borges nous conduisent au seuil d'un Nouveau monde ou des hologrammes apparaissent émergeant de la science-fiction. Des espaces virtuels où le corps s'allège... se transforme...
Avec eux l'utopie est un moment du vrai. Mythologie des temps modernes où les écrivains menés par leur imaginaire inventent le grand jeu de la création où la vie est vue comme une scène de théâtre ou comme un rêve.
Sans oublier Isaac Asimov, Arthur C. Clarke. Ces nouvelles et romans sont imprégnées des angoisses concernant l'avenir proche ou lointain.
SupprimerNon, pas la Brume. L’enfer celtique est avant tout aqueux . La brume peut rehausser le tableau dans certain cas ( Légende de la Mort) mais l’essentiel reste l’´element liquide, qu’il s’agisse de la tourbière du Yeun Elez, ou de la Ville d’ Ys en plein océan. On y mène. Une vie répétitive de celle menee sur la terre.Et ce serait pareil dans les textes irlandais ou. Gallois. Cette mythologie brumisante est a rangerai grenier.,. MC
RépondreSupprimerau
Supprimer"Dans les récits mythologiques du monde entier, le brouillard occupe une place singulière, à la fois voile et révélateur. Dans la mythologie celtique, il représente le « thin place », cette frontière ténue entre le monde des mortels et l’Autre Monde, domaine des fées et des esprits. Les légendes irlandaises racontent que le Sidhe, peuple féerique, utilise le brouillard pour dissimuler l’entrée de leurs tertres magiques. Quand la brume s’élève sur les landes, c’est que les portes entre les mondes s’entrouvrent, permettant aux créatures surnaturelles de passer. Cette conception du brouillard comme passage interdimensionnel se retrouve également dans les sagas nordiques, où le Niflheim, royaume primordial de brume et de glace, constitue l’une des origines du cosmos. Le brouillard y symbolise le chaos originel d’où émergera progressivement l’ordre du monde."
RépondreSupprimerSuite :"Les mythes grecs, quant à eux, associent souvent le brouillard aux interventions divines. Homère décrit dans l’Iliade comment les dieux enveloppent leurs protégés d’un voile de brume pour les soustraire au danger. Cette brume divine devient ainsi symbole de protection et de mystère sacré. Dans les traditions japonaises, le brouillard (kiri) est perçu comme la respiration des kami, ces esprits de la nature qui habitent toute chose. Les montagnes enveloppées de brume sont considérées comme particulièrement sacrées, lieux de méditation privilégiés où l’on peut communier avec le divin. Le folklore chinois évoque quant à lui les montagnes brumeuses comme demeures des immortels taoïstes, ces sages ayant transcendé la condition humaine pour rejoindre l’état de pureté céleste."
SupprimerSuite : "Chez les poètes symbolistes comme Baudelaire ou Verlaine, le brouillard devient métaphore de l’état d’âme, cette mélancolie douce-amère qui voile la perception du monde. Les impressionnistes, avec Monet en figure de proue, ont révolutionné l’art pictural en capturant les effets fugaces du brouillard sur les paysages, ces moments où la lumière diffuse transforme la réalité en vision onirique. La série des « Cathédrales de Rouen » montre magistralement comment la brume matinale métamorphose l’architecture en apparition spectrale, presque immatérielle. Plus récemment, le cinéma a exploité la puissance évocatrice du brouillard, des films noirs aux thrillers contemporains, utilisant cette présence vaporeuse pour symboliser l’ambiguïté morale, le mystère ou la frontière ténue entre réalité et illusion."
SupprimerE. Lefèvre. Les études symboliques en histoire ,art et litterature. (Ici, quelques extraits sur le brouillard.)
Côme je l’ai dit, On pourrait vous répondre texte en main que la brume n’est pas systématique dans la Légende de la Mort, que marquer l’ouverture d’un. Monde n’est pas nécessairement signaler l’ Autre Monde , et n’apparaît pas comme un moyen d entrée , vu que ledit autre Monde est accessible par l’eau. Enfin on peut s’interroger sur l Ernest Lefèvre invoque ici. Quel est il? Rassurez-moi, pas le contemporain de Rimbaud….Bien à vous . MC
RépondreSupprimerComme
RépondreSupprimerNon’ pas lui , mais qui ?
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerChez Silverberg, possible !
RépondreSupprimerJe me souviens aussi d'une autre nouvelle dans cette littérature de l'imaginaire : "Un pont sur la brume" (Une Heure Lumière (Le Bélial) de Kij Johnson. J'ai oublié les personnages mais pas cette brume sous laquelle vivaient des monstres marins et d'une traversée périlleuse sur un pont.
RépondreSupprimerDe belles fictions sont présentées sur ce blog.
Oui ! SV
RépondreSupprimerIl y a dans cette novela de Silverberg un rapport au temps passé, original. Quand les "citoyens" de ce monde s'intéressent au passé de Charles Phillips, ils n'ont aucune conscience des époques passées sur Terre ayant précédé la leur., pensant qu'il a pu connaître indifféremment l'Égypte et la Grèce ancienne, l'empire avec Napoléon et le XXe siècle à Los Angeles. Cela explique leur indifférence aux éléments disparates existant dans la reconstitution de leurs cités. Tout est une pâle copie, un décor ludique où chacun joue son rôle pour se divertir. Une sorte de kermesse interminable avant l'extinction de ces vies éphémères...
RépondreSupprimerL'invention des "temporaires" complète le tableau.
Dans ce monde factice , Charles Phillips, est une présence insolite. Le seul qui ait conscience des anomalies de ces décors, de ces êtres, de ce monde , de cette vie
La faille vient de cet amour pour Gioia. La seule qui ressemble à son passé.... et qui dérègle son histoire
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RépondreSupprimerKlein parle des emprunts grecs, hébreux etc. C'est le mythe plus que la religion qui intéresse l'auteur. Mais Silverberg n'oublie pas son Shakespeare ici (La Tempête) ou dans Roma Aeterna dont un des personnages semble inspiré de Fasltaff
RépondreSupprimerSV
Oui, SV.,il s'appuie sur une connaissance fine d'une époque pour changer par une divergence infime le cours des évènements. Il suffit d'un retard, d'une absence, d'une mort pour que tel événement historique ne se soit pas passé et que, entraînés par cette anomalie, les évènements suivants ne se soient pas produits de la même façon (Roma Aeterna) .
SupprimerJe crois que c'est cela que vous appelez l'uchronie. Déplacer une "carte" pour fausser délicieusement le jeu.
Eh oui, nous sommes des heureux lecteurs quand, dans ce monde imaginaire nous revient une scène de théâtre où l'on joue Shakespeare ...
Dans Roma Aeterna tout se joue sur l'inconnaissance du christianisme suite à un échec : le peuple juif n’a pu quitter l’Egypte des pharaons... pas de Moïse, pas de Deutéronome, pas d'Exode, pas de Palestine, pas de naissance miraculeuse dans une étable, pas de Crucifixion, pas de Résurrection...
SupprimerIl modifie aussi la naissance de l'Islam...
Bref, c'est un monde parallèle où l'on médite sur les évènements et sur l'incidence du hasard pour les faire diverger....
C'est passionnant !
plutôt les Hébreux
SupprimerPage 11.
Supprimer"Et qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? demanda poliment Aufidius, malgré le peu d'intérêt qu'il trouvait à tout cela.
- Eh bien, ce grand exode a été un terrible échec. Moïse et la plupart des autres chefs ont été tués et les Hébreux survivants ont fini par retourner en esclavage en Egypte. (...)
Imaginons que les Hébreux atteignent effectivement la Syria Palaestina. Cette fois, ils s'installent dans ce foyer de cultes mystiques célébrant la fertilité et le renouveau. Puis, bien des siècles plus tard, quelqu'un combine le zèle féroce des Hébreux avec quelque croyance locale dans la Renaissance et la résurrection dérivée des vieux mythes égyptiens tournant autour d'Osiris, et un nouveau prophetet aidant, invincible celui-là, voilà que naît une nouvelle religion, non pas dans la lointaine Egypte mais dans une province de l'Empire romain...."
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerÊtre raisonneur permet parfois d’éviter des erreurs et approximations peu historiques
RépondreSupprimer. Confondre le peuple hébreu et le christianisme, par exemple…
Silverberg vous répond ci-dessus.
SupprimerEt la suite page 12 :
Supprimer"(...) Ce culte de répand jusqu'à Rome même, comme cela a été le cas d'autres cultes orientaux.
- Et alors ? fit Aufidius, perplexe.
- Alors ? Il s'impose à tout le monde, comme ni Cybèle, ni Mithra, ni Osiris n'en ont jamais été capables. Ses prophètes prêchent un message d'amour universel, un partage universel de toutes les richesses - surtout le partage des richesses. (...) Tout est sens dessus dessous. L'Empereur lui-même est obligé de le reconnaître. (...) Cette religion en vient à tout dominer et les fondements de la société romaine se trouvent affaiblis par la superstition, jusqu'à ce que l'Empire, consumé par la nouvelle philosophie, soit renversé par les Barbares toujours à l'affût sur ses frontieres...
- Ce que Titus Gallius s'est précisément efforcé d'empêcher.
- Oui. C'est pourquoi j'ai postulé dans mon nouveau livre un monde où cet exode des Hébreux s'est accompli, où cette nouvelle religion a fini par naître, où elle s'est irrésistiblement répandue dans tout l'Empire..."
Et si on imagine que Aufidius porte un autre nom... ( Je ne cite personne...)
RépondreSupprimer" - Ma foi, dit Aufidius en réprimant un bâillement, tout cela est pure imagination. Après tout, rien de la sorte n'est arrivé. Ni - admets-le, n'aurait pu arriver. (...) En ce qui me concerne, je préfère m'en tenir aux choses telles qu'elles sont. Aucun culte semblable n'a jamais envahi notre Rome bien-aimée, l'Empire est solide et bien portant et de cela nous devons remercier ce Jupiter dépourvu d'existence ou n'importe quelle autre divinité en laquelle tu fais semblant de croire. Et maintenant, si tu veux bien, j'aimerais te faire part de quelques découvertes de mon cru concernant les réformes fiscales de l'empereur Titis Gallius..."
Titus
SupprimerCe n’était pas de Silverberg qu’il s agissait , mais de votre téméraire fresque de 15h 32…
RépondreSupprimerAh... C'est le résumé d'une fiction de Silverberg qui s'étale en 10 épisodes. L'empire romain sans le christianisme ni l'islam.
SupprimerMais aujourd'hui j'ai autre chose en tête. Bonne journée. Mon téléphone sera éteint ce jour.
Très Le Gallo, ça….
RépondreSupprimer( A le Gallo, en son temps Professeur de Latin à H IV , et très féru de l’ Empire Romain comme de SF!)
RépondreSupprimerA demain Christiane
RépondreSupprimerSV
C'était super ! A demain
SupprimerÀ demain!
RépondreSupprimerAvec plaisir
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerAlors où en êtes-vous avec les fictions de Robert Silverberg ? Pour en revenir à celle présentée dans le billet, "Voile vers Byzance", avec ou sans brume, je l'ai beaucoup apprécié et, surtout en re-lecture car mon premier passage avait survolé sans s'attarder sur l'introduction et les 40 premières pages. On finit par avoir une belle collection de ses nouvelles et romans .
PS : je vois un monde beaucoup plus lumineux, c'est très agréable.
Je m’en doutais…. MC
RépondreSupprimer(Réponse au PS)
RépondreSupprimerA cet égard j’ai relu La tempête de Shakespeare, merveilleux Prospero,l’essentiel est que cette vie ne soit restée qu’un beau rêve, un rêve dont on pourrait être satisfaits, avec des passages difficiles et d’autres de grands bonheurs. L’extraordinaire chance de vivre.
RépondreSupprimerProspero :
Supprimer"Et comme cette vision, qui est sans substance,
Nos tours aussi, couronnées de nuées,
Nos palais somptueux, nos temples augustes,
Et même ce vaste globe et ceux qui y vivent,
Tout se dissipera sans laisser au ciel une ride,
Oui, comme a disparu cette ombre de spectacle.
Nous sommes de l’étoffe,
Dont les songes sont faits. Notre petite vie,
Est au creux d’un sommeil…"
"Chacun recèle en lui une forêt vierge, une étendue de neige où nul oiseau n'a laissé son empreinte."
RépondreSupprimerVirginia Woolf
”Notre petite vie est au creux d’un sommeil.. ”En naissant on sort d’un sommeil, et en mourant nous retournons vers ce sommeil.
SupprimerSouvenir tenace , et ce n’était qu’une bande magnétique, de Gielguld absolument époustouflant dans ce rôle là ,Ah ce « I drawn my book », je l’ai encore dans l’oreille. Puissance d’un grand acteur dans un grand rôle..,
RépondreSupprimerMagnifique souvenir.
RépondreSupprimerCe devait être en khâgne, mais ça ne m’ a jamais quitté !
RépondreSupprimerRetour à Jack Williamson , sorte de fantastiqueur à l’opposé de Lovecraft. Une sombre histoire de Sorcellerie parue au Rayon Fantastique. Pas désagréable, du savoir faire, mais pas les fulgurances de Lovecraft. Ça se lit quand même….
RépondreSupprimerAh, que répondre à cela ? Je ne connais pas cet univers et j'aimais bien que grâce à SV et cette citation de Shakespeare, on revienne à cette étoffe des rêves qui ferait de la vie un songe.
RépondreSupprimerEt alors là, coup de massue, l'acte V. Après tous ces sortilèges de magicien, les ennemis captifs dans l'île après la tempête qu'il a déclenché, voilà que Prospero veut noyer son livre, c'est-à-dire renoncer à ses pouvoirs magiques pour simplement, et d'une façon invraisemblable : pardonner. Pardonner alors même que son frère est toujours félon.
Prospero se dénoue, accepte le monde imparfait des hommes celui qui lui a offert tant de douleur ( l'exil, le bannissement, le solitude avec sa fille bien-aimée). Il pardonne... Fin très christique ( Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font.) et sur un plan plus réaliste c'est comme si, puisqu'on est au théâtre, il demandait au public de le délivrer du songe de cette représentation.
Le roi est nu en sa mort, a longuement écrit Ionesco
Il y a de ces retournements qui rendent à la pauvreté, à la fragilité humaine tant de beauté.
Comme en Musset. On souffre en amour mais on se dit avant de mourir , c'est moi qui ai aimé et non pas un être créé par mon Imagination.
Ah, tout cela est déchirant et beau...
Dans "Voile vers Byzance", il y a un passage formidable qui met en doute le perfection de l'illusion, page 40.
RépondreSupprimerIl a hérité d'une "remplaçante" de Gioia -mystérieusement disparue - qui est loin de le combler.
" Bélilala - belle, gentille, tranquille, patiente - était trop parfaite pour lui. Son irréprochabilité miroitante la rendait presque irréelle, comme un vase Sung dont le céladon présentait si peu de défauts qu'on avait peine à le croire tourné et vernissé par des mains d'homme. Il voyait en elle comme une absence d'âme : un fini immaculé au-dehors, le vide en dedans. (...) il pouvait sans nul doute apprécier ses étreintes, mais il ne pouvait l'aimer, ni en envisager la possibilité. (...) La perfection ne se déplace pas sur l'axe du temps. Et celle de Bélilala, sa surface polie, lui fermait son être intime. Plus vulnérable, ses défauts - son impatience, sa versatilité, sa vanité, ses craintes - plus visibles, Gioia s'avérait plus accessible à sa mentalité d'homme du vingtième siècle, avec sa sensibilité hautement imparfaite ."
Ce passage est important pour donner sa juste proposition à la fin du récit. Robert Silverberg ne propose pas une bluette mais un combat entre songe et réalité et ce moment de révolte où il franchit le seuil du possible pour vivre sa passion.
En cela , l'acte 5 de "La tempête" de Shakespeare suit un processus semblable. Que se passe-t-il si l'on rejette la puissance des illusions ?
SupprimerIl faut aussi tenir compte que les magiciens comme celui-ci sont vieux et aussi. Mais de dimension christique, je n’en vois pas! Simplement peut-être une fatigue devant ce monde qu’on est toujours obligé de réparer. Une acceptation de l’imperfection, peut-être. J’essaie de me souvenir de quel alchimiste selon Mrs Yates Prospero serait l’incarnation….
RépondreSupprimerJohn Dee aurait servi de modèle d'inspiration à William Shakespeare pour le personnage de Prospero, dans sa pièce de théâtre "La Tempête" .
Supprimeret meurent aussi.
RépondreSupprimerIl doit s’agir de John Dee, également à l’origine de la légende de Faust après son exil à Prague. Inspirer Skakespeare et Marlowe me ferait croire à la Pierre Philosophale…
RépondreSupprimerChic ! J'ai trouvé le Falstaff tapageur, gai, chahuteur, l'embonpoint en moins page 56 : Willoughby. Vrai, un personnage de Shakespeare s'exprimant dans la belle et sonore diction Elisabethaine mais avec un accent irlandais !
RépondreSupprimerDonc, un autre visiteur lâché au cinquantième siecle, un autre vagabond ...
Maintenant, ils étaient deux. Il n'était plus seul !
"Il rugissait, il braillait, il tonnait. Il ressemblait tant à ce qu'il était censé être : un personnage tout droit sorti d'un vieux film de pirates, si bravache, si réel, qu'il en devenait irréel. Un Élisabéthain de théâtre un jeune Falstaff."
Mais ils ne viennent pas de la même époque :
"Vous entendez cela ? Il vient d'une ville d'Amérique !(...) Par la rate Dieu, que vais-je ouïr encore ?"
Le rêve gagne en étrangeté...
Ce passage est délicieux. Mes yeux ne l'ont pas lu. Je devais être préoccupée par des pensées étrangères à ce récit. J'ai tourné les pages. Et j'ai dû atterrir plus tard.
Il y a quelque chose de fantastique dans la lecture. On peut lire sans être là.
Ah voilà, je retrouve le récit page 60 :
"Ils nous ont entrainés non seulement par-delà les mers, mais aussi par-delà les années. Nous avons toi et moi été. amenés au cœur des jours à venir. "
La formule est audacieuse. Willoughby interroge :
"Les jours à venir ? Veux-tu dire les temps incréés ? Parbleu, je n'entends rien à ces choses-là ! (...) Aujourd'hui est aujourd'hui, demain est demain, et comment diable un homme pourrait-il aller de l'un à l'autre avant que demain ne devienne aujourd'hui ?"
Ce questionnement est tellement magistral que j'ai oublié que je ne connaissais pas Willoughby. La question était plus forte que le personnage. Il devenait la question.
Formidable, vraiment...
Ah j'ai retrouvé, c'est dans "Les Mouches" de Sartre, cette réponse d'Oreste à Electre quand elle lui demande :
Supprimer- Où allons-nous ?
Et qu'il lui répond :
" - Je ne sais pas, vers nous-mêmes. De l'autre côté des fleuves et des montagnes, il y a un Oreste et une Électre qui nous attendent. Il faudra les chercher patiemment."
Là nous sommes à l'intérieur du destin des personnages, dans un temps sans durée qu'il faut traverser, un temps fait de l'étoffe des songes. Avancer dans une opacité ...
Mais également, Albert Camus dans "L'Etranger", cette phrase :
RépondreSupprimer"Du fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j'avais menée, un souffle obscur remontait vers moi à travers des années qui n'étaient pas encore venues."
Des paroles venues de deux dimensions du temps et qui se rencontrent.
C'est cela que j'aime dans ce livre de Robert Silverberg, cette pâte de mots, ces pensées fulgurantes essaimées dans une histoire qui me passe au-dessus de la tête.
Derrière Prospero, comment ne pas voir les adieux de Shakespeare aussi? Et la le symbole du livre à tout son poids….
RépondreSupprimer( je dois m’excuser, lamais parfois des communications ne peuvent être postées à temps, étant rejetées par ce blog…)
RépondreSupprimerMerci de bien vouloir supprimer tous les commentaires qui ne me concernent pas.
RépondreSupprimerVous voulez élever votre propre statue? Il faut servir a quelque chose pour cela. ( ceci me rappelle un Contre science-fictionesque de Frédric Brown!)
RépondreSupprimerConte , désolé ! Vous savez, de mémoire; « « sur une petite planète perdue il y a la statue d’un terrien , et les créatures la vénèrent , etc »
RépondreSupprimer"servir a quelque chose pour cela"... C'est fait, ma Loth, avec un brin de sel.
RépondreSupprimerAh ,JJJ, savez-vous qu’à propos de Femme de Loth, de Statue de sel, et de Flavius Josèphe, j’ai trouvé attestation du passage Joséphin in in La Liturgie Sacrée de Gilbert Grimaud, Lyon 1666?! Peu banal…
RépondreSupprimer"Thèbes aux cent portes" - Robert Silverberg.
RépondreSupprimer(Traduit de l'américain par Frédéric Lasaygues - ) éditions J'ai lu. 1992
Pages 10 et 11.
"Dès ce moment, la totalité du monde qu'il venait de pénétrer le submergea tel un raz de marée de sensations. Toth et Amon, Isis et Osiris, temples et tombes, obélisques et pyramides, dieux à visage de faucon, terre noire, scarabées, serpents à pattes (...) corps à demi momifiés dans des bains de natron (...) Et par-dessus tout, le soleil, le soleil. L'implacable soleil dont les doigts tendus venaient caresser tout ce qui vivait et ne vivait pas sur cette terre des vivants et des morts.(...)
Il avait envie de pleurer. Il était tellement ahuri, tellement affaibli par son voyage à travers le temps. (...) Il était terrifié. Il était redevenu cet enfant de huit ans, soudain propulsé dans une classe supérieure en raison de sa vivacité d'esprit, et brusquement confronté à des disciplines dont les difficultés lui semblaient insurmontables."
Même saut dans le temps mais à l'envers.
Supprimer"Tout au moins était-il dans le même alignement nord-sud le long du Nil. Mais ce qu'il avait maintenant sous les yeux était très différent du temple qu'il avait exploré deux semaines auparavant - Deux semaines ? Trois mille cinq cents ans ! - lors de son voyage de reconnaissance en Egypte contemporaine."
Il était complètement dépassé par les évènements. émerveillé, fasciné, frappé de stupeur. Il se trouvait à trois mille cinq cents ans de sa propre époque. Un décrochement temporel qu'il pensait avoir mentalement assimilé mais qui le terrassait maintenant. (...)
SupprimerThèbes, ville vivante - Aménophis lui-même portant la couronne bleue, les prêtres masqués à face de faucon, à face d'ibis, à face de chien - la sombre et mystérieuse silhouette d'une femme sortant à son tour du temple, certainement la reine, pour prendre place à côté du pharaon dans le chat qui maintenant s'ébranlait."
dans le char
SupprimerCette novela, qui donne son titre au livre, la première du recueil fait 130 pages. Elle est suivie de six nouvelles, plus courtes ( d'une trentaine de pages): Le regard du mort - Chasseurs en forêt -Ciel brûlant - Le hic - Rien ne sert de courir -L'étoile de fer.
RépondreSupprimerSeule celle-ci me paraît avoir un rapport avec "Voile vers Byzance".
Si j'ai bien compris le jeu de Robert Silverberg, cet homme va certainement rencontrer une femme venue de son monde dans cette Thèbes. Et rebelote le grand amour et ses tralalas...
SupprimerGrand amour et tralalas. C’est joli….
RépondreSupprimerOui, Robert Silverberg est un peu fleur bleue comme dans "Voile pour Byzance". Son imaginaire en est coloré. Il a besoin d'aimer par délégation . Ses personnages roucoulent un peu mais pas de trop pour préserver le désir. Aucune "happy end" dans ses fictions mais beaucoup d'aléas.
SupprimerMais je crois qu'il est surtout préoccupé par le Temps. Il aime jouer avec ces traversées, sas entre le passé, le présent et le futur. Je crois qu'il travaille la profondeur, les strates, les palimpsestes. Son goût de l'Histoire teinte ses histoires de scènes flamboyantes comme cette marche somptueuse du pharaon dans Thèbes ou ces décors dans "Voile vers Byzance". Quant à "Roma Aeterna"... Il renverse toutes les figurines sauf celles de l'empire romain. J'aime bien cet écrivain. Il est très féminin.
Avec Un côté un peu superproduction hollywoodienne, mais je peux me tromper…
RépondreSupprimerVous trouvez ? Moi, non.
SupprimerSilverberg ... C'est un monde délicat, intuitif, tout en finesse, sans violence, sans brutalité. De l'étoffe des rêves comme cela a été rapporté ici. Ce n'est pas un pervers qui se servirait de la science-fiction pour exprimer des instincts agressifs, sadiques. Il est du monde des rêveurs, de la douceur. J'aime que ce genre d'hommes. Ils pacifient le monde. C'est un contre-feu dans cette époque guerrière.
J'aime ce genre....
SupprimerTenez, un passage pour vous !
SupprimerPage 77
"Davis secoua la tête d'un air perplexe. C'était comme de se tenir sur la place à regarder le pharaon en personne sortir du temple. Il avait pensé qu'il pourrait rôder à la périphérie de l'histoire en venant ici, mais de là à être propulsé en plein cœur des évènements ! Le fait qu'il voie ces gens en chair et en os était remarquable mais pas particulièrement plaisant. Cela ôtait de la valeur aux choses, d'une certaine manière. Approcher de si près les grandes figures de l'histoire vous donnait l'impression d'être au cinéma. Mais au moins, c'était du cinéma bien fait. Les producteurs n'avaient pas regardé à la dépense."
Donc le "scénario" serait celui d'un homme, David, envoyé en mission en Egypte ancienne pour retrouver deux voyageurs qui se sont égarés et sont portés disparus depuis un an et demi.
RépondreSupprimer"Egypte !
Toute sa vie, il avait rêvé de venir ici. Et il était là. Bien en avance sur les prévisions normales du Service pour une telle mission, et tout cela à cause d'Elaine Sandburg et de Roger Lehman.(...)
Ils s'étaient dirigés vers la Rome de Tibère pour une reconnaissance de quatre-vingt-dix jours mais ils n'étaient pas à leur rendez-vous de retour et une analyse du champ spectral indiquait de graves anomalies - c'est-à-dire un dépassement. (...) De nombreux algorithmes montrèrent qu'au lieu d'atterrir en lan 32 de notre ère ils étaient tombés au moins treize siècles plus tôt et à une bonne distance vers l'est : l'Égypte de la XVIIIe dynastie, selon les calculs. Ils auraient pu atterrir tout en haut du Nil, ou dans un coin impitoyable du désert d'Arabie. La ligne de haute probabilité indiquait Thèbes. L'année la plus probable était 1390 avant Jésus-Christ, mais avec une marge de plus ou moins dix ans."
Voilà, le décor est planté.
Mais encore une fois Silverberg va surprendre le lecteur...
Pas David mais Edward Davis.
SupprimerIl est intéressant de noter ce face à face entre les vivants et les morts. Un thème cher à Silverberg. Une ambivalence qui teinte ce récit de mélancolie, de rites mystérieux. Ces résidents occasionnels, ces visiteurs venus du futur ne sont-ils pas eux aussi prisonniers de rites, de sortilèges ?
RépondreSupprimer"Sur la rive Est se dressent les maisons des vivants, de part et d’autre des voies processionnelles qui relient les enceintes de Karnak et le temple de Louxor, voies qu'empruntent les barques sacrées d'Amon, de Mout et de Khonsou lors de la fête d'Opet. Sur la rive ouest, la rive des morts, sont établis les tombeaux royaux, «demeures d'éternité» des pharaons, et les temples funéraires que le dieu Amon venait visiter chaque année, lors de la Belle fête de la vallée. "
Ainsi ce très beau passage page 122.
"Les jours passèrent, d'abord très lentement, puis avec une rapidité déconcertante et, pour finir, avec une lenteur insupportable. Il prit soin d'en tenir le décompte Comme on lui avait appris à le faire (...) Il vivait dans un abîme gelé de désespoir.
Avec le temps, il pouvait sentir sa vie d'autrefois s'échapper de lui comme comme si elle sortait d'une cheminée. Tous ses souvenirs s'envolaient furtivement, chaque parcelle de son identité (...) ne laissant rien si ce n'est une mince coquille vide. (...)
Il ne lui restait qu'une journée, maintenant. Demain, le champ d'atterrissage allait se poser, il attendrait sa venue et peu de temps après, repartirait vers sa propre époque (...)
Mais à sa grande surprise, il se rendit compte que son être se rechargeait. Un nouvel Edward Davis prenait la place de l'autre. Il sentait déjà la ville de Thèbes tisser sa toile autour de lui, comme elle l'avait fait avec les deux autres."
Une dernière citation :
RépondreSupprimer"Il entendit le claquement métallique des cent portes qui se refermaient sur lui. " (page...)
Je n’ai pas parlé de pervers . Le passage qui correspond le mieux à ce que je voulais dire est celui que vous me dédiez….A croire que vous le saviez…
RépondreSupprimer"pervers" n'a aucun rapport avec vous mais avec mes lectures en SF où il m'est arrivé d'abandonner un livre car il me mettait mal à l'aise. Mais le reste oui, cela m'a amusée car souvent vous mettez des mots, des suppositions, des jugements que Silverberg semble entendre et auxquels il répondrait !
Supprimer"Quoique Homère ait parlé avec admiration d'une merveilleuse ceinture de murailles qui entourait Thèbes, il semble que cette enceinte n'ait jamais existé. Diodore remarquait déjà que le poète ancien avait dû indiquer par ces mots les merveilleux pylônes qui de leur masse fermaient les temples.
RépondreSupprimerChaque temple égyptien était, en effet, entouré d'une quadruple muraille. Elle avait pour objet de délimiter le terrain sacré, de le protéger contre toute agression extérieure et surtout de dissimuler, aux yeux des profanes, les cérémonies secrètes du culte et les mystères qu'on célébrait dans l'intérieur. Ces enceintes, réunies entre elles par d'interminables allées de sphinx, devaient donner à Thèbes l'aspect général d'une ville fortifiée ; les nombreux pylônes qui servaient de portails s'élevaient à une hauteur démesurée. Ce sont là les cent portes de la légende homérique."
https://mediterranees.net/voyageurs/hanno/thebes.html
SupprimerCes deux fictions sont du même auteur et pourtant leur chemin s'écartent. L'une va vers une recherche d'accomplissement d'un couple, l'autre enferme l'homme dans la solitude. L'une parle d'amour, l'autre de relations sexuelles intéressées. L'une veut la liberté, l'autre la capitulation. Deux récits séparés par des espaces-temps inversés, mais semblables, l'un positif, l'autre négatif par rapport à l'année 1984.
RépondreSupprimerDeux voyages pour traverser ce qui ne peut être traversé, ni inversé . Le deuxième tend vers une perte de soi-même. Je comprends que Silverberg ait dit qu'ils n'avaient aucun rapport l'un avec l'autre. Une fausse symétrie conduisant soit vers un bonheur risqué, voire impossible, soit vers une dissolution de soi-même.
Pour les deux récits, un voyageur égaré dans le temps et l'espace avec une forte présence des villes du temps d'avant...
Le présent pour Charles Phillips ou pour Edward Phillips est devenu impossible.
Je ne crois pas que ce soit des scénarios de films hollywoodiens mais surtout une méditation melancolique sur les songes, les rêves, leur impossible rencontre avec le réel, le mal-être..
Edward Davis
SupprimerMéditation sur la mort aussi. Très impressionnante dans la deuxième fiction.
SupprimerCurieux de se voir tapant, au lieu de « La Sortie est au fond du Web », « La. Fortune est au fond du web » Mais les deux ne sont-ils pas vrais ?
RépondreSupprimerJe préfère la première puisque cette sortie est une entrée dans l'imaginaire.
SupprimerVotre lapsus révèle une vérité de notre temps mercantile. Tout se monnaie, hélas jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir.
Mais revenons ici où il fait bon vivre et penser.
Soleil vert doit profiter de l'arrière saison pour méditer face aux paysages qu'il aime retrouver.
Oui, tout se monaie, mais hélas, je n’ai aucun talent pour ça!!!
RépondreSupprimerMonnaie!
RépondreSupprimerOn va pouvoir se faire une idée du Wilton et du Gennefort ( Spire II)….
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